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roman ado

  • Magnetic Island de Fabrice Colin (Albin Michel Litt')

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    Cyan a 16 ans. Il vit en Australie dans une villa de rêve. Son père est un réalisateur à succès. Il est rarement présent et laisse son fils aux bons soins de Moon, leur employée de maison.

    A priori, cette vie pourrait sembler idyllique. Mais ce n’est absolument pas le cas pour Cyan qui traîne son mal-être comme un boulet.

    Il boit beaucoup trop et vit très mal les non-dits et la situation plus que compliquée de sa famille. Sa sœur jumelle, Holly, a disparu il y a quatre ans mais personne n’en parle. Sa mère est partie peu après et, depuis ce jour, ses deux parents se vouent une haine très intense. Son grand-père, Senior, a décidé, lui, de se laisser vivre. Il passe ses journées avec ses nouvelles conquêtes à la piscine en fumant de l’herbe. Sa grande sœur, Divine, elle, semble se moquer de tout ça et mène avec énergie sa vie de jeune adulte. Elle reste malgré tout assez complice de son jeune frère et le maintient un tant soit peu dans la réalité.

    Quand celle-ci disparaît étrangement, Cyan commence sérieusement à s’inquiéter. L’histoire se répète puisque c’est de nouveau vers l’énigmatique Magnetic Island que semblent se trouver les indices qu’il cherche, c’est à dire exactement là où Holly avait disparu.

    Et c’est là que le roman de Fabrice Colin se densifie. La pression monte page après page et l’ambiance devient très vite irrespirable. L’aspect psychologique prend le dessus sur l’action et nous sommes pris dans une furie de lecture.

    La fin du roman est assez hallucinante, écrite dans un rythme à couper le souffle. Les révélations surprennent et la scène finale est très touchante.

    En refermant le livre, le lecteur met un peu de temps à se remettre, tout chamboulé et ému qu’il est.

     

     

    Magnetic Island

    Fabrice Colin

    Albin Michel Litt'

    14.00 €

    9782226327567

     

    chronique réalisée par Simon Roguet pour le magazine Page des Libraires

     

    Si vous avez envie de lire ce livre, vous pouvez l'acheter sur la boutique en ligne de la librairie

  • POWER CLUB de Alain Gagnol (Syros jeunesse)

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    Super-héros, vraiment ?

    Anna, l’héroïne de cette trilogie, est une jeune fille d’apparence tout à fait normale. Elle vit dans une famille unie et aimante. Elle va bientôt passer son bac et s’efforce de vivre sa vie d’ado sereinement, sans déroger à ses principes. Un seul petit détail d’importance : ses parents sont extrêmement riches. Si riches qu’ils peuvent lui offrir un ticket d’entrée dans le fameux « Power Club », le très sélect club des super-héros modernes.

    Situé à New-York, il regroupe une bande d’ados qui, à coups de gros paquets de dollars, ont acheté le droit de se voir injecter dans le corps des boosters ultra puissants. Ces nanoparticules donnent accès aux possibilités physiques les plus démentes : invulnérabilité, capacité de voler, développement extrême des 5 sens… Après avoir répondu positivement à tous les tests d’entrée, Anna va devenir la nouvelle héroïne. Elle effectue ses premières missions et se rend compte qu’elle a le pouvoir hallucinant de changer le monde. Mais très vite, elle déchante et prend conscience de l’arrière décor de l’organisation. Ces « super-héros » ont-ils été créés pour sauver des vies ou pour accumuler le maximum d’argent à l’agence : très vite, les contrats de pub affluent, son attachée de presse ne la lâche plus et la starisation devient de plus en plus dure à vivre. La rencontre avec un journaliste opposant va tout changer pour Anna…

     

    Alain Gagnol signe le premier roman d’une trilogie qui s’annonce passionnante. Truffé de références aux comics, séries ou au cinéma, on se prend au plaisir de tourner les pages sans s’arrêter. Les personnages sont bien ciselés, très cinématographiques, et prennent de la saveur au fur et à mesure de l’histoire. La fin est extrêmement bien construite et on ne peut qu’être qu’impatient de lire la suite dans le second volume prévu en juin.

     

     

    POWER CLUB T01 L'apprentissage

    Alain GAGNOL

    Syros - 17.95€

     

    Vous pouvez l'acheter ici

  • ONLIKOINOU #59 SONGE A LA DOUCEUR de Clémentine BEAUVAIS (Sarbacane)

    Lire la suite

  • LES FRAGILES de Cécile ROUMIGUIERE (Sarbacane)

    LES FRAGILES de Cécile ROUMIGUIERE

    Coll Exprim' Sarbacane - 15.50€

     

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    Encore une fois, nous sommes en présence d'un très bon roman ado avec ce premier ouvrage dans la collection de Cécile Roumiguière (qu'on avait par exemple fortement appréciée avec son "Lily" publié à la Joie de Lire).

    Dans "Les fragiles" on va suivre le parcours de Drew, un ado de 17 ans qui vit assez mal ses liens avec ses parents et notamment avec son père, un gars un peu bourru, pas mal raciste et un peu nul en général... En même temps il rencontre une fille un peu comme lui, un peu insaisissable, qui va le porter mais aussi le déstabiliser, l'étrange et belle Sky...

    La narration se fait sur plusieurs époques, l'une le jour J de l'événement (mais ne comptez pas sur moi pour vous le dévoiler !) et les autres en remontant le temps à partir des 9 ans de Drew. On voit donc les relations et sentiments de Drew évoluer au fur et à mesure de l'histoire et c'est ça qui est bon.
    Comment cette famille se disloque peu à peu ? quelles relations crée-t-il avec Sky ? comment les personnages s'intensifient au gré des pages ?
    Car ils évoluent les personnages et c'est ça qui est fort dans ce récit. Rien n'est vraiment acquis, Personne n'est vraiment tout pourri ou tout beau. Et même le père (qu'on assimile tout de suite à la pire des crapules ou au moins à un beauf exemplaire) peut s'avérer plus fin qu'il n'y parait.
    Cette narration, hyper découpée, peut être déstabilisante au début mais c'est elle qui crée la force du récit et nous maintient en haleine quant au dénouement de l'histoire.

    En tout cas, avec cette histoire, on est sans cesse un peu mal assis, un peu sur des œufs, attendant l'acte dramatique qui finalement ne viendra pas vraiment. Car malgré l'intrigue, malgré les événements, il ne se dégage pas de violence de ce texte. Il y a même une certaine forme de tendresse pour l'ensemble des personnages qui est vraiment intéressante. Car finalement tout le monde dans ce roman est juste un peu... "fragile".
    (C'était pourtant pas compliqué; tout est dans le titre !)

    En résumé, un très bon texte à découvrir.
    On vous le conseille !

     

    Si vous voulez découvrir ce livre, vous pouvez le commander ici

  • ONLIKOINOU #54 QUELQU'UN QU'ON AIME de Séverine VIDAL (Exprim' Sarbacane)

    On a adoré le nouveau roman de Séverine Vidal, QUELQU'UN QU'ON AIME publié dans la collection Exprim' chez Sarbacane et on vous le dit dans ce nouvel épisode d'Onlikoinou

     

    VOUS ADOREZ, VOUS VOULEZ CE LIVRE, C'EST ICI

  • Automne (Jan Henrik Nielsen) - chronique de Geoffrey #03

    AUTOMNE

    Jan Henrik Nielsen

    Traduction Aude Pasquier

    Wiz, Albin Michel - 15,90 €

     

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    Ce roman se passe en Norvège après un cataclysme écologique. Nous allons suivre Nanna et Fride, deux jeunes filles qui vivent dans un bunker avec leur père. Cela fait 6 ans qu’ils vivent sous terre et la nourriture commence à manquer. Le père tombe malade et les deux sœurs vont devoir quitter la sécurité du bunker pour aller se ravitailler en nourriture et médicaments. Les filles vont-elles s’en sortir dans ce monde hostile ? Les personnes vivantes qu’elles vont sûrement croiser seront-elles bonnes ou mauvaises ? autant de questions qui nous font plonger dans cette aventure.

    Cet ouvrage est un voyage dans un monde post-apocalyptique dans lequel la vie a quasiment disparu. On s’attache rapidement à ces deux jeunes héroïnes innocentes mais qui n’ont pas froid au yeux. Et il n’est pas impossible qu’elles fassent une découverte qui ramènerait un espoir depuis longtemps disparu.

    Automne est un roman norvégien écolo très intéressant et passionnant à découvrir.

    chronique de GEOFFREY BERAIN

     

  • LA PASSE-MIROIR Livre 1 Les fiancés de l’hiver - chronique de Geoffrey#01

    La passe-miroir Livre 1 Les fiancés de l’hiver

    Christelle Dabos

    Gallimard jeunesse - 18 €

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    Dans un monde fantastique original, la terre est répartie en arches qui possèdent chacune des pouvoirs spéciaux. Nous allons suivre Ophélie, une jeune fille capable de lire les émotions contenues des objets. Sa famille la force à épouser un homme qu’elle ne connaît pas. Elle va devoir aller chez son nouveau mari dans une contrée dont elle ne sait absolument rien. Ophélie va apprendre à se débrouiller dans ce monde qui ne ressemble en rien à celui dans lequel elle a grandi. Entre intrigue politique et mystères, notre jeune héroïne va se demander si ce mariage ne cache pas quelque chose de beaucoup plus sombre.
    Christelle Dabos nous entraîne dans une aventure palpitante dotée de nombreux rebondissements. Les descriptions nous transportent avec aisance dans ce monde inconnu, et le ton nous plonge aux côtés d’Ophélie avec force et facilité. Ce roman a remporté, parmi plus de 1360 envois, le concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard, RTL et Télérama.
    Nous, on attend le deuxième tome !

  • Onlikoinou #30 Le journal malgré lui de Henry K. Larsen de Susin Nielsen (éditions Helium)


    onlikoinou 30 journal malgré lui henry k. larsen par afterfives

  • Le journal malgré lui de Henry K. Larsen (Susin Nielsen) - chronique de Simon

    On continue notre petit chemin à travers la rentrée littéraire avec cette fois-ci un très beau roman de la rentrée Hélium avec le nouveau Susin Nielsen (Dear George Clooney...)

     

    LE JOURNAL MALGRE LUI DE HENRY K. LARSEN

    Susin NIELSEN

    Traduction Valérie Le Plouhinec

    Hélium - 13,90 €

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    Henry et sa famille viennent de vivre un événement tragique. Lui et son père sont partis vivre à Vancouver pour tenter d’oublier et prendre, si cela est possible, un nouveau départ. Sa mère, elle, est toujours en dépression et préfère rester vivre chez ses parents à Port Salish. Le psy de Henry lui a conseillé de tenir un journal intime. Bien que totalement réfractaire au procédé, le jeune homme commence à raconter sa nouvelle vie dans ce journal. Peu à peu, il semble quand même y prendre goût et des fractions de ce qui s’est passé ressurgissent au fil de son récit.

    Susin Nielsen signe là son plus beau roman. Après Ambrose, roi du scrabble et Dear George Clooney… – dont on retrouve d’ailleurs des personnages – , on retrouve le style léger et enlevé de son écriture. Elle y rajoute cette fois-ci une dimension dramatique qui touche directement le lecteur. Entre gravité et humour, le personnage de Henry est assez bouleversant par la vie qui l’anime et sa volonté malgré tout de continuer à exister.


     

     

     

  • Sous l'eau qui dort (N.M. Zimmermann) - chronique de Fabien #09

    SOUS L'EAU QUI DORT

    N. M. Zimmermann

    Ecole des loisirs Médium - 18.50 €

     

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    Bien que n'étant pas un spécialiste de la littérature de jeunesse, je vous conseille vivement le dernier Naima Murail Zimmermann.

    Tout se passe dans la ville perdue de Dentown, où chacun rêve d’une vie meilleure si possible ailleurs. Au lycée, on trouve Gabriel Constantine qui frime avec sa belle voiture de sport rouge, John son souffre douleur qui ne cesse de se faire martyriser et au milieu de cette petite guerre, Claudia, la fille populaire, celle qui attire les garçons.

    Mais dans la ville de Dentown, on a aussi un lac, enfin plutôt le lac : celui qui fait disparaitre les enfants, surtout ceux qui s’aventurent seuls et sans surveillance. Les habitants parlent de sorcières et de noyades. L'ambiance devient particulièrement tendue quand on commence à parler d'une curieuse maladie qui se met à contaminer de plus en plus d’habitants... et si tout était lié ?

    Pour les adorateurs de suspense et de bizarrerie, ce roman est vraiment génial. Effrayant par l’ambiance qui en ressort, c’est un vrai petit coup de cœur. On pourrait même le rapprocher du fabuleux Ça de Stephen King. Un vrai régal.

     

     

  • Le coeur des louves (Stéphane Servant) - chronique de Simon #136

    Quoi de neuf et de beau pour la rentrée littéraire chez les ados ?

    voici en avant première l'un de mes coups de coeur à découvrir très vite ! (sortie prévue le 21 août)

     

     

    LE COEUR DES LOUVES

    Stéphane Servant

    doado, Rouergue jeunesse - 18 €

     

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    L’histoire se déroule dans un village perdu au fond des montagnes. Les habitants y semblent un peu rustres, fermés sur eux-mêmes, inquiets par le manque de travail. Célia vient d’y arriver avec sa mère. Cette dernière, une écrivaine renommée mais en pleine crise d’écriture a décidé de réinvestir la maison de sa propre mère, Tina, morte il y a quelques années.

    Commence alors le récit de ces trois femmes qui seront, chacune à leur façon, toutes rejetées. Les voix de Célia et Tina se croisent dans ce récit dense, peuvent perdre et récupèrent le lecteur dans un jeu de va-et-vient très agréable. Car ce livre se lit d’une traite. On est pris dans l’étrange narration de cette saga uniquement féminine. La montagne, ses légendes, ses secrets surtout et la folie ordinaire des gens du coin se révèlent peu à peu et nous embarquent automatiquement. Car dans toute histoire intéressante, ce sont les non-dits qui sont les plus passionnants.

    Stéphane Servant signe ici un grand roman, une vaste fresque familiale et villageoise admirablement bien écrite. Entre conte moderne et légende traditionnelle, il se joue des codes classiques utilisés en littérature pour ados et livre un grand roman tout court.

     

  • Sweet Sixteen (Annelise Heurtier) - chronique de Camille #04

    SWEET SIXTEEN

    Annelise Heurtier
    Casterman - 12 euros

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    "Molly se réveilla en sursaut.
    En bas. Le choc venait d'en bas. Un horrible bruit de verre brisé.
    Ça y est, ils avaient mis leurs menaces à exécution.
    […]
    Le souffle court, les deux femmes déboulèrent en trombe dans le salon.
    Face à la baie vitrée, Shiri leur tournait le dos.
    L'espace d'un instant, Molly l'imagina tomber en arrière, la poitrine écarlate. Elle se coucherait sur elle et hurlerait dans l'odeur tiède et métallique de son sang. Puis elle la vit. À travers le trou de la fenêtre, à l'extérieur, sur la pelouse. Léchée d'immenses flammes, une grande croix du Ku Klux Klan."

    Voilà un moment que j'avais envie de chroniquer ce livre pour ados, sans trouver le moment idéal pour m'y mettre. Mais hop, voici une chronique avec pas mal de lecture !
    Ce récit inspiré de faits réels se déroule en 1957 dans une petite ville en Arkansas. Le prestigieux lycée central de Little Rock décide d'ouvrir ses portes à neuf adolescents noirs, parmi lesquels se trouve Molly, l'une des narratrices. A l'époque, la ségrégation bat son plein et les noirs sont extrêmement mal perçus, ainsi que toutes les personnes qui les soutiennent.
    Sweet Sixteen est un roman choral. Molly nous raconte son quotidien, son choix de faire partie des volontaires pour cette expérience extrêmement risquée, tandis que Grace, une adolescente blanche,
    d'abord hostile à ce projet, va progressivement changer d'avis sur la question, alors qu'elle est entourée par des personnes très conservatrices. Les chapitres alternent les voix des deux jeunes filles, qui nous racontent la ségrégation sur fond de rêves d'adolescentes. L'écriture est fluide et agréable, le lecteur est vite entraîné dans le tourbillon des évènements et se laisse aisément embarquer dans les pensées des deux protagonistes. On suit d'abord le cheminement de Molly, sa décision de tenter l'expérience, la discrimination à laquelle elle doit dès le début faire face. Elle vit dans une famille très unie qui, malgré la peur, la soutient jusqu'au bout du roman. Grace, quant à elle, ne se sent guère concernée par le sujet, même si elle a tendance à suivre l'opinion de ses amies très impliquées dans le maintien de la ségrégation.
    Au fur et à mesure du roman, au contact des neuf élèves noirs et plus spécialement de Molly, elle va se poser des questions sur la différence et progressivement réviser son jugement en constatant de nombreuses incohérences entre ce qui est dit sur les noirs et la réalité.
    Le plus impressionnant dans ce livre est probablement la manière dont est décrite la violence. Elle apparaît de manière croissante, d'abord insidieuse lorsque Molly se voit refuser l'achat de lait par l'épicier, puis beaucoup plus visible lors de l'entrée au lycée. C'est une véritable haine des noirs qui
    est montrée ici et de nombreuses scènes sont tout simplement effarantes, la violence atteint un tel
    extrême que des militaires sont chargés de protéger les étudiants noirs dans l'enceinte de l'école. Molly doit faire face aux injures et à l'humiliation quotidienne, à l'acharnement des blancs, à la peur surtout. Chacun des neuf est poussé à bout, certains abandonnent, d'autres sont pris au piège, et Molly est régulièrement en proie aux doutes. Elle peut heureusement compter sur un groupe de résistance mené par Maxene Tate qui lutte pour la reconnaissance des noirs et contre le Ku Klux Klan, organisation qui menace toutes les personnes apportant un soutien aux noirs.

    Si le sujet traité est difficile, l'ensemble est néanmoins allégé par des préoccupations d'adolescentes, de la manière dont on doit s'habiller pour la prochaine sortie au bowling au sourire échangé avec cet
    inconnu au lycée...

    Un très bon roman !

  • Frangine (Marion Brunet) - chronique de Camille #02

    FRANGINE
    Marion BRUNET
    Sarbacane, 14€90

     

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    « Je ne suis pas le héros, mais je suis

    Le bavardage et la digression
    L'oreille et les mots pour essayer de dire ce qui est à entendre, ce qui est à l'envi :
    Les désenchantements et les éclats de bruit

    En ces temps peu lointains où Pauline découvrait

    Le monde
    Le cruel
    Le normal
    et la guerre,

    ma mère et ma mère, chacune pour soi mais ensemble, vivaient de leur côté des heures délicates.

    C'est à moi qu'il revient de conter nos quatre chemins. Parce que j'aime ça, d'abord, dérouler les histoires comme on crée un langage ; et aussi pour que les choses soient claires, évidemment.

    Comment comprendre, sinon ? »

     

    Pauline et Joachim sont deux adolescents qui vivent avec leurs mères et mènent une existence
    relativement tranquille. Joachim est amoureux de Blandine et entame sa terminale, tandis que
    Pauline va entrer au lycée. La particularité de leur famille n'a jamais été un problème, jusqu'à ce que
    la discrète Pauline soit victime de harcèlement et perde pied.

    Frangine est un roman qui colle de près à l'actualité, puisqu'il s'agit de l'histoire d'une famille
    homoparentale qui est confrontée à l'homophobie et à l'ignorance d'une partie de la population,
    du fait de sa différence. Le sujet est abordé de manière délicate et les questions inhérentes à cette
    situation peu connue sont traitées à travers le regard des deux adolescents. Le roman se construit
    sur la relation de Joachim, le narrateur, et Pauline, sa petite sœur. C'est l'histoire d'une évolution,
    de comment se construire lorsqu'on est confronté au regard des autres, jugés pour ce que l'on n'a
    pas choisi, pour une situation que l'on vit parfaitement bien mais qui reste anormale aux yeux d'un
    certain nombre de personnes.

    L'intérêt de ce récit est de présenter plusieurs points de vue : le lecteur suit principalement
    l'existence de Joachim, ses questionnements amoureux, ses inquiétudes concernant sa sœur mais
    également la vie quotidienne de Julie et Maline, les deux mamans, leurs histoires respectives, les
    relations avec leurs parents... L'homoparentalité est au centre du récit mais Pauline et Joachim n'en
    restent pas moins des adolescents qui essaient de se construire, de s'affirmer et de trouver leur place dans le monde comme tous les jeunes.

    Frangine est un très joli récit, porté par une écriture légère et poétique et traitant avec simplicité
    d'un sujet rarement abordé en littérature jeunesse, au gré du quotidien de la famille, des souvenirs
    et des questionnements de chaque personnage. C'est un roman optimiste qui pose la question de
    la différence, du choix de vivre sa vie comme on l'entend et le mieux possible. Joachim, Pauline,
    Maline et Julie sont quatre personnages extrêmement attachants, finalement extrêmement banals
    et qui aspirent à la même tranquillité que n'importe quelle famille dite « traditionnelle ».

  • Ma (Louis Atangana) - chronique de Simon #116

    MA 

    LOUIS ATANGANA

    doado, Rouergue - 9,20 €

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    Ma est un roman précieux. Un de ces textes qui se lit avec lenteur, pour mieux en ressentir la profondeur, la poésie aussi. Avec Félix, le jeune héros de l’histoire, nous plongeons au cœur d’une Afrique reculée, sauvage presque, au cœur des forêts. Félix habite avec sa mère dans ce village, loin de la ville, loin de tout. Ils vivent tous les deux, dans une relation très forte, presque possessive, un peu à l’écart des autres habitants du village. Seul Jonas, un peu fou, fait le lien avec les autres. Il a vécu longtemps en ville et raconte ses aventures à qui veut bien les entendre. Surtout il veut partager avec Félix son amour des livres et lui fait découvrir la lecture et la culture. Mais tout cela ne vaut rien face à la protection de la mère de Félix. Elle ne veut pas entendre parler de la ville, des autres et surtout pas des filles. Elle a trop peur de perdre son fils. Un jour pourtant, Félix rencontre Magali, celle qu’on décrit comme une sorcière. Tiraillé entre ces deux femmes au caractère extrêmement virulent, Félix devra alors jouer de subtilité pour les apaiser toutes deux.

    Louis Atangana nous transporte avec une écriture magnifique, très particulière, entre le conte et le récit intime, dans cette histoire fondamentalement humaine. L’amour, la fierté, la souffrance, la beauté, tout y est décrit avec une justesse rare et nous donne un vrai beau moment de lecture.

  • Mon père est américain (Fred Paronuzzi) - chronique de Simon #114

     

    mon père est américain, fred paronuzzi, thierry magnier, librairie m'lire, roman ado, peine de mort, simon roguetMon père est américain

    Fred Paronuzzi

    Roman, Éditions Thierry Magnier - 9,10 €


    Léo est un ado a priori sans problème. Il vit avec sa mère depuis toujours et ne sait pratiquement rien de son père sauf qu’il est américain, qu’il n’a été pour sa mère qu’un amour de passage et qu’il n’a jamais cherché à recréer des liens avec son fils… Pourtant un jour, Léo découvre que sa mère est encore en relation avec lui. Des transferts d’argent circulent du compte bancaire de sa mère vers les États-Unis et tout porte à croire qu’ils lui sont destinés. Après le choc et la colère, le jeune garçon va découvrir un terrible secret qui va changer sa vie…

    Fred Paronuzzi, qu’on avait découvert avec le très bon Un cargo pour Berlin, confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Mon père est américain est un roman qui sonne juste, et ce malgré la thématique assez lourde qui est abordée. La relation qui se tisse, avec beaucoup de retenue et de pudeur entre le père et le fils est très bien décrite, sans trop en faire. Le père sait ce qu’il a fait et en parle avec beaucoup de franchise. Léo, lui, est perdu et cela semble tout à fait réaliste. La fin du roman, qui n’est en fait qu’un autre début, permet d’éviter toute ébauche de joie surréaliste et m’a beaucoup plu également.

    Mon père est américain est décidément un très bon roman !

  • Une tribu dans la nuit (Glenda Millard) - chronique de Emilie #14

    9782358510806.jpgUne tribu dans la nuit

    Glenda Millard

    (Helium - 13.90€)

    Parution le 5 octobre 


    Une tribu dans la nuit est le tout premier roman traduit de cette auteure australienne et c’est une jolie découverte…

    Skip est orphelin. Il est ballotté d’une famille d’accueil à l’autre et il a beaucoup de mal à trouver sa place. Il trouve pourtant un peu d’évasion grâce à l’art. il admire par dessus tout Monet. Un jour, il décide de fuguer, c’est là qu’il rencontre Billy, un vieux SDF qui va le prendre sous son aile. Ainsi coupés du monde, ils survivent comme ils peuvent, et ne voient pas arriver la guerre… Elle se déclare une nuit, dans un bombardement ahurissant qui va raser la majeure partie de la ville. Ils décident de s’abriter dans ce qu’il reste de la bibliothèque. Là, ils rencontrent Max, un petit garçon âgé de 6 ans, qui attend que « sa mère revienne des courses ». Non sans lutter, ils arrivent à le convaincre de quitter la ville avec eux. Ils vont trouver refuge à Dreamland, dans une fête foraine abandonnée…
      
    C'est un roman vraiment surprenant, il en ressort un véritable optimisme. Malgré la dureté de la guerre, les personnages vont rester soudés les uns aux autres et s'entraider afin de survivre. Quoiqu'il arrive, ils vont se débrouiller pour trouver à manger, se construire un abri et continuer à vivre... Les personnages de ce roman sont hauts en couleurs et deviennent très vite très attachants. C'est un roman très humain notamment dans la façon dont Skip prend le petit Max sous son aile. Il fera tout ce qu'il peut pour lui faire oublier son chagrin. On se laisse emporter par cette histoire vraiment riche en émotions !