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  • HEAVY METAL (Loïc SECHERESSE) - chronique de Guillaume #65

     HEAVY METAL

    Loïc SECHERESSE

    Gallimard Bayou - 17.25 €

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    Quand Loïc Sécheresse s’attaque à la Guerre de Cent Ans, il nous livre Heavy Metal, un album décapant où la vie chevaleresque prend des airs de rock’n’roll attitude.

     Heavy metal est le premier récit complet de Loïc Sécheresse sans Stéphane Melchior-Durand, son comparse scénariste de toujours. C’est sur le web, avec un album de strips bien enlevé intitulé Tozoïd et Vula, qu’a débuté leur fructueuse collaboration. S’ensuivirent Raiju et Raiden, deux histoires situées dans le Japon médiéval où de foudroyants chats samouraï, tout droit sortis du bestiaire mythologique nippon, emportent tout sur leur passage. Ces deux albums parus dans la collection Bayou de Gallimard voient déjà le dessin de Sécheresse se fluidifier et, renforcé par une couleur énergique, acquérir beaucoup de puissance et de mouvement. Loïc Sécheresse et Stéphane Melchior-Durand publièrent également ensemble Hécate et Belzébuth chez Manolo Sanctis, une histoire d’amour passionnée et joyeusement destructrice entre ces deux personnages encore une fois issus de la mythologie infernale.

     Dans Heavy Metal, si la figure historique est bien Jeanne d’Arc, c’est le chevalier La Hire dont on va suivre les pérégrinations. Il va ainsi, combattant, saccageant, prenant tout ce dont il a envie. Quand soudain tombe du ciel un miracle en la personne de Jeanne. La pucelle d’Orléans réussit en effet à domestiquer une horde de chevaliers, dont La Hire, tous bourrés de testostérone et ne quittant leurs armures dégoulinantes de sang pour forniquer à tout va. Sa foi sans faille conquiert le cœur de ses brutes qui, tels des groupies hystériques, vont lui vouer fidélité jusqu’à la mort. Mais l’Histoire – et surtout les Anglais – ne lui accorderont pas le même respect et, si c’est le corps de Jeanne qui brûlera sur le bûcher, la raison de La Hire sera tout aussi consumée…


     

  • La concubine rouge (Clément Baloup a Mathieu Jiro) - chronique de Guillaume #54

    LA CONCUBINE ROUGE

    CLEMENT BALOUP & MATHIEU JIRO

    Bayou Gallimard - 16.50 €

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    Septembre 1947, le capitaine Bertaux, un de ces soldats chargés de ramener l’Indochine rebelle dans le giron français, vient prendre garnison dans la jungle hostile. Très vite dépassé par la pression de l’ennemi et de ses hommes, le capitaine se laisse aller à prendre pour concubine une séduisante jeune femme pourtant fort suspecte. Dès lors, son allégeance au drapeau va peu à peu flancher pour laisser place à un délire fébrile.

     

     

     

    Même s’il nous plonge dans un univers inquiétant par le biais d’un personnage s’éloignant du réel, Clément Baloup signe ici un scénario finalement très crédible. On imagine en effet aisément toutes les difficultés pour ces hommes à garder la tête froide dans un environnement aussi déstabilisant. Coup de cœur également pour le graphisme très « synthétique » et coloré de Mathieu Jiro qui fait des personnages autant de pantins malmenés dans ce monde étrange…

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  • Negrinha - chronique de Simon #48

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    Jean-Christophe Camus (scénario) & Olivier Tallec (illustration)

    Gallimard Bayou - 16 €

    C’est avec beaucoup d’impatience que nous attendions la première bande dessinée d’Olivier Tallec. Avec Negrinha, l’illustrateur de Rita et Machin ou encore de Grand Loup et Petit Loup ne nous déçoit pas, bien au contraire. Il faut dire que le garçon est truffé de talent. Son style est toujours aussi élégant ; son trait, à la fois fragile et délicat. Ses couleurs, surtout, sont resplendissantes dans cette histoire. Les teintes du Brésil l’ont visiblement inspiré puisque qu’on sent que l’illustrateur s’est fait plaisir à travailler autour d’une palette de couleurs à la fois lumineuse et chaleureuse.
    Pour ce qui est de l’histoire, Jean-Christophe Camus signe une jolie chronique de vie. Maria est une jeune métisse de 13 ans, élevée par une mère surprotectrice. Cette dernière veut absolument offrir à sa fille une vie heureuse, dans les beaux quartiers — blancs — de Rio. Pour cela, elle est prête à tout sacrifier, même sa famille restée dans une favela voisine. Mais, un jour, la jeune fille va vouloir découvrir cette part de sa vie cachée…

    Negrinha est une belle réflexion sur la négritude, émouvante et sensible. Le Brésil y est décrit naturellement avec ses richesses culturelles et humaines, mais aussi ses contradictions et ses fractures. On aurait sans doute aimé y rester encore un peu plus mais le voyage est de toute façon déjà très beau.