Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

nos clients vous conseillent

  • La bête noire - Ses griffes et ses crocs (Mathieu Robin)

     

    griffes,cros,mathieu,robin,fantastique,marcus,cabane,bête,montagne

     

    « Vous avez beau répéter tous les rituels que vous voulez, si par malheur un jour vous vous retrouvez face à une bête déterminée à vous faire la peau, rien ne vous permettra d’échapper à ses griffes et ses crocs. » Dans Ses griffes et ses crocs, roman fantastique de jeunesse Mathieu Robin mène son lecteur par le bout du nez et l’emmène de surprise en surprise, et de révélations en révélations, là où il s’y attend le moins. Après avoir novélisé pour Actes Sud Junior dans la collection « Ciné-roman » son court-métrage Pensée assise (réédité en août 2015 dans la collection « Roman Ado »), le scénariste et réalisateur manie à nouveau avec talent cet art de raconter des histoires.

    À l’arrière d’une voiture, assis aux côtés de sa grande sœur Lia dans la voiture familiale, un petit garçon de Portland s’interroge : était-ce vraiment une bonne idée de venir ici ? Depuis tout petit, Marcus a des tocs et des peurs obsessionnelles. Il est persuadé que s’il ne les respecte pas, un drame terrible se produira. Alors quand ses parents l’emmènent lui et sa sœur, passer des vacances dans un petit chalet perdu en pleine montagne, il craint le pire. Il sent le danger à des kilomètres, et essaie tant bien que mal de se raisonner. Y-a-t-il une raison pour qu’on l’appelle la Montagne Noire ? Ou bien n’est-ce une fois de plus son imagination débordante qui lui joue des tours ? Là, il a vu l’ombre d’une bête ! Et ce bruit, est-ce normal ? Oui, ce n’est qu’une cascade. Mais qu’en est-il de la Montagne ?

    Marcus le sent, la montagne abrite un terrible secret. Le danger est présent. Face à lui, le massif sombre se détache sur le ciel bleu comme une bête féroce, prête à l’avaler. Autour, la forêt qui l’environne lui semble toute aussi menaçante. Il ne tient pas à faire connaissance avec les ours, loups et autres bêtes qui la peuplent. Face à tant d’hostilité, la cabane se révèle pour lui un îlot de sécurité. Il s’y sent protégé. Et puis, il a cet attrape-rêves, pour le protéger. Ca l’aide à ne pas céder à la panique. Enfin presque.

    Et s’il avait raison ? Le danger, se rapproche, il le sent. Il a lu cette légende indienne, qui parle d’un monstre effroyable qui habite la montagne, et il est convaincu qu’une bête se cache dans la forêt. Une bête à l’affut, qui va tout dévorer sur son passage. Or, un matin, il commet l‘impensable, et transgresse ses tocs. Le soir-même, ses parents disparaissent et le pont par lequel ils sont partis en randonnée en début d’après-midi a disparu. Que leur est-il arrivé ? Sont-ils tombés face à face avec la bête ?

    Venez découvrir la vérité aux côtés de Marcus et de sa famille. Vous avez peur ? Vous avez raison.

    (13 euros)

    Anne-Perrine Fournier

  • La tête dans l'éther - Le château des étoiles (Alex Alice)

    château,étoiles,alex,alice,séraphin,france,bavière,ludwig ii

     

    Plus qu’une bande dessinée, le Château des étoiles est une perle dans son écrin : le moindre détail est pensé et réalisé avec soin. Une intrigue ficelée, des dessins travaillés et un grand format qui dès la couverture, plonge immédiatement tout lecteur dans ce nouvel univers d’Alex Alice. À travers lui, l’auteur de Siegfried offre une invitation au voyage et au rêve, et réussit le tour de force de lier le monde en progrès de Jules Vernes à celui décadent de Ludwig II, la fiction et l’histoire, à travers la France et la Bavière.

    La question de l’éther est cœur du nouvel univers d’Alex Alice. Claire Dulac, mère scientifique et aventurière avant tout, recherche le « mur de l’éther » du haut de sa montgolfière, scaphandre sur la tête. Alors qu’elle s’envole de plus en plus haut, elle disparait et son destin reste incertain.

    Avec sa disparition, l’intérêt de son fils Séraphin pour l’éther se transforme en véritable obsession. Dans ses exposés de physique, de philosophie et même de latin, le garçon trouve sans cesse un moyen de l’intégrer à son quotidien. Plus proche de sa mère qu’il évoque autant par ses cheveux et yeux clairs que par que son caractère, il espère un jour tutoyer les étoiles et découvrir ce qui lui est arrivé. Son père, inventeur de génie et père attentif, s’est quant à lui désintéressé du ciel qui lui a retiré son épouse. Jusqu’au jour où une mystérieuse lettre l’invite à venir au Rocher du Cygne pour y retrouver le carnet de bord de sa femme. Ce château des étoiles n’est autre que celui de Neuschwanstein, dessiné achevé d’après celui existant. Il appartient à Ludwig II, roi de Bavière et rêveur solitaire qui s’accroche au passé et y plante des châteaux comme des dominos.

    Séraphin et sa mère ne sont en effet pas les seuls à s’intéresser à la substance. L’éther se retrouve à l’origine des projets les plus fous. Entre le roi de Bavière, Ludwig II, qui fait construire un engin pour venir tutoyer les étoiles grâce à l’éther et Bismarck, qui cherche à s’emparer de l’éther pour affirmer sa domination sur le monde, l’action est au rendez-vous.

    Et l’originalité aussi. En effet, l’histoire paraît d’abord sous forme de gazettes en noir et blanc, avant d’être ensuite redécouverte en album, à travers des planches colorées. Par l’utilisation permanente de l’aquarelle avec un aspect de coloration direct sur les traits au crayon rouge, l’auteur souhaite éviter « une succession de tableaux » qui ferait « roman photo ». Et ça fonctionne. Le procédé garde la dynamique des scènes d’action, rend les personnages vivants, et met en valeur leurs expressions qui deviennent plus marquées. Cette technique souvent utilisée par l’auteur de Siegfried, fait ainsi ressortir les caractères des personnages et invite à s’intéresser davantage au dessin pour en retrouver les détails du coup de crayon. Si cela donne de la force aux illustrations, le trait est cependant adouci par l’usage des coloris pastel qui créent une impression de cocon nébuleux. À travers cette bande dessinée, Alex Alice parvient donc à créer un univers steampunk digne de Jules Verne, qui n’est pas sans évoquer non plus Hayao Miyazaki, Tardi ou encore Hergé. L’auteur a ainsi su s’inspirer de nombreux modèles pour créer son propre univers. Si le premier tome du Château des étoiles, La conquête de l’espace, est déjà disponible en album, il faudra cependant attendre un peu avant la sortie du second, Les chevaliers de l’éther. En attendant, il est possible de le trouver en gazette.

    Bande dessinée : 13,50 euros

    Gazette : 2,95 euros

    Anne-Perrine Fournier

  • Miniaturiste (Jessie Burton) - Chronique de Sarah

    Miniaturiste

    Jessie Burton

    Gallimard - 22.90€

     

    Amsterdam, en cœur du XVIIème siècle. Nella Oortman débarque dans cette grande ville prospère pour commencer sa nouvelle vie d'épouse, auprès d'un mari qu'elle n'a vu qu'une fois. Riche marchand de la ville, Johannes Brandt n'a guère le temps de se préoccuper de sa jeune épouse. Nella reste enfermée dans sa grande maison bourgeoise, auprès de sa belle-sœur Marin, qui lui a réservé un accueil des plus froids. Pour se faire pardonner de son absence, Johannes offre à Nella une réplique miniature de sa demeure, qui peu à peu va lui révéler les secrets que cache cette mystérieuse famille.

     

    Pour son premier roman, Jessie Burton restitue avec une grande exactitude les mœurs et l'ambiance d'Amsterdam à cette époque. Grâce à son écriture très fluide, l'auteur fait évoluer ses personnages de façon magistrale. Premier roman très réussi et on attend son prochain livre avec impatience !

    littérature anglaise, littérature adulte, sarah carrim, gallimard

     

  • Sauf quand on les aime (Frédérique Martin)

    Sauf quand on les aime

    Frédérique Martin

    Editions Belfond

     

     

    sauf quand on les aime, frédérique martin, belfond, m'lire, rentrée littéraire 2014

     

    Portrait de quatre jeunes qui cherchent leur voie dans une société qui les oublie. Ils s'assemblent, se confrontent, se déchirent, s'aiment....jusqu'au pire.

    " Ce qui est beau n'est pas fait pour durer. Il faut sans cesse le ressusciter".

    Thérèse L.

  • Joyland (Stephen King) - chronique de ChrisA

    JOYLAND

    Stephen King

    Albin Michel - 21.90€

    joyland-stephenking-albinmichel.jpg

    Qu’est-ce qu’on est encore en droit d’attendre d’un auteur qui sort des best-sellers comme vous changez de brosses à dents ? Six mois à peine après la sortie de Doctor Sleep, voici Joyland, un roman policier directement paru l’année dernière aux Etats-Unis en livre de poche, dans la tradition des ‘hard boiled’ thrillers à la sauce ‘pulp’. Les pin-up de la couverture américaine ont fait place à un décor lugubre de fête foraine. Normal puisque c’est dans un parc d’attractions de Caroline du Nord que Devin Jones décide de travailler durant l’été 73. Dès son arrivée, l’étudiant-saisonnier bascule dans un monde où les attractions de seconde zone se fondent dans les odeurs de friture. Ses collègues, tous hauts en couleurs, lui apprennent les ficelles du métier et surtout la Parlure, cet argot propre aux forains où, par exemple, un client est appelé un ‘lapin’. Tous les jours, Devin s’éclate à enfiler son costume de Howie le chien. Il fait marrer les gosses, lui qui pourtant vient de se faire plaquer par sa petite copine. Le cœur brisé et visiblement irréparable, il est passionné néanmoins par cette histoire de spectre de jeune fille massacrée qui depuis quelques années rôde dans le train fantôme du parc (rassurez-vous, nous ne sommes pas dans un épisode des aventures de Scoubidou !). Dans son enquête, il fera la connaissance d’un enfant handicapé doué de quelques pouvoirs paranormaux et de sa très jolie maman. Dans ce nouveau roman où, comme souvent, se coagulent les obsessions du King de la terreur (enfant, fantôme, croque-mitaine, maison de l’horreur, rock’n roll, voyance…), c’est tout d’abord l’aspect de récit dit de formation qui accroche le lecteur. Devin Jones est un personnage sensible, intelligent, et incroyablement attachant. En quittant ses oripeaux post-adolescents, il va prendre progressivement toute sa dimension humaine. Aussi, l’auteur aux soixante romans arrive toujours à concocter cette formule chimique (magique ?) que peu maîtrisent aussi efficacement. Ce thriller fantastique mêle à la fois terreur, romance, nostalgie, surnaturel, psychologie, mélodrame, horreur et humanisme, le tout savamment dosé pour éviter tout rejet. Joyland est donc cet incroyable cocktail qui, à défaut de rafraîchir, demeure onctueux et riche en vitamines. Un divertissement composé avec toute la malice d’un génie qui continue d’épater. (chRisA)

  • Meurtre à Tombouctou (Moussa Konaté) - chronique de ChrisA

    MEURTRE A TOMBOUCTOU

    Moussa Konaté

    Métailié  - 16€

     

    meurtre à tombouctou,moussa konaté,métailié,christophe aimé,m'lire,mlire

     

    Oubliez les ambiances glauques des bas-fonds des mégalopoles américaines ou le climat glacial aux lumières blafardes des pays scandinaves ! Moussa Konaté nous emmène dans le désert du nord malien. Sous le soleil brûlant de Tombouctou, parmi les dromadaires, sous les grandes tentes des tribus touareg. Le jeune Ibrahim est retrouvé mort au pied d’un figuier, le crâne défoncé tandis qu’en plein cœur de la Cité des 333 saints, un cavalier enturbanné de noir tire trois coups de feu en menaçant à mort tous les français. Les deux affaires inquiètent les hautes autorités maliennes qui décident d’envoyer le commissaire Habib pour tirer les choses au clair. Dans cette nouvelle enquête (après L’Empreinte du renard, La Malédiction du lamantin et L’Assassin du Banconi), Habib va user de tous ses talents d’observateur et de toute sa sagesse pour éliminer, l’une après l’autre, chaque fausse piste. Epaulé par deux jeunes collègues très complémentaires, Sosso et Guillaume, le commissaire va subtilement lever le voile sur les traditions touareg. Il y verra notamment l’importance du rôle des femmes. Original, efficace et limpide, Meurtre à Tombouctou met en scène une Afrique loin des clichés où la culture des clans touareg est mise à l’honneur et où, stylistiquement le tact de l’écrivain fait merveilleusement écho aux techniques du fameux enquêteur. En grand défenseur du roman policier (« Je ne vois pas de différence entre le roman policier et le roman en général. Le roman policier a toute sa place dans la littérature. » plaidait-il en 2006 sur les ondes de RFI), Moussa Konaté, qui s’est éteint de mort naturelle l’année dernière à l’âge de 62 ans, livre une intrigue sans artifice, très agréable à suivre où la volonté d’être au plus près de son pays en mutation est prégnante. Cofondateur du festival Etonnants Voyageurs à Bamako, dramaturge, essayiste et éditeur, Moussa Konaté, telle une sentinelle avisée, a toujours voulu  faire ressortir l’authenticité de son pays. Ce nouveau et touchant témoignage n’échappe pas à son désir.

    (chRisA – mai2014)

  • Le voyage de Robey Childs (Robert Olmstead) - chronique de chRisA

    LE VOYAGE DE ROBEY CHILDS

    Robert Olmstead

    Editions Gallmeister- 23.10€

     

    IMG_20140403_160236.jpg

     

    Lorsqu'un matin de 1863, Hettie Childs donne une veste réversible aux couleurs des uniformes de chacune des deux armées à son fils et lui demande de ramener expressément son père à la maison, Robey s'éxécute en sachant que son voyage risque d'être triste et inutile. Alors qu'elle a le pressentiment d'envoyer sa progéniture à la mort, elle l'observe quitter la ferme le soir même. Pour Robey, la grande expérience de la vie commence et, par chance, c'est sur un magnifique cheval noir charbon qu'il avale les kilomètres de ce monde inconnu forcément hostile et brutal. Se confronter à la guerre et à la véritable nature des hommes, voilà ce qui nourrit ce voyage initiatique. Sur fond de paysages décrits avec une douce nostalgie et une belle poésie, le récit épique se transforme en révélation, de celle qui amène le protagoniste  à ouvrir les yeux sur ce qui ne peut être compris et donc régi par la loi. Dans un monde abandonné au hasard et à la furie des combats fratricides, les lambeaux de la peau de Robey tombent au rythme d'une mutation inéluctable mais pas incontrôlable. Robey et son cheval hors du commun (le titre original du livre est Coal Black Horse) avanceront et trouveront, en laissant sur la selle une place peu confortable au lecteur aussi subjugué qu'étourdi. Directeur du fameux programme Creative Writing à l'université Wesleyan de l'Ohio, Robert Olmstead signe ici un roman empreint d'aventures tragiques, de réflexions métaphysiques et d'Histoire ( la bataille de Gettysburg). Il oeuvre aussi à suivre la deuxième naissance d'un gamin que rien ne surprend vraiment mais que, dans le chaudron des circonstances du monde et de la vie, tout change. Pure et riche, la veine littéraire choisie par Olmstead se rapproche de celle découverte dans le fameux Wilderness (Gallmeister 2013) de Lance Weller. Si vous aviez adoré marcher dans les pas d'Abel Truman, ce voyage au bout de l'enfer de Robey vous sera tout aussi irrésistible.

    chRisA

  • Une enfance de Jésus (J.M. Coetzee)

    UNE ENFANCE DE JESUS

    JM Coetzee

    Seuil- 22€

    IMG_20130802_170759.JPG


    Après avoir traversé les océans, un homme et un enfant arrivent dans un camp de réfugiés et se voient assigner un nom et un âge. Dans ce pays étranger, ils doivent également apprendre une nouvelle langue.

    Le livre de JM. Coetzee retrace la nouvelle vie de cet homme mûr et de cet enfant qui doivent repartir de zéro dans un nouvel environnement.

    Sujet de société ô combien important, l'écrivain sud-africain arrive à nous faire ressentir les difficultés de la vie d'immigrés. Celle-ci  est rude, faite de nombreux pièges mais l'amour de la vie et les rencontres positives voont permettre à nos deux héros de se reconstruire.

    Dans ce nouveau roman, à paraitre le 22 août, J.M. Coetzee nous étonne  avec une écriture plus humaine et moins philosophique. Le livre est moins ardu  que les précédents et je vous le recommande vivement.


    Lu et conseillé par Laurent B.

  • Nos amis vous conseillent #15 - Richard P. vous parle de "Tu seras partout chez toi" de Insa Sané

     

    richard peirano,insa sané,sarbacane,tu seras partout chez toi,exprim',m'lire

    Dans le cadre du festival « des livres et moi » que nous avons organisé dans l’établissement, j’aimerais revenir sur la lecture de ce roman d’Insa Sané, Tu seras partout chez toi.

    Un très grand bouquin, un très grand conte, plus qu’un conte, un méta-conte, si l’oiseau existe.

    Tout commence par un village, et des enfants qui jouent aux Dieux et aux héros légendaires. Il y a là Dehiha-Aphrodite à la langue bien pendue, Adar-Ibis, celui qui siffle et chante tout le temps, Soundjata (le jeteur de son ?), l’empereur du Mali, dont le silence est une arme, il y a Sény autour de qui s’articule le roman, toujours en avance sur le lendemain, Ulysse amoureux de Yulia-Fusang-Alvilda, celle qui guide et qu’est vachement balaise.

    Quel est ce jeu ? Quelles en sont les règles, nul ne sait si ce n’est les enfants. Et à 9 ans, on n’a pas besoin d’expliquer un jeu ‘spas ! Mais le jeu auquel voudrait jouer les enfants c’est à la guerre. Et ça Maman et Papa ne le veulent pas. Pourtant ça à l’air vachement cool de jouer avec des armes dont on entend les crépitements au loin, de la place du village.

    Un jour Sény doit partir !

    Si tu dois t’en aller pour toujours, pars avant l’aube! Très tôt ! Ne te retourne pas. JAMAIS ! Tant pis pour les larmes, tant pis pour nous. Tu m’aimeras plus loin. Je t’aimerais ailleurs. On s’aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré !

    Juré ! Craché !

    Ce village africain ! Pourquoi est-ce que je veux croire, moi lecteur, que c’est en Afrique ? Parce que l’auteur est d’origine sénégalaise ? Parce que son œuvre est d’abord une rencontre entre l’Afrique et les banlieues parisiennes ? Parce qu’il s’agit d’un village et qu’il n’y a de village qu’en Afrique ? Parce que les noms des enfants me font penser à des noms africains ? Parce que la photo de couverture montre un enfant noir ? Parce qu’il parle de cheveux bouclés ? Parce que c’est la guerre, et qu’il n’y a qu’en Afrique… ? Parce que l’actualité rejoins ma lecture avec cette guerre au Mali qui émerge dans les médias ?

    Pourtant jamais l’auteur ne parle d’Afrique ! Jamais ! Ce village, on peux le trouver dans n’importe quel coin de la planète. Il est universel ! Et ces enfants qui jouent, avec au loin, le bruit de ces étranges feux d’artifice, sont des enfants sans race et sans religion ! Ils n’ont pour bagage qu’une valise en carton bourrée des contes du monde.

    Et c’est là que ce roman devient extraordinaire. Il convoque tous les contes, évoque toutes les cultures. Je n’ai pas fait le compte, mais pèle mèle : le petit prince, andersen, grimm, un peu de Tolkien et aussi les mythologies : Ulysse et le serpent à plume, Thor et les djins et d’autres que je ne sais reconnaître car je n’ai pas la même culture que l’auteur et qui pourtant m’enchantent.

    Mais ce n’est pas tout, il y a aussi les contes modernes, pris ici et là dans des films comme le baron de Münchauen ou Gattaca ou dans des séries, entre Arnold et Willie, les monstro-plantes et Goldorak. On note également des chansons, du Brel alors que parfois l’auteur se rappelle être slammeur. Ce roman est un tissu de réminiscences dans lequel la seule réalité qui soit est celles des histoires que l’on invente et que l’on vit et être humain est une histoire à raconter.

    C’est un roman polyphonique et universaliste dans lequel le monde frappe aux oreilles de celui qui est partout chez lui.

    Sény va découvrir que chez lui, c’est là où sont ses amis et peu importe qu’ils soient ici ou ailleurs, car ce qui compte finalement c’est d’emporter un visage et de laisser son coeur.

  • Le cœur régulier (Olivier Adam)

    Coeur-regulier-le.gifLe coeur régulier

    Olivier Adam

    éditions de l'Olivier

     

    Ce dernier roman d’Olivier Adam est un condensé abouti des thèmes chers à l’auteur. On retrouve ici une mère de famille qui, à la suite de la mort de son frère, scrute avec violence les détails de son existence. Un quotidien lisse nourri de faux semblants et de relations altérées. La voix de cette narratrice est précise, limpide à l’instar des paysages lumineux du Japon où se déroule l’histoire. Olivier Adam nous offre à nouveau un texte substantiel, touchant et dérangeant à la fois.

     

    chronique de Séverine Tauzia


    Olivier Adam viendra rencontrer des élèves d'Ambroise Paré en janvier prochain. Il viendra à ce moment à la librairie pour rencontrer ses lecteurs. Date à venir...


  • Richard P. nous parle de René Frégni (partie 2) - nos amis vous conseillent #14

    René Frégni, deux livres pour une même histoire

    2. Tuer et écrire pour échapper à l'enfermement

    Je reviens encore sur ces deux textes de René Frégni, lettres à mes tueurs et tu tomberas avec la nuit que j’ai lu cet été. Si la révolte contre le destin est au coeur des récits,  c’est que le destin, vu comme une suite d’évènements qu’on ne peut maitriser, s’exprime avant tout ici par l’enfermement.

    L’enfermement, René Frégni le connaît d’abord par ces ateliers d’écriture qu’il anime depuis une quinzaine d’années. Surtout quand il en vient, au détour du récit, à parler des histoires que racontent et se racontent les prisonniers. Ces histoires sont là pour permettre aux hommes de garder un peu de dignité et éviter qu’un jour ils ne ressemblent aux murs qui les entourent.

    C’est ensuite à l’Evêché que l’auteur l’expérimente. L’Evêché, c’est le commissariat marseillais dont la description nous renvoie aux geôles et aux oubliettes anciennes, à la rencontre du côté cave de chacun.

    4890754464_c80938f3ed.jpg

    L’enfermement c’est enfin quand un juge prend possession du cerveau de l’écrivain comme une tumeur et qu’il l’empêche de faire ce qui le fait vivre : écrire pour manger peut être mais surtout écrire pour vivre. L’écriture devient alors un moyen de lutter contre l’enfermement, de sortir.

    Nous revient alors l’expérience carcérale d’un autre manosquin, Giono, qui sur les murs de sa prison, marseillaise également, traçaient des cartes imaginaires. Comme si on pouvait enfermer les écrivains ! Et surtout comme si, aussi, l’enfermement n’était pas avant tout mental !

    Avec la révolte initiale, le destin peut alors laisser sa place à l’histoire, celle de deux hommes qui luttent pour leur survie, l’un est un personnage et l’autre est son auteur.

    L’écrivain Frégni dit alors les deux voies possibles. L’une commence avec la nuit (tu tomberas…), l’autre semble être la seule réponse quand on arrive au bout de la nuit (lettre…). Mais l’écriture est plus forte que la nuit. Car si la voie sombre du crime conduit à la mort (lettre…) ; la voie lumineuse de l’écriture conduit à la délivrance (tu tomberas…). La réponse que donne le roman est la part sombre de la réalité (lettre…), l’histoire qui se serait passée si Frégni avait choisi de tuer le juge, comme il le dit au début de son autobiographie (tu tomberas…).

    L’alternative est donc la suivante, soit il faut alors choisir le monde de la nuit et donc le meurtre, la prison et au final la mort (lettre…), soit il faut revenir au jour et c’est la plume qui devient la solution (tu tomberas…). Car seule la plume peut conter la mort, celle qui écrit la « lettre ». L’écrivain renaît (René?)  alors !

    Et que dit-il de cette mort (lettre…) ? Il faut alors je crois interroger Vengo De Toni Gatliff. La mort de l’écrivain résonne alors avec la mort de Caco. Un flamenco mécanique aux étranges airs d’enfance. Une mort solitaire dans un lieu improbable. La fin inéluctable du père qui n’a pas protégé l’enfant. Lettre à mes tueurs est alors surtout l’écriture angoissé d’un romancier. Comme si écrire pouvait protéger de la mort ! La sienne, peut être mais surtout celle des autres.

    L’écriture est le miracle de ces deux livres. Une écriture identique qui raconte une même histoire selon deux angles différents : roman ou autobiographie. A chaque angle correspond ce choix fondamental des protagonistes que l’on peut exprimer selon différentes perspectives, toutes justes : écrire ou tuer ; vivre ou mourir ; sauver les siens ou les abandonner au destin ; veiller ou s’endormir.

    Il faut alors soit tuer le juge et s’endormir dans les chiottes d’une école maternelle, soit écrire son histoire et essayer tant bien que mal de retisser son existence. Ce qui pose alors la question de la réalité et de la manière de dire la réalité avec des mots ? Seul le récit est alors à même de dire ce qui s’est passé. L’histoire devient une histoire. Ce n’est pas nouveau mais le constater dans ces deux livres les rends encore plus passionnants.

  • Richard P. nous parle de René Frégni (partie 1) - nos amis vous conseillent

    Richard Peirano, documentaliste au lycée de l'Immac nous parle de ses lectures de l'été. Au programme, deux textes de l'écrivain René Frégni...

     

     

    René Frégni, deux livres pour une même histoire

    1. Un besoin de justice

    J'aurai donc lu du René Frégni pendant ce mois d’Août ! Manosque, la chaleur tout ça !fregniRev.gif

    J’ai lu deux textes de cet auteur, à la suite l’un à la suite de l’autre.  Un roman Lettre à mes tueurs et un texte autobiographique Tu tomberas avec la nuit. J’avais laissé Frégni sur une note de Céline avec Où se perdent les hommes, un roman que je n’ai pas trop apprécié, et je le retrouve dans les pas aujourd’hui de Camus. Un Camus enragé!
    En lisant les Quatdecouv, à la librairie au Poivre d’âne à Manosque, pas très loin de côté place, le restaurant de Frégni, je me suis douté que la rencontre de ces deux titres serait fertile.
    L’intérêt de René Frégni réside en partie dans son histoire personnelle dont il fait le terreau de ses histoires avec au centre le choix de fuir ou de combattre associé au besoin de justice, pas celle qui rend des sentences, mais celle qui a pour objet d’expliquer le monde. Frère jumeau de ce besoin de justice, un réel besoin d’écriture !
    Plus particulièrement dans ces deux textes, il revient sur son expérience de la prison et ses rapports avec les truands, côté place quand il parle de son expérience des ateliers d’écriture et côté cuisine quand le destin frappe à la porte de l’écrivain et le fait franchir les limites qui le sépare de ce monde de la pègre.
    Fuir ou combattre sont au coeur de ces deux textes, mais si les armes choisis pour ce combat sont différentes et conduisent donc logiquement à des épilogues différents. Dans le roman, tuer est la solution choisie ; dans l’autobiographie, c’est écrire qui va tuer le juge. La plume s’avérant alors plus efficace que le .22 surtout quand écrire ne consiste pas à faire « de belles phrases » mais à « boxer avec ses mots ». L’un est une fiction qui se nourrit de la réalité ; l’autre est l’écriture de la réalité pour crier au monde qu’il n’est pas le truand que voudrait son juge.

    9782070305537.gif

    L’histoire de Lettre à mes tueurs commence quand un ancien ami, devenu un caïd du grand banditisme surgit en sang dans la vie de Pierre, écrivain en mal d’écriture, lui remet un cassette en lui disant de la planquer alors que les flics sont à ses trousses, et s’enfuit par le balcon.
    Dans Tu tomberas avec la nuit c’est une femme en colère qui surgit chez lui et lui demande, sans autre forme de politesse, de l’amener en Avignon visiter son copain, alors que l’écrivain y anime des ateliers d’écriture.

    9782070398218FS.gif

    Dans les deux cas, le destin s’invite au dessert de l’écrivain qui change de statut et perd alors la faculté d’écrire. Ce destin déclenche des forces primitives et brutales (des tueurs sanguinaires ou une famille de tarés qui règne par la terreur sur un minuscule bout de ville) qui le mette en danger, lui et sa fille dont le rôle est centrale pour comprendre les choix qu’il va faire pus tard.
    La fuite s’impose alors dans un premier temps (partir au Danemark ou courber l’échine) avant qu’un premier acte de révolte (le retour vers Marseille ou boxer l’un des frères de Carine) ne le conduise à faire appel à celui qui lui a laissé son numéro de téléphone en lui disant de l’appeler jour et nuit s’il a un problème. Il faut 30 minutes à Max, le truand manosquin pour arriver chez Frégni ; un peu plus à Sauveur le bien-nommé au nom de parrain pour rejoindre Pierre.
    Dans les deux textes nous retrouvons quelques figures essentielles à commencer par celle du truand, héros fascinant et hors norme, conduit par un destin que l’on sait tragique. Il y a également le policier qui est présenté comme un professionnel qui fait son job, dont on peut se moquer un peu (l’orthographe) mais qui reste une figure essentielle car il évolue entre deux mondes, celui de la nuit et des truands et celui du jour et des « honnêtes gens ». C’est le policier qui lui dit de se méfier de tout le monde (lettre…) et qui ne comprends pas qu’on le mette en examen (Tu tomberas…). Il y a a enfin la figure du juge qui est à la fois le shériff et un être méprisant et falot dont le seul destin oscille entre la mort spectaculaire (lettre…) ou les flashs blafards de la conférence de presse (Tu tomberas…) mais qui dans les deux cas possède un pouvoir exorbitant dont il abuse…
    (à suivre)

     

     

  • On dirait le sud T01 (Cédric Rassat et Raphaêl Gauthey) - nos clients vous parlent de leurs lectures #12

    lesud-t1-couv_s.jpgOn dirait le sud T01 Une piscine pour l’été
    Cédric Rassat (Scénario)
    Raphaël Gauthey (dessin)
    Delcourt


    « On dirait le sud, le temps dure longtemps » et en effet, c’est une étrange sensation de temps suspendu qui plane sur ce premier épisode de la série de Rassat et Gauthey, « une piscine pour l’été ».Un état d’apesanteur généré par la canicule qui plombe la France de 1976. Dans un village méridional, un syndicaliste intègre et ambigu, des membres d’une famille en décomposition, patrons et ouvriers se croisent. En toile de fond, la ronde quotidienne des hélicoptères et d’inexplicables disparitions d’enfants pouvant faire écho à l’affaire Ranucci, tollé politique qui annoncera la fin de la peine de mort. Cette chronique sociale et familiale nous replonge dans une période charnière qui laisse derrière elle les illusions du système libéral et qui annonce la fin des trente glorieuses. Une atmosphère étouffante restituée par le magnifique dessin de Gauthey qui n’est pas sans rappeler le réalisme des toiles de Hopper, où les lignes fortes tendent à montrer la profondeur psychologique des sujets.

     

    chronique réalisée par Séverine Tauzia

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #11

    41SQ0X7BVVL__SL500_AA240_.jpgSur les ailes du chant

    Thomas Disch

    Folio SF - 7 €

    Daniel Weinreb rêve. Il rêve qu'il vole. Et pour voler il faut chanter. Mais comment voler dans l'iowa féodal des undergoder, « et ce n'est pas pour rien qu'on surnommait l'Iowa et les états de la ceinture fermière les états policiers » ; les mêmes qui rêvent parfois de monter une armée pour reprendre Sodome York. Et comment voler quand les terroristes détruisent le pipe line qui relie cette Amérique déliquescente aux réserves de pétrole de l'Alaska.

    Daniel a un copain et ce copain appartient à la classe dirigeante. Et un jour ce copain disparaît lors d'une virée non autorisée à Minneapolis. Alors Daniel va goûter la prison sans gardien, celle où l'on ingère dans son estomac le losange P.-W. rendant toute idée d'évasion explosive et définitive. Mais Daniel va sortir et Daniel sait désormais que ce qu'il veut. Daniel veut voler. Mais Daniel chante comme une casserole. Et bien plus que ça, il n'a pas la foi. Gus le lui a dit, pour voler il va falloir qu'il « fasse de sa vie un gachis complet ».

    Livre prophétique, « sur les ailes du chant » de Thomas Dish est de la spéculative Fiction politique qui à partir d'une crise de civilisation majeure qui voit s'effondrer le capitalisme, esquisse à grand trait les prémisses d'une civilisation nouvelle où le vol conduit à l'abandon de toute matérialité. Le dernier livre, dans le monde de l'opéra rappelle "les eaux de Mortelune" de Cothias et Adamov (bien qu'il s'agisse sans doute d'un emprunt inverse).

    La fin est bien entendu sublime, sur les paroles célèbres et lointaine de l'hymne américain.

    Prophétique, ce livre écrit en 1978 l'est également par la peinture sociale de ce monde en déréliction dans laquelle il me semble percevoir des échos de notre société actuelle défractée et éparpillée par Internet « il y avait en gros deux sortes d'individus... : ceux qui venait du monde du spectacle... et des policiers. On aurait certes pu trouver une troisième catégorie – plus vaste que chacune des deux autres... -- les chômeurs. Mais presque tous étaient soit des artistes, soit des flics au chômage... »

    « le système économique s'était résolu en ses composantes atomiques : chaque homme était devenu son propre camp fortifié ».

    A lire et à relire

     

    Richard Peirano

     

    ---------------------------------

    37772.jpgLe dernier message Nemesis

    Catherine MacPhail

    Pocket jeunesse - 13.50 €

     

    Un adolescent se réveille dans un immeuble. rien de plus normal, n'est-ce pas ? Si ce n'est que ce garçon se retrouve dans un immeuble inconnu, dans la cage d'ascenseur, avec pour unique compagnie un homme agonisant recouvert de sang. avant d'expirer, le mourant murmure quelques mots : Gars. Torse. Empêche. Chamade. Que signifient-ils ? Le pauvre adolescent n'en a aucune idée, d'autant plus qu'il est totalement amnésique. C'est alors que surgit une jeune fille qui devient totalement hystérique à la vue du cadavre; Ne pouvant la calmer, notre amnésique s'enfuit, de peur d'être désigné coupable... Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que quelqu'un veut sa mort... Commence alors une véritable traque qui nous tient en haleine jusqu'à la fin...

    Elise Guillot

     

    -----------------------------------

    43474806_p.jpgEon et le douzième dragon

    Alison Goodman

    Gallimard jeunesse - 19 €

     

    L'auteur écrit bien et c'est vrai qu'on se croirait assez dans le clan des otoris, au niveau de l'ambiance. Mais je trouve que l'histoire ressemble beaucoup trop à celle d'Eragon. Un apprenti pas bien doué qui trouve le dragon, qui est estropié (Eragon est estropié, du moins dans le premier tome à cause de la blessure de son dos). Eon, après être tombé en disgrâce aux yeux de tous quand ils apprennent que c'est une femme, finit par sauver tout le monde, et se retrouve en exil prête à aider les rebelles (voir Eragon avec les Vardens). Je trouve que c'est dommage que les histoires soient à ce point semblables, parce que sinon l'histoire est très bien faite et j'ai même envie de lire la suite, le seul problème c'est qu'à mon avis il n'y aura pas trop de surprise.

    Chloé Marchandeau

     

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #10 Terre de tempêtes

    9782748506877FS.gifTerre de tempête

    Johan Héliot

    Syros jeunesse, collection Soon - 14.50 €

    Nous sommes en 2062. Après le "coup de chaud", tout a changé sur Terre. La Vertafrique (ex Afrique) est devenue accueillante depuis que son climat s'est considérablement radouci pour devenir tempéré. Le nord de la FedEuro (ancienne Europe) est lui englouti sous les marécages tandis que le sud subit une terrible sécheresse. Et la Terre n'a pas fini de se rebeller : un effroyable cyclone se prépare dans l'Océan Atlantique. Suite à un appel en extrême urgence du Centre de Contrôle Climatique (le 3C) pour remédier à ce problème, les parents de Reda, deux scientifiques renommés doivent confier leur fils à son grand-père Siméon, qu'il n'a jamais connu...

    Un roman passionnant qui mêle adroitement un réquisitoire pour la sauvegarde de la planète et une chronique familiale...

     

    Elise Guillot

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #09 - rouge crime (Mary Hoffman)

    9782081211674.gifRouge Crime

    Mary Hoffmann

    Flammarion jeunesse - 13 €

     

    Silvano est jeune, beau, riche et amoureux d'Angelica. Le seul problème, c'est qu'Angelica est mariée. Or, un jour le mari se fait tuer à côté de Silvano et on retrouve son poignard dans le corps du pauvre homme. Silvano se réfugie donc dans un monastère en attendant qu'on le blanchisse. Malheureusement, un homme se fait tuer dans ce même monastère d'un coup de poignard...

    C'est un beau roman d'enquêtes au moment de la Renaissance, qui parle d'amour et de peinture en passant par la mort. Mary Hoffmann signe là un très beau roman jeunesse.

     

    Léa André

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #08

    51YWZS5SZNL._SL500_AA240_.jpg

    La maîtresse des épices

    Chitra Banerjee Divakaruni

    Picquier poche

     

    Je viens de finir la maîtresse des épices de Chitra Banerjee Divakaruni. J’ai découvert la littérature indienne avec "le Dieu des petits riens" d’Arundhati Roy. C’est une littérature dense et très marquée par les traditions culturelles. Décor ou ressort principal, ces traditions s’affrontent et se confrontent à l’occident. Et chaque conflit est l’occasion, pour elles, de se redéfinir pour répondre à cette question, comment être indien aujourd’hui dans le vaste monde ?

    Tilo est la maîtresse des épices, le savoir ancestral de l’Inde. Elle est maîtresse comme on devient compagnon ailleurs. Le rôle d’une maîtresse est d’être là où il y a une communauté indienne dans le monde afin de lui apporter le réconfort. Le dialogue qu’elle entretient avec les épices est le fruit d’un apprentissage long où elle doit abandonner tout espoir pour elle-même.

    Une fois l’apprentissage fait dans l’ile, elle nait dans l’épicerie choisie pour en devenir la maitresse des lieux. Mais une maîtresse attentive. Et Dilo se retrouve à Oakland, dans cette Amérique qui interroge beaucoup les immigrés indiens en quête d’ascension sociale mais en perte d’identité culturelle. Et quelle identité culturelle ? Celle qui oblige les femmes à prendre l’époux qu’on leur propose ? Celle qui détruit les familles quand une jeune femme tombe amoureuse d’un mexicain ? Ou la peur d’une mère quand son enfant se met à trainer dans la rue ?

    Et cet américain, amère indien, qui obsède Dilo  ?

    Comment peut-on rester maîtresse de soi dans un environnement où tous repères ancestraux volent en éclats ? Et que risque une maitresse qui enfreint les uns après les autres tous les interdits ?

    Un très bon bouquin malgré une fin qui se perd un peu dans les détails.

     

    Richard Peirano

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #07

    61sSWH-mrLL._SL160_AA115_.jpgLa botte secrète

    Eric Boisset

    Thierry Magnier Nouvelles - 9.50 €

    La botte secrète est un petit recueil de 11 nouvelles qui racontent les souvenirs d'enfance plus ou moins mouvementés de l'auteur Eric Boisset. Le point de vue est celui d'un jeune garçon à qui l'on donnerait une dizaine d'années environ. Ces 11 nouvelles, drôles, traduisent souvent une certaine naïveté et pour certaines de l'inconscience pure et dure. Parfois, on en tremblerait presque en s'imaginant les conséquances qui pourraient résulter des actes de ce garçon. Il faut dire qu'il n'a pas froid aux yeux : cela va de la fabrication de bombes artisanales à une récolte pour une pseudo tombola en passant par la "chourex"...

    Bref avec ce livre on ne s'ennuie pas une seule seconde : des nouvelles variées et toujours humoristiques.

    Elise Guillot

    --------

    51hLF5uNtTL._SL160_AA115_.jpgThéodosia et les serpents du Chaos

    R.L. LaFevers

    Nathan - 15 €

    Théodosia Throckmorton a 11 ans et elle est la fille d'un conservateur de musée. C'est une petite fille un peu particulière : à l'aide d'anciens manuscrits égyptiens et de potions, elle débarasse les reliques du musée de sorts de magie noire jetés sur celles-ci. Lorsque la mère de Théo ramène le contenu d'une tombe égyptienne, la petite fille remarque que le "coeur de l'Egypte" une ma=ulette légendaire porte une terrible malédiction qui pourrait détruire l'Angleterre. Aidée de son frère et de la vénérable Confrérie des Conservateurs, Théodosia va essayer de conjurer cette malédiction...

    Un livre où se mêle danger, mystères, humour et surprises. Pour tous les fans de fantastiques et les autres...

    Léa André

    --------

    412abFXzsiL._SL160_AA115_.jpgTatiana sous les toits

    Gisèle Bienne

    Ecole des Loisirs Médium - 8.50 €

    Aurore est fascinée par la locataire du dernier étage de l'immeuble : "une artisteé. Elle rêve de cette vie bohéme qui lui ferait oublier la sienne : son petit frère Vincent qui empêche toute la famille de dormir et ce grand frêre Charles qui est mort en tombant dans l'escalier...

    Un roman pour ado qui décrit la vie insatisfaite d'une jeune fille qui repousse le train train quotidien de sa vie pour vivre une vie d'artiste loin des préjugés jusqu'à en faire un projet de vie...

    Marie-Françoise Roguet

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #06

    9782748506662.gifApocalypse maya

    Frédérique Lorient

    Syros, collection Soon - 14.50 €

    De nombreuses planètes habitables ont été découvertes attirant de grands groupes commerciaux comme Agrocorp. La spécialité de cette usine, c'est le maïs qui est désormais exploité sur la planète Maya. Un jeune adolescent, Jové, y est envoyé après la mort de sa mère pour y travailler et y rejoindre son grand oncle, un marginal prénommé Trree. Il va alors faire la connaissance d'une nouvelle espèce intelligente, les "Suris" considérés comme de stupides animaux par Agrocorp...

    Un très bon roman, qui se lit d'une traite. On y retrouve la tendance des êtres humains à détruire toute nouvelle espèce qu'ils rencontrent... surtout si cette dernière apparaît comme intelligente.

    Elise Guillot

     

    --------

     

    412DGqdjctL._SL500_AA240_.jpgUn lilas pour toi

    Laura Hillman

    Bayard jeunesse, collection Millezime - 10.90 €

    En 1942, Hannelore, 16 ans, juive, est dans un pensionnat à Berlin, loin de sa famille. Un jour, elle apprend que son père est mort après avoir étédéporté à Buchenwald et que ses petits frères et sa mère vont être déportés à leur tour. Elle décide de les accompagner. Séparée de sa famille, elle est transférée de camp en camp. Mais un jour, l'espoir renaît grâce à Oskar Schindler, un industriel allemand qui promet d'arracher des centaines de juifs aux nazis.

    Le témoignage unique d'une rescapée des camps de concentration qui montre qu'il y a toujours de l'espoir même si tout semble perdu...

    Un livre bouleversant, qui nous en apprend plus sur la terrible vie dans les camps

    Léa André

     

    --------

     

    51XP4v-4g4L._SL500_AA240_.jpgL'île aux chats

    Kim Chungmi

    Editions Thierry Magnier - 10.50 €

    Des enfants pauvres vivent dans un bidonville, l'ancienne Ile aux Chats. Sukja et Sukhui sont jumelles, Tongsu et Tongjun sont frères. Mais Tongsu touche à la drogue... Yongho, l'oncle, va rassembler tous ces malheureux et reconstituer une vraie famille.

    Très joli récit où les rois de la débrouille essaient de s'en sortir pour survivre.

    Marie Françoise Roguet

     

    ---------

     

    51DUwkfENqL._SL500_AA240_.jpgDes poissons dans la tête

    Louis Sachar

    Bayard jeunesse, collection Estampille - 11.90 €

    Angeline, jeune demoiselle âgée de huit ans, est surdouée. Seulement pour elle, ce n'est pas une chance. Dans sa classe de CM2, elle doit subir les railleries incessantes de ses camarades ainsi que l'indifférence voire même l'agressivité de son institutrice. Son havre de paix, Angeline le trouve auprès des aquariums du musée océanographique ainsi que dans la compagnie de Barry, un jeune garçon, et de l'institutrice de celui-ci, la merveilleuse Miss Terbone...

    Un livre émouvant, qui se lit très facilement. A conseiller à partir de 10 ans.

    Elise Guillot

     

     

  • nos clients vous parlent de leurs lectures #05

    pyromane.jpgPyromane

    Romuald Giulivo

    Médium Ecole des Loisirs - 8.50 €

     

    Romain, ado fragile, renaît en rencontrant Lola, une fille délurée qui dit l'aimer. Elle veut passer du temps avec lui. Ce sera une semaine pendant laquelle Romain découvre les sensations nouvelles, les prémisses de l'amour... Lui qui dit toujours "je sais pas" à la plupart des questions commence à s'exprimer librement. Même sa soeur lui prête son scooter pour retrouvrer Lola...

    Jolie découverte du premier amour d'un ado qui commence à s'ébrouer pour les beaux yeux d'une fille provocante...

     

    Marie-Françoise Roguet