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ONLIKOINOU #59 SONGE A LA DOUCEUR de Clémentine BEAUVAIS (Sarbacane)
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DYSFONCTIONNELLE de Axl Cendres (Exprim', Sarbacane)
Attention, ce livre est un méga giga extra coup de cœur ! Si vous n’avez pas encore lu Dysfonctionnelle d’Axl Cendres, c’est le moment !
Petit topo : Fidèle, de son petit nom Fifi (puis bouboule, après sa découverte du Nutella), vit dans une famille plutôt atypique : un père gangster, une mère qui déraille et une joyeuse tribu en guise de frères et sœurs, le tout vivant dans un bar appelé « Le bout du monde » dans le quartier de Belleville. Dès le début, on se sent très attaché à cette Fifi qui nous brosse le portrait de son petit univers. « Au bout du monde » on croise Maryline, une fervente activiste et féministe dès son plus jeune âge, Alyson, une jolie fille attirée par les badboys, Dalida, qui se demande comment elle a pu atterrir dans cette famille de fous, Grégo fan de bagarre, Jésus qui passe son temps à prier dans sa chambre et JR, beau gosse mais bête comme ses pieds. Fifi et ses six frères et sœurs ont pour père Sid-Ahmed, un homme respecté de tous, mais qui se trouve très souvent au mauvais endroit au mauvais moment. Il est fou amoureux de sa Natasha, une très belle femme qui a « les grands yeux d’une blonde malchanceuse ». Et il y a aussi Zaza, la grand-mère Kabyle au grand cœur, figure sage et bienveillante au milieu tout ce petit monde en effervescence.
Lorsque Fifi rentre à l’école, cette gamine un peu ronde affublée d’une veste en cuir et d’un maillot de foot du PSG se fait tout de suite remarquer. A l’adolescence, grâce à sa fameuse mémoire photographique, elle se retrouve propulsée dans un lycée des beaux quartiers parisiens, entourée des Elénonor, des Augustin et des Apolline. Elle rencontre la personne qui, elle, vit dans une famille supra-fonctionnelle. Et bien sûr, les contraires s’attirent…
On a beaucoup de mal à quitter cette famille pleine de vie et de couleurs, on se retrouve embarqué dans ce flot de rires, de chants, de tristesse et de bonheur. Le personnage de Fifi est très touchant et son histoire d’amour, tout simplement magnifique.
Si vous voulez découvrir la famille dysfonctionnelle de Fifi, venez acheter ce livre ici !
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Nos amis vous conseillent #15 - Richard P. vous parle de "Tu seras partout chez toi" de Insa Sané
Dans le cadre du festival « des livres et moi » que nous avons organisé dans l’établissement, j’aimerais revenir sur la lecture de ce roman d’Insa Sané, Tu seras partout chez toi.
Un très grand bouquin, un très grand conte, plus qu’un conte, un méta-conte, si l’oiseau existe.
Tout commence par un village, et des enfants qui jouent aux Dieux et aux héros légendaires. Il y a là Dehiha-Aphrodite à la langue bien pendue, Adar-Ibis, celui qui siffle et chante tout le temps, Soundjata (le jeteur de son ?), l’empereur du Mali, dont le silence est une arme, il y a Sény autour de qui s’articule le roman, toujours en avance sur le lendemain, Ulysse amoureux de Yulia-Fusang-Alvilda, celle qui guide et qu’est vachement balaise.
Quel est ce jeu ? Quelles en sont les règles, nul ne sait si ce n’est les enfants. Et à 9 ans, on n’a pas besoin d’expliquer un jeu ‘spas ! Mais le jeu auquel voudrait jouer les enfants c’est à la guerre. Et ça Maman et Papa ne le veulent pas. Pourtant ça à l’air vachement cool de jouer avec des armes dont on entend les crépitements au loin, de la place du village.
Un jour Sény doit partir !
Si tu dois t’en aller pour toujours, pars avant l’aube! Très tôt ! Ne te retourne pas. JAMAIS ! Tant pis pour les larmes, tant pis pour nous. Tu m’aimeras plus loin. Je t’aimerais ailleurs. On s’aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré !
Juré ! Craché !
Ce village africain ! Pourquoi est-ce que je veux croire, moi lecteur, que c’est en Afrique ? Parce que l’auteur est d’origine sénégalaise ? Parce que son œuvre est d’abord une rencontre entre l’Afrique et les banlieues parisiennes ? Parce qu’il s’agit d’un village et qu’il n’y a de village qu’en Afrique ? Parce que les noms des enfants me font penser à des noms africains ? Parce que la photo de couverture montre un enfant noir ? Parce qu’il parle de cheveux bouclés ? Parce que c’est la guerre, et qu’il n’y a qu’en Afrique… ? Parce que l’actualité rejoins ma lecture avec cette guerre au Mali qui émerge dans les médias ?
Pourtant jamais l’auteur ne parle d’Afrique ! Jamais ! Ce village, on peux le trouver dans n’importe quel coin de la planète. Il est universel ! Et ces enfants qui jouent, avec au loin, le bruit de ces étranges feux d’artifice, sont des enfants sans race et sans religion ! Ils n’ont pour bagage qu’une valise en carton bourrée des contes du monde.
Et c’est là que ce roman devient extraordinaire. Il convoque tous les contes, évoque toutes les cultures. Je n’ai pas fait le compte, mais pèle mèle : le petit prince, andersen, grimm, un peu de Tolkien et aussi les mythologies : Ulysse et le serpent à plume, Thor et les djins et d’autres que je ne sais reconnaître car je n’ai pas la même culture que l’auteur et qui pourtant m’enchantent.
Mais ce n’est pas tout, il y a aussi les contes modernes, pris ici et là dans des films comme le baron de Münchauen ou Gattaca ou dans des séries, entre Arnold et Willie, les monstro-plantes et Goldorak. On note également des chansons, du Brel alors que parfois l’auteur se rappelle être slammeur. Ce roman est un tissu de réminiscences dans lequel la seule réalité qui soit est celles des histoires que l’on invente et que l’on vit et être humain est une histoire à raconter.
C’est un roman polyphonique et universaliste dans lequel le monde frappe aux oreilles de celui qui est partout chez lui.
Sény va découvrir que chez lui, c’est là où sont ses amis et peu importe qu’ils soient ici ou ailleurs, car ce qui compte finalement c’est d’emporter un visage et de laisser son coeur.
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Echecs et buts (Axl Cendres) - chronique de Florian #12
Échecs et but ! de Axl Cendres (éd. Sarbacane coll. Exprim' - 13,50 €)
En voulant se protéger lors d'une partie de "cache-cache tabasse", (plus tabasse que cache-cache d'ailleurs : celui qui n'est pas caché s'en prend une !), le narrateur de l'histoire, un ado timide et discret, va découvrir tomber sur un groupe de personnes attablées et concentrées. Sur cette table prône un plateau en bois et deux personnes s'affrontent à un jeu qu'il ne connait pas encore, les échecs.
Il apprend très vite et on lui reconnaît un véritable don pour cet exercice. Le jeune garçon devient le disciple du soporifique maître Martini qui lui inculque les bases et les techniques de jeux. Après quelques années d'entrainement, le professeur décide d'envoyer le jeune homme poursuivre son apprentissage avec le « sage » Paskarov. Pour cela, il doit déménager et il se retrouve à l'étage du Paradis, un bar de supporters de foot. Il découvre ainsi la passion et la ferveur de ces supporters prêts à tout pour encourager leur équipe fétiche. L'adolescent, habitué à la solitude, à réfléchir sur les tactiques d'échecs découvre un nouveau monde. Comment réagir face à ce groupe de fervents supporters quelques peu bruyants, mais très attachés à leur équipe et à leur bar ? Comment faire pour être accepté parmi cette grande famille ? Devenir supporter comme eux, et pourquoi pas ?
Axl Cendres, qu'on avait découverte et beaucoup appréciée avec Aimez moi maintenant et Nos années folles (même éditeur et même collection) signe ici un troisième roman original. Peut-être moins percutant que ses deux premiers textes, l'idée générale reste très intéressante et surtout son écriture est toujours présente. Seule la fin est peut-être un peu décevante.
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Fuck You New York ( Kamel Hajaji ) - Chronique de Claire # 26
Fuck You New York
kamel Hajaji
eXprim' - 15€
Malek est parisien, et il le rêve américain bien ancré dans le crane. Avec Ben son meilleur ami, ils décident d'aller à New york pour s'y faire un nom. Le projet est de passer un an dans une université et de cartonner ensuite dans le cinéma ou le journalisme. Et bien sur de séduire les américaines avec leur accent "frenchy" !
Mais la douane en décide autrement. Si pour Ben l'accueil est souriant, pour Malek il est armé de questions et de suspicions. Evenement qui va ébranler son identité et son origine tunisienne qu'il avait presque oubliée. Malek est arabe. Malek est un térroriste présumé.
Le voyage de ce jeune homme à leiu en 2003, soit deux ans après l'attentat du 11 septembre. Son père lui avait dit " Haich oueldi, fais attention avec ce qui se passe. et ces peurs qu'ils ont..."
Par une écriture franche et marquée de références cinématographiques, Kamel Hajaji dans ce premier roman, dénonce la paranoia post 11 septembre, et le système communautariste destructeur des sociétés actuelles.
A paraitre en septembre dans votre librairie !