Comment parler de l’horreur de la seconde guerre aux enfants ? Loïc Dauvillier et Marc Lizano y parviennent remarquablement avec leur bande dessinée L’enfant cachée.
Dounia va raconter à sa petite fille Elsa, l’histoire qui fut la sienne pendant la guerre. Avec des mots simples, elle lui raconte l’école, l’étoile jaune sur ses habits, le rejet de certains de ses camarades. Puis elle lui dit la bêtise d’une maitresse, la persécution subie par certains de ses amis, de ses voisins, de son père aussi qui n’avait plus de travail. Et puis un jour, elle ne peut plus à l’école, alors elle raconte l’attente à la maison, la peur et puis le jour, terrible où ses parents furent arrêtés. Commence alors le récit de son exil d’abord chez les voisins, les Péricard, qui vont la protéger, où elle changera de nom également pour faire « moins juif » et puis le départ vers le sud dans la ferme de Germaine où elle restera l’enfant cachée jusqu’à la fin.
Les auteurs nous offrent une version très juste dans son approche pour présenter toute l’horreur de la guerre. Avec un style volontairement destiné pour les plus jeunes, ils parviennent à montrer l’horreur de certaines situations sans en montrer la violence directe. Tout est suggéré bien que fortement compréhensible. Le message qui en ressort n’en ait que renforcé.
Cette BD est déjà à considérer comme un ouvrage indispensable sur le sujet.