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un article de la présidente des Sorcières à paraître dans Citrouille

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Le livre est un bien de première nécessité: non à la T.V.A. à 7%!

Pourquoi nous avons décidé de ne pas publier les vœux que M. Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, nous a adressés pour nos trente ans.

À l’heure où ce numéro spécial de Citrouille célébrant les trente ans de l’Association des Librairies Spécialisées Jeunesse est prêt à partir pour l’imprimerie, est rendue publique la décision du gouvernement d'augmenter le taux de T.V.A. du livre de 5,5% à 7%.

Cette annonce a été accueillie avec surprise et consternation par l’ensemble des professionnels des métiers du livre. Jusqu’à ce jour, en effet, aucune réforme de fiscalité n’avait considéré le livre autrement que comme un bien de première nécessité, au même titre que le pain. Et à ce titre, il était imposé comme le pain. Cela vient de changer.

Avec cette augmentation, il semble bien que la lecture soit aujourd’hui devenue une pratique non indispensable aux êtres humains.

Pourtant, le livre demeure un objet dont aucune société moderne ne peut se passer. C’est par lui qu’on peut apprendre, se former à un métier, s’informer pour développer un esprit critique, participer à la vie de nos cités, et nourrir l’imaginaire pour être créatif à son tour dans tous les secteurs de l’existence.

Le livre n’est pas simplement un bien qu’on produit, qu’on vend, qu’on achète et qu’on consomme. Il est LE passeur de notions, d’idées, d’émotions et de rêves qui nous constituent en tant que personnes et en tant que citoyens.

La décision d’augmenter la T.V.A. du livre va créer de surcroît des difficultés aux libraires indépendants que nous sommes, déjà fragilisés par des charges pesant lourdement sur nos marges.

Pour ces raisons, nous, membres de l’A.S.L.J., sommes solidaires de l’ensemble des professionnels des métiers du  livre pour contester cette hausse qui, outre le problème idéologique et culturel qu’elle pose, mettra en péril les plus fragiles d’entre nous.

Dans ce contexte, nous avons décidé de ne pas publier le texte que M. Frédéric Mitterrand avait écrit pour nos trente ans. Il y a pour nous une contradiction, profonde et évidente, entre cet hommage de M. Frédéric Mitterand aux professionnels du livre, dans la perpétuation d'une exception culturelle française, et son soutien à un gouvernement qui prend, de la manière la plus unilatérale qui soit, des décisions mettant en danger l'ensemble de ce secteur.

Laurence Tutello

Présidente de l’A.L.S.J.

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