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  • Onlikoinou #61 LES OGRES de Jean Gourounas (rouergue)

    LES OGRES

    Jean Gourounas

    éditions du Rouergue - 13.90€

     

    Pour l'acheter c'est ici

  • MA MERE, LE CRABE ET MOI d'Anne Percin (DoAdo, Le Rouergue)

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    Tania est une ado comme les autres, si ce n’est qu’elle tient en haute estime les loups-garous (sur son blog un peu dark, on peut trouver des vampires, des bestioles un peu bizarres, et tout ça sur un fond noir perlé de gouttes de sang, c’est son truc vous voyez ?) et qu’elle vit seule avec sa mère, qui elle est plutôt confitures, pâtisseries (souvent ratées, il faut le préciser) et lecture de pavés littéraires d’auteurs slaves. Mais Tania est surtout une pirate qui se bat contre « le crabe » qui ronge chaque jour un peu plus le corps de sa mère, ce foutu cancer du sein qui fait son apparition dans leur vie sans prévenir. L’entourage de la jeune fille la met en garde, son père et sa nouvelle copine, ainsi que son frère la prévienne : il va falloir qu’elle soit forte. Mais qui sont-ils, eux, pour lui dire ces mots ? C’est facile de lancer des conseils quand on vit loin de sa mère qui se métamorphose peu à peu en zombie, que l’on retrouve en pleurs dans la salle de bain, et pensant la voir agenouillée devant les toilettes rendre son dernier repas, on tombe plutôt sur son fantôme dans la baignoire, hagard et complètement désemparé : « Mes cheveux ! Ça y est, tout est tombé ! Regarde ! ».

    Face à la maladie, bien sûr la souffrance est présente, ainsi que la peur, mais Tania et sa mère ne baissent pas les bras, et c’est avec beaucoup de tendresse, de complicité et d’amour qu’elles vont continuer à vivre le quotidien. Mais une maladie, ça vous change. Sa mère, une femme pleine de ressources, toujours le sourire aux lèvres et la mine sereine se fatigue très vite, ne prend plus le temps de cuisiner (Tania en viendrait même à regretter ses fameux macarons déformés), et délaisse ses sagas nordiques de 800 pages.

    « Moi, je savais qu’elle était forte ma mère, qu’elle se battait, qu’elle n’avait pas besoin de leur pitié ! Je pensais que quand je la retrouverais, après le Nouvel An, elle serait fidèle à elle-même. Un exemple d’optimisme, un modèle de positive-attitude. Une battante, une wineuse. Une Amazone quoi. Sauf que j’avais oublié un léger détail. La chimie, c’est puissant. Ça change les gens. »

     

    Ce roman est une vraie découverte, un véritable coup de cœur ! Tania est une jeune fille pleine de dérision et on apprécie son humour plutôt décapant et cynique, son ton désinvolte, mais surtout le regard qu’elle porte sur les choses et les gens, sa maturité et son combat pour ne pas laisser sa mère seule avec « le crabe ».

    « On crève le crabe, et c’est un job à plein temps »

     

    Vous avez envie d'acheter ce livre ? C'est par ici !

     

  • Onlikoinou #52 Plus de morts que de vivants - Guillaume Guéraud (éd. du Rouergue)


    onlikoinou 52 plus de morts que de vivants par afterfives

  • Trente-six chandelles (Marie-Sabine Roger)- Chronique de Delphine

    Trente-six chandelles

    Marie-Sabine Roger

    Editions du Rouergue- 20€

     

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    Que feriez-vous si vous étiez programmé pour mourir mais que la grande faucheuse n'est pas à l'heure?

    Mortimer Decime porte en lui une malédiction: tous les hommes de la famille sont morts, dans des circonstances absurdes, le jour de leurs trente-six ans. 

    En ce 15 février, jour anniversaire,  Mortimer s'est préparé. Il a démissionné, donné le préavis de son appartement, rangé ses affaires, s'est acheté un beau costume et attend. Mais à l'heure fatidique rien ne se passe!

    Marie-Sabine Roger nous offre une nouvelle fois un roman plein d'humour et d'humanité.  

     

  • Après la pluie (Ahmed Kalouaz) - chronique de Geoffrey #06

    APRÈS LA PEINE

    Ahmed KALOUAZ

    Rouergue doado - 9.70€

     

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    Ludovic est un ado de 16 ans qui a une vie totalement normale. Tout va basculer un matin, lorsque la police frappe à la porte de la maison familiale. Son père est arrêté et condamné pour une arnaque financière qu’il ne niera pas. Ludovic et sa maman vont rester dans le flou le plus total. Pour quelle raison obscure ce père de famille a pu commettre un tel délit ?

    Après trois mois de prison, c’est le retour à la maison. Le père de Ludovic décide d’emmener son fils faire une virée en camping-car à travers les Cévennes, sur les traces de ses souvenirs, et ainsi expliquer son action qui l'a mené en prison.

    Ahmed Kalouaz, avec ses magnifiques descriptions, nous immerge parfaitement dans cette région de France chargée d’histoire. La relation père fils est attachante et on se plaît au fil des lignes à partager leurs moments d’intimité. Pour conclure, Kalouaz nous offre un très beau texte rempli en émotion.

  • Rencontre avec Olivier Pouteau samedi 08 mars

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    Vous connaissez tous le célèbre tour de magie où l’on voit avec effroi une jeune femme enfermée dans une boîte noire se faire découper en trois morceaux. Imaginez que la dite jeune fille s’appelle Amanda et qu’elle est sans aucun doute la fille la plus détestée du collège. Imaginez maintenant que, lors d’une coupure de courant inopinée, l’un des trois morceaux disparaisse mystérieusement… Voici l’intrigue de base du premier roman extrêmement réussi du jeune auteur Olivier Pouteau. Le narrateur, Léonard, est l’auteur de ce cambriolage bien particulier. Que va-t-il faire maintenant ? Même si Amanda semble aller bien, il se retrouve bien embêté avec ce bout de corps (celui où il y a le cœur bien évidemment) caché dans sa chambre. Le tout prend vraiment une tournure étrange quand une personne anonyme commence à envoyer des lettres de chantage à Amanda…

    Olivier Pouteau signe un premier roman vraiment très bien construit, très plaisant à lire. Mais il ne se contente pas que de cela. Le dénouement final est vraiment bien trouvé et la fin est particulièrement émouvante. Une très belle promesse pour de prochains romans à venir.

  • ABRACADABRA AMANDA (Olivier Pouteau) - chronique de Simon #142

    ABRACADABRA AMANDA

    Olivier POUTEAU

    Rouergue coll doado - 10,20 €


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    Nous sommes extrêmement contents de vous parler de ce nouveau roman publié dans la collection doado au Rouergue. Vous savez qu'on adore cette collection et le travail effectué par Sylvie Gracia depuis plusieurs années déjà. Quelle fût notre surprise quand on apprit que le prochain auteur, la future étoile montante de la litté ado, le nouveau chouchou (puisqu'édité au Rouergue) serait un certain Olivier Pouteau. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais pour nous il veut dire beaucoup.  C'est en effet ce garçon qui nous aide depuis des années déjà à monter, démonter, installer, réarranger la plupart des stands des grands salons sur lesquels nous allons... (étonnants voyageurs, fougères, America...). Alors le retrouver de l'autre côté... on est vraiment très heureux pour lui et impressionnés par son talent caché...

    Bon courage à lui dans cette nouvelle part de sa vie ! et maintenant place à la critique...


    Vous connaissez tous le célèbre tour de magie où l’on voit avec effroi une jeune femme enfermée dans une boîte noire se faire découper en trois morceaux. Imaginez que la dite jeune fille s’appelle Amanda et qu’elle est sans aucun doute la fille la plus détestée du collège. Imaginez maintenant que, lors d’une coupure de courant inopinée, l’un des trois morceaux disparaisse mystérieusement… Voici l’intrigue de base du premier roman extrêmement réussi du jeune auteur Olivier Pouteau. Le narrateur, Léonard, est l’auteur de ce cambriolage bien particulier. Que va-t-il faire maintenant ? Même si Amanda semble aller bien, il se retrouve bien embêté avec ce bout de corps (celui où il y a le cœur bien évidemment) caché dans sa chambre. Le tout prend vraiment une tournure étrange quand une personne anonyme commence à envoyer des lettres de chantage à Amanda…

    Olivier Pouteau signe un premier roman vraiment très bien construit, très plaisant à lire. Mais il ne se contente pas que de cela. Le dénouement final est vraiment bien trouvé et la fin est particulièrement émouvante. Une très belle promesse pour de prochains romans à venir.

  • Les nouveautés jolies de la rentrée #03

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    PIRATES À TARTINER (Eric Veillé) - Actes Sud junior

    Si vous étiez là en juin dernier pour la dédicace d'Eric Veillé, voici son nouveau livre tout aussi excellent Pirates à tartiner. Au programme, des dents noires à colorier, des monstres marins à dessiner, des étripages à inventer... A vos crayons !

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    MES ROBOTS EN PYJAMARAMA (Michaël Leblond & Frédérique Bertrand) - Rouergue jeunesse

    Le nouveau pyjamarama ! Utilisant toujours la technique de l'ombro-cinéma (une grille rayée déplacée lentement sur des dessins striés), c'est l'univers des robots qui est mis en avant dans cet ouvrage. Toujours plein d'images qui bougent donc ; la nouveauté consiste dans le fait que l'enfant pourra colorier, dessiner plein de superbes images ! Un livre d'activités bien original.

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    DIS PAPA DIS MAMAN TU FAIS QUOI QUAND J'SUIS PAS LÀ ? (Camille Seydoux & Amélie Graux) - Sarbacane

    Voici une très bonne question à laquelle beaucoup d'enfants aimeraient avoir la réponse. Le quotidien heure par heure de Papa et Maman quand l'enfant passe une journée à l'école, voici ce que propose ce très bel album de Camille Seydoux et Amélie Graux.

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    LE CROCOLION (Antonin Louchard) - Thierry Magnier

    Le Papa de Titi est super fort. Il connaît toutes les réponses que se posent le jeune lapin. Mais comment cela ! il ne connaît pas le Crocolion ? Un album à la chute très très drôle pour les plus jeunes. On retrouve une nouvelle fois avec plaisir l'humour décalé de Antonin Louchard.

  • Le coeur des louves (Stéphane Servant) - chronique de Simon #136

    Quoi de neuf et de beau pour la rentrée littéraire chez les ados ?

    voici en avant première l'un de mes coups de coeur à découvrir très vite ! (sortie prévue le 21 août)

     

     

    LE COEUR DES LOUVES

    Stéphane Servant

    doado, Rouergue jeunesse - 18 €

     

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    L’histoire se déroule dans un village perdu au fond des montagnes. Les habitants y semblent un peu rustres, fermés sur eux-mêmes, inquiets par le manque de travail. Célia vient d’y arriver avec sa mère. Cette dernière, une écrivaine renommée mais en pleine crise d’écriture a décidé de réinvestir la maison de sa propre mère, Tina, morte il y a quelques années.

    Commence alors le récit de ces trois femmes qui seront, chacune à leur façon, toutes rejetées. Les voix de Célia et Tina se croisent dans ce récit dense, peuvent perdre et récupèrent le lecteur dans un jeu de va-et-vient très agréable. Car ce livre se lit d’une traite. On est pris dans l’étrange narration de cette saga uniquement féminine. La montagne, ses légendes, ses secrets surtout et la folie ordinaire des gens du coin se révèlent peu à peu et nous embarquent automatiquement. Car dans toute histoire intéressante, ce sont les non-dits qui sont les plus passionnants.

    Stéphane Servant signe ici un grand roman, une vaste fresque familiale et villageoise admirablement bien écrite. Entre conte moderne et légende traditionnelle, il se joue des codes classiques utilisés en littérature pour ados et livre un grand roman tout court.

     

  • Comment devenir une rock star (ou pas) / Anne Percin - chronique de Simon #125

    COMMENT DEVENIR UNE ROCK STAR (OU PAS)
    Anne PERCIN
    Rouergue doado - 15.70 €

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    Il est de retour et il est en très grande forme. Maxime Mainard revient pour la troisième fois et va nous emmener dans une dernière aventure complètement débridée. Fidèle à son habitude, les mauvais plans vont se succéder. Suite à son raté londonien - voir la fin de comment (bien) gérer sa love story - Maxime se retrouve chez son tonton un peu décalé et décide de monter avec lui le groupe de rock de ses rêves. Il va lui falloir trouver les autres membres du groupe et cela ne va pas être sans repos.

    Plus que l'histoire en elle-même, c'est surtout la verve de Maxime que l'on retrouve avec plaisir dans ce troisième et sans doute dernier volume. Maxime est passionné, il se pose pas mal de questions, il est un peu branleur aussi - on a des fois envie de lui mettre des baffes, mais il peut être aussi génialement excentrique, craquant ou lyrique quand il le veut bien. Et il n'est pas le seul. Toute la galerie de personnages créée par Anne Percin, les nouveaux et les anciens, dont l'excellentissime Sa Kévinerie, constitue la moelle profonde de cette trilogie. Sans eux il n'y a plus rien. Ou alors si, des histoires banales de vies d'ados. Mais là, grâce à tous ces personnages, cela devient punk, cela devient fleur bleue trash, cela devient vivant.
    Ces romans parlent de la vie, ils font rire, ils font du bien.

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  • Ma (Louis Atangana) - chronique de Simon #116

    MA 

    LOUIS ATANGANA

    doado, Rouergue - 9,20 €

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    Ma est un roman précieux. Un de ces textes qui se lit avec lenteur, pour mieux en ressentir la profondeur, la poésie aussi. Avec Félix, le jeune héros de l’histoire, nous plongeons au cœur d’une Afrique reculée, sauvage presque, au cœur des forêts. Félix habite avec sa mère dans ce village, loin de la ville, loin de tout. Ils vivent tous les deux, dans une relation très forte, presque possessive, un peu à l’écart des autres habitants du village. Seul Jonas, un peu fou, fait le lien avec les autres. Il a vécu longtemps en ville et raconte ses aventures à qui veut bien les entendre. Surtout il veut partager avec Félix son amour des livres et lui fait découvrir la lecture et la culture. Mais tout cela ne vaut rien face à la protection de la mère de Félix. Elle ne veut pas entendre parler de la ville, des autres et surtout pas des filles. Elle a trop peur de perdre son fils. Un jour pourtant, Félix rencontre Magali, celle qu’on décrit comme une sorcière. Tiraillé entre ces deux femmes au caractère extrêmement virulent, Félix devra alors jouer de subtilité pour les apaiser toutes deux.

    Louis Atangana nous transporte avec une écriture magnifique, très particulière, entre le conte et le récit intime, dans cette histoire fondamentalement humaine. L’amour, la fierté, la souffrance, la beauté, tout y est décrit avec une justesse rare et nous donne un vrai beau moment de lecture.

  • Anka (Guillaume Guéraud) - chronique de Simon #111

    9782812603020.jpgAnka

    Guillaume Guéraud

    Doado noir, Rouergue - 9,50 €


    Chaque nouveau livre de Guillaume Guéraud provoque une attente et une angoisse chez nous. Une attente parce qu’on a envie qu’il nous surprenne encore une fois, qu’il nous prenne par la main, nous attire doucement puis nous balance avec violence contre le mur. Parce qu’ils sont souvent comme cela les livres de Guéraud. Forts. Déstabilisants. Extrêmement puissants. Ce qui provoque l’angoisse. L’angoisse de ne pas savoir les conseiller, de ne pas réussir à les porter. Ou ne pas oser…

    Anka, le dernier paru, toujours aux éditions du Rouergue (le garçon est fidèle) respecte cette tradition. Anka est fort, Anka est beau et triste à la fois. Anka est violent. Pas à cause de l’écriture de Guéraud, une nouvelle fois admirable mais parce que la vie est violente. Il se dégage dans ce roman une énergie de la vie alors même qu’il raconte la mort d’une inconnue, le destin tragique d’une jeune femme nommée Anka, sans attaches, sans personne ne serait-ce que pour la pleurer. Guéraud raconte cette histoire du point de vue de Marco, un lycéen très banal qui va rentrer, sans le vouloir, en contact avec cette femme. Un soir, en rentrant du lycée, deux policiers rentrent chez lui et lui annoncent le décès de sa mère. Pourtant, quelques minutes plus tard, sa mère pousse la porte de la maison. Qui est donc cette femme qu’on a pris pour sa mère ? Qui est Anka ?

    Guillaume Guéraud est fort ! très fort !

  • onlikoinou #22 New York en pyjamarama (Frédérique Bertrand & Michael Leblond)


    onlikoinou 22 New York en pyjamarama (Frédérique... par afterfives

  • Quand j'étais déesse (Irène Cohen-Janca) - chronique de Emilie #07

    Quand j’étais déesse de Irène Cohen-Janca (éd. du Rouergue coll. Dacodac - 7€)

     

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    Rashmila, une jeune indienne, vient d’être déchue de son trône de petite déesse (Kumari). Elle qui ne devait pas sortir du palais, n’avait ni le droit de sourire ni de pleurer et qui ne pouvait pas fouler le sol de ses pieds va devoir reprendre une vie normale et retourner vivre chez ses parents. Mais que s’est-il passé ?

    Quand j'étais déesse est un petit roman extrêmement dépaysant. Le décor indien donne un charme particulier à cette histoire. Pas facile pour l’ancienne Kumari de se réintégrer au sein d’une famille - sa famille - avec laquelle elle n’a que peu vécue. Difficile également de reprendre le cours normal d'une vie de petite fille anodine.
    Le récit de ce retour aux souches est entrecoupé par des passages de sa vie de petite déesse, du rite de passage pour devenir Kumari et des nombreuses consignes qu’elle devait alors respecter. Cette vie est-elle si enviable finalement ?

     

    On retrouve ici le sujet traité avec talent par Fred Bernard et François Roca dans leur album Uma, la petite déesse (Albin Michel jeunesse).Ces deux textes sont très complémentaires, le premier qui traite uniquement de la vie de Kumari et le second un peu plus axé sur la réintégration au monde « normal » après cette vie de déesse.


    En tout cas, ce livre est un petit bijou qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. En effet la révélation du secret de l’expulsion de Rashmila est gardée jusqu’à la toute fin du roman, pour notre plus grand plaisir de lecteur.

  • Le garçon qui volait des avions (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #94

    Le garçon qui volait des avions de Elise Fontenaille (Rouergue coll DoAdo - 8 €)

     

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    Liberté.

    C'est inconstestablement le mot qui nous vient à l'esprit quand on lit ce court texte d'Elise Fontenaille.

    L'auteur, qu'on aime pour ses textes courts et percutants (La cérémonie d'hiver par exemple) s'est une nouvelle fois inspirée d'un fait réel pour écrire ce roman.

     

     

    Colton Harris-Moore.

    colton harris-moore

    Ce nom vous dit peut-être quelque chose si vous traînez sur les réseaux sociaux. Regardez son profil. Plus de 30000 personnes à travers le monde ont suivi ces aventures.

    À première vue, rien de bien transcendant chez ce jeune  américain. Une bonne tête d'ado. Une chemisette aux couleurs d'une marque de voiture et écouteurs MP3 aux oreilles, il semble allongé dans les bois quand il prend la photo de son profil. Pourtant ce jeune homme va devenir en quelques mois l'ennemi public n°1 de la police de San Juan, une petite île au large de Seattle.

    Dès huit ans, ce petit gars qui vit seul avec sa mère, est l'objet d'une erreur policière qui lui reste en travers de la gorge. Il est accusé d'avoir volé le vélo qu'il arbore fièrement sur les routes de San Juan. Sa mère n'a pas beaucoup d'argent et tout le monde est persuadé qu'elle n'a pas pu lui offrir un tel engin. Cette erreur non digérée marquera son changement d'attitude et le début de son incroyable destin.  Après plusieurs séjours dans des centres, il s'échappe de nombreuses fois et apprend à vivre de manière totalement autonome. Il rentre de moins en moins à la caravane familiale et commence à vivre dans les bois. Il va de maison en maison et pique tout ce dont il a besoin. D'abord des petites choses : de la nourriture, des boissons, des petits objets, puis au fur et à mesure de ses succès il voit plus grand : des voitures, des bateaux pour enfin toucher son rêve ultime... un avion ! Cette partie de l'histoire est très symptomatique du personnage autant qu'elle peut paraître extraordinaire. Petit, il s'amuse sur des jeux de simulation de vol. Plus tard, il lit des ouvrages techniques et un matin, à 5h55, il s'envole dans un Cessna "emprunté" dans un aérodrome près de chez lui et fait son premier vol au dessus des terres qui l'ont vu naître. Avouez quand même que ce n'est pas commun pour un garçon de 12 ans...

    Car contrairement à un voleur lambda, Colton Harris-Moore a ce petit quelque chose qui en fait un délinquant exceptionnel. Il fait rêver ! Ce ne sont pas les actes qu'il fait, c'est la manière dont il les fait qui est remarquable.

    Il ne vole que pour son plaisir personnel, on aurait envie de dire pour la beauté du geste. Il opère toujours avec une certaine forme d'insouciance et de provocation (sans doute dues à son âge). À ce titre, il est vite surnommé le voleur aux pieds nus (car il ôte ses baskets avant d'effectuer ses opérations). Il ne détériore rien, laisse même des petits mots qui font enrager tout le monde. Il symbolise une sorte de rêve pour beaucoup. Ne pas faire de mal, ne pas révolutionner le monde, mais juste l'enquiquiner un petit peu. Et le faire savoir. Car tout au long de son escapade (plus de deux ans tout de même), il a régulièrement envoyé des nouvelles à ses proches... et les fans ont commencé a afflué. Des T-Shirts ont été fabriqués, des marques de soutien sont venues... comme s'il devait représenter une certaine forme d'opposition douce au système en général.

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    Comme beaucoup d'autres, Elise Fontenaille a suivi les aventures de ce jeune garçon exceptionnel. Elle a voulu lui rendre hommage dans ce livre et c'est particulièrement bien réussi ! En une soixantaine de pages elle parvient à nous faire aimer ce personnage. On aurait presque eu envie d'être aussi de ces fans qui le suivaient jour après jour. Trop tard, il est maintenant arrêté mais reste l'histoire, magnifiquement mise en scène par l'auteur, l'histoire d'un destin, l'histoire d'un rêve. Celle du garçon qui volait des avions...

     

     

     

     

     

    J'ai juré de me venger, de faire la guerre aux flics, de tout faire pour leur pourrir la vie... Là, on peut dire que j'ai réussi !

  • Petit meurtre et menthe à l'eau - chronique de Simon #87

    Petit meurtre et menthe à l'eau de Cécile Chartre (Coll Dacodac - Rouergue / 6.50 €)

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    Ses deux premiers romans (Joyeux ornithorynque et Poil au nez) nous avaient prévenus. Cécile Chartre a une capacité certaine à mêler l’humour d’un récit simple avec l’émotion, souvent soudaine et intense. Avec ce troisième roman, elle continue donc son beau chemin dans la littérature de jeunesse, en nous offrant un roman au titre très alléchant Petit Meurtre et menthe à l’eau.

    Philibert doit partir avec son père et occasionnellement sa belle-mère pour le mois d’août. C’est comme cela. Non négociable. Pas de Corse avec sa mère. C’est marqué sur les papiers du divorce. La perspective d’un mois à St-Débilos-le-Pied-Pourri en pleine montagne à randonner avec sa belle-mère adorée ne le remplit pas d’un bonheur absolu. Alors quand il remarque une annonce pour garder le chat Poupoune une semaine complète, il se dit que ce serait déjà ça de gagné. Il est loin de s’imaginer ce qui va se passer…
    Ce roman se lit d’une traite et fait preuve tout du long d’un humour un peu second degré très justement maîtrisé. Amis des félins, craignez ce livre, la fin est quelque peu sans morale pour le fameux Poupoune mais quel plaisir de lire un livre drôle et bien écrit. On n’en demande pas plus…
  • petit cadeau de Guillaume Guéraud

    Il y a des matins où ça fait plaisir...

     

    Il y a des matins où tout va bien : on reçoit des remerciements pour les derniers albums chroniqués :Antoine Guilloppé, Philippe-Henri Turin, Janik Coat... ça fait bien plaisir...

    Merci surtout à eux pour leurs très beaux livres

     

    index.jpgEt ce matin, nouvelle petite surprise : un mail de Guillaume Guéraud qui m'envoie la bande annonce de son nouveau livre : Sans la télé.(Rouergue DoAdo)

    Pourtant je ne l'avais pas encore chroniqué ce livre. Quand j'y pense, je crois que c'est le premier depuis bien longtemps. Pas encore. Pas le temps en pleine rentrée... Et pourtant il y a droit, comme les autres car Guéraud sait toujours nous surprendre, être là où on ne l'attend pas.


    Alors allons-y...

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    Vous le savez, j'adore Guéraud, j'aime son souffle, j'aime son écriture directe et sans blabla, j'aime la froideur de son regard sur le monde. Ce nouveau roman, Sans la télé, devait marquer une rupture dans son écriture. On me l'avait annoncé comme complètement différent. Et il l'est c'est sûr. Mais pas l'intérêt qu'on doit y porter. Cette fois, c'est son adolescence qu'il expose, sans provocation, sans violence. Ce texte est un moment de vie mais cette fois c'est la sienne qu'il raconte, ce pour quoi il est ce qu'il est maintenant. Son adolescence à Bordeaux, dans un quartier populaire, sa vie avec sa mère seule et son oncle communiste. C'est surtout le livre d'un amour déclaré : celui du cinéma, dans toutes ses formes, dans tous ses aspects : Cinéma de quartier, cinéma d'auteurs, salles obscures, gros films américains, ciné français... ce livre est une ode au grand écran tout simplement. Quand on y réfléchit, on comprend mieux alors ses autres textes, tellement visuels, tellement cinématographiques. Ce roman est effectivement un tournant dans l'écriture de Guéraud, moins frontale peut-être, plus posée sûrement mais pas moins intéressante et ce dernier l'aborde avec simplicité, presque avec retenue même (chose étonnante pour lui).

    Chaque fin de chapitre reprend un extrait du film qu'il cite. Une chose est sure : Guillaume Guéraud atteint sans souci un objectif primordial : ce livre donne une furieuse envie d'aller au cinéma !!!

     

    allez on ne vous fait plus attendre, voici sa petite vidéo bande annonce, du grand n'importe quoi comme toujours...

     

  • Souviens-toi de la lune (Stéphane Servant) - chronique de Simon #76

    4730266546_cd618d909b.jpgSouviens-toi de la lune

    Stéphane Servant

    Rouergue DoAdo Noir - 14 €

    Carrefour porte mal son nom. Ville fantomatique de la Louisiane, elle n’est que le carrefour d’alcooliques et de paumés. Dans ce sinistre paysage, vit David qui finit une formation de garagiste. Mais cette vie ne lui va pas. Le mobil-home miteux de son père, ses colères, cette ville misérable sans avenir, tout le pousse à partir ailleurs. Comme il écrit, il veut se consacrer pleinement à l’écriture, se faire publier et quitter Carrefour et sa morosité. Justement, au lycée, intervient une ancienne gloire de la littérature, Frank Lebreton, qui a connu un succès fulgurant il y a quelques années. David décide de lui montrer ses manuscrits mais se fait humilier par l’auteur devenu aigri. Peu après surgissent sur sa peau quelques écailles… Une chose prend peu à peu le contrôle du jeune homme et lui dicte les textes qu’il écrit. Toute la violence retenue du garçon semble alors s’exprimer à travers la voix de cette chose qui semble inarrêtable. À cet instant, le roman semble basculer vers le fantastique. Après on ne sait plus trop. Entre une réalité sociale devenue assez floue et un fantastique qui paraît réel, surgissent pèle-mêle meurtres, schizophrénie, enfermement, démence ou romance. Chaque chapitre perd un peu plus le lecteur sans pouvoir se rattacher à un genre littéraire précis. Une chose est sûre en revanche : ce livre est absolument impossible à lâcher. La grande maîtrise littéraire de Stéphane Servant (déjà remarquée dans Guadalquivir 44249369_p.jpgparu chez Scripto Gallimard) fait le reste. La fin ne laissera sans doute pas indifférent – certains aimeront, d’autres resteront sur leur faim – en tout cas, tous devraient s’accorder à affirmer qu’on tient là un vrai bon roman pour ados et un acte littéraire ambitieux à défendre et à soutenir.

     

    Le blog de Stéphane Servant

     

    La couverture très très jolie de ce livre est signée par la photographe Dorothy Shoes

     

    Attention parution de ce roman : le 8 septembre

  • La cérémonie d'hiver (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #72

    40319.jpgLa cérémonie d’hiver

    Elise Fontenaille
    DoAdo Noir, Rouergue - 6,50 €

    Vancouver n’est pas que la ville des jeux olympiques d’hiver. C’est aussi la plus belle ville du monde. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Élise Fontenaille, l’auteur du roman La cérémonie d’hiver. On connaît tout l’attachement qu’elle porte à cette ville – elle y a vécu – qu’elle a déjà mise en scène dans son roman pour adultes Les disparues de Vancouver. Mais comme pour celui-ci, c’est une vision assez sombre de cette ville qu’elle nous transmet avec ce petit texte percutant.

    Eden est une jeune indienne qui vit dans une tour au 23e étage au milieu de la Réserve, là où vivent tous les indiens de Vancouver. Elle vit de son amour des rapaces et notamment grâce à Sky, un aigle qu’elle élève comme sa fille. Sa grand-mère Violett vient de mourir à sa sortie de prison, victime de sa liberté. Eden ne digère pas. Elle a besoin d’une vengeance, comme le veut la tradition…

    Ce texte court se révèle extrêmement percutant, comme un coup de poing venu de nulle part. L’intrigue est très bien mené et tient le lecteur en apnée jusqu’au dénouement, mystérieux et poétique. Un texte fort.