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ados

  • Le soleil et la mort (Elise Fontenaille) - chronique de Emilie #13

    le soleil et la mort, elise fontenaille, suicide, ados, grasset, emilie thomas, mlireLe soleil et la mort de Élise Fontenaille

    (Grasset jeunesse – 8€)

    sortie le 14 septembre




    Après l'excellent  Le garçon qui volait des avions (Rouergue), Elise Fontenaille s’attaque à un sujet bien moins facile : le suicide chez les adolescents. C’est un thème très peu exploité dans la littérature pour les adolescents. Sujet tabou ? Sujet qui fâche ? C'est surtout un sujet peu évident à traiter correctement… L’adolescence est une période de mal-être, de questionnement, et de construction de soi, une période où la question du suicide se pose souvent…
    Il est important d’en parler, mais pas de n’importe quelle façon.

    Elise Fontenaille réussit le défi en proposant un texte percutant et pas morbide. Avec des phrases courtes, elle dynamise le récit et transmet, comme à son habitude, un maximum de sentiments avec un minimum de mots.

    Ce roman est l’histoire d’Ulysse, qui a choisi de se suicider après la mort de son grand-père avec qui il vivait et entretenait des relations privilégiées. Mais c’est aussi l’histoire de Kim, Océane, Marco et Vlad. Tous participent à un site communautaire Le soleil et la mort créé par Vlad. Sur ce site, on parle de suicide. Il y a ceux qui veulent mourir, les fidèles et ceux qui tournent autour "les touristes, des désespérés à mi-temps, ceux qui ne veulent pas mourir vraiment". Chacun cache un véritable mal-être et sous l'impulsion de Vlad, les cinq ados vont décider de mettre fin à leurs jours, ensembles. Ils ont tout prévu. Ils feront cela à Pâques, sur l’île qui appartenait au grand-père d’Ulysse. Mais une décision aussi fatale est-elle irrémédiable ?

    Avec un sujet aussi sombre que celui là, Elise Fontenaille arrive à insuffler de l’espoir là où tout semble perdu d’avance. Comme à son habitude, elle écrit un texte court, inspiré de faits réels et cela fonctionne. On lit ce texte comme on encaisse un coup de poing. Ce roman est en plus un texte quasi universel. Ce n'est pas que l'histoire des personnages qui est racontée, c’est l’histoire de tous ceux et celles qui ont, ne serait-ce qu’effleuré l'idée du suicide. Il en devient bouleversant...

    Un vrai beau texte littéraire à découvrir à la rentrée !

  • J'ai embrassé un zombie et j'ai adoré (Adam Selzer) - chronique de Guillaume #46

    j ai embrassé un zombie et j'ai adoréJ’ai embrassé un zombie (et j’ai adoré) de Adam Selzer

    Albin Michel jeunesse, coll Wiz - 13,50 €

    Traduction : Cécile Moran

     

    Alley Rhodes n’a plus que quelques mois à passer avant d’entrer à l’université. D’ici là, elle ronge son frein dans la banlieue de Des Moines en médisant sur ses camarades dans le journal du lycée. Tout cela ressemble à une vie tout à fait normale pour une jeune fille de son âge, à ceci près que dans le monde d’Alley, les vampires, les loups garous et autres créatures morbides existent bel et bien, au vu et au su de tous. Ils sont même particulièrement bien intégrés dans la société grâce à des substituts nutritifs évitant tous les problèmes de régimes alimentaires agressifs. Sortir avec un vampire est d’ailleurs l’ambition suprême de nombreuses jeunes femmes au plus grand mépris d’Alley. Jusqu’au jour où elle croise le regard d’un étrange jeune homme…

    Après le raz-de-marée Twillight et compagnie, écrire un roman original mettant en scène des vampires tient de la haute voltige. Avec J’ai embrassé un zombie (et j’ai aimé), Adam Selzer n’est pas loin d’être cet audacieux équilibriste. Les deux premières phrases (qui m’ont d’emblée conquis) annoncent la couleur : Voir un vampire embrasser une idiote avec la langue, c’est un peu comme aller au marché agricole et croiser un tas de fermier avec des doigts en moins suite à des accidents du travail. Ca a beau être un peu dérangeant, on arrive pas à détourner les yeux. Vous l’aurez compris, Adam Selzer travaille sur le registre du second degré (voire un peu plus) et il y travaille admirablement, tant et si bien. C’est frais, c’est drôle et tout le monde en prend pour son grade même si la trame demeure finalement fort consensuelle.

    Un très bon moment de lecture, plein de vie !