LA RÉPUBLIQUE DU CATCH de Nicolas DE CRECY (Casterman)
Mario est un petit homme haut comme trois pommes, qui vit seul avec son manchot et sa boutique de pianos. Il aime Bérénice, la charmante catcheuse, mais elle travaille pour le compte de son neveu diabolique et ne s’intéresse qu’aux grands hommes virils avec beaucoup de muscles. Hélas Mario ne fait pas le poids devant les monstres du catch que la belle admire… Un jour, sa famille mafieuse organise un sale coup : elle confie la mission à Mario de porter une enveloppe dans une usine désaffectée pour qu’une jeune dame la réceptionne. Mais à l’arrivée, il est attaqué par une tête folle et totalement burlesque reposant sur une espèce de chariot mécanique : le pire ennemi de ses cousins ! Prix au piège dans les dédales de la zone abandonnée, il se croit bon pour l’échafaud, mais des fantômes viennent à sa rescousse : un cycliste raté, « la perruque », et la princesse des maladies. Cette petite troupe abracadabrante va alors essayer de sortir Mario des embrouilles.
Une bande dessinée au scénario déjanté, porté par un graphisme subtil et des personnages délirants.
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LA PYRAMIDE DES BESOINS HUMAINS, Caroline SOLÉ, École des loisirs
« Si, un jour, la célébrité vous tombe dessus comme la fiente d’un pigeon sur la tête : fuyez. »
Le jour où Christopher découvre l’affiche d’un jeu intitulé La pyramide des besoins humains, inspiré de la pyramide de Maslow, le slogan « TOI AUSSI JOUE TA VIE. » l’interpelle. Il décide alors de tenter sa chance. Le principe est simple : se créer un profil sur le site du jeu et gagner en popularité par le vote du public. Ensuite, grimper les échelons de la pyramide et arriver au sommet de la célébrité. Christopher récolte quelques pièces de monnaie et entre dans la boutique informatique la plus proche pour se connecter et ouvrir un compte. Mais Christopher n’est pas un ado comme les autres. Il fait partie des paumés, des gars en marge de la société. Il crèche sur un carton dans un renfoncement de la rue Berwick Street, soit Chinatown, Londres. Son quotidien : regarder filer le temps avec son compagnon d’infortune Jimmy, fumer et boire dans son duvet bleu crasseux qu’il ne quitte plus depuis un an. Là où il dort, il ne voit pas les étoiles, mais la petite lumière rose de Suzie qui luit à sa fenêtre, « L’étoile du berger des mâles en quête de tendresse bon marché ».
Christopher devient alors christopher.scott54, candidat n° 12 778. Lorsqu’il poste son premier commentaire obligatoire pour passer la première étape du jeu, les visites sur sa page se multiplient. Des amis virtuels se manifestent et l’encouragent, et Christopher franchit les niveaux sans difficultés. Il se trouve pris dans un engrenage et est confronté à la folie des internautes qui le pressent de questions : Qui est-il ? Où vit-il, et pourquoi dans la rue ? Les gens, obsédés, ne parlent plus que de ce jeu de télé-réalité, les médias s’emparent de l’affaire, et Christopher se retrouve très vite en première page des journaux. Pourtant, rivés sur leur portable, les passants ne font pas plus attention à lui qu’auparavant. Il reste anonyme, le clodo sur son carton sale.
Christopher est parti à cause du paternel, de ses gnons, et de la mélancolie de sa mère. L’école, il en avait marre. Alors, il a pris le premier train et a atterri rue Berwick Street, Londres, soit Chinatown, le quartier des paumés, des gars en marge de la société. Parfois, la nostalgie le gagne, il repense à son frangin, à leurs virées dans les champs. Mais c’est le froid et la pluie qui le saisissent, et non cet air d’été qu’il vient à regretter.
Un roman saisissant, qui pointe les dérives d’une société où les gens ne pensent plus que par l’image et la popularité, le besoin sans limite de s’approprier la vie privée des autres. Dans cette folie du virtuel et des réseaux sociaux où l’intime est mis à prix, Christopher nous redonne un peu d’humanité et de sensibilité.
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LÀ OÙ NAISSENT LES NUAGES, Annelise HEURTIER, Casterman
Amélia est une jeune lycéenne. Elle vit avec ses parents dans un grand appartement parisien et passe la majeure partie de ses journées entre ses cours (où elle évite de regarder sa meilleure amie mettre sa langue dans la bouche de son copain, qu’elle a toujours admiré en cachette) et sa chambre pour dévorer une tablette de chocolat (en entier). Amélia ne peut s’empêcher de s’empiffrer de gâteaux, de confiture ou de plats bien gras. Sûrement pour combler un vide, un manque de confiance en soi. Elle se trouve replète, insignifiante et trop peu intéressante face à ses parents qui inspirent tout de suite le respect et l’admiration. Sa mère, une ancienne humanitaire désormais magistrate, pleine de grâce et de féminité, et son père, un grand chirurgien. Elle, dans tout ça : une ado qui ne trouve pas bien sa place et se demande comment ses deux parents ont pu engendrer une fille aussi banale. Mais un beau matin, suite à une lettre adressée à sa mère d’une association basée en Mongolie, son père propose l’impensable : y partir tous les trois en voyage. Amélia n’a aucune envie de s’envoler vers cette terre hostile et de s’occuper de tâches ingrates, pas question pour elle d’y mettre les pieds ! Elle préfère rester tout l’été à dessiner sur ses carnets et manger des paquets de gâteaux, enfermée dans sa chambre, se languissant du temps qui passe. Seulement voilà, si elle partait là-bas, elle pourrait enfin se montrer à la hauteur de ses parents et passerait pour quelqu’un de courageux aux yeux des gens et de sa classe, on la remarquerait.
Amélia est loin de se douter que ce voyage va la transformer et lui apporter les réponses dont elle a besoin pour se construire.
Un très beau roman, une incitation au voyage et à la découverte de soi.
C'EST VRAI QU'IL A L'AIR SUPER, J'ACHETE