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Jolies Ténèbres (Vehlmann - Kerascoët) - chronique de Sébastien #08

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Jolies ténèbres

F.Vehlmann - Kerascoët

Dupuis - 16€

Ca commence comme un gentil conte, fleur bleue à souhait : deux petits personnages partagent un rendez vous romantique autour d'un chocolat chaud, du minaudage aux sourires gênés... Quand brusquement, le plafond fond, puis il dégouline carrément, c'est l'inondation !
le couple vient alors grossir une foule de petits êtres fuyant ce qui s'avère être un corps mort, celui d'une fillette en décomposition perdue au fond des bois. le rose bonbon vire au rose chair putréfiée et tout ce petit monde va devoir survivre aux dangers de la forêt...

Fabien Vehlmann construit un scénario désespéré qui emprunte à Lewis Carroll son sens du merveilleux et à William Golding la description d'une enfance sauvage, thêatre à la fois d'une certaine grâce et de cruauté froide. Car si la nature de ces petits êtres reste un mystère, l'état d'esprit général est à l'amusement, aux jeux (cruels de préférence), au froid détachement face aux drames et à une insouciance malsaine.
le duo Kerascoët (Marie Pommepuy au dessin et Sébastien Cosset à la couleur) accentue encore ce malaise par des lignes simples et une gamme de couleurs pastels à la fois douces et crues, où le bucolisme n'est que façade.

"Jolies ténèbres" est un conte aux accents macabres, une BD atypique et dérangeante, et au final de celles dont on se souviendra comme une franche réussite.

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