Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dédicace avec Sophian Cholet - samedi 20 novembre

En collaboration avec l'association ALABD

avatar-user-3114355-tmpphpUY6F1K.png


 

nous vous invitons à une

rencontre dédicace avec

Sophian CHOLET

 

samedi 20 novembre

à partir de 14H

 

pour sa première BD

Zombies

(Soleil éditions)

 

 

61gWUWWVEIL.jpg

 

zombies_bd600.jpg

 

et pour vous donner envie une petite interview réalisée par le très bon blog tuezlestous.com

Pouvez-vous vous présenter et nous dire votre rôle dans cette BD ?
Olivier Peru : Né en 77 dans le Sud de la France. Mordu très jeune par le virus de l’imaginaire, je crois que mon parcours tient en trois étapes : la découverte des X-men à l’âge de 4 ou 5 ans, la lecture de quelques romans de Stephen King et le visionnage de centaines de films fantastiques.
Entre absent, brillant, frétillant et plein de mots finissant par « an », de la maternelle à la fac, tout n’a été qu’une ligne droite vers l’édition professionnelle. J’ai commencé à publier assez tôt dans des magazines, puis à 23 ans, j’ai écrit et dessiné ma première série BD (Shaman), ensuite d’autres albums ont suivi (Kookaburra Universe, Guerres Parallèles), puis j’ai peu à peu délaissé le dessin afin d’écrire des BD pour les autres (Zombies, Lancelot, La guerre des orcs, Nosferatu) et des romans (Druide, les Haut-Conteurs, Excalibur).
J’œuvre aussi sur la série télé Hero Corp et je touche à un peu tout dans le milieu de la télé et du ciné (du design au storyboard en passant par l’écriture). Et des fois, je prends des vacances.
Dans notre série Zombies, je ne suis que scénariste, serviteur de l’histoire et de mon camarade dessinateur.

Sophian Cholet : J’ai 26 ans. Très jeune, je redessine les scènes de la série télévisée « V », puis découvre Tintin, La Foire aux Immortels (auquel je ne comprenais rien du tout mais qui me fascinait) et Dragon Ball. Vers 10 ans, j’emprunte mes premiers Stephen King à la bibliothèque, découvre Akira (une vraie claque!) et me passionne pour le cinéma fantastique, tout en continuant à dessiner, à la maison comme à l’école ; suivront Gunnm et Spawn, au ton déjà plus proche de mes aspirations.
Un bac S en poche, j’ai fait deux années d’études en finances et comptabilité pour « m’assurer un diplôme » (et rassurer mes parents). J’ai ensuite suivi un semestre d’Arts Plastiques à l’université, mais il y avait trop peu de cours de dessin et j’ai vite réalisé que des études aussi peu « encadrées » ne me convenaient pas. Puis, j’ai fait quelques petits boulots assommants, qui m’ont convaincu de la nécessité de revenir au dessin.
J’ai ensuite intégré une formation en animation à Studio M Montpellier, dont j’ai été extrêmement déçu, mais qui m’a donné l’occasion de rencontrer Thomas Debitus, ancien layout-man en long-métrage chez Disney et alors professeur et responsable de ma section. Comme d’autres élèves, j’ai peu à peu cessé de fréquenter les cours prévus, préférant suivre Thomas de classe en classe, jusqu’à ce que naisse le projet de « L’Atelier », formation intense en deux ans en animation, bande dessinée et illustration. J’y ai travaillé sur quelques court-métrages de commande, réalisé des illustrations pour des magazines, dispensé des cours pour dessinateurs amateurs, et surtout appris la rigueur et l’autodiscipline qu’exige le métier de dessinateur professionnel.
Au cours de ma seconde année de formation, je suis allé présenter pour la première fois mon dossier de bande dessinée (une histoire de zombies !) aux éditeurs à l’occasion du festival d’Angoulême 2009. J’y ai fait la rencontre de Jean-Luc Istin, directeur de collection chez Soleil, qui m’a proposé de me mettre en relation avec un scénariste pour travailler sur ce premier album sur lequel j’officie en tant que dessinateur. J’ai depuis participé aux recueils d’illustrations « Les Guerrières Celtes » et « Les Filles de Soleil ».
Pour cet album, mon travail consiste principalement à rattraper le retard de la veille (voir de la semaine passée).
 

Quel est le pitch de votre BD ?
Olivier : Dans un monde zombifié, notre série raconte la survivance d’un homme qui a abandonné son enfant dans la panique des premiers jours et qui passe les mois suivants à le rechercher dans Seattle.
Une aventure aussi physique qu’intérieure.

Racontez-nous la genèse de ce projet.
Olivier : Ça ressemblait à un quelque chose comme ça : « Allo ? Hey, salut, monsieur éditions Soleil ! Comment ça va ? Si je veux travailler avec un gars super fort sur une série de Zombies ? Ben, je vais réfléchir un petit peu… Attendez, je réfléchis encore un peu… Je réfléchis toujours (technique secrète pour être mieux payé : prendre son temps avant d’accepter un nouveau boulot)… D’accord, je suis partant ! »
Un vrai conte de fée (sauf que Sophian est pas aussi sexy que cette traînée de Cendrillon). On s’est mis à travailler aussitôt, et un peu plus d’un an plus tard, des heures de discussion, des bières, du café et la naissance d’une amitié virile, notre bébé arrive dans le bac, encore plus beau que l’on se l’était imaginé. Avec du sang, des larmes et des mouches partout…

Sophian : J’avais écrit l’histoire d’une BD de zombies d’une soixantaine de pages, et dessiné les neuf premières planches, un projet intitulé « Dévoré », que j’ai présenté lors de mes entretiens à Angoulême. Le scénario n’a pas emballé les éditeurs mais mon dessin a été plutôt bien reçu.
Le lendemain de mon entrevue à Angoulême, Jean-Luc Istin me rappelait pour discuter du type de récit que je souhaitais dessiner, de quelles étaient mes références BD et cinématographiques. Il m’annonce alors qu’il a le scénariste idéal pour ce projet, un certain Olivier Peru (jamais entendu parler :) ) Jean-Luc nous met en relation, on fait connaissance, on s’assure des goûts et envies de chacun et on se met au boulot ! C’est un plaisir de travailler avec Olivier depuis plus d’un an maintenant : on discute beaucoup du découpage, des dialogues, de la direction qu’on souhaite donner au scénario, c’est une vraie collaboration. Etant lui-même dessinateur (et de plusieurs albums mon « aîné »), il m’apporte son expérience professionnelle et constitue un véritable second regard sur mon travail de débutant.

Quand a commencé votre amour pour les zombies ?
Olivier : Un de mes premiers chocs cinématographiques est le « Dawn of the dead » de Romero. J’ai dû le voir à l’âge de dix ou onze ans et depuis, je me suis toujours dit que tôt ou tard, j’écrirais un récit de Zombie. J’étais à l’époque incapable de ressentir tout le second degré de ce petit bijou mais j’ai perçu que ce film était immortel, qu’il était un socle sur lequel élever d’autres histoires et je voulais apporter ma pierre à son édifice. C’est aujourd’hui chose faite.

Sophian : En ce qui concerne le dessin, je crois que c’est de la pochette de l’album « Killers » d’Iron Maiden que vient mon intérêt pour les zombies. Ça me paraissait terriblement réaliste et je voulais parvenir à ce niveau de dessin, à insuffler ce genre d’ambiance. Et puis, mon goût prononcé pour le cinéma d’horreur m’a poussé naturellement vers les films de zombies, et je ne m’en lasse pas, même si la qualité n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous.

Vos sources d’inspiration pour cette BD ?
Olivier : Le cinéma !

Sophian : D’où le découpage cinématographique du prologue… « 28 days later » reste le top de ces dernières années, la référence pour moi. Danny Boyle parvient à maintenir le rythme tout au long de son histoire, alternant les confrontations et les scènes de répit, sans que le film perde de sa gravité et de sa tension. « Night of the living-dead » de Tom Savini également, super film. Dans un registre plus fun, « Shaun of the dead » et « Planet terror » rendent tous deux hommage de façon très différente au genre zombie. Plus en arrière, « Braindead » et « Return of the living-dead » sont deux films que j’ai toujours autant de plaisir à voir même si le ton y est nettement différent de que l’on souhaitait pour notre album. Ah, et le premier « Resident Evil » ! (le jeu, bien sûr, les films étant à peu près tous aussi détestables.) Bon, inévitablement les premiers Romero… En terme de dessin, Katsuhiro Otomo bien sûr, Jean Giraud, François Boucq, Yukito Kishiro, Greg Capüllo, Dave Gibbons…

Les premières pages montrent une BD assez crue et cynique. Ca reflète la suite ?
Olivier : Difficile à dire. Le ton de l’introduction reflète surtout la voix du perso qui lance notre histoire. La suite ne ressemble pas à un épisode de « Friends » mais entre la résignation, les désillusions et la souffrance se cachent aussi l’innocence et l’espoir. Et peut-être même qu’on parviendra à faire rire nos lecteurs avec tout ça…

 « La divine comédie », un hommage à Dante et une descente en enfer ?
Olivier : Complètement. Sans faire de parallèles pseudo-littéraires ou pompeux, on s’est simplement dit que Dante avait tout compris avant nous, que son voyage ressemblait au nôtre d’une façon symbolique et que le titre de son œuvre servirait la nôtre bien mieux que n’importe lequel de nos jeux de mots.

Sophian : Jeux de mots que t’as quand même fini par recycler dans l’album, hein ! :)

Comment qualifierez-vous les zombies de votre BD ? Sont-ils classiques à la manière des films de Romero ? Plutôt des infectés comme on voit depuis une dizaine d’année ? Ou autres ?
Olivier : Bien que nous n’explorions pas pour l’instant les causes de la zombification du monde, nos zombies sont nés d’un virus et ils appartiennent un peu à tous les genres déjà existants. Car les hommes ne sont pas tous égaux face à la décomposition… Une partie de nos zombies sont aussi raides que des nonagénaires dialysés et d’autres sont capables de se mouvoir comme des animaux enragés. Deux types de zombies, deux formes de danger : la masse grouillante et le sauvage sanguinaire agité de tics compulsifs.

L’action se déroule aux États-Unis, pourquoi pas en Europe ?
Olivier : Parce qu’historiquement, c’est là-bas que sont nées et qu’ont été racontées les meilleures histoires de zombies, bien que « 28 days later » ait redonné un sérieux coup de jeune à la mythologie du Z. Pour nous, les States sont avant tout un décor et un contexte d’exception. Les villes sont bien plus grandes là-bas et beaucoup de gens ont des armes à feu, ce qui aide considérablement le scénario. Ceci dit, on a quelques bonnes idées de ce qui aurait pu se passer en Europe et quand nous serons arrivés au bout de notre premier cycle, on pourrait aller faire un tour sur le vieux continent.

Sophian : Et puis, dessiner des gros est un bon exercice de dessin, et aux États-Unis, ben ‘y en a plein, des gros…

« Zombies » et les autres BD. Quels sont vos objectifs ou ambition avec cette BD par rapport à ce qui existe déjà ?
Olivier : Réaliser une bd qu’on aimerait lire et essayer de développer des idées et des points de vue originaux malgré la profusion des titres ces dernières années. Il y a encore de la place pour des bouquins ou des films de qualité et j’ose espérer que tout n’a pas été dit sur le sujet. Si en plus, on peut avoir du succès, c’est cool. Si c’est un immense succès, c’est encore plus cool !

Sophian : Donner autant de plaisir au lecteur mordu de zombies qu’on en a eu à faire cet album. J’aurais du mal à me positionner vis-à-vis des autres BD du genre étant donné que je n’en ai lu aucune, mes références étant davantage cinématographiques.

Comment situez vous votre BD par rapport à Walking Dead ou 28 days later ?
Olivier : En ce qui concerne « Walking dead », je n’ai lu que les premiers épisodes il y a quelques années et je pense pouvoir dire qu’avec « Zombies », nous travaillons dans un registre à la fois plus réaliste, plus drôle et plus profond car on ne peut pas s’assoir sur les mêmes branches que celles des copains de la concurrence. Les qualités de « Walking Dead » sont dans sa structure de série addictive, son grand nombre d’épisodes et de personnages. Nous, nous devons tâcher de faire aussi bien, avec un rythme plus rapide, des pages plus denses et le tout en beaucoup moins de bouquins… pas facile. Vivement votre avis, pour savoir si on a réussi notre coup.
Pour « 28 days later », je ne savais pas qu’il y avait une adaptation bd, alors je vais simplement dire qu’on pense faire mieux… J’ai le droit de dire ça ou c’est trop prétentieux ?

Sophian : Hum… Prétentieux…

Olivier : Yeah !

Sophian : Je viens d’emprunter les cinq premiers tomes de la série « Walking Dead » mais le bouclage de l’album me mobilise à temps plein donc je n’ai pas encore eu l’occasion d’en attaquer la lecture, addictive paraît-il.

L’histoire est déjà écrite ou c’est sans fin ?
Olivier : Nous avons une vue précise de la fin de la série et des moyens d’y arriver. Pour l’instant, notre histoire est construite sur 2 ou 3 tomes avec une idée qui nous permet de rebondir sur un deuxième cycle. On sait parfaitement où on va mais on aime de plus en plus nos personnages et on s’aperçoit qu’il devient difficile de les mener où on le voudrait. Il semblerait qu’eux aussi aient leur mot à dire. Ils ont pris vie dans nos imaginaires et maintenant qu’on a commencé le tome 2, on doit faire avec leur avis.

Sophian : C’est vrai qu’au fur et à mesure, on apprend à connaître nos personnages, on affine leur caractère et leurs réactions, on élabore leur passé, leur façon de s’exprimer et leur gestuelle, et, pour ma part, j’ai de plus en plus de plaisir à les dessiner. Du coup, on a envie de les faire avancer et de voir leurs rapports évoluer au fil de l’histoire ; ça devient plus difficile de voir partir un personnage.

On vous laisse le mot de la fin…
Olivier : J’aimerais remercier le team de Tuez-Les Tous et leurs lecteurs d’avoir lu tout ça jusqu’au bout et ajouter que si Milla Jovovich veut arrêter la licence Resident Evil pour jouer dans l’adaptation de nos Zombies au cinéma, on est ok pour lui filer un rôle. C’est pas la peine qu’elle fasse la queue pour passer le casting.

Sophian : Son jeu d’actrice et son expressivité lui assureront un rôle de zombie de premier ordre, c’est sûr. Merci à tous et à bientôt dans les bacs !

 

Merci à Tuezlestous pour cette belle interview

Venez nombreux !!!

Les commentaires sont fermés.