guillaume guéraud
-
Onlikoinou #52 Plus de morts que de vivants - Guillaume Guéraud (éd. du Rouergue)
-
Onlikoinou #39 Les ogres mutants (Guillaume Guéraud et Ronan Badel) - Série B Sarbacane
onlikoinou 39 ogres mutants par afterfives -
Anka (Guillaume Guéraud) - chronique de Simon #111
Anka
Guillaume Guéraud
Doado noir, Rouergue - 9,50 €
Chaque nouveau livre de Guillaume Guéraud provoque une attente et une angoisse chez nous. Une attente parce qu’on a envie qu’il nous surprenne encore une fois, qu’il nous prenne par la main, nous attire doucement puis nous balance avec violence contre le mur. Parce qu’ils sont souvent comme cela les livres de Guéraud. Forts. Déstabilisants. Extrêmement puissants. Ce qui provoque l’angoisse. L’angoisse de ne pas savoir les conseiller, de ne pas réussir à les porter. Ou ne pas oser…
Anka, le dernier paru, toujours aux éditions du Rouergue (le garçon est fidèle) respecte cette tradition. Anka est fort, Anka est beau et triste à la fois. Anka est violent. Pas à cause de l’écriture de Guéraud, une nouvelle fois admirable mais parce que la vie est violente. Il se dégage dans ce roman une énergie de la vie alors même qu’il raconte la mort d’une inconnue, le destin tragique d’une jeune femme nommée Anka, sans attaches, sans personne ne serait-ce que pour la pleurer. Guéraud raconte cette histoire du point de vue de Marco, un lycéen très banal qui va rentrer, sans le vouloir, en contact avec cette femme. Un soir, en rentrant du lycée, deux policiers rentrent chez lui et lui annoncent le décès de sa mère. Pourtant, quelques minutes plus tard, sa mère pousse la porte de la maison. Qui est donc cette femme qu’on a pris pour sa mère ? Qui est Anka ?
Guillaume Guéraud est fort ! très fort !
-
petit cadeau de Guillaume Guéraud
Il y a des matins où ça fait plaisir...
Il y a des matins où tout va bien : on reçoit des remerciements pour les derniers albums chroniqués :Antoine Guilloppé, Philippe-Henri Turin, Janik Coat... ça fait bien plaisir...
Merci surtout à eux pour leurs très beaux livres
Et ce matin, nouvelle petite surprise : un mail de Guillaume Guéraud qui m'envoie la bande annonce de son nouveau livre : Sans la télé.(Rouergue DoAdo)
Pourtant je ne l'avais pas encore chroniqué ce livre. Quand j'y pense, je crois que c'est le premier depuis bien longtemps. Pas encore. Pas le temps en pleine rentrée... Et pourtant il y a droit, comme les autres car Guéraud sait toujours nous surprendre, être là où on ne l'attend pas.
Alors allons-y...
Vous le savez, j'adore Guéraud, j'aime son souffle, j'aime son écriture directe et sans blabla, j'aime la froideur de son regard sur le monde. Ce nouveau roman, Sans la télé, devait marquer une rupture dans son écriture. On me l'avait annoncé comme complètement différent. Et il l'est c'est sûr. Mais pas l'intérêt qu'on doit y porter. Cette fois, c'est son adolescence qu'il expose, sans provocation, sans violence. Ce texte est un moment de vie mais cette fois c'est la sienne qu'il raconte, ce pour quoi il est ce qu'il est maintenant. Son adolescence à Bordeaux, dans un quartier populaire, sa vie avec sa mère seule et son oncle communiste. C'est surtout le livre d'un amour déclaré : celui du cinéma, dans toutes ses formes, dans tous ses aspects : Cinéma de quartier, cinéma d'auteurs, salles obscures, gros films américains, ciné français... ce livre est une ode au grand écran tout simplement. Quand on y réfléchit, on comprend mieux alors ses autres textes, tellement visuels, tellement cinématographiques. Ce roman est effectivement un tournant dans l'écriture de Guéraud, moins frontale peut-être, plus posée sûrement mais pas moins intéressante et ce dernier l'aborde avec simplicité, presque avec retenue même (chose étonnante pour lui).
Chaque fin de chapitre reprend un extrait du film qu'il cite. Une chose est sure : Guillaume Guéraud atteint sans souci un objectif primordial : ce livre donne une furieuse envie d'aller au cinéma !!!
allez on ne vous fait plus attendre, voici sa petite vidéo bande annonce, du grand n'importe quoi comme toujours...
-
onlikoinou #15 Déroute sauvage (Guillaume Guéraud)
Découvre cette vidéo : Onlikoinou 15 Déroute sauvage - Guillaume Guéraud
-
Déroute sauvage- Chronique de Coraline#10
Déroute sauvage
Guillaume Guéraud
doAdo Noir chez Rouergue- 8 euros
Tout commence par un banal voyage scolaire en Espagne par une classe de 4e, pour un projet pédagogique. Mais tout va très vite virer au cauchemar. Le bus, en pleine nuit, quitte soudainement la route en plein coeur des Pyrénées. Après une chute vertigineuse, les quelques survivants constatent les dégâts matériels mais surtout humains, plus de la moitié de leurs camarades mais aussi de leur professeur n'ont pas survécu, mais sont de plus dans un état atroce. Malheureusement, ce qui leur semblent être la fin du cauchemar n'en est pourtant que le début.
En effet, trois sauvages, qui semblent être échappés des Enfers, se mettent à les pourchasser et les tuer un à un.
Si vous aimez les films gores alors n'hésitez pas et foncez, ce livre est pour vous, car Guillaume Guéraud, grand passionné de cinéma nous livre ici un véritable hommage au genre.
-
Je mourrai pas gibier (Alfred) - chronique de Simon #46
Je mourrai pas gibier
Alfred
Mirages, Delcourt - 14,95 €
Le pari était risqué : adapter le roman choc Je mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud ne se ferait pas facilement. Pourtant, à la lecture de la bande dessinée d’Alfred, il ressort comme une évidence, sans aucun doute due au talent du dessinateur. Il faut dire que ce dernier nous avait déjà bien bluffé avec Pourquoi j’ai tué Pierre, aux éditions Delcourt, une BD où Alfred mettait en image avec une distance, un respect et une émotion intense l’histoire d’Olivier Ka. Pour le projet Je mourrai pas gibier, Alfred raconte qu’à la lecture du roman de Guillaume Guéraud, c’est un vrai choc émotionnel qu’il a reçu. On peut tout à fait le comprendre puisque pour les mêmes raisons nous lui avons attribué le Prix Sorcières dans la catégorie roman ado. Cela est très bien mais ensuite… que faire de ce roman, si percutant, si cru, si direct ? Comment l’adapter en images tout en préservant la force d’un texte sans concession ? C’est le pari que s’est fixé Alfred et on doit dire qu’il l’a admirablement relevé. L’ambiance est parfaitement retranscrite (il faut saluer ici le travail de coloriste d’Henri Meunier). L’histoire se déroule à Mortagne. Mille deux cent dix-neuf habitants et deux clans : ceux qui travaillent dans le bois (la scierie Listrac) et ceux qui sont à la vigne (le château Clément). Entre les deux groupes, une haine insurmontable, une bêtise atavique partagée, même si quelques personnages ne prennent pas parti. C’est le cas de deux des acteurs centraux de l’histoire. Il y a d’abord le narrateur, qui ne veut pas de cette vie et a choisi de partir. Il va malgré tout disjoncter et être poussé à commettre l’irréparable. Et puis il y a Terence, l’attardé gentil, trop sans doute, pas à sa place dans ce village et sur qui vont se défouler les abrutis de l’histoire… jusqu’à un point de non retour.
À la lecture de cette bande dessinée se produisent les mêmes réactions chimiques qu’à la lecture du roman. L’adrénaline monte peu à peu, un frisson vous parcourt l’échine jusqu’à la brutale réalité, le fait divers improbable qui arrive et détruit tout. Comme l’écriture de Guillaume Guéraud est très cinématographique, elle s’adapte très bien en bande dessinée. Ici, les phrases sont courtes, les plans s’enchaînent les uns après les autres dans un souffle de plus en plus court. Le dessin au fil des pages se fait de plus en plus nerveux, plus lâché, dans un parfait accord avec la montée de tension que subit le personnage. La chute est terrifiante, même quand on la connaît et, pour cela encore, Alfred a trouvé les bonnes réponses graphiques imposées par le rythme du récit…
Cette histoire parvient donc à nous scotcher à notre siège pour la seconde fois. Elle vous invite par ailleurs à pénétrer dans l’univers graphique d’un auteur illustrateur de grand talent. -
Le contour de toutes les peurs - chronique de Guillaume #19
Le contour de toutes les peurs
Guillaume Guéraud
doAdo noir, Le Rouergue - 7,50 €
Clément Rivière, adolescent de 14 ans, rentre chez lui comme tous les soirs après ses cours, dans la maison qu’il partage avec sa mère, avocate de profession. Mais ce soir-là, à son arrivée, la porte n’est pas fermée et l’homme qu’il trouve en train de saccager le bureau de sa mère va devenir bientôt la source d’une terrible souffrance physique et morale, d’un mal insaisissable et viral.Guillaume Guéraud, écrivain réputé pour ses textes « coups de poing » qui mettent en scène l’humain dans ce qu’il a de plus sombre, récidive avec ce livre très dur autour d’une agression brutale et de ses conséquences directes. Il nous permet également d’appréhender avec émotion la zone dévastée, désertée par le sens pendant et après le passage de l’onde de choc dans l’esprit de la victime, dans son corps, dans son rapport à l’autre et dans son entourage lui-même. Un bouleversement d’autant plus fort qu’il agit sur une personne encore en train de construire sa personnalité.
Un livre violent voire choquant mais non gratuit car lieu d’expérience(s). Guéraud au sommet de son art…