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  • VIE DE MA VOISINE- Geneviève BRISAC (éditions Grasset)

     

    Dans son dernier roman, Geneviève Brisac prête sa voix à une héroïne d’origine juive polonaise dont les parents furent déportés à Auschwitz.

    Il y a parfois des rencontres qui changent le cours d’une vie. En emménageant dans ce nouvel immeuble, Geneviève Brisac fait la connaissance de sa voisine. Cette dernière reconnait la romancière et l’invite chez elle pour lui parler de leur amie commune, Charlotte Delbo. Mais en pénétrant dans l’appartement, Geneviève Brisac est loin de se douter de ce qu’on va lui raconter...

    Sa voisine s’appelle Jenny Plocki. Ses parents, Rivka et Nuchim étaient juifs, polonais et athés, installés en France depuis 1925. En 1942, ils comprennent très vite que pour sauver leurs enfants, ils doivent les déclarer français. En abandonnant ainsi leurs enfants, ils leur sauvèrent la vie. Tous deux furent déportés et moururent dans les camps. Des années plus tard, Jenny est toujours là et raconte à la romancière l’engagement de ses parents, les valeurs de justice, de révolution et de liberté qu’ils défendaient. Des valeurs qui permettront à Jenny de s’en sortir et de construire sa propre vie. Geneviève Brisac écrit un récit à la fois vrai, bouleversant et nécessaire.

    Vous pouvez aussi réécouter l'émission littéraire de Clara Dupont-Monod, L'amuse-bouche avec Geneviève Brisac et Delphine de la librairie sur ce lien: https://www.franceinter.fr/emissions/l-amuse-bouche/l-amuse-bouche-21-janvier-2017

     

    Vous pouvez l'acheter ici

     

  • Les post-it de Delphine...

    L'ART DU JEU

    Chad HARBACH

    JC Lattès - 22.50 €

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    Quel tour de force d'associer littérature et Base-Ball américain ! L'auteur croque des personnages à la fois complexes et attachants. Un premier roman surprenant et envoûtant !

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    L'ETRANGE REVE D'UNE FEMME INACHEVEE

    Libar M. FOFANA
    Continents Noirs Gallimard - 17.50 €

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    Années 60. Dans un village de Guinée où la population est largement analphabète, la naissance de soeurs siamoises va engendrer peur et superstition. Confiées à une vieille dame, les siamoises veulent, chacune à leur manière, se réaliser et exister. Un très beau roman !

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    L'AMANT DE PATAGONIE

    Isabelle AUTISSIER
    Grasset - 18.00 €

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    19e Siècle. Emily est envoyée en Patagonie en tant que gouvernante des enfants du révérend. Elle y découvre les paysages sauvages, l'immensité de la nature et aussi l'amour auprès d'Aneki, un autochtone Yamana. Mais cela est très mal vu par la civilisation blanche. Elle décide de s'enfuir avec Anuki, pensant ainsi devenir une femme libre. Passionnant !!!

  • L'homme qui haïssait les femmes (Elise Fontenaille) - chronique de Emilie #16

    l'homme qui haissait les femmes, elise fontenaille, grasset, emilie thomas, m'lireL’homme qui haïssait les femmes de Elise Fontenaille

    Grasset - 14€

     

    Elise Fontenaille s’inspire souvent de faits réels pour ses ouvrages comme dans Les disparues de Vancouver ou dans le garçon qui volait des avions. Là encore elle tisse la trame de son roman d’après le drame qui a frappé Montréal (Canada) le 6 décembre 1989. Cette date ne vous dit peut-être rien, comme à moi lorsque j’ai découvert ce livre. Ce jour là, un jeune homme se rend à l’école de Polytechnique, armé d’un fusil il assassinera plusieurs personnes, uniquement des femmes en se justifiant ainsi : « Vous faites des études scientifiques, vous allez être ingénieures, vous êtes des féministes, je hais les féministes… ». Il finira par retourner l’arme contre lui. Il laissera derrière lui une lettre expliquant son acte.

     

    Ce fait divers n’est pas sans nous rappeler la fusillade de Columbine (rendue célèbre avec le film de Michael Moore ou encore Elephant de Gus Van Sant) qui aura lieu 10 ans plus tard. L'auteur y fait d'ailleurs référence plusieurs fois.

     

    Dans ce roman, l’auteure entre directement dans le vif du sujet et commence par nous raconter cette matinée sanglante. Mais elle ne s'arrête pas là, grâce aux nombreux témoignages qu'elle a pu recueillir en se déplaçant à Montréal elle dépeint la tension sociale qui a suivi, l'enfance de "Gabriel Lacroix", sa famille, ainsi que des bribes de vie de plusieurs élèves de Polytechnique. Les témoignages sont bouleversants, celui de sa mère notamment, mais aussi ceux des survivants. C'est un livre très bien documenté et très bien ficelé qui donne une vision très large des conséquences que peuvent engendrer l'acte d'une seule personne, et de ses répercutions dans de nombreuses vies...

     

    Encore une fois, grâce à son talent d'écrivain, Elise Fontenaille nous plonge dans le chaos (en référence à « le soleil et la mort ») mais nous émeut et nous bouleverse au plus haut point.

  • Le soleil et la mort (Elise Fontenaille) - chronique de Emilie #13

    le soleil et la mort, elise fontenaille, suicide, ados, grasset, emilie thomas, mlireLe soleil et la mort de Élise Fontenaille

    (Grasset jeunesse – 8€)

    sortie le 14 septembre




    Après l'excellent  Le garçon qui volait des avions (Rouergue), Elise Fontenaille s’attaque à un sujet bien moins facile : le suicide chez les adolescents. C’est un thème très peu exploité dans la littérature pour les adolescents. Sujet tabou ? Sujet qui fâche ? C'est surtout un sujet peu évident à traiter correctement… L’adolescence est une période de mal-être, de questionnement, et de construction de soi, une période où la question du suicide se pose souvent…
    Il est important d’en parler, mais pas de n’importe quelle façon.

    Elise Fontenaille réussit le défi en proposant un texte percutant et pas morbide. Avec des phrases courtes, elle dynamise le récit et transmet, comme à son habitude, un maximum de sentiments avec un minimum de mots.

    Ce roman est l’histoire d’Ulysse, qui a choisi de se suicider après la mort de son grand-père avec qui il vivait et entretenait des relations privilégiées. Mais c’est aussi l’histoire de Kim, Océane, Marco et Vlad. Tous participent à un site communautaire Le soleil et la mort créé par Vlad. Sur ce site, on parle de suicide. Il y a ceux qui veulent mourir, les fidèles et ceux qui tournent autour "les touristes, des désespérés à mi-temps, ceux qui ne veulent pas mourir vraiment". Chacun cache un véritable mal-être et sous l'impulsion de Vlad, les cinq ados vont décider de mettre fin à leurs jours, ensembles. Ils ont tout prévu. Ils feront cela à Pâques, sur l’île qui appartenait au grand-père d’Ulysse. Mais une décision aussi fatale est-elle irrémédiable ?

    Avec un sujet aussi sombre que celui là, Elise Fontenaille arrive à insuffler de l’espoir là où tout semble perdu d’avance. Comme à son habitude, elle écrit un texte court, inspiré de faits réels et cela fonctionne. On lit ce texte comme on encaisse un coup de poing. Ce roman est en plus un texte quasi universel. Ce n'est pas que l'histoire des personnages qui est racontée, c’est l’histoire de tous ceux et celles qui ont, ne serait-ce qu’effleuré l'idée du suicide. Il en devient bouleversant...

    Un vrai beau texte littéraire à découvrir à la rentrée !

  • Chaos calme - chronique de Gabriel #19

     

    chaos calme.gifChaos calme

    Sandro Veronesi

    Grasset - 21.90 €

    9782246724315

    Un homme seul, attend en face de l’école de sa fille Claudia. Tous les jours, dans sa voiture, sur un banc du parc ou dans le bar le plus proche. Cet homme à la situation confortable et même enviable, vient de perdre sa femme mais pas sa raison comme ont l’air de le croire ses amis, sa famille, ses collègues. Situation anormale, situation qui ne peut être que celle d’un homme désespéré et choqué par la perte brutale de sa compagne, situation qui n’a qu’un temps. Cependant Pietro Paladini se sent bien, il ne lui semble pas qu’il souffre, sa fille non plus, cela l’inquiète au début mais il finit par l’accepter. C’est juste une idée qui germe et qui s’installe, être avec Claudia ou du moins qu’elle sache qu’il est là devant l’école toute la journée. Il délaisse le superflu et tout en faisant une sorte de bilan de son nouvel environnement quotidien, de sa vie, c’est son entourage qui va venir se confier à lui. Sous prétexte de le plaindre ou de prendre de ses nouvelles, ils viennent tour à tour vider leur sac (au sens propre même pour sa belle-sœur), faire exploser le trop plein de souffrances, de tristesses, de frustrations qu’ils n’arrivent plus à contenir.

    C’est avec une vraie maîtrise d’écriture que Sandro Veronesi fait voler en éclats la normalité imposée de notre vie contemporaine. C’est dans un parc ou dans une voiture, dans un univers restreint que se dénouent les fils, les passions et les tourments d’une société bourgeoise (le roman prend place à Milan), d’un monde et d’une économie globalisée qui ne se soucie plus de ses rouages humains. Pour préciser ce dernier point, Pietro est directeur de production dans une grande entreprise qui est sous le coup d’une fusion qui affole tous les employés des dirigeants aux subalternes. Vigie d’un monde qui se délite, Pietro reste en retrait parfois même en décalage par rapport aux confidences qui lui sont faites et tout en ayant du recul, que lui procure cet après deuil étrangement serein, il n’hésite pas à se moquer de ses congénères.

    Un peu farce, un peu drame, Chaos calme appuie là où ça fait mal, la futilité de notre mode de vie contemporain, nos illusions, le travail….et Sandro Veronesi le fait avec brio, en pointant l’absurdité de la vie, par un contrepoint des situations dites normales ainsi que par des ruptures de vitesse dans l’écriture. Un roman à l’image de la mer personnage central du début du roman. On y retrouve le flux, les tempêtes, ses symboles antinomiques de protection et de mort dans le style et dans la forme. En tout cas au risque de trop parler, Chaos calme est un livre à lire.