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robert alexis

  • Les Figures - chronique de Gabriel #21

    figures.gifLes Figures

    Robert Alexis

    José Corti -16 €

    C’est avec fébrilité que j’attendais le nouveau roman de Robert Alexis et avec un grand plaisir parcouru de quelques frissons, que je l’ai lu. Des frissons car Robert Alexis nous emmène cette fois encore un peu plus loin dans son exploration des tourments de l’esprit et du corps humain.

    Jeune femme de noble famille, Aloyse de Creyst est très tôt intriguée par le portrait d’un homme dont l’histoire et le nom sont bannis de la mémoire familiale, et qui n’est autre que son oncle, Etienne de Creyst, l’un des premiers médecins aliénistes. C’est pour répondre à ce mystère qu’elle va rencontrer Donadieu, disciple de ce dernier, qui lui fera connaître et éprouver dans son âme et dans sa chair la pensée de son oncle par la lecture de son Mémoire. Quatre lectures vont faire son apprentissage de la démence, des méandres et des déviances de l’esprit humain. Quatre lectures-témoignages sur le parcours de son oncle pour se libérer de la folie par la folie.

    C’est avec son style impeccable que Robert Alexis nous plonge au cœur de cette histoire au plaisir acide et ténébreux où la perversité côtoie la brutalité et le stupre du côté obscur de l’homme comme l’aurait dit le prophète. Que ceux qui ne connaissent pas cet auteur se penchent très vite sur ces Figures.

  • chronique de Gabriel #12

    292f7f817347f8f454b1f8a02f47e1e5.gifFlowerbone

    Robert Alexis

    José Corti - 15€

    9782714309631

     

    Il est assez étrange d’entrer dans un roman, dans une histoire, du mystérieux Robert Alexis. Parce que s’il cultive le mystère entourant sa personne (on ne sait que deux trois choses qu’il a bien voulu dire à son éditeur José Corti et qu’il a écrit trois romans, dont les deux premiers ont pour titre, La robe et La véranda), les ambiances qu’il installe, les sujets qu’il aborde et les personnages qu’il met en scène sont tout autant troublants. Son écriture et son style ont un goût suranné qui peut parfois déranger mais se révèlent envoûtants à la lecture. On y décèle les senteurs et le charme désuet des grands empires, une noblesse d’âme héritée dont ne sait quelle lignée.

    Après nous avoir plongés dans des atmosphères début de siècle et Mitteleuropa, Robert Alexis semble prendre un virage radical avec Flowerbone. Roman à la croisée des genres, il entraîne un cyborg réincarné dans le corps d’une femme en plein milieu des années trente à New York, dans le but de sauver V-Dee, super ordinateur qui signifie la post-humanité. Tout commence donc comme un roman d’anticipation, de SF puis au fur et à mesure des chapitres et de l’apprentissage de l’héroïne, on entre dans l’aventure, le polar, l’initiatique autant que le psychologique.

    Ces étapes sont autant de jalons, de petites « histoires », de moments fondateurs pour cette « nouvelle Eve » (comme elle est présentée par l’auteur en quatrième de couverture) qui la mènera à ressentir toute la panoplie des émotions humaines (de la violence bestiale à l’amitié enfin à l’amour), à la rendre réellement humaine, jusqu’à faire jaillir d’elle un enfant.

    De New York jusqu’au Kenya, de la civilisation moderne à l’Afrique sauvage et originelle, Robert Alexis nous berce de son écriture enchanteresse qui agît sur nous comme un sortilège. Une vision pessimiste, à moins que ce ne soit juste de la lucidité, de l’avenir et de l’homme mais qui sait, grâce à la littérature, nous faire garder une once d’espoir.