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Librairie M'Lire - Page 9

  • LES GUERRES DE LISA de Anne-Catherine RIEBNITZSKY (Gaïa)

     

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    Dans l'avion qui la ramène en urgence au Danemark auprès de sa soeur, Lisa convoque ses souvenirs d'enfance. Une enfance marquée par un père violent, une mère dépressive et une fratrie unie pour le meilleur et pour le pire.

    Un récit extrêmement émouvant et lumineux!

  • RENCONTRES BD EN MAYENNE - 2 et 3 avril 2016

    Comme tous les ans, la librairie est partenaire et co-organisatrice des RENCONTRES BD EN MAYENNE les 2 et 3 avril 2016, à Changé (53). 

     

    Voici la liste des auteurs attendus cette année,
    Cette liste est susceptible de modification.

     

    Retrouvez toutes les infos concernant les Rencontres sur le site de l'ALABD

    LES RENCONTRES BD EN MAYENNE

  • Rencontre avec THIERRY DELCOURT

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    Dans le cadre de l'exposition consacrée à la chorégraphe et artiste Carolyn Carlson, nous vous invitons à rencontrer Thierry Delcourt, auteur de l'essai biographique Carolyn Carlson, de l'intime à l'universel (éditions Actes Sud)

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  • Nouvelles images de la "Maison est en carton"

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    Elles sont à découvrir à la librairie !
    Les nouvelles images de la Maison est en Carton sont arrivées. Parmi celles-ci, on retrouve des images de Cécile Hudrisier , Fred Bernard, Edouard Manceau, Gwen Keraval, Didier Cornille et plein d'autres encore...

     

    Image seule : 11€

    Image encadrée : 26€

  • Pour Claire

    Un sourire!

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    Évidemment la première image qui viendra à l'esprit en pensant à Claire Franek, ce sera ce merveilleux sourire qui a marqué tous ceux qui l'ont cotoyée. Il faisait du bien ce sourire. On avait envie de le lui piquer et de le mettre dans sa besace pour les moments un peu durs du quotidien. On se disait qu'avec ce sourire et cette joie de vivre, rien ne pourrait nous arriver... Rien ne pourrait t'arriver...
     
    Alors bien sûr il nous reste tes livres qui, eux, seront toujours là. Intacts. Précieux. Bien placés dans nos librairies, dans nos bibliothèques. Doux et drôles, comme toi. Comme des points de repère de notre vie de libraire également.
     
    Ton premier en 1996, Qui est au bout du fil, et qui fait malicieusement le lien avec une autre de tes passions, la marionnette. Ce livre qui a participé à former un petit bout de la «bande à Douzou» (avec Régis Lejonc, Linda Corazza, Anne Agopian, Christian Voltz ou encore Frédérique Bertrand...) au tout début des éditions du Rouergue. 

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    Puis ton premier succès avec Dans 3500 mercredis (éd. Rouergue) qui est un magnifique pont entre l'enfance et la vieillesse, où l'on a rencontré toute la tendresse et la poésie de ton écriture graphique.

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    Plus tard suivra toute ton œuvre forte et riche que l'on invite tout un chacun à (re)découvrir. Les deux très beaux La nuit et Quel malheur réalisés avec ta sœur Ghislaine Beaudout (éd. Casterman), le foisonnant Rendez-vous à quatre heure et demi (éd. Thierry Magnier), le très chouette Le facteur n'est pas passé (éd. Thierry Magnier), le vivant Le jeu de cette famille (éd. Rouergue), la très belle image La fête foraine (éd. la maison est en carton), le poétique et marrant Moins une (éd. Rouergue) et puis évidemment le drôle et naturel Tous à poil (éd. Rouergue) réalisé avec ton complice et compagnon Marc Daniau... Il y en a bien-sûr plein d'autres et, à chaque fois, on y retrouve cette fraicheur et cette bonne humeur qui caractérisent ton trait. Tu es partie en nous laissant à découvrir ton petit dernier, Grand spectacle, qui sortira à l'automne aux éditions du Rouergue.

    Alors malgré notre chagrin, et nous envoyons ici toute notre amitié à tes proches, famille et amis qui sont comme nous si tristes de cette fin bien trop prématurée, nous nous disons que nous aurons toujours ces livres pour nous souvenir, pour aimer et pour partager; et pour tout cela nous te remercions, Claire.
     
     
     
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  • LE DOMAINE de Jo Witek (Actes Sud)

    Le domaine, Jo Witek, Actes Sud, littérature ado, Solène Duroch, M'Lire, Laval

     

    Cet été, Gabriel accompagne sa mère dans un domaine de riches châtelains où elle est employée comme domestique. Il ne supporte pas de la voir travailler pour ces gens hautains aux manières surannées, mais se doit de rester cordial pour ne pas faire de vagues. Féru d’ornithologie, il décide alors de traverser la lande et les marais de l’immense propriété, carnet d’observation, longue vue et appareil photo en poche. Émerveillé par les espèces animales qui peuplent les lieux, il est bien décidé à passer plus de temps à l’extérieur qu’enfermé dans le château où il a l’impression d’être un étranger.

     

    Ses plans d’exploration vont être perturbés par l’arrivée des petits-enfants du comte et de la comtesse, et notamment de la belle Éléonore de La Guillardière. Gabriel, qui a l’habitude de se tenir à l’écart, va tenter de se rapprocher du groupe de cousins afin de la séduire. Il se rend très vite compte du fossé qui sépare son monde du leur, où faux-semblants, désir de performance et de pouvoir sont de mise. Même s’il est vu comme le fils de la domestique et le garçon original qui va divertir l’été de ces jeunes de la haute-bourgeoisie, Gabriel va tout faire pour se faire aimer par Éléonore. 

     

    Jo Witek a le don de nous embarquer dans des histoires prenantes où une tension s’installe petit à petit dans le récit jusqu’à créer un sentiment de malaise. On s’attache très vite au personnage de Gabriel et on assiste, impuissant, à son brusque changement de personnalité. Lui si calme et sensible, devient impulsif, violent, en proie à des désirs insaisissables. Son sentiment amoureux le submerge, incontrôlable et terriblement douloureux. Car la belle l’ignore et joue avec lui, sachant pertinemment l’attrait qu’elle exerce sur le jeune homme. 

     

    Le Domaine est un très grand coup de cœur, il est difficile de lâcher ce livre à l’atmosphère pesante et qui nous offre à la fin une chute tout à fait déstabilisante !

     

    Si vous voulez acheter ce fin roman psychologique, c'est par ici !


     

  • Du 11 au 22 MARS -REFLETS DU CINEMA AMERICAIN INDEPENDANT

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    Retrouvez toute la programmation sur le site d'Atmosphères53

    http://www.atmospheres53.org/reflets.php?r=21

     

    Vous pouvez également acheter votre carte d'adhésion à la librairie!

  • JULIETTE de Camille JOURDY (ACTES SUD BD)

    Bon OK en tant que vieux fan de "Rosalie Blum" et de "Une araignée, des tagliatelles et au lit, tu parles d'une vie !", on ne peut pas dire que j'étais complètement vierge en commençant ma lecture de "Juliette". Mais justement ! n'étais-je pas d'autant plus exigeant !!! hin hin (le suspense est à son comble)
    Et bien messieurs dames, je ne vous ferai pas plus languir car finalement j'ai franchement adoré ce nouveau cadeau de Camille Jourdy.
    "Juliette" est une très touchante et belle chronique familiale où l'on va suivre la vie de toute une petite galerie de personnages de la vraie vie. Ici, pas de cascades en bagnole ni de meurtre cruel, encore moins de love stories enflammées. Si c'est ce que vous recherchez, passez votre chemin. Non, ici, c'est la délicatesse, la poésie du quotidien, des vrais gens qui vivent des histoires finalement banales mais extrêmement bien mises en scène et en valeur par le trait délicat de Camille Jourdy. J'ai été - encore une fois - touché par cette grâce du normal, cette tendresse des personnages. On est bien avec eux, on a envie d'y rester encore un peu et puis finalement non, on est bien à sa place de lecteur et le seul truc qu'on voudrait, c'est lire d'autres petits bijoux comme celui-ci !

     

    JULIETTE de Camille JOURDY

    éditions ACTES SUD BD - 26€

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    si vous voulez vous procurer ce très bel album, c'est ici

  • LECTURES DE PRINTEMPS

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    Un très beau texte à découvrir :
    "ROBIN DES GRAFFS" de Muriel Zürcher publié chez Thierry Magnier Éditions.
    On y vit les aventures de Sam, un graffeur romantique qui, pour faire vivre le souvenir d'une amie perdue, graffe sur les murs de Paris les animaux de son livre de jeunesse. Sa vie va être totalement chamboulée par la rencontre avec une petite de 5 ans, Lilibelle, qui vient de fuguer de son foyer et qui décide de le suivre coûte que coûte...
    Ce roman (plutôt à partir de 12-13 ans) est un très bel hymne à la vie, plein de belle humanité. Les personnages sont attachants et assez authentiques. Une très belle histoire qu'on a envie de croire possible...

     

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    Coups de cœur BD

    L'été Diabolik de Thierry Smolderen et Clérisse Alexandre publié par Dargaud :

    absolument sublime ! J'adore les illustrations de Clérisse !!! et puis cette ambiance entre espionnage, récit familial et film des années 50 ! Vraiment hyper classe. Je suis très fan !

     

     

    Les jours sucrés de Anne Montel - Illustration, BD & cookies et Loïc Clément Dahl publié par Dargaud.
    J'avais vraiment adoré Le temps des mitaines pour les plus jeunes publié par Didier jeunesse et j'attendais vraiment beaucoup de cette BD plus adulte. Et bien je n'ai pas été déçu, c'est très sensible, assez poétique, tout en retenue. C'est marrant car vient de sortir le très beau Juliette de Camille Jourdy et je trouve qu'il y a pas mal de points communs. Bref un très bel album !

  • APERO QUIZ#02

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  • LES PETITS ORAGES de Marie Chartres (L'école des loisirs)

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    Comme si être un ado en pleine crise d’acné et avoir un prénom à rallonge ne suffisait pas, Moses Laufer Victor Léonard a aussi une jambe qui part en vrille. Une jambe qui l’oblige à porter une béquille envahissante et qui le range dans la catégorie des « empêchés », comme a si bien l’habitude de le qualifier sa professeure d’histoire. Depuis un an, Moses étouffe dans son corps qu’il ne contrôle plus et son handicap lui rappelle constamment sa faute. Le poids de sa culpabilité est d’autant plus fort que son père ne lui adresse presque plus la parole, et sa mère, au lieu d’afficher sa souffrance, ne cesse de sourire et de faire preuve d’une bonne humeur déstabilisante.

     

    Lorsque Moses se lie avec le nouveau venu de son lycée, un Indien du nom de Ratso qui le surnomme Tige brisée, son quotidien est chamboulé. La rencontre entre ces deux personnalités opposées fait naître des dialogues et des scènes amusantes et plutôt cocasses. L’un est renfermé sur lui-même, l’autre bourru et impulsif. Ces adolescents vont peu à peu se livrer, laisser échapper leur colère incomprise, et faire route ensemble vers Pine Ridge, la réserve indienne de Ratso, où ils pourront enfin se libérer de leurs secrets. 

     

    Les Petits Orages offre une amitié touchante entre ces personnages écorchés par leur passé. Le récit est poignant, autant sur le côté initiatique du passage à l’adolescence de Moses (qui est aussi très drôle par moments !), que celui sur la honte qu’il éprouve depuis son geste irréparable le jour de l’accident. Marie Chartres explore l’ « après » du drame qui sépare une famille et fait germer un ressentiment silencieux et insidieux de la part du père et un détachement feint de la mère. Alors la rage sourde de Moses refait surface et telle une vague, vient submerger ses émotions enfouies et refoulées depuis longtemps. La fuite vers une terre inconnue sera libératrice.

     

    Venez vite découvrir ce superbe roman dont l’histoire se déroule dans le Dakota du Sud. Il vous fera voyager avec les descriptions magnifiques des paysages nord-américains, mais aussi retomber les pieds sur terre en évoquant les conditions de vie sordides et désastreuses des réserves indiennes isolées.

     

    Pour l'acheter, c'est par ici !

     

     

  • DES VIES ET DES POUSSIERES de L CHEDID (Calmann Levy)

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    Louis Chedid, que l'on connait en tant que compositeur, chanteur et musicien enfile une nouvelle casquette en signant ce recueil de nouvelles à la fois grinçantes et drôles voir absurdes. On y retrouve une galerie de personnages: un président revisitant un discours d'anthologie, un fils psychanalysé, un pétomane superstar ou encore un chien transformant sa promenade du dimanche en fait divers médiatique. Si toutes les nouvelles s'ouvrent sur une sorte de morale, elles n'en sont pas moins des réflexions sur notre monde actuel.

     

    Si vous souhaitez acheter ce livre, c'est ici !

  • KANNJAWOU de Lyonel TROUILLOT (Actes Sud)

    Paru quelques jours avant les élections présidentielles haïtiennes, le dernier roman de Lyonel Trouillot fait écho à ce qu'il s'y passe. Il nous raconte son pays, l'un des plus pauvres au monde, meurtri par des décennies d'instabilité politique et d'occupation, à travers Sentinelle, le narrateur. Posté rue de l'Enterrement,  il tente avec ses copains, la fameuse "bande des cinq", d'improbables révolutions et d'instaurer un peu de justice sociale. Autour d'eux, gravite une multitude de personnages qui forme ce microcosme et qui s'oppose au bar Kannjawou, lieu où se retrouve les expatriés qui boivent sur le malheur des locaux. Kannjawou signifie le partage, la fête. Des notions que notre narrateur espère tant malgré toutes les injustices.

  • LA BOMBE de Frank HARRIS (La dernière Goutte) - PRIX MEMORABLE 2016

    Dans ce texte centenaire, Franck Harris revient sur un épisode de la lutte pour les droits des travailleurs aux États-Unis à la fin du XIXème siècle. Rudolph Schnaubelt, le narrateur de cette histoire, sera celui lancera une bombe le 4 mai 1886 en direction des forces de police, lesquelles, depuis plusieurs mois, matent avec une violence meurtrière le moindre mouvement de révolte syndicale. De cet attentat retentissant naîtra la journée de la Fête du travail du 1er mai ainsi que certaines obligations légales liées au travail des enfants aux États-Unis.
    La bombe revient donc sur le parcours de cet immigré allemand humaniste et pacifiste qui en quelques années, au contact du grand militant anarchiste Louis Lingg qui sera son véritable mentor et devant la réalité de l’exploitation ouvrière menée par le patronat américain, deviendra l’homme révolté prompte à exprimer sa colère en commettant un attentat. Impossible de ne pas établir de relation, bien sûr, entre cette explosion là et celles entendues en France et ailleurs durant cette année 2015. Aussi la lecture de ce texte écrit, il faut bien le dire, dans une langue qui nous paraît aujourd’hui un brin désuète par certains côtés, prend-elle une résonance tout à fait actuelle.
    Salué à l’époque par Charlie Chaplin comme un chef-d’œuvre, ce livre révèle tout le talent de conteur que possédait Franck Harris qui greffera au récit du révolté l’histoire d’amour qu’il tisse – et avec quelles difficultés ! – avec la jeune Elsie Lehman. Cette belle de Chicago qui aurait pu, il s’en est fallu de peu, le faire basculer, non pas du côté de la violence pour la cause collective, mais du côté de l’amour dans sa dimension la plus égoïste. Le destin en décida autrement.

     

    (Librairie Les Cordeliers)

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  • MARIAGES DE SAISON de Jean-Philippe BLONDEL (Buchet-Chastel)

    Corentin est un beau jeune homme de 27 ans qui passe la belle saison à aider son parrain, vidéaste de mariages. Un boulot qui ne devait être qu'éphémère et qui, au grand désarroi de ses parents, s'inscrit dans le temps. La mission de Corentin est simple: saisir les instants du "plus beau jour de ma vie". Il recueille ainsi l'intimité des mariés ou des invités suscitant parfois des confessions inattendues que Corentin prend soin d'effacer au montage: tensions des préparatifs, critique de la belle-mère, ex-petit(e) ami(e).... Corentin qui se cache derrière sa caméra les invite à se confier comme ils le feraient sur le divan d'un psychanalyste. Mais à force de filmer la vie et le bonheur des autres, Corentin ressent un certain vague à l'âme. Lui qui, à 27 ans, n'arrive à garder ni copine ni travail, se rend compte qu'il va devoir prendre en main son existence.

    Ce qui est bien avec Jean-Philippe Blondel, c'est qu'à chaque fois qu'il sort un nouveau roman, on ressent la joie de retrouver un bon ami, en plongeant dans ses histoires à la rencontre de personnages attachants. Mariages de saison fait partie de ces livres qui font du bien, où il est question d'amour et d'amitié sans jamais tomber dans la mièvrerie. Et si ne vous connaissez pas (encore) cet auteur, je vous invite à découvrir ses autres romans, disponibles chez Pocket.

  • Agenda - Samedi 06 février : APERO QUIZ et Dédicace de ERWANN SURCOUF

    Venez tester vos connaissances en bonne humeur avec ce petit quiz mijoté par nos soins.
    En plus on vous paye l'apéro !

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    Dédicace avec ERWANN SURCOUF

    pour la sortie de sa nouvelle BD "POUVOIRPOINT"

    publiée aux éditions vide cocagne

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  • DE CE PAS de Caroline Broué (Sabine Wespieser)

    Marjorie et Paul sont deux artistes réunis par le silence. Ils n'ont pas besoin de mots pour se comprendre, juste un regard, un geste… Mais à l'aube de la quarantaine, leur relation s'effrite et le silence leur pèse. Marjorie est arrivée en France en 1975, alors qu'elle était une fillette fuyant le Cambodge des Khmers Rouges. Un passé qu'elle a enfoui afin de devenir danseuse étoile à l'Opéra de Paris. Paul est né en Ardèche au sein d’une famille protestante avec laquelle il a complétement coupé les ponts. Tous deux sont réunis par un passé douloureux. Alors qu'elle doit quitter définitivement la scène, Marjorie s'interroge sur son histoire et essaie de comprendre pourquoi ils n'arrivent plus à se parler, pourquoi ils n'arrivent plus à porter ensemble le poids de leur histoire ? Caroline Broué signe un magnifique roman sur le temps qui passe. Et parce qu'à travers ces deux personnages, il y a une résonance universelle, je vous invite à découvrir cette histoire et cette romancière.

     

    Retrouvez l'interview réalisé pour le magazine Page des libraires:

    Page — On vous connaît comme productrice de l’émission La Grande Table sur France Culture. Vous avez produit de nombreux débats et documentaires. Vous publiez en ce début d’année votre premier roman. Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
    Caroline Broué — C’est une envie très ancienne, à vrai dire, qui ne m’a jamais quittée. Un voyage au Cambodge, il y a vingt ans, m’a profondément marqué ; j’ai alors commencé à prendre des notes et à écrire régulièrement, par fragments. Jusqu’à ce que l’envie d’écrire se transforme en nécessité. Alors je n’ai plus pu reculer.

    P — Pouvez-vous nous parler de Marjorie, votre héroïne ?
    C. B. — Marjorie est une femme de 40 ans, ancienne danseuse étoile de l’Opéra de Paris. Elle vit avec son compagnon Paul depuis douze ans et a une petite fille de 5 ans. Elle commence à se rendre compte que le temps agit sur elle, sur eux, et qu’elle ne peut plus fuir un passé qu’elle a consciencieusement négligé depuis son arrivée en France en 1975, quand elle avait le même âge que sa fille aujourd’hui. Le changement de vie, l’époque, la maternité… tout lui remonte à la figure. Elle se cherche, elle traverse une crise existentielle qui met son couple en péril. Le roman raconte cette quête d’elle-même.

    P — Au-delà de l’histoire d’amour, De ce pas nous parle de quadragénaires qui font le point sur leur vie…
    C. B. — Je crois que beaucoup de quadragénaires en sont là ! C’est ma génération, certes, mais c’est aussi un âge de transition. Un âge qui n’est plus celui des possibles et pas encore celui des acquis. Un âge où l’on prend conscience de sa mortalité, où l’urgence de vivre nous rattrape.

    P — Marjorie est une ancienne danseuse étoile. Quel est votre rapport avec cette discipline ?
    C. B. — Très simple : petite, j’ai toujours rêvé d’être danseuse. Je voulais entrer à l’école de danse de l’Opéra de Paris. J’ai commencé à prendre des cours dès l’âge de 6 ans et n’ai plus arrêté pendant dix-sept ans, à raison d’une voire deux séances par semaine. Mais tout le monde n’est pas doté de la grâce et de la souplesse nécessaires pour en faire son métier… Dur apprentissage de la vie et des inégalités.

    P — Il y a très peu de dialogues dans votre roman. Par contre, votre texte est découpé en trois grandes parties rythmées par de courts chapitres. Comment avez-vous appréhendé cette forme ?
    C. B. — Il y a quelques dialogues sans ponctuation, qui sont des conversations souvent téléphoniques entre Marjorie et son amie, sa confidente, son double, Coralie. Coralie est comme la mauvaise conscience de Marjorie, elle est son alter ego occidental, elle est l’incarnation de ces femmes françaises au tournant de leur vie, prises par la peur et qui ne savent plus comment se positionner. En ce qui concerne la construction du texte, je suis partie de cinq parties pour n’en conserver que trois. J’ai réduit pour des questions de rythme et de cohérence générale par rapport à la longueur finale du texte. Quant à la forme courte des chapitres, je voulais raconter une histoire fragmentée, non linéaire, j’avais même pensé écrire des débuts de romans à la façon de Si par une nuit d’hiver un voyageur, d’Italo Calvino (Folio), et puis l’histoire est née, et j’ai gardé les chapitres courts.

    P — De ce pas est votre premier roman. L’exercice vous a-t-il donné l’envie de travailler sur un autre projet ?
    C. B. — Oui. Je travaille actuellement à une non-fiction, mais j’ai déjà des notes et des idées pour un deuxième roman. Et très envie de m’y mettre.