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thierry murat

  • Guillaume a aimé LE VIEIL HOMME ET LA MER de Thierry Murat (éditionsFuturopolis)

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    LE VIEIL HOMME ET LA MER

    Thierry MURAT

    (adapté de Ernest Hemingway)

    Futuropolis

     

    Pour son troisième livre aux éditions Futuropolis, Thierry Murat s'attaque avec talent à un texte monument de la littérature mondiale : Le Vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway.

     

    A l'heure où les projets d'adaptation de romans en bandes dessinées semblent avoir particulièrement la cote dans le paysage éditorial actuel, Thierry Murat, qui n'est pas à son coup d'essai en la matière, sait singulièrement bien choisir les œuvres qu'il adapte. Que ce soit avec le magnifique Les Larmes de l'assassin d'Anne-Laure Bondoux qui relate l'étrange relation entre un enfant et le meutrier de ses parents au fin fond de la Patagonie ou encore avec Elle ne pleure pas, elle chante d'après le récit choc d'Amélie Sarn sur le regard d'une jeune fille sur son père abusif tombé dans le comas, le dessinateur bordelais sait inscrire ces textes avec une parfaite cohérence au sein de sa bibliographie, explorant  de son trait caractéristique les profondeurs de l'intime et les méandres de l'humanité.

    Dans chacune de ses bandes dessinées, Thierry Murat s'attache en effet à nous montrer des personnages forts, se retrouvant à un carrefour de leur existence et qui, même si la vie les a parfois lourdement marqués, n'en demeurent pas moins acharnés à rester dignes et libres et à refuser la fatalité. Ainsi, dans Au vent mauvais chez Futuropolis, de cet homme tout juste sorti de prison qui, malgré la perte du butin pour lequel il a purgé sa peine, sait saisir l'étrange perche que lui tend la vie. Ainsi également de la biographie de Woody Guthrie aux éditions Nocturne sur ce guitariste et chanteur folk américain qui, malgré les nombreux coups du sort qui jalonnèrent son chemin, produisit une œuvre référence pour de nombreux musiciens et mélomanes.

    C'est donc fort naturellement que Thierry Murat nous offre aujourd'hui sa vision du Vieil homme et la mer, accomplissant ainsi de son propre aveu « un rêve de gosse ». C'est d'ailleurs à travers le regard d'un enfant que l'on découvre Santiago, vieux cubain fui de tous mais pouvant tout autant rêver des splendeurs de l'Afrique que discuter avec ce gamin des résultats de la ligue de baseball. Et l'on se prend d'affection pour ce vieux pêcheur qui, malgré le poids des années, même s'il sent comme nous le sentons aussi  que le dernier combat est proche, ne se résout pas à abandonner son métier de toujours. Arrive alors ce fameux baroud d'honneur face à cette mer immense et éternelle qui lui envoie comme champion un fantastique poisson. La lutte sera âpre, bien sûr mortelle...

    L'histoire, d'une simplicité désarmante, n'en est que plus saisissante. Simplicité d'autant plus saisissante que Thierry Murat lui  fait correspondre à merveille l'épure de son trait dans cette bande dessinée lumineuse, idéale pour découvrir ou redécouvrir ce bijou littéraire.

  • Une excellente interview d'un non moins excellent dessinateur BD par un toujours excellent blogger de talent !

    Cette interview est tiré du blog "I am a lungfish Song" de Christophe Aimé. C'est vraiment excellent alors dépêchez-vous et allez voir ce qui s'y passe...


    THIERRY MURAT

    "Je regardais le monde défiler à grande vitesse. Ce monde que je n'avais vu qu'en mode pause à travers une fenêtre flanquée de trois barreaux." Rascal et Thierry Murat suivent la trajectoire d'Abel Mérian, un ex-tolard, en route pour un point toujours au-delà de l'horizon. Ligne droite vers un livre d'une beauté graphique et narrative boulversantes. Son dessinateur au making-of.

    (chRisA - avril2013)

    En quels termes présenteriez-vous Rascal, votre partenaire sur ce projet ?

    Rascal est avant tout auteur. Il a publié plus de 80 ouvrages, chez Pastel - L’École des Loisirs, notamment. Il a certainement écrit quelques-uns des plus beaux textes de la littérature jeunesse contemporaine. Il s’est toujours nourri d’images autant que de lectures. Rascal est belge et en Belgique la culture picturale fait partie du paysage, elle est écrite dans l’histoire du pays et dans les petites histoires de chacun… Rascal est un ami depuis une petite dizaine d’années, maintenant. Rascal écrit comme il parle et parle comme il écrit. À la première personne le plus souvent possible, avec le cœur systématiquement et toujours avec retenue et grande élégance.

    À présent, prenez un miroir et, en tant qu'artiste, présentez-vous.

    Je suis un « touche à tout ». Je l’ai toujours été. Musique, dessin, photo, écriture… Je suis venu à la bande dessinée assez tardivement. Même si c’était un rêve de gosse, j’ai pris mon temps. Je prends toujours mon temps pour quoi que ce soit, d’ailleurs. J’ai commencé par publier au début des années 2000 des livres jeunesse aux éditions du Rouergue. Mon premier album en bande dessinée adulte Elle ne pleure pas elle chante est sorti en 2004 chez Delcourt. En 2011, c’est avec Les larmes de l’assassin, chez Futuropolis, que je prends conscience que je commence à avoir un vrai public. Et face à ce miroir que vous me tendez dans votre question j’y vois un mec qui ne sait pas parler de lui. C’est vrai… Je préfère parler de mes livres (ou de ceux des autres).

    Comment est né Au Vent Mauvais?

    C’est une histoire d’amitié avec Rascal avant tout. C’est l’envie de faire un roman graphique qui nous ressemble à tous les deux. Et, cerise sur le gâteau, de le faire chez Futuropolis. On est tous les deux des anciens ados, biberonnés aux vieux Futuropolis de la fin des années 70. De mon côté, j’avais déjà mis un pied chez Futuro avec Les larmes de l’assassin et pour Rascal, faire un bouquin avec le logo Futuropolis en bas à droite de la couverture, c’était le Graal… (Rires !) Alors, naturellement on a tout de suite pensé à un road-movie. Rascal a déjà pas mal écrit sur ce registre en littérature jeunesse. C’est un vagabond dans l’âme. Amoureux de Rimbaud et des Clash. La route, c’est un truc qui l’inspire depuis toujours. De mon côté, j’avoue que c’est une esthétique qui me faisait terriblement envie depuis longtemps aussi… Donc, Rascal m’a écrit une sorte de nouvelle. Une forme courte. Un texte d’une trentaine de feuillets, à la première personne. Et puis je me suis chargé de la mise en scène, du découpage et du dessin, bien sûr.

    Qu'est-ce qui, Rascal et vous, vous différencie et vous rapproche ?

    Alors… Ce qui nous rapproche, d’abord : préférer la singularité du regard à la virtuosité ou la technique. On partage, je crois, la même lucidité sur le monde et sur les relations humaines, aussi. On ne se fait pas d’illusions… Mais on sait en rire. On est papa de nombreux enfants : 5 pour lui et 3 pour moi. Ça rapproche, mine de rien… Ce qui nous différencie, c’est notre patrimoine culturel. Je suis un gascon du sud-ouest de la France et lui est belge. Ça n’a rien à voir. On a presque dix ans d’écart aussi…  Moi, j’aime Andy Warhol et Edward Hopper, lui préfère Van Gogh et Francis Bacon… Lui, c’est les Clash ! Moi, c’est Neil Young…

    Quels sont les secrets d'une bonne collaboration ?

    L’amitié, le respect et l’écoute. Pas l’admiration… Avec l’amitié, le respect et l’écoute, on peut tout se dire. Même les choses qui fâchent, mais ça ne dure pas.

    Je vois ce dernier album comme un road-movie avec une ambiance de polar. Dans l'histoire de la bd et du cinéma, quels sont à vos yeux les road-movies les plus réussis ?
    Pierrot le fou de Godard, Easy Rider de Dennis Hopper, bien sûr ! Et puis le beau Paris Texas de Wim Wenders… Toute l’œuvre de Jim Jarmusch qui est un road-movie à elle seule. Sinon, plus récemment Papa de Maurice Barthélemy (ex-Robin des bois) avec Alain Chabat dans le rôle titre : magistralement drôle et émouvant ! En bd, je ne vois pas… À part Au vent mauvais, bien sûr… (Rires !)

    En quoi vouliez-vous vous démarquer des autres road-movies ?

    Ho, il n’y a pas eu de calcul de la sorte. Ça ne se calcule pas ce genre de chose. Enfin… Ça peut se calculer, mais on risque de faire des trucs moins sincères. Je reviens à la question précédente, une chose qui nous rapproche aussi, avec Rascal, c’est de ne pas être bardé de références culturelles. On sait, lui et moi, que c’est un frein à la créativité. On fonctionne donc à l’instinct. Ça passe ou ça casse. On fait le livre pour nous d’abord. Pour notre éditeur aussi, bien sûr… On essaye de ne pas le décevoir, vu qu’il nous fait confiance, c’est la moindre des choses. Mais on ne fait pas de concessions. Lorsque le livre est fini, le public est là ou pas. De toute façon, malgré tous les meilleurs calculs du monde, c’est toujours comme ça que ça se passe. Donc pas de volonté spéciale de se démarquer. Juste l’envie de tenter l’expérience « road-movie » à notre manière, honnêtement, et le plus sincèrement du monde…

    Comment se sont passé les repérages ? Qu'était-il important de capter ?

    Pendant toute la période de travail sur ce livre, j’avais toujours dans ma poche un appareil photo ou à défaut, mon téléphone portable, en voiture, dans le train, dans l’avion… Et je me suis constitué une collection de paysages urbains, de friches industrielles, de routes, d’autoroutes…. Je l’ai toujours fait, j’adore ça. Mais là, j’en ai profité pour étoffer ma collection (voir ci-dessous), pour le plaisir surtout, pas uniquement pour le livre en cours. J’ai même fait un voyage express en voiture jusqu’à Rimini sur la côte Adriatique italienne, le point de chute du récit. Histoire de voir. Encore et toujours le regard… Avec la force de son inévitable subjectivité… D’ailleurs l’utilisation formelle que je fais de la photo dans mon dessin est finalement assez réduite. Capter des images avec un appareil, c’est surtout exercer son œil et forcer son regard  à un instant donné, très bref,  sur quelque chose de banal pour le sublimer. C’est ça qui est intéressant avec la photo. Ce n’est pas juste aller chercher de la documentation visuelle (la simple doc, on peut la trouver sur Google)… À l’étape du dessin, c’est toute cette démarche de captation du réel qui ressurgit. Et on arrive alors à fantasmer des images que l’on n’a même pas prises en photo. C’est une drôle de machine à rêver, le cerveau. Pour répondre plus précisément à votre question, j’essaye de capter avec mon appareil des choses qui ne se voient pas sur la photo elle-même… C’est difficile à expliquer tout ça, je sais… Mais la réponse est peut-être dans la capacité du dessin (et de la littérature aussi) à suggérer plus qu’à montrer.


    croquis thierry murat

    Comment définiriez-vous le style que vous avez trouvé depuis Les larmes de l'assassin ?

    C’est difficile pour moi de définir mon travail… Ce que je peux dire, c’est que c’est une écriture graphique qui me ressemble totalement. J’ai longtemps essayé des tas de choses très différentes dans tous mes livres, depuis 10 ans. Et récemment, pour Les larmes de l’assassin,  je me suis souvenu de ce que je faisais adolescent. Des dessins à l’encre avec des grands aplats noirs, Hugo Pratt et Comès étaient mes auteurs de chevet à l’époque de mes années lycée. Mes dessins étaient maladroits, bien sûr, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans et on se contente de peu… Mais je crois que l’adolescence, c’est le moment où l’on construit l’être humain qu’on va être « pour toujours ». C’est idiot de vouloir faire semblant d’oublier ça. Voilà. Aujourd’hui je dessine avec les mêmes intuitions (enfin retrouvées) que j’avais lorsque j’étais ado. C’est à peu près tout ce que je peux dire. Les lecteurs sont mieux placés que moi pour définir mon style (je n’aime pas ce mot).


    au vent mauvais

    Comment abordez-vous la technique du cadrage et celle du découpage ?

    C’est la narration visuelle qui décide pour moi. Je fonctionne à l’instinct. Je me raconte l’histoire à ma manière avec tout le détachement nécessaire par rapport au texte original et la taille des cases, le nombre de cases par planche, etc… s’installe presque malgré moi. Voilà pour la base de travail. Après, bien sûr, j’ai mes petites manies comme tout le monde. J’abuse de ce que j’appelle « les images refrain ». Comme dans une chanson, vous voyez ? D’ailleurs pour répondre clairement à la question je crois que c’est ça, en fait : j’aborde le découpage d’une manière musicale. Pourquoi pas… Les chansons de Bob Dylan sont de sacrées histoires à chaque fois. De longs couplets lancinants et soudain : Paf ! Le refrain qui revient, encore et toujours le même gros plan sur ce même visage ou ce même objet banal. Une autre obsession dans ma manière de découper la narration, c’est la globalité de la double page. Je suis incapable d’appréhender une page seule, sans prêter attention à sa sœur d’en face. C’est maladif…

    Qu'essayez-vous de privilégier dans chaque case ?

    La lisibilité ! Pour que l’image soit frontale à chaque fois. Un uppercut. Vlan ! Pas de fioritures… Ça ne sert à rien. On le sait, pourtant y’en a encore qui continuent à faire de la bd comme on faisait de la peinture au 18ème siècle. Ça m’énerve… On n’arrive pas lire, à rentrer dans l’histoire tellement y’a de détails qui polluent le regard. Même plus la place pour le lecteur de se faire sa place… C’est un comble ! De toute façon, c’est comme dans la vraie vie. Y’a les bavards, ceux qui s’écoutent parler, qui prennent toute la place. Et puis, y’a les autres, souvent plus touchants et plus profonds dans leur discrétion... Ce n’est pas une théorie absolue. C’est ce que je pense. C’est tout.

    Sans suivre la plume de Rascal, rien qu'en regardant vos dessins, nous pourrions comprendre l'histoire. Comment travaillez-vous graphiquement la charge narrative ?

    Encore une fois, pas de calcul… J’essaye tout simplement de décrire au mieux ce qui se passe et où l’on est. Ou bien je fais complètement l’inverse ! Si le texte est très descriptif, alors je pars ailleurs, je montre du ciel ou une tasse à café sur un comptoir… Et bizarrement, lorsque je deviens plus métaphorique, je me rends compte que la narration y gagne. C’est assez mystérieux le rapport texte-image… Ce n’est pas une science exacte et je n’ai pas d’explications, pas de recettes non plus. Mais j’essaye de provoquer de l’inattendu, du décalage, le plus souvent possible, parce que je me rends bien compte que ça marche. On me l’a dit… Je ne suis pas un dessinateur d’action, ça se saurait (Rires !). Alors je cultive mes faiblesses comme disait Cocteau.

    Qu'est-ce que la signalétique, très présente, apporte ici ? Quelle est sa rhétorique ?

    Dans l’environnement de ce récit, les marques, les enseignes, la typographie, la signalétique apportent ce supplément d’âme ou de « non-âme », qui caractérise bien notre époque et son décor quotidien. La signalétique, c’est un peu la carte ADN de nos paysages urbains ou ruraux. Ça peut avoir quelque chose de terriblement déprimant (lorsque je montre une zone commerciale surchargée de marques) ou de très touchant (lorsque je montre une enseigne un peu usée, de vieille superette ou de vieux bistrot). Je crois que toute cette signalétique fait parler les décors et leur offre un vrai statut de personnage et donc un vrai rôle à jouer.

    Quelles couleurs vouliez-vous privilégier ? Quelles sont celles que vous vous êtes interdites ?

    J’adopte depuis pas mal de temps, dans mes images, une palette de couleurs sourdes. Ça me permet de faire éclore des petits éclats de couleurs qui d’un point de vue narratif, m’aident à accompagner le lecteur dans ses émotions. Dans ce livre, on est dans une gamme un peu « blafarde » et, de temps en temps, on aperçoit un feu rouge à l’arrière d’une voiture, le smiley jaune sur la casquette de l’ado… Je ne sais absolument pas pourquoi je m’interdis le vert. Il faut croire que je n’aime pas cette couleur… Mais je m’en passe très bien !

    Qu'est-ce qui vous a donné le plus de fil à retordre sur ce projet ?

    L’exigence de Rascal ! (Rires). Non, mais c’est aussi ce qui m’a apporté le plus de satisfaction au final… Rascal dessine aussi, dans ses albums jeunesse… Il sait de quoi il parle (et moi aussi…). Donc, nous avions des vrais débats sur l’image. C’était passionnant.

    Les histoires sombres, tristes sont-elles plus faciles à dessiner ? Vous inspirent-elles plus ? Si oui, pourquoi ?

    Plus facile, je ne le crois pas… Ce n’est pas facile, d’obliger les gens à regarder leurs propres peines en face… C’est risqué. En revanche faire rigoler, c’est plus rassurant. « Hé ! Venez chez moi, on va rigoler un bon coup ! » Tout le monde rapplique, c’est sûr… Mais si vous dites : « Passe à la maison, un de ces quatre, pour qu’on discute un peu de ce qui nous chagrine en ce moment… » Alors là, vous prenez le risque de passer la soirée tout seul (Rires !). Non, non ce n’est pas de la facilité dont il s’agit. C’est juste que pour moi, si le ciel est bleu et que tout le monde est heureux, bin… Y’a plus rien à raconter. Non ? Tout va bien. Circulez y’a rien à voir !

    Si vous étiez un lieu ou un personnage de Au Vent Mauvais, lequel seriez-vous ? Et aussi, lequel ne seriez-vous surtout pas ?

    Je serais sans hésiter, un lieu : La plage de Rimini, désolée, hors saison. La côte Adriatique italienne à un pouvoir de séduction assez paradoxal… Je ne voudrais surtout pas être la caissière de la superette de village…

    Combien de temps un projet comme cet album prend-t-il ?

    Un an ! C’est long et c’est court en fait… C’est un peu comme un morceau de vie.

    Quelques mots sur le nouveau roman graphique que vous préparez. J'ai appris que vous adaptiez Le Vieil Homme et La Mer d'Ernest Hemingway. Quelle « pression » ressentez-vous face à un tel défi ?

    Pour l’instant, je me prépare. Je suis dans les starting-blocks. Donc, grosse pression ! Le contrat est signé avec Futuropolis. Les ayant droits de la famille Hemingway ont donné leur accord. Tout est calé. Y’a plus qu’à… C’est donc un moment très particulier. Rempli de doutes, de questions. Mais je sais par expérience que tout ça va s’effacer immédiatement lorsque je serais la tête dans le guidon. Heureusement, sinon ce serait invivable. Mais cette période préliminaire, assez peu confortable, est nécessaire. C’est ainsi. Ça va être une belle aventure. En solo cette fois. Puisque mes échanges avec le vieil Ernest Hemingway seront davantage de l’ordre du spiritisme. Je pense qu’il va venir souvent m’emmerder dans mes rêves. Bon… On verra bien comment se passe la rencontre. On boira des mojitos sur la plage de La Havane… C’est un rêve de gosse, cette adaptation. J’attendais d’avoir suffisamment de cartouches dans ma besace pour attaquer un tel défit. Ce sera mon 5ème roman graphique. C’est bien, c’est le bon moment, je crois. Un beau récit sur « la victoire dans la défaite » ou inversement… Rien que de l’eau avec beaucoup de ciel au-dessus, sur 120 pages !

    Je ne terminerai pas avec une question mais avec mes sincères remerciements pour avoir passé un tel grand moment avec la lecture de Au Vent Mauvais. Merci à vous et à Rascal !

    Merci à vous pour ces questions qui sortent des sentiers battus… C’était un plaisir !


     

    Un grand merci à Thierry Murat et à Simon.

  • 4èmes Rencontres BD en Mayenne

    C'est aujourd'hui et demain à la salle des Ondines à Changé (53)

    rencontres bd mayenne changé

     

    Voici la liste des auteurs attendus à ce jour aux 4è Rencontres BD de Changé, les 16 et 17 avril 2011.

    Alex-Imé : http://lepandaroux.canalblog.com/
    David BAROU : http://enfinlibre.free.fr/
    Fred BERNARD
    Jean Paul BORDIER : http://jeanpaulbordier.canalblog.com/
    Vincent CAUT : http://blog-de-vincent.blogspot.com/
    Vincent CUVELLIER : http://vincentcuvellier.canalblog.com/
    Damien CUVILLIER : http://lepandaroux.canalblog.com/
    Marie DESCHAMPS
    Stéphane DUVAL
    Régis FALLER : http://www.regisfaller.com/
    Cédric FORTIER
    Christelle LARDENOIS : http://illustrations.canalblog.com/
    Matthieu MAUDET : http://mfoism.canalblog.com/
    William MAURY : http://wilmaury.over-blog.com/
    Thierry MURAT : http://www.thierrymurat.com/
    Cédric PEREZ : http://perezcedric.canalblog.com/
    Philippe RENAUT : http://enfinlibre.free.fr/
    Florian RUBIS
    Isabelle ZELTNER
    Patrice ZELTNER

     

    Les rencontres sont organisés par la librairie, l'ALABD, les Ondines et le Conseil Général 53

     

    et ce soir au 6par4, à ne pas manquer :

    larmes assassin thierry murat bd concert

     

    Venez nombreux...

     

  • Les larmes de l'assassin (Thierry Murat) - chroniques de Simon #91

    Les larmes de l'assassin de Thierry Murat (librement adapté du roman de Anne-Laure bondoux)

     

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    Huit ans après la sortie du roman d'Anne-Laure Bondoux dans une collection de romans pour ados (Millézime chez Bayard), c'est la prestigieuse maison d'édition Futuropolis qui édite cette nouvelle édition en bande dessinée de l'ouvrage Les Larmes de l'assassin.

    Et cette adaptation était plus que périlleuse  : ce roman, atypique, puissant, tout simplement énorme m'avait marqué au plus haut point (c'est même toujours à l'heure d'aujourd'hui l'un de mes romans préférés !!!) et pas que moi d'ailleurs (il a reçu de multiples prix dont le Prix Sorcières et a été traduit en plus de 10 langues). Le passage en BD s'anonçait donc délicat.

     

    Et bien rendons ici un énorme hommage à Thierry Murat qui a parfaitement réussi cette adaptation. Si le défi était ambitieux, le résultat est plus que réussi.

    Il a su parfaitement rendre l'étendue et l'aridité des grands espaces du sud-Chili. Economie de décor pour des paysages déserts. Les planches pleine-page sont particulièrement splendides. A la manière d'un calligraphe, quelques traits noirs jetés forment le décor désertiques, des taches blanches indiquent la neige. C'est extrémement vivant, on ressent le froid jusqu'au plus profond de nos entrailles...

    Economie de mots également dans le texte comme le silence pesant des personnages. Très peu de dialogues et cette voix-off qui revient page après page, implacable, presque comme un couperet des sentiments. On retrouve ici toute l'ambiance mise en place par Anne-Laure Bondoux et surtout on l'admire. Car le travail de Thierry Murat est une mise en scène parfaite pour cette histoire sombre, toute en retenue, tout en non-dit qui transparaissent dans l'illustration. Cette histoire est une histoire qui ne se raconte pas mais qui se ressent. Dans cet esprit, l'oeuvre de Murat est une BD de sensation, d'émotion et d'ambiance.

    C'est sans conteste sa plus belle BD. et nous on en veut encore...

     

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    "Moi, Paolo, né de la routine du lit de mes parents, sans amour particulier, je poussais comme le reste sur cette terre, c'est-à dire pas très bien"

     

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    Pour tous ceux qui veulent découvrir cet univers, nous vous invitons à venir découvrir le 15 avril le ciné-concert de cette bande dessinée !!! Ca sera au 6par4 et c'est le groupe Splendor in the Grass

     

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    Thierry Murat sera l'un de nos invités pour les 4èmes Rencontres BD à Changé les 16 et 17 avril aux Ondines.