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  • Le dernier testament de Ben Zion Avrohom (James Frey) - Chronique de Bérénice #20

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    Le dernier testament de Ben Zion Avrohom

    James Frey

    Flammarion -23 €

     

    Mais qui est Ben, ce jeune homme blanc d'une trentaine d'années vivant dans un ghetto noir de New York ? Est-ce le nouveau messie, comme l'avait prédit, à sa naissance, le rabbin de sa communauté ?

    Pour l'instant il est encore simple vigile sur un chantier. Mais il sera victime d'un grave accident dont sa guerison miraculeuse, sa "résurection", marquera le début de sa nouvelle vie en tant qu'être exceptionnel. Chaque chapitre du roman est à la manière des évangiles, un témoignage d'une personne l'ayant connu à un moment clé de son existence.

    Alors, "Le dernier testament de Ben Zion Avrohom", un livre religieux ?

    Ce serait bien mal connaître James Frey, romancier américain trash, auteur de "Mille morceaux", faux récit de vie dans lequel un drogué entreprenait péniblement une cure de désintoxication.

    Ici, l'auteur imagine la vie d'un messie au XXIème siècle. Un messie qui "a des liaisons avec des hommes, engrosse les filles, soigne les malades et pratique l'euthanasie…"

    Alors laissez-vous convaincre et venez rejoindre les fidèles de Ben !

     

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    James Frey 

    Le dernier testament de Ben Zion Avrohom  2011

    L.A Story 2009

    Mon ami Leonard 2006

    Mille morceaux 2004

     

     

     

     

  • L'accordeur de silences (Mia Couto) - Chronique de Bérénice #19

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    L'accordeur de silences de Mia Couto

    Métailié - 19 €

     

         Bienvenue à Jésusalem, réserve de chasse perdue au fin fond du Mozambique dans laquelle Sylvestre s'est établit avec ses deux fils, son serviteur et l'oncle Aproximado. Depuis le décès de la mère de famille, il y a plusieurs années, les cinq hommes vivent en autarcie la plus complète, reclus au milieu de nulle part.

        Sylvestre soutient à ses enfants, Ntunzi et Mwanito, que la Terre n'existe plus et qu'ils en sont les derniers survivants. Le nouveau monde créé par leur père porte le nom de Jésusalem car c'est le lieu où Jésus redescendra du ciel pour se faire pardonner de tout le mal qu'il a fait subir aux hommes.

        La communauté est régit par un grand nombre d'interdits. Dépourvus  de livres, de chants, de jeux, de rêves, ... Ntunzi et Mwanito semblent avoir mis leur vie en suspens. Les journées s'enchainent dans une extrême monotonie marquées par l'absence d'apprentissages.

       Mais l'arrivée d'une femme, une découverte pour les deux enfants, va venir faire voler en éclat le calme de Jésusalem et tourmenter la conscience de Sylvestre...

        Un très bon roman à l'histoire originale portée par une sublime plume. Mia Couto réussit sans peine à nous faire franchir les portes de Jésusalem, cette prison à ciel ouvert.

  • Le Turquetto (Metin Arditi) - Chronique de Bérénice #18

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     Le Turquetto de Metin Arditi

    Actes Sud 

    19,50 €

     

     

              "Il existe au musée du Louvre un portrait attribué à Titien, intitulé L'homme au gant, qui présente une curiosité." Suite à différentes analyses effectuées sur le tableau, il semblerait que celui-ci ne soit pas l'oeuvre du célèbre peintre mais la seule restante d'un des plus grands artistes de la Renaissance Vénitienne...

    C'est à partir de ce postulat que Metin Arditi a construit son nouveau roman, nous entrainant sur les pas de ce peintre mystérieux.

     

              Constantinople, 1531. Elie est un jeune garçon juif possédant un réel don pour le dessin. Sans cesse en train de croquer tout ce qu'il voit, il ne peut s'empêcher de coucher sur le papier chaque nouveau visage rencontré. Mais son don artistique est considéré comme un pêché par sa communauté où toutes formes de représentations et d'images sont interdites.

    A la mort de son père il s'enfuit pour Venise où il sera apprenti dans l'atelier de Titien. A cette époque en Italie les juifs vivent en ghettos et ne peuvent exercer de travail. Pour accéder à la notoriété, Elie a donc du cacher sa judéité et se prétendre chrétien.

    Mais c'est ce même mensonge qui après lui avoir ouvert les portes des plus éminents ateliers de la ville, les lui fermera à tout jamais, causant sa perte.

     

            Sans aucun doute l'un des meilleurs romans de cette rentrée littéraire. A lire sans aucune hésitation.

     

     

     

  • Rentrée littéraire étrangère, Chronique de Bérénice #15

    Voici une nouvelle sélection de romans de la rentrée littéraire 2010 :

    LITTERATURE ETRANGERE :

     

    56473437_p.jpg"Une vie qui n'était pas la sienne"

    Juan José Millas, Galaade

    La vie de Laura et Julio s'effondre complètement le jour où leur voisin, Manuel, tombe dans le coma. Il occupait en effet une place centrale dans leur couple en remplançant l'enfant qu'ils n'avaient jamais eu. Laura va alors subitement décider de se séparer de Julio qui pris au dépourvu s'installe secrètement dans l'appartement vide de Manuel, s'immisçant ainsi dans sa vie. Millas joue avec les faux semblants et les jeux de miroir pour nous livrer un récit surprenant.


     

    "Suite(s) impériale(s)" 41dyFCf3PLL._SL500_AA300_.jpg

    Bret Easton Ellis, Robert Laffont

    25 ans après "Moins que zéro", Clay Easton est devenu scénariste pour Hollywood. De retour à L.A pour passer les fêtes de Noël, il va errer de soirées branchées en retrouvailles défonces. C'est sur Rain Turner, qu'il va jeter son dévolu. Prête à tout pour réussir dans le milieu du cinéma, la belle va entraîner avec elle Clay dans une sombre affaire de meurtres et de prostitutions. Une suite qui ne devrait pas décevoir les addictes de Bret Easton Ellis. L'auteur sera d'ailleurs présent lors du festival América à Vincennes du 23 au 26 septembre.

     

     

    39153464.jpg"Effondrement"

    Horacio Castellanos Moya, Les Allusifs

    En épousant un salvadorien communiste, Teti, se met à dos toute sa famille. Elle décide alors de quitter son Honduras natal pour se rendre au Salvador. A travers la correspondance assidue qu'elle va entretenir avec son père, nous assistons à la naissance du conflit qui opposa les deux pays en 1969. Un roman dynamique où la haine familiale fait écho à la tragédie historique.


     

    "Elle avait les yeux verts" arton19045-c3201.jpg

    Arnost Lustig, Galaade

    Hanka n'a que quinze ans mais elle a compris très vite que pour survivre à Auschwitz il faut savoir jouer avec la réalité et donner les réponses que l'on attend. C'est ainsi que niant sa judéité, elle réussira à intégrer le bordel des officiers du camp, sa seule porte de sortie.  Une nouvelle approche de la Shoah sous forme de témoignage. Dérangeant mais essentiel.

     

     

    arton18757-a6b70.jpg"Urkas : itinéraire d'un parfait bandit sibérien"

    Nicolaïn Lilin, Denoël

    Nicolaï vit dans la communauté sibérienne des Urkas. La notion de famille et d'appartenance à un groupe y sont très présentes. Très jeune on lui apprend à détester les représentants de l'ordre et à manier le couteau. Une plongée dans les rites et codes de cette microsociété ultraviolente. Un premier roman qui mélange fiction, documentaire et autobiographie.

     

     

     

    "Rosa Candida" livre_l_566.jpg

    Audur Ava Olafsdottir, Zulma

    Arnljotur est un jeune homme de 22 ans aux trois obsessions : les fleurs, le corps et la mort. Afin de s'ouvrir au monde il va quitter son père et son frère jumeau autiste pour entreprendre une sorte de road movie initiatique. Son périple prendra fin dans le jardin d'un monastère où il rencontrera un moine cinéphile. Un roman islandais très poétique, véritable coup de coeur de la rentrée.


     

    35GUTT_3217478_2_apx_470_.jpg"Purge"

    Sofi Oksanen, Stock

    Alors que l'Estonie fête le départ des troupes russes, Aliide, veille femme vivant recluse dans une ferme, découvre dans son jardin la jeune Zara, jeune fille paumée et abîmée. D'abord réticente, Aliide accepte de s'en occuper. A travers leurs histoires, leur passé et leurs souffrances, l'auteur nous livre un pan de l'Histoire Estonienne et Européenne.

     

     

     

  • Rentrée littéraire française, Chronique de Bérénice #14

    Difficile de faire le tri parmi les 700 romans de la rentrée littéraire !

    Voici une première sélection des ouvrages qui nous ont interpellés :

    Littérature française :

    mathias_enard.jpg"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants"

    Mathias Enard, Actes Sud

    L'auteur de Zone nous emmène à Constantinople sur les traces de Michel-Ange. L'artiste est en froid avec le Pape et a accepté un projet de conception d'un pont pour le compte du Sultan. Fiction, réalité historique et artistique s'entrêmelent pour notre plus grand bonheur.

     

     

     

    "Cent-seize chinois et quelques" Cent-seize-chinois-et-quelques.jpg

    Thomas Heams-Ogus, Seuil

    Dans l'Italie fasciste des années 1940s, la décision est soudain prise de regrouper les quelques chinois établis dans le pays. Ainsi parqués dans un petit village, ils font l'objet de curiosités sans susciter pour autant de réelle xénophobie. Une situation absurde acceptée par tous. Dans un style aérien, Thomas Heams-Ogus nous offre un premier roman rendant hommage aux oubliés de l'Histoire.

     

     

    laurent_gaude_ouragan_m.jpg"Ouragan" 

    Laurent Gaudé, Actes Sud

    Alors qu'une tornade s'approche de La Nouvelle-Orléans, la panique est générale et tous les habitants fuient la ville. Quelques oubliés, ne pouvant ou ne souhaitant pas quitter leur domicile, affrontent seuls le déluge. Un roman chorale haletant dans une ambiance de fin du monde.

     

     

     

    "Mon vieux et moi" monvieux.jpg

    Pierre Gagnon, Autrement

    "C'est décidé, j'adopte un petit vieux !" Un moyen comme un autre pour le narrateur de tromper la solitude. Un texte très drôle dans lequel on suit toutes les étapes et difficultés de cette adoption insolite. Complètement décalé.

     

     

     

    vivementavenir.jpg"Vivement l'avenir"

    Marie-Sabine Roger, Le Rouergue

    Après le succès de La tête en friche, Marie-Sabine Roger nous revient avec un roman sur l'amitié de trois jeunes en plein crise de la trentaine. Un peu perdus, ils vivent de petits boulots et traînent avec nonchalance dans les bistrots et sur les berges du canal d'une ville de province. C'est avec la rencontre de Gérard, souffrant de lourds handicaps physiques et mentaux, qu'ils vont apprendre à aller de l'avant et à enfin prendre en main leur avenir.

     

     

    "Où j'ai laissé mon âme" 9782742793204.jpg

    Jérôme Ferrari, Actes Sud

    Lors de la guerre d'Algérie, le Capitaine Degorce et le Lieutenant Andreani sont chargés de démanteler les réseaux de la résistance. Comment réagir face à la cruauté et la brutalité des ordres ? Jérôme Ferrari aborde la torture en Algérie à travers les questionnements intérieurs et doutes des bourreaux.


     

     

    amourile.jpg"L'amour est une île"

    Claudie Gallay, Actes Sud

    Perturbé par la grève des intermittents du spectacle, le festival d'Avignon a du mal a démarré. Pourtant la ville accueille La Jogar, une enfant du pays devenue une comédienne reconnue. Sa présence va venir raviver de pénibles souvenirs pour Odon, un directeur de théâtre qui a vécut une courte mais intense liaison avec l'actrice.

     

  • Rosa Candida (Audur Ava Olafsdottir), Chronique de Bérénice #13

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    Rosa Candida

    Audur Ava Olafsdottir

    Zulma, 20€

     

    Arnljotur est un jeune homme de 22 ans qui vit seul avec son père octogénaire. Désireux de s'ouvrir au monde, il a décidé de quitter son Islande natale. Sa mère est décédée peu de temps auparavant lors d'un accident de voiture. Très proche de celle-ci, ils partageaient ensemble une même passion pour les fleurs qu'ils faisaient pousser avec amour dans la serre de leur jardin.

    C'est dans cette même serre qu'une nuit il a mis enceinte Anna, une simple amie. Père d'une petite fille de quelques mois qu'il voit rarement, il ne sait comment vivre cette paternité non désirée.

    Ce voyage initiatique sera l'occasion pour Arnljotur de faire le point sur les dernières années de sa vie. Il va trouver refuge dans un monastère dans lequel il occupera le rôle de jardinier. Là il côtoiera un moine cinéphile auprès duquel il se confiera.

    Un roman tout en douceur et poésie qui s'articule tout naturellement autour des trois obsessions d'Arnljotur : les fleurs, la mort et le corps. Un très beau texte.



  • Le proscrit (Sadie Jones), Chronique de Bérénice #12

    le proscrit.JPGLe proscrit

    Sadie Jones

    10/18  8,20 €


    Dans les années 50, à Waterford, une petite bourgade paisible près de Londres, Lewis, un jeune adolescent de 19 ans, vient de purger une peine de deux ans de prison. Son père s'est remarié et semble peu désireux de retrouver ce fils qui lui a causé tant de soucis.

    C'est un adolescent très tourmenté aux pensées sombres. Solitaire, imprévisible, violent, il est craint de tous. Très vite rejeté et considéré comme le paria de cette société bien pensante, il va venir briser le calme ambiant.

    Un très bon premier roman de Sadie Jones qui sort chez 10/18. L'auteur réalise un portrait sordide de la petite bourgeoisie anglaise des années 50 et nous plonge dans une ambiance sombre et étouffante.

    Petit plus : une bande annonce du livre a été réalisée à sa sortie aux Etats-Unis. Je vous laisse la regarder ici :


     


    Booktrailer - "Le Proscrit", premier roman de Sadie Jones
    envoyé par editionslibella. - Découvrez plus de vidéos créatives.

  • Où j'ai laissé mon âme (Jérôme Ferrari), Chronique de Bérénice #11

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    Où j'ai laissé mon âme

    Jérôme Ferrari

    Actes Sud, 17 €


    Algérie, mars 1957. Le pays est sous tension permanente, les attentats font rage, l'armée française s'enlise...

    Le Capitaine Degorce et le Lieutenant Andreani sont deux hommes de combat habitués aux conflits et à ses violences. Malgré leurs expériences militaires communes, ils vont chacun réagir de façon très différente face à la brutalité et la cruauté des missions qui leur sont confiées.

    Alors que le Lieutenant Andreani a su s'habituer, accepter et même tirer profit de son rôle de bourreau, le Capitaine Degorce, quant à lui, est tiraillé par sa conscience et doute sans cesse du bien fondé de sa présence en terre de colonie.

    L'arrestation de Tahar va les obliger à prendre de lourdes décisions et va être source d'une discorde profonde entre les deux hommes.

    Jérôme Ferrari aborde le thème peu avenant de la torture en Algérie à travers les questionnements intérieurs et doutes des bourreaux, nous livrant ainsi un très bon roman psychologique de la rentrée.

  • Effondrement (HC Moya), Chronique de Bérénice #10

     

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    Horacio Castellanos Moya

    Les Allusifs, 16 €

     

     

    Le nouveau roman du Salvadorien Horacio Castellanos Moya s'avère être un véritable petit bijou de la rentrée littéraire.

    Le récit s'ouvre au Honduras avec le mariage de la fille unique de Dona Lena Mira Brossa. Cette union est jugée scandaleuse car Teti épouse Clemente un homme qui cumule les défauts aux yeux de sa belle-mère puisqu'il est non seulement beaucoup plus âgé que Teti mais également communiste et Salvadorien de surcroit. Avec un humour qui lui est propre Horacio Castellano Moya réussi à rendre cet épisode terriblement cocasse. Dona Lena Mira Brossa, hystérique, va enfermer son mari à double tour dans la salle de bain afin qu'il ne puisse se rendre à la cérémonie.

    Avec le départ de Teti et de son époux au Salvador, les évènements vont prendre une tournure plus tragique. La fille et le père entretiennent une correspondance assidue à travers laquelle nous assitons à la naissance du conflit qui opposa les deux pays en 1969. Une haine infondée et une xénophobie profonde vont croître des deux côtés.

    Un roman dynamique où la haine familiale fait écho à la tragédie historique.

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    découvrez ici le site des allusifs, éditeur à découvrir d'urgence !

  • La mise à nu des époux Ransome (Alan Bennett) - Chronique de Bérénice #09

    La mis9782207108673.gife à nu des époux Ransome

    Alan Bennett

    Denoël, 12 €

     

    Alors que la très drôle "Reine des lectrices" vient de paraitre chez Folio, Alan Bennett nous revient en grande forme avec "La Mise à nu des époux Ransome" aux éditions Denoël.

    Une histoire complètement saugrenue dans laquelle les Ransome, petit couple de bourgeois bien pensant, retrouvent leur appartement vide en revenant de l'opéra. "Vide" est à prendre ici au sens littéral du terme puisque non seulement leurs meubles et objets de valeur ont disparu mais également tout ce qui se trouvait dans leur appartement ! Leur intérieur cosy s'est évaporé. Adieu vaisselles, lit, téléphone, papier toilette...

    Cette situation rocambolesque va renverser leur quotidien et les obliger à se reconstruire un intérieur fait de bric et de broc. Ils vont devoir côtoyer le monde extérieur et solliciter l'aide de personnages de classes sociales différentes qu'ils n'auraient jamais pensé devoir un jour approcher.

    La force d'Alan Bennett réside dans le fait qu'il ne se contente pas seulement de nous faire rire à partir d'une situation cocace. Il réussit un excellent pastiche de la société et du couple bourgeois anglais.

    Une lecture détente de l'été.

  • Le bonbon au réglisse - Chronique de Bérénice #08

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    Le bonbon au réglisse

    Valérie Mazeau

    Portrait de Femme - 4€

     

    Rosalie est une institutrice d'école plutôt réservée ne vivant que pour son travail et sa famille. Un jour ses yeux s'attardent sur Jean Clément un père d'élève qui semble lui accorder une attention particulière. Celui-ci est délaissé par sa femme qui privilégie ses rendez-vous d'affaires à sa vie de couple. La petite institutrice de province va alors se transformer en femme et maîtresse hardie.

    Après avoir subit une telle métamorphose Rosalie ne pourra plus se contenter d'un seul amant et multipliera les rencontres et conquêtes jusqu'à devenir complétement accro au réglisse, ce petit bonbon d'antan qui lui rappelle tant ses amours d'aujourd'hui.

    Une très belle petite nouvelle sur la découverte de soi et l'émancipation d'une femme ordinaire.

    Auteure lavalloise, Valérie Mazeau a publié également plusieurs polars et romans-portraits de femmes. Nous avons la chance de l'accueillir à la librairie le vendredi 18 septembre à partir de 18h lors d'une rencontre-dédicace.

    Venez nombreux...

  • Mère Cuba - Chronique de Bérénice #07

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    Mère Cuba

    Wendy Guerra

    Editions Stock collection La Cosmopolite

     

    Nous retrouvons avec plaisir Wendy Guerra, auteur Cubaine révélée au grand public l’année dernière par son magnifique roman intitulé Tout le monde s’en va paru également dans la collection La Cosmopolite chez Stock.

    Mère Cuba nous permet de découvrir de nouvelles facettes de l’île et de ses habitants. Cette fois-ci une part importante est laissée à l’Histoire du pays et à ses héros révolutionnaires. On y côtoie tout de même toujours le milieu artistique cubain en suivant Nadia animatrice de radio engagée.

    Celle-ci vit une réelle quête d'identité qui l'oblige à trouver sa place dans la relation compliquée qu'elle entretient avec son père, cinéaste de renom l'ayant élevé seul. Elle va alors décider de quitter Cuba pour partir en Europe à la recherche de sa mère qui l'a abandonnée à l'âge de 10 ans. Elle finira par la retrouver en Russie, remariée et atteinte d'Alzheimer. Ce sera l'occasion pour l'auteur d'évoquer les rapports entre son pays et l'ex bloc soviétique et surtout la manière dont ses liens étroits sont visibles à l'intérieur du pays.

    La forme du roman est très hétérogène et donne toute l’originalité et la richesse du récit. Il s’agit à la base comme dans Tout le monde s’en va d’un journal intime ce qui permet au lecteur de se sentir très vite proche de l’héroïne, mais ici le récit est à la fois composé de lettres, de fragments de l’émission de radio de Nadia, de textes de chansons, de petites notes…

    Un excellent roman de la rentrée littéraire dont vous pourrez rencontrer l'auteur arrivée tout droit de Cuba, vendredi 4 septembre à la librairie.

    Un rendez-vous à ne pas rater !<-->

  • Inversion - Chronique de Bérénice #06

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    Brian Evenson

    10/18 - 7,90€

     

    Rudd est orphelin de père et vit seul avec sa mère qu’il déteste. Il grandit aux Etats-Unis dans une communauté de mormons. Adolescent il se fait peu d'amis et est plutôt rejeté par ses camarades de lycée. La seule personne de son âge qu'il côtoie à intervalles réguliers est son demi frère présumé issue d'une relation extra conjugale de son père. Mais celui-ci se révèle être un garçon étrange et tente par de petits jeux malsains à obliger Rudd à dépasser ses propres limites.

    Un jour, dans le cadre d'une recherche scolaire, il découvre par hasard de vieux articles de journaux relatant un meurtre très sanglant qui à l’époque avait été assimilé à l’expiation par le sang prôné par certains écrits de la religion mormone. Il va alors littéralement se fasciner pour le meurtrier Hooper Young et commencer à sombrer lentement dans la folie. Il accumule en effet les pertes de mémoire qui lui infligent des trous pouvant durer de quelques heures à quelques jours et va même jusqu'à s'identifier à Hooper perdant tout sens de la réalité.

    A la fois terrifiant et fascinant, "Inversion" est un roman très sombre qui nous entraîne dans la folie d'un individu et nous fait découvrir les côtés les plus sombres de la religion. D’autant plus intéressant que son auteur, Brian Evenson, a également été élevé dans la tradition mormone et à même été envoyé en tant que missionnaire à Marseille. La publication de ce roman choc fut à l'origine de son excommunication...

  • Laver les ombres - Chronique de Bérénice #05

    laverlesombres.jpgLaver les ombres

    Jeanne Benameur

    Actes Sud 15€

     

    « Laver les ombres » est un roman hors norme d’une grande beauté. Ecrit dans un style poétique il est composé de deux histoires bien distinctes qui s’alternent tout au long du récit. D’un côté il y a les « tableaux » ; chapitres dans lesquels on rencontre une jeune fille de seize ans vivant dans une maison close à Naples dans les années 1940. De l’autre c’est notre Paris actuel où une danseuse frétillante et un peintre assagi nous donnent à voir une chorégraphie amoureuse étrange mêlant , non sans peine, le Mouvement et l’Immobile dans une danse des plus atypiques.

     

    C’est à travers les souffrances de ces deux femmes en mal de vivre que toute l’œuvre de Jeanne Benameur va venir se construire. On côtoiera alors le désespoir de la première contrainte par son propre amant à donner toutes les nuits son corps aux soldats de passage et le désarroi de la seconde en recherche à une explication sur son mal à se donner et à se laisser aimer. Ces deux histoires de femmes que rien ne relie vont finir par se rencontrer et même se confondre dans un élan littéraire majestueux.

     

    Un récit poignant très bien organisé qui réussi à mêler poésie et histoire captivante.

    Un très beau roman de la rentrée littéraire que je vous conseille avidement.

  • Miles from nowhere - Chronique de Bérénice #04

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    Nami Mun

    Stock 19€

     

    Joon est encore une adolescente lorsque ses parents décident de quitter la Corée pour venir s'installer à New York. Mais le rêve américain va vite tourner au cauchemar : ses parents accumulent les disputes ce qui oblige un jour Joon à s'enfuir dans les rues de New York. On va alors suivre sa descente dans les bas-fonds de la ville, vivant tantôt dans des squats, tantôt dans des foyers. Elle fera plusieurs rencontres décisives notamment Knowledge une jeune fille de son âge avec laquelle elle va se lier d'amitié et qui l'aidera à survivre dans les bas quartiers. Mais Joon se retrouvera vite seule et tombera alors dans la drogue et la prostitution.

    Nami Mun nous fait rencontrer ces adolescents livrés à eux-même que l'on croise parfois au détour d'une rue, un sentiment d'impuissance nous nouant la gorge lorsque l'on se rend compte que la vie les a déjà tant meurtris. Un excellent roman sur les difficultés de l'immigration et la détresse de tout ceux qui doivent survivre dehors, loin de la chaleur d'un foyer.

  • L'Ange Incliné - Chronique de Bérénice #03

     

    l'ange incliné.gifL'ange incliné

    Pierre Mari

    Actes Sud 18€

     

    Alors qu'il atteint le fameux cap de la quarantaine, le narrateur se rend compte que la vie qu'il mène ne lui correspond plus. Marre de ses collègues de l'université qui ont perdu toute foi dans l'enseignement, de sa mère et de son amour étouffant et immérité, de sa fonction d'enseignant chercheur au sein de l'université qui a depuis longtemps perdu tout son sens, et marre même de cette existence dans laquelle il n'a rien accompli et dans laquelle il compte bien ne rien accomplir.

    C'est sur cette note désabusée que s'ouvre le deuxième roman de Pierre Mari. Désabusé, oui mais surtout emplit de petites réflexions (qu'on pourrait qualifié de philosophiques) sur le monde qui l'entoure ainsi que de remarques pertinentes sur l'enseignement au sein de nos universités et sur la micro société que forme l'ensemble des chercheurs enseignants.

    Mais alors qu'il revient de quelques jours éprouvants passés chez sa mère suivis par une visite à sa sœur internée dans un établissement psychiatrique, notre héros accablé va faire une rencontre qui bouleversera sa vie au point de changer radicalement sa vision de l'existence. Cette rencontre porte le doux nom d'Anna, jeune fille désinvolte et intelligente qui réussira à lui montrer qu’il peut être encore maître de son destin.

    Une histoire d'amour entrecoupée de va-et-vient de la part d'Anna qui permettent au narrateur de continuer à nous faire part de sa vision affûtée de ses contemporains. Un excellent roman de la rentrée littéraire qui réussit malgré la vision morose que tient le narrateur sur tout ce qui l'entoure à se teinter de notes beaucoup plus enjouées.

  • Tout le monde s'en va - chronique de Bérénice #02

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    Tout le monde s'en va

    Wendy Guerra

    éditions Stock 19€

     

    Nieve grandit à Cuba dans les années 1980. Elle passe son enfance tiraillée entre ses deux parents divorcés, opposés aussi bien sur leurs engagements politiques que sur la façon d'élever leur unique enfant. « Tout le monde s'en va » est la retranscription de son journal intime tenu durant de nombreuses années. Suivant des études d'art elle sera amenée à côtoyer nombre d'artistes opposés au système tout en s'exposant à l'antipathie du gouvernement peu enclin à permettre une certaine forme d'expression à travers l'art.

    A travers les yeux de Nieve c'est une vie à Cuba complètement différente qu'il nous est permis d'apercevoir. La jeune fille cherchant surtout à vivre comme n'importe quel adolescent de son âge, la politique et les méfaits du gouvernement ne forment que le cadre dans lequel elle évolue. Nieve nous fait plutôt vivre avec intensité les faits marquants de son existence : la dureté de son père, la faiblesse de sa mère, ses amours, et son désespoir quand tous ceux qu'elle aime quittent l'île pour une Europe mythique alors qu'elle, reste inlassablement attachée à La Havane.

    Un récit profond porté avec brio par Wendy Guerra qui manie à merveille le style du journal.  "Tout le monde s'en va" a été désigné par le quotidien espagnol El Pais comme étant le meilleur roman hispanophone de l'année 2006.

  • Les déferlantes - chronique de Bérénice #01

    arton595-cb2af.jpgLes déferlantes

    Claudie Gallay

    éditions du Rouergue -  21.50 €

     

    La Hague. C’est dans ce petit village saccagé par les bourrasques de vent salé de la mer que la narratrice a élu refuge fuyant ainsi ses tourments et une réalité trop difficile à accepter. Elle y vit en total autarcie ne côtoyant que quelques habitants plus atypiques les uns que les autres. Ce sont des personnes simples et attachantes; il y a Théo l'ancien gardien de phare, sa fille la gérante de l'unique bistrot, Max le simplet du village, la vieille Nan attendant encore que les flots lui rapportent les siens tous disparus lors d'un naufrage il y a des années ...

    Et au centre de la vie de ces habitants il y a la mer, cette mer sauvage qui rythme leur vie et garde prisonniers dans les ténèbres de ses profondeurs quelques corps oubliés comme autant de trésors volés.

    Mais un jour de grande tempête l’arrivée de Lambert, un étranger en quête de lumière sur son passé va venir arracher le petit village à sa torpeur… En l'aidant a trouvé la vérité sur le drame qui mit fin brutalement à son adolescence naissante, la narratrice va réussir à extérioriser son propre mal être. Ce sont ces deux êtres brisés, petits rescapés de gros naufrages de la vie, qui ensemble vont apprendre à se reconstruire.


    Avec un large panel de personnages tous très attachants, Claudie Gallay signe une magnifique histoire pleine de sentiments et d'espoir. Un roman sensible et beau à lire pour sa pureté et sa simplicité.