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élise fontenaille

  • L'homme qui haïssait les femmes (Elise Fontenaille) - chronique de Emilie #16

    l'homme qui haissait les femmes, elise fontenaille, grasset, emilie thomas, m'lireL’homme qui haïssait les femmes de Elise Fontenaille

    Grasset - 14€

     

    Elise Fontenaille s’inspire souvent de faits réels pour ses ouvrages comme dans Les disparues de Vancouver ou dans le garçon qui volait des avions. Là encore elle tisse la trame de son roman d’après le drame qui a frappé Montréal (Canada) le 6 décembre 1989. Cette date ne vous dit peut-être rien, comme à moi lorsque j’ai découvert ce livre. Ce jour là, un jeune homme se rend à l’école de Polytechnique, armé d’un fusil il assassinera plusieurs personnes, uniquement des femmes en se justifiant ainsi : « Vous faites des études scientifiques, vous allez être ingénieures, vous êtes des féministes, je hais les féministes… ». Il finira par retourner l’arme contre lui. Il laissera derrière lui une lettre expliquant son acte.

     

    Ce fait divers n’est pas sans nous rappeler la fusillade de Columbine (rendue célèbre avec le film de Michael Moore ou encore Elephant de Gus Van Sant) qui aura lieu 10 ans plus tard. L'auteur y fait d'ailleurs référence plusieurs fois.

     

    Dans ce roman, l’auteure entre directement dans le vif du sujet et commence par nous raconter cette matinée sanglante. Mais elle ne s'arrête pas là, grâce aux nombreux témoignages qu'elle a pu recueillir en se déplaçant à Montréal elle dépeint la tension sociale qui a suivi, l'enfance de "Gabriel Lacroix", sa famille, ainsi que des bribes de vie de plusieurs élèves de Polytechnique. Les témoignages sont bouleversants, celui de sa mère notamment, mais aussi ceux des survivants. C'est un livre très bien documenté et très bien ficelé qui donne une vision très large des conséquences que peuvent engendrer l'acte d'une seule personne, et de ses répercutions dans de nombreuses vies...

     

    Encore une fois, grâce à son talent d'écrivain, Elise Fontenaille nous plonge dans le chaos (en référence à « le soleil et la mort ») mais nous émeut et nous bouleverse au plus haut point.

  • Le soleil et la mort (Elise Fontenaille) - chronique de Emilie #13

    le soleil et la mort, elise fontenaille, suicide, ados, grasset, emilie thomas, mlireLe soleil et la mort de Élise Fontenaille

    (Grasset jeunesse – 8€)

    sortie le 14 septembre




    Après l'excellent  Le garçon qui volait des avions (Rouergue), Elise Fontenaille s’attaque à un sujet bien moins facile : le suicide chez les adolescents. C’est un thème très peu exploité dans la littérature pour les adolescents. Sujet tabou ? Sujet qui fâche ? C'est surtout un sujet peu évident à traiter correctement… L’adolescence est une période de mal-être, de questionnement, et de construction de soi, une période où la question du suicide se pose souvent…
    Il est important d’en parler, mais pas de n’importe quelle façon.

    Elise Fontenaille réussit le défi en proposant un texte percutant et pas morbide. Avec des phrases courtes, elle dynamise le récit et transmet, comme à son habitude, un maximum de sentiments avec un minimum de mots.

    Ce roman est l’histoire d’Ulysse, qui a choisi de se suicider après la mort de son grand-père avec qui il vivait et entretenait des relations privilégiées. Mais c’est aussi l’histoire de Kim, Océane, Marco et Vlad. Tous participent à un site communautaire Le soleil et la mort créé par Vlad. Sur ce site, on parle de suicide. Il y a ceux qui veulent mourir, les fidèles et ceux qui tournent autour "les touristes, des désespérés à mi-temps, ceux qui ne veulent pas mourir vraiment". Chacun cache un véritable mal-être et sous l'impulsion de Vlad, les cinq ados vont décider de mettre fin à leurs jours, ensembles. Ils ont tout prévu. Ils feront cela à Pâques, sur l’île qui appartenait au grand-père d’Ulysse. Mais une décision aussi fatale est-elle irrémédiable ?

    Avec un sujet aussi sombre que celui là, Elise Fontenaille arrive à insuffler de l’espoir là où tout semble perdu d’avance. Comme à son habitude, elle écrit un texte court, inspiré de faits réels et cela fonctionne. On lit ce texte comme on encaisse un coup de poing. Ce roman est en plus un texte quasi universel. Ce n'est pas que l'histoire des personnages qui est racontée, c’est l’histoire de tous ceux et celles qui ont, ne serait-ce qu’effleuré l'idée du suicide. Il en devient bouleversant...

    Un vrai beau texte littéraire à découvrir à la rentrée !

  • Le garçon qui volait des avions (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #94

    Le garçon qui volait des avions de Elise Fontenaille (Rouergue coll DoAdo - 8 €)

     

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    Liberté.

    C'est inconstestablement le mot qui nous vient à l'esprit quand on lit ce court texte d'Elise Fontenaille.

    L'auteur, qu'on aime pour ses textes courts et percutants (La cérémonie d'hiver par exemple) s'est une nouvelle fois inspirée d'un fait réel pour écrire ce roman.

     

     

    Colton Harris-Moore.

    colton harris-moore

    Ce nom vous dit peut-être quelque chose si vous traînez sur les réseaux sociaux. Regardez son profil. Plus de 30000 personnes à travers le monde ont suivi ces aventures.

    À première vue, rien de bien transcendant chez ce jeune  américain. Une bonne tête d'ado. Une chemisette aux couleurs d'une marque de voiture et écouteurs MP3 aux oreilles, il semble allongé dans les bois quand il prend la photo de son profil. Pourtant ce jeune homme va devenir en quelques mois l'ennemi public n°1 de la police de San Juan, une petite île au large de Seattle.

    Dès huit ans, ce petit gars qui vit seul avec sa mère, est l'objet d'une erreur policière qui lui reste en travers de la gorge. Il est accusé d'avoir volé le vélo qu'il arbore fièrement sur les routes de San Juan. Sa mère n'a pas beaucoup d'argent et tout le monde est persuadé qu'elle n'a pas pu lui offrir un tel engin. Cette erreur non digérée marquera son changement d'attitude et le début de son incroyable destin.  Après plusieurs séjours dans des centres, il s'échappe de nombreuses fois et apprend à vivre de manière totalement autonome. Il rentre de moins en moins à la caravane familiale et commence à vivre dans les bois. Il va de maison en maison et pique tout ce dont il a besoin. D'abord des petites choses : de la nourriture, des boissons, des petits objets, puis au fur et à mesure de ses succès il voit plus grand : des voitures, des bateaux pour enfin toucher son rêve ultime... un avion ! Cette partie de l'histoire est très symptomatique du personnage autant qu'elle peut paraître extraordinaire. Petit, il s'amuse sur des jeux de simulation de vol. Plus tard, il lit des ouvrages techniques et un matin, à 5h55, il s'envole dans un Cessna "emprunté" dans un aérodrome près de chez lui et fait son premier vol au dessus des terres qui l'ont vu naître. Avouez quand même que ce n'est pas commun pour un garçon de 12 ans...

    Car contrairement à un voleur lambda, Colton Harris-Moore a ce petit quelque chose qui en fait un délinquant exceptionnel. Il fait rêver ! Ce ne sont pas les actes qu'il fait, c'est la manière dont il les fait qui est remarquable.

    Il ne vole que pour son plaisir personnel, on aurait envie de dire pour la beauté du geste. Il opère toujours avec une certaine forme d'insouciance et de provocation (sans doute dues à son âge). À ce titre, il est vite surnommé le voleur aux pieds nus (car il ôte ses baskets avant d'effectuer ses opérations). Il ne détériore rien, laisse même des petits mots qui font enrager tout le monde. Il symbolise une sorte de rêve pour beaucoup. Ne pas faire de mal, ne pas révolutionner le monde, mais juste l'enquiquiner un petit peu. Et le faire savoir. Car tout au long de son escapade (plus de deux ans tout de même), il a régulièrement envoyé des nouvelles à ses proches... et les fans ont commencé a afflué. Des T-Shirts ont été fabriqués, des marques de soutien sont venues... comme s'il devait représenter une certaine forme d'opposition douce au système en général.

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    Comme beaucoup d'autres, Elise Fontenaille a suivi les aventures de ce jeune garçon exceptionnel. Elle a voulu lui rendre hommage dans ce livre et c'est particulièrement bien réussi ! En une soixantaine de pages elle parvient à nous faire aimer ce personnage. On aurait presque eu envie d'être aussi de ces fans qui le suivaient jour après jour. Trop tard, il est maintenant arrêté mais reste l'histoire, magnifiquement mise en scène par l'auteur, l'histoire d'un destin, l'histoire d'un rêve. Celle du garçon qui volait des avions...

     

     

     

     

     

    J'ai juré de me venger, de faire la guerre aux flics, de tout faire pour leur pourrir la vie... Là, on peut dire que j'ai réussi !

  • La cérémonie d'hiver (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #72

    40319.jpgLa cérémonie d’hiver

    Elise Fontenaille
    DoAdo Noir, Rouergue - 6,50 €

    Vancouver n’est pas que la ville des jeux olympiques d’hiver. C’est aussi la plus belle ville du monde. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Élise Fontenaille, l’auteur du roman La cérémonie d’hiver. On connaît tout l’attachement qu’elle porte à cette ville – elle y a vécu – qu’elle a déjà mise en scène dans son roman pour adultes Les disparues de Vancouver. Mais comme pour celui-ci, c’est une vision assez sombre de cette ville qu’elle nous transmet avec ce petit texte percutant.

    Eden est une jeune indienne qui vit dans une tour au 23e étage au milieu de la Réserve, là où vivent tous les indiens de Vancouver. Elle vit de son amour des rapaces et notamment grâce à Sky, un aigle qu’elle élève comme sa fille. Sa grand-mère Violett vient de mourir à sa sortie de prison, victime de sa liberté. Eden ne digère pas. Elle a besoin d’une vengeance, comme le veut la tradition…

    Ce texte court se révèle extrêmement percutant, comme un coup de poing venu de nulle part. L’intrigue est très bien mené et tient le lecteur en apnée jusqu’au dénouement, mystérieux et poétique. Un texte fort.