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Dédicace Eric VEILLE & Pauline MARTIN samedi 29 juin
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Chut Monsieur dragon ! (Benoit Broyart et Laurent Richard) - chronique de Simon #135
CHUT MONSIEUR DRAGON !
Benoît Broyart & Laurent Richard
Poche benjamin, Milan - 4,99 €
Monsieur Dragon est un pianiste reconnu dans le monde entier. Il joue à Paris, à New York et même à New Delhi. Pourtant, quand il se met à répéter dans son appartement, ses voisins se succèdent pour lui demander d’arrêter ce raffut ! Comment leur expliquer que ce n’est pas du bruit mais de la grande musique ?
Chut monsieur Dragon est un roman pour les plus jeunes très sympathique, sur un thème assez peu développé, la musique classique, qui pourra inciter peut-être quelques vocations.
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Arrive un vagabond (Robert Goolirck) - chronique de Fabien
ARRIVE UN VAGABOND
Robert Goolrick
Anne Carrière - 21.50 €
On avait découvert Robert Goolrick avec Féroces, où il revenait avec un ton vénéneux et faussement joyeux, sur son enfance et sur sa famille alcoolique et ratée.
Arrive un vagabond, c’est un peu un J’irai cracher sur vos tombes à l’américaine, sauf qu'on enlève le côté trop sombre de Sullivan/Vian et qu'on le remplace par une histoire d’amour.
Charlie Beale arrive dans une petite ville de Virginie en 1948, avec ses 2 valises. L’une est remplie d’argent et l’autre pleine de ses couteaux de boucher. Nomade sans histoire, il fonce à la boucherie du village et propose ses services. S’achetant un bout de terre, il commence à sympathiser avec son patron et particulièrement avec le fils ce de celui-ci, qu'il va traiter un peu comme son propre fils.Et puis un jour, une jeune fille, Sylvan Glass, mariée à un riche propriétaire cul-terreux, pousse la porte de la boucherie…
Arrive un vagabond est un livre dont la pression monte au fur et à mesure des pages, sur fond de village paumé. On peut même y imaginer la meule de foin traversant la route principale... Goolrick nous plonge dans les yeux de Charlie pour ensuite nous mettre a la place de Sam, avec toute son innocence. On y croise les notions de l’époque, la religion, le mariage forcé, la pauvreté. Et tous ces principes vont être remis en cause par notre héros.
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Olivier Douzou à la librairie
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Sweet Sixteen (Annelise Heurtier) - chronique de Camille #04
SWEET SIXTEEN
Annelise Heurtier
Casterman - 12 euros"Molly se réveilla en sursaut.
En bas. Le choc venait d'en bas. Un horrible bruit de verre brisé.
Ça y est, ils avaient mis leurs menaces à exécution.
[…]
Le souffle court, les deux femmes déboulèrent en trombe dans le salon.
Face à la baie vitrée, Shiri leur tournait le dos.
L'espace d'un instant, Molly l'imagina tomber en arrière, la poitrine écarlate. Elle se coucherait sur elle et hurlerait dans l'odeur tiède et métallique de son sang. Puis elle la vit. À travers le trou de la fenêtre, à l'extérieur, sur la pelouse. Léchée d'immenses flammes, une grande croix du Ku Klux Klan."
Voilà un moment que j'avais envie de chroniquer ce livre pour ados, sans trouver le moment idéal pour m'y mettre. Mais hop, voici une chronique avec pas mal de lecture !
Ce récit inspiré de faits réels se déroule en 1957 dans une petite ville en Arkansas. Le prestigieux lycée central de Little Rock décide d'ouvrir ses portes à neuf adolescents noirs, parmi lesquels se trouve Molly, l'une des narratrices. A l'époque, la ségrégation bat son plein et les noirs sont extrêmement mal perçus, ainsi que toutes les personnes qui les soutiennent.
Sweet Sixteen est un roman choral. Molly nous raconte son quotidien, son choix de faire partie des volontaires pour cette expérience extrêmement risquée, tandis que Grace, une adolescente blanche,
d'abord hostile à ce projet, va progressivement changer d'avis sur la question, alors qu'elle est entourée par des personnes très conservatrices. Les chapitres alternent les voix des deux jeunes filles, qui nous racontent la ségrégation sur fond de rêves d'adolescentes. L'écriture est fluide et agréable, le lecteur est vite entraîné dans le tourbillon des évènements et se laisse aisément embarquer dans les pensées des deux protagonistes. On suit d'abord le cheminement de Molly, sa décision de tenter l'expérience, la discrimination à laquelle elle doit dès le début faire face. Elle vit dans une famille très unie qui, malgré la peur, la soutient jusqu'au bout du roman. Grace, quant à elle, ne se sent guère concernée par le sujet, même si elle a tendance à suivre l'opinion de ses amies très impliquées dans le maintien de la ségrégation.
Au fur et à mesure du roman, au contact des neuf élèves noirs et plus spécialement de Molly, elle va se poser des questions sur la différence et progressivement réviser son jugement en constatant de nombreuses incohérences entre ce qui est dit sur les noirs et la réalité.
Le plus impressionnant dans ce livre est probablement la manière dont est décrite la violence. Elle apparaît de manière croissante, d'abord insidieuse lorsque Molly se voit refuser l'achat de lait par l'épicier, puis beaucoup plus visible lors de l'entrée au lycée. C'est une véritable haine des noirs qui
est montrée ici et de nombreuses scènes sont tout simplement effarantes, la violence atteint un tel
extrême que des militaires sont chargés de protéger les étudiants noirs dans l'enceinte de l'école. Molly doit faire face aux injures et à l'humiliation quotidienne, à l'acharnement des blancs, à la peur surtout. Chacun des neuf est poussé à bout, certains abandonnent, d'autres sont pris au piège, et Molly est régulièrement en proie aux doutes. Elle peut heureusement compter sur un groupe de résistance mené par Maxene Tate qui lutte pour la reconnaissance des noirs et contre le Ku Klux Klan, organisation qui menace toutes les personnes apportant un soutien aux noirs.Si le sujet traité est difficile, l'ensemble est néanmoins allégé par des préoccupations d'adolescentes, de la manière dont on doit s'habiller pour la prochaine sortie au bowling au sourire échangé avec cet
inconnu au lycée...
Un très bon roman ! -
Dédicace de RASSAT et GAUTHEY pour leur BD "On dirait le sud" - jeudi 06 juin 14h30
« » et en effet, c’est une étrange sensation de temps suspendu qui plane sur ce pOn dirait le sud, le temps dure longtempsremier épisode de la série de Rassat et Gauthey, « une piscine pour l’été ».Un état d’apesanteur généré par la canicule qui plombe la France de 1976. Dans un village méridional, un syndicaliste intègre et ambigu, des membres d’une famille en décomposition, patrons et ouvriers se croisent. En toile de fond, la ronde quotidienne des hélicoptères et d’inexplicables disparitions d’enfants pouvant faire écho à l’affaire Ranucci, tollé politique qui annoncera la fin de la peine de mort. Cette chronique sociale et familiale nous replonge dans une période charnière qui laisse derrière elle les illusions du système libéral et qui annonce la fin des trente glorieuses. Une atmosphère étouffante restituée par le magnifique dessin de Gauthey qui n’est pas sans rappeler le réalisme des toiles de Hopper, où les lignes fortes tendent à montrer la profondeur psychologique des sujets.
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Les lectures de Simon au Théâtre c'est mercredi 05 juin à 17H