Ce roman nous fait l'effet d'une claque. L’extrait au dos de la quatrième de couverture nous prévient pourtant à l’avance de la violence des faits qui vont suivre. Et c’est pour cela que dès le début du roman nous sommes tendus, comme dans l’attente du moment crucial, événement cauchemardesque où le narrateur est déjà condamné à subir les coups. À faire le mort.
Ce qui devait être une randonnée entre amis au cœur de la forêt pour observer les oiseaux et apprécier le calme paisible de la nature, va virer au drame et à l’impensable. Tous vont se liguer contre lui, celui qu’ils trouvent distant, différent, avec son béret et son écharpe étrange, sa poésie et ses drôles de questions. Au départ, cela prend l’apparence d’un jeu bête et méchant, des insultes et des humiliations, mais bientôt tout bascule et la cruauté de ces adolescents nous frappe de plein fouet. Puis la vie reprend son cours. Les bourreaux rentrent chez eux et Kim reste livré à lui-même, avec son corps meurtri, abandonné. Aucun de ces jeunes ne pourra plus jamais vivre de la même manière après « l’accident ».
Un livre qui prend aux tripes, nous bouscule et nous révolte face à ces actes insensés, cette part sombre et barbare qui se réveille lorsque l’on perd le contrôle de soi-même. Comment vivre le lendemain d'un tel drame ? Cacher la vérité ou dévoiler l’horreur ? Réflexion sur la notion de pardon, de différence, d’amour, Faire le mort est un texte suédois terriblement percutant à (re)découvrir grâce à cette nouvelle édition !
« Il était chaque fois question de se venger et une fois la vengeance réalisée, c’était fini. Mais la vie est différente. Il n’y a pas de fin nette. Ça continue. Nous vivons au milieu d’un fleuve de temps, de lumière, d’obscurité et d’énergie. Et c’est justement ce courant que tu sens sur ta joue un jour de vent. Je continue à lutter contre le vent. A présent, je le sens sur mon visage et je sais que je vis. »
Faire le mort
Stefan Casta
Thierry Magnier - 14.00€