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  • Joyland (Stephen King) - chronique de ChrisA

    JOYLAND

    Stephen King

    Albin Michel - 21.90€

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    Qu’est-ce qu’on est encore en droit d’attendre d’un auteur qui sort des best-sellers comme vous changez de brosses à dents ? Six mois à peine après la sortie de Doctor Sleep, voici Joyland, un roman policier directement paru l’année dernière aux Etats-Unis en livre de poche, dans la tradition des ‘hard boiled’ thrillers à la sauce ‘pulp’. Les pin-up de la couverture américaine ont fait place à un décor lugubre de fête foraine. Normal puisque c’est dans un parc d’attractions de Caroline du Nord que Devin Jones décide de travailler durant l’été 73. Dès son arrivée, l’étudiant-saisonnier bascule dans un monde où les attractions de seconde zone se fondent dans les odeurs de friture. Ses collègues, tous hauts en couleurs, lui apprennent les ficelles du métier et surtout la Parlure, cet argot propre aux forains où, par exemple, un client est appelé un ‘lapin’. Tous les jours, Devin s’éclate à enfiler son costume de Howie le chien. Il fait marrer les gosses, lui qui pourtant vient de se faire plaquer par sa petite copine. Le cœur brisé et visiblement irréparable, il est passionné néanmoins par cette histoire de spectre de jeune fille massacrée qui depuis quelques années rôde dans le train fantôme du parc (rassurez-vous, nous ne sommes pas dans un épisode des aventures de Scoubidou !). Dans son enquête, il fera la connaissance d’un enfant handicapé doué de quelques pouvoirs paranormaux et de sa très jolie maman. Dans ce nouveau roman où, comme souvent, se coagulent les obsessions du King de la terreur (enfant, fantôme, croque-mitaine, maison de l’horreur, rock’n roll, voyance…), c’est tout d’abord l’aspect de récit dit de formation qui accroche le lecteur. Devin Jones est un personnage sensible, intelligent, et incroyablement attachant. En quittant ses oripeaux post-adolescents, il va prendre progressivement toute sa dimension humaine. Aussi, l’auteur aux soixante romans arrive toujours à concocter cette formule chimique (magique ?) que peu maîtrisent aussi efficacement. Ce thriller fantastique mêle à la fois terreur, romance, nostalgie, surnaturel, psychologie, mélodrame, horreur et humanisme, le tout savamment dosé pour éviter tout rejet. Joyland est donc cet incroyable cocktail qui, à défaut de rafraîchir, demeure onctueux et riche en vitamines. Un divertissement composé avec toute la malice d’un génie qui continue d’épater. (chRisA)