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blandine lavocat

  • Le Ravissement de Britney Spears (Jean Rolin) - chronique de Blandine #03

    Le Ravissement de Britney Spears

    Jean Rolin

    POL - 17 €

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    Dans l'antichambre de la pop...

    Ou comment un espion déployé de la X17 se retrouve parachuté dans l'univers dantesque de Hollywood. Chargé d'authentifier la menace d'enlèvement par un groupuscule islamiste qui pèserait sur la chanteuse, l'espion s'immerge dans le quotidien des paparazzi et mué en journaliste-people, part en quête de la moindre information qui lui permettrait de retrouver la star.

     

    L'issue de cette mission dont on sait d'avance qu'elle se soldera par un échec, si tant est qu'elle existe vraiment, importe finalement peu. On s'amusera plutôt à suivre les digressions de cet agent pop-corn à l'ironie toutefois mordante et bringuebalé entre deux mondes inégaux, celui du réel, du pauvre, du mal payé et celui du bubble-gum souvent trash des starlettes américaines. De sa rencontre avec Wendy, « une pute qui ressemble un peu à Britney Spears » au portrait presque iconique qu'il brosse de Lindsay Lohan, ce personnage décalé et plein de dérision patauge avec ce petit charme à la Peter Sellers.

     

    Jean Rolin lui, avec son art de capter le réel en autant d'épisodes truculents donne à ce roman, par son humour corrosif et sa légèreté, le statut de petit ovni de cette rentrée littéraire.

     

  • Le rabaissement (Philip Roth) - chronique de Blandine #02

     

    Le rabaissement

    Philip Roth

    Gallimard - 13.90 €

    9782070126163.jpg

     

    « Je tiens ce monde pour ce qu'il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle » William Shakespeare

     

    Octobre nous livre le trentième roman de Philip Roth, dense, incisif et sensuel. Voici l'histoire de Simon Axler, lyrique star du théâtre qui instantanément va perdre ses capacités. Il n'arrive plus à jouer et brûler les planches est devenu un calvaire humiliant. Comme un cauchemar il se retrouve nu sur scène, la voix blanche, en panne de justesse. Un grand vide qui le mène tout droit à l'hôpital psychiatrique. Puis vient la sortie et cette relation un peu folle et sans tabous avec cette fille de quelques vingt-cinq ans sa cadette, Pegeen Straplelford, ex-lesbienne reconvertie dans l'hétérosexualité après sa rupture avec Priscilla, future homme hétéro. Se dessine alors, grâce à l'écriture parfaitement maîtrisée de l'auteur, une réflexion subtile sur les variations du désir, des pouvoirs, des positions et des rôles que nous occupons dans la vie.

    Car il n y a ni gloire ni pathos dans les personnages de Roth, juste cette superbe humanité décrite sans conservatisme, cette faille qui persiste entre la peur du vieillissement et la crise identitaire.

    Jusqu'à la chute puissante et belle comme du Tchekhov.

     

     

    à noter : Philip Roth présentera son roman dans La Grande Librairie, jeudi prochain sur France 5 (à partir de 20h35).

     

     

  • Un ange noir (François Beaune) - chronique de Blandine #01

     

    Beaune_Un_ange_noir.jpgUn ange noir de François Beaune

    Verticales -

     

    « Sic transit gloria »

     

    Alexandre Petit, enquêteur à la Sofres Lyonnaise habite encore chez sa mère à 37 ans et participe à des émissions de télévision. Rien dans la vie, dans les habitudes de cet homme propre et normatif ne semble dépasser jusqu'à Elsa, une jeune étudiante idéaliste. De cette rencontre naitra un ange noir et c'est la spectaculaire métamorphose d'Alexandre Petit, apparemment bien sous tous rapports, qui donne au roman toute sa profondeur. D'abord accusé du meurtre de la jeune fille, il se cache dans une chambre d'hôtel depuis laquelle il commence à tenir son journal entre scènes hallucinées et vérité brute. Le personnage principal qu'on rapprochera volontiers de ceux peuplant l'univers d'un Chuck Palahniuk ou d'un Bret Easton Ellis détone par ses multiples contradictions, passant d'un cynisme glaçant envers une société de consommation qu'il exècre à une affection presque enfantine pour un chiot.

    François Beaune par l'habileté de son écriture et une excellente maitrise du second degré nous livre ici la déroutante confession d'un « Monsieur tout le monde serial-killer ».

     

    Découvrez sur le site de Libé une lecture de François Beaune de son texte