Sur les ailes du chant
Thomas Disch
Folio SF - 7 €
Daniel Weinreb rêve. Il rêve qu'il vole. Et pour voler il faut chanter. Mais comment voler dans l'iowa féodal des undergoder, « et ce n'est pas pour rien qu'on surnommait l'Iowa et les états de la ceinture fermière les états policiers » ; les mêmes qui rêvent parfois de monter une armée pour reprendre Sodome York. Et comment voler quand les terroristes détruisent le pipe line qui relie cette Amérique déliquescente aux réserves de pétrole de l'Alaska.
Daniel a un copain et ce copain appartient à la classe dirigeante. Et un jour ce copain disparaît lors d'une virée non autorisée à Minneapolis. Alors Daniel va goûter la prison sans gardien, celle où l'on ingère dans son estomac le losange P.-W. rendant toute idée d'évasion explosive et définitive. Mais Daniel va sortir et Daniel sait désormais que ce qu'il veut. Daniel veut voler. Mais Daniel chante comme une casserole. Et bien plus que ça, il n'a pas la foi. Gus le lui a dit, pour voler il va falloir qu'il « fasse de sa vie un gachis complet ».
Livre prophétique, « sur les ailes du chant » de Thomas Dish est de la spéculative Fiction politique qui à partir d'une crise de civilisation majeure qui voit s'effondrer le capitalisme, esquisse à grand trait les prémisses d'une civilisation nouvelle où le vol conduit à l'abandon de toute matérialité. Le dernier livre, dans le monde de l'opéra rappelle "les eaux de Mortelune" de Cothias et Adamov (bien qu'il s'agisse sans doute d'un emprunt inverse).
La fin est bien entendu sublime, sur les paroles célèbres et lointaine de l'hymne américain.
Prophétique, ce livre écrit en 1978 l'est également par la peinture sociale de ce monde en déréliction dans laquelle il me semble percevoir des échos de notre société actuelle défractée et éparpillée par Internet « il y avait en gros deux sortes d'individus... : ceux qui venait du monde du spectacle... et des policiers. On aurait certes pu trouver une troisième catégorie – plus vaste que chacune des deux autres... -- les chômeurs. Mais presque tous étaient soit des artistes, soit des flics au chômage... »
« le système économique s'était résolu en ses composantes atomiques : chaque homme était devenu son propre camp fortifié ».
A lire et à relire
Richard Peirano
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Le dernier message Nemesis
Catherine MacPhail
Pocket jeunesse - 13.50 €
Un adolescent se réveille dans un immeuble. rien de plus normal, n'est-ce pas ? Si ce n'est que ce garçon se retrouve dans un immeuble inconnu, dans la cage d'ascenseur, avec pour unique compagnie un homme agonisant recouvert de sang. avant d'expirer, le mourant murmure quelques mots : Gars. Torse. Empêche. Chamade. Que signifient-ils ? Le pauvre adolescent n'en a aucune idée, d'autant plus qu'il est totalement amnésique. C'est alors que surgit une jeune fille qui devient totalement hystérique à la vue du cadavre; Ne pouvant la calmer, notre amnésique s'enfuit, de peur d'être désigné coupable... Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que quelqu'un veut sa mort... Commence alors une véritable traque qui nous tient en haleine jusqu'à la fin...
Elise Guillot
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Eon et le douzième dragon
Alison Goodman
Gallimard jeunesse - 19 €
L'auteur écrit bien et c'est vrai qu'on se croirait assez dans le clan des otoris, au niveau de l'ambiance. Mais je trouve que l'histoire ressemble beaucoup trop à celle d'Eragon. Un apprenti pas bien doué qui trouve le dragon, qui est estropié (Eragon est estropié, du moins dans le premier tome à cause de la blessure de son dos). Eon, après être tombé en disgrâce aux yeux de tous quand ils apprennent que c'est une femme, finit par sauver tout le monde, et se retrouve en exil prête à aider les rebelles (voir Eragon avec les Vardens). Je trouve que c'est dommage que les histoires soient à ce point semblables, parce que sinon l'histoire est très bien faite et j'ai même envie de lire la suite, le seul problème c'est qu'à mon avis il n'y aura pas trop de surprise.
Chloé Marchandeau