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chroniques de Solène - Page 2

  • DYSFONCTIONNELLE de Axl Cendres (Exprim', Sarbacane)

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    Attention, ce livre est un méga giga extra coup de cœur ! Si vous n’avez pas encore lu Dysfonctionnelle d’Axl Cendres, c’est le moment !

     

    Petit topo : Fidèle, de son petit nom Fifi (puis bouboule, après sa découverte du Nutella), vit dans une famille plutôt atypique : un père gangster, une mère qui déraille et une joyeuse tribu en guise de frères et sœurs, le tout vivant dans un bar appelé « Le bout du monde » dans le quartier de Belleville. Dès le début, on se sent très attaché à cette Fifi qui nous brosse le portrait de son petit univers. « Au bout du monde » on croise Maryline, une fervente activiste et féministe dès son plus jeune âge, Alyson, une jolie fille attirée par les badboys, Dalida, qui se demande comment elle a pu atterrir dans cette famille de fous, Grégo fan de bagarre, Jésus qui passe son temps à prier dans sa chambre et JR, beau gosse mais bête comme ses pieds. Fifi et ses six frères et sœurs ont pour père Sid-Ahmed, un homme respecté de tous, mais qui se trouve très souvent au mauvais endroit au mauvais moment. Il est fou amoureux de sa Natasha, une très belle femme qui a « les grands yeux d’une blonde malchanceuse ». Et il y a aussi Zaza, la grand-mère Kabyle au grand cœur, figure sage et bienveillante au milieu tout ce petit monde en effervescence.

     

    Lorsque Fifi rentre à l’école, cette gamine un peu ronde affublée d’une veste en cuir et d’un maillot de foot du PSG se fait tout de suite remarquer. A l’adolescence, grâce à sa fameuse mémoire photographique, elle se retrouve propulsée dans un lycée des beaux quartiers parisiens, entourée des Elénonor, des Augustin et des Apolline. Elle rencontre la personne qui, elle, vit dans une famille supra-fonctionnelle. Et bien sûr, les contraires s’attirent…

     

    On a beaucoup de mal à quitter cette famille pleine de vie et de couleurs, on se retrouve embarqué dans ce flot de rires, de chants, de tristesse et de bonheur. Le personnage de Fifi est très touchant et son histoire d’amour, tout simplement magnifique. 

     

    Si vous voulez découvrir la famille dysfonctionnelle de Fifi, venez acheter ce livre ici !

     

  • PAR BONHEUR, LE LAIT de Neil Gaiman et illustré par Boulet (Au Diable Vauvert)

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    Les éditions Au Diable Vauvert nous proposent une histoire complètement farfelue et rocambolesque, et on adore ! Un matin, les enfants n’ont plus de lait pour manger leurs céréales, alors leur papa s’en va tranquillement acheter une bouteille à l’épicerie. C’est alors que commencent ses aventures invraisemblables : il se fait happer par des extraterrestres gloubonneux qui veulent redécorer la planète en remplaçant les arbres par des flamands roses en plastique, se retrouve à bord d’un bateau de pirates armés jusqu’aux dents, puis est sauvé par un stégosaure sur son « transporte-personne-par-boule-flottante ». Il devra aussi échapper à un sacrifice humain et faire face à des wompires féroces. Et le lait dans tout ça ??

     

    De l’action, de l’humour et les situations abracadabrantes d’un super papa, le tout agrémenté des nombreuses illustrations de Boulet, ça marche à tous les coups et on en redemande !

     

    Super chouette, j'achète ce livre !

     

  • LES PETITES REINES de Clémentine Beauvais (Exprim', Sarbacane)

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    À la rentrée, le verdict est tombé : Mireille Laplanche s’est fait détrôner de son fameux titre de Boudin d’Or cette année. Ce serait une certaine Astrid Blomval qui lui aurait piqué la vedette. Désormais Boudin de Bronze, la curiosité de Mireille s’éveille, car pour rafler le statut de Boudin, il faut pouvoir tout de même être sacrément moche. Vous vous demandez de quoi je parle ? Attendez, vous ne connaissez pas le concours des trois Boudins du collège-lycée Marie-Darrieussecq de Bourg-en-Bresse ? C’est pourtant assez simple : un dénommé Malo, petit merdeux d’une quinzaine d’années (et accessoirement ancien meilleur ami de Mireille Laplanche), a eu la bonne idée d’élire sur Facebook chaque année les trois demoiselles les plus disgracieuses de l'établissement (dans le jargon de ce jeune homme, ça donnerait plutôt : des grosses vaches dégueulasses qui ne méritent que ça). Mais alors qui est la Boudin d’Argent ? Sous ce titre se cache la petite Hakima Idriss, qui commence en beauté sa cinquième avec cette horrible étiquette collée à la peau. Les trois Boudins vont alors faire connaissance et plutôt bien s’entendre. Le coup est dur à encaisser pour les nouvelles, alors autant s’épauler. Mireille, elle, est rodée depuis un bon petit moment déjà. Une fois réunie, elles ont une superbe idée en perspective pour entamer leurs grandes vacances d’été. Leur objectif, aller gate-crasher la garden-party du 14 juillet à l’Élysée, mais pas par n'importe quel moyen ! Et oui mesdames messieurs, car c'est à vélo qu'elles se rendront à Paris, et pour financer leur périple, rien de mieux que de vendre des boudins à bord d'un van totalement relooké !

     

    Chacune à ses raisons de se retrouver au beau milieu des célébrités parisiennes, que je me garderais bien de révéler… À vous de découvrir l’épopée de ces trois boudinettes jusqu’à Paris, humour et situations improbables au rendez-vous !! Un livre qui nous offre un grand bol d’air frais !

     

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  • MA MERE, LE CRABE ET MOI d'Anne Percin (DoAdo, Le Rouergue)

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    Tania est une ado comme les autres, si ce n’est qu’elle tient en haute estime les loups-garous (sur son blog un peu dark, on peut trouver des vampires, des bestioles un peu bizarres, et tout ça sur un fond noir perlé de gouttes de sang, c’est son truc vous voyez ?) et qu’elle vit seule avec sa mère, qui elle est plutôt confitures, pâtisseries (souvent ratées, il faut le préciser) et lecture de pavés littéraires d’auteurs slaves. Mais Tania est surtout une pirate qui se bat contre « le crabe » qui ronge chaque jour un peu plus le corps de sa mère, ce foutu cancer du sein qui fait son apparition dans leur vie sans prévenir. L’entourage de la jeune fille la met en garde, son père et sa nouvelle copine, ainsi que son frère la prévienne : il va falloir qu’elle soit forte. Mais qui sont-ils, eux, pour lui dire ces mots ? C’est facile de lancer des conseils quand on vit loin de sa mère qui se métamorphose peu à peu en zombie, que l’on retrouve en pleurs dans la salle de bain, et pensant la voir agenouillée devant les toilettes rendre son dernier repas, on tombe plutôt sur son fantôme dans la baignoire, hagard et complètement désemparé : « Mes cheveux ! Ça y est, tout est tombé ! Regarde ! ».

    Face à la maladie, bien sûr la souffrance est présente, ainsi que la peur, mais Tania et sa mère ne baissent pas les bras, et c’est avec beaucoup de tendresse, de complicité et d’amour qu’elles vont continuer à vivre le quotidien. Mais une maladie, ça vous change. Sa mère, une femme pleine de ressources, toujours le sourire aux lèvres et la mine sereine se fatigue très vite, ne prend plus le temps de cuisiner (Tania en viendrait même à regretter ses fameux macarons déformés), et délaisse ses sagas nordiques de 800 pages.

    « Moi, je savais qu’elle était forte ma mère, qu’elle se battait, qu’elle n’avait pas besoin de leur pitié ! Je pensais que quand je la retrouverais, après le Nouvel An, elle serait fidèle à elle-même. Un exemple d’optimisme, un modèle de positive-attitude. Une battante, une wineuse. Une Amazone quoi. Sauf que j’avais oublié un léger détail. La chimie, c’est puissant. Ça change les gens. »

     

    Ce roman est une vraie découverte, un véritable coup de cœur ! Tania est une jeune fille pleine de dérision et on apprécie son humour plutôt décapant et cynique, son ton désinvolte, mais surtout le regard qu’elle porte sur les choses et les gens, sa maturité et son combat pour ne pas laisser sa mère seule avec « le crabe ».

    « On crève le crabe, et c’est un job à plein temps »

     

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  • QUELQU’UN QU’ON AIME de Séverine Vidal (Exprim', Sarbacane)

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    Quelqu’un qu’on aime nous embarque dans un road trip magnifique aux côtés de personnages plongés dans une aventure inoubliable.

     

    Le grand-père de Matthew, Old Gary, un papi plein d’humour et d’énergie, commence à perdre la mémoire. Avant qu’il ne soit privé de la plupart de ses facultés et qu’il vive dans l’absence, son petit-fils a une idée folle : lui faire revivre, le temps d’un voyage, la plus grande tournée de sa jeunesse. Gary, fan du chanteur Pat Boone, plus connu à l’époque comme le rival d’Elvis Presley, était parti avec une bande de copains faire la fête et suivre les concerts de leur idole à travers les États-Unis en 1958. Matt n’a plus qu’une envie, que ses souvenirs et ses émotions enfouis dans un coin de sa tête refassent surface. Sauf que rien ne va se passer comme prévu. Après avoir appris qu’il est le papa d’une petite fille qu’il devra garder pendant les deux mois suivants, Matt est confronté à la tempête qui plonge le Texas sous la neige. Le jour du grand départ, Old Gary et son petit-fils sont coincés à l’aéroport, les avions sont bloqués et tous les vols annulés. Cependant, ils ne sont pas les seuls à être bien embêtés par cette situation qui vient également contrecarrer les plans de Luke, un ado en fugue, et Antonia, une jeune femme fuyant son ancienne vie pour aller tenter sa chance à Austin. Ces personnages vont se croiser, faire connaissance et vivre un petit bout de chemin ensemble à bord d’un grand van qui va sillonner l’Amérique.

     

    Séverine Vidal signe ici un très beau roman sur les liens familiaux, l’amitié, le voyage et la maladie. Un texte émouvant et plein de sensibilité que nous vous conseillons vivement !

     

    « Il voudrait garder ce moment, le retenir. Mais il ne peut pas, le présent file et c’est comme ça, alors Luke serre la main de Gary, falaise fragile qui attend, retenant son souffle, le prochain tremblement de terre. »

     

    Ce coup de cœur vous tente ? Pour l'acheter c'est ici !

     

     

  • OH BOY ! de Marie-Aude MURAIL (Médium, Ecole des Loisirs)

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    Depuis que leur père les a abandonné et que leur mère s’en est elle aussi allée avec du détergent pour vaisselle, les Morlevent ne se sont désormais plus que trois : Siméon, 14 ans, Morgane, 8 ans, et la petite dernière, Venise, 5 ans. Le frère et les deux sœurs ont passé un pacte : « les Morlevent ou la mort », rien ni personne ne pourra les séparer. Sans famille pour les accueillir, ils se retrouvent dans le foyer sordide de la Folie-Méricourt, mais continuent à espérer qu’un des leurs viendra un jour ou l’autre les chercher, ce qui ne tardera pas à arriver. A leurs risques et périls…

    Un livre qui traite de sujets forts et délicats avec beaucoup d’humour et de tendresse. Vous risquez bien de ne pas vouloir quitter trop vite la petite troupe Morlevent car leur histoire est aussi touchante que certaines situations cocasses et totalement décalées !

     

    C'est décidé, je l'achète !

     

     

  • SOMBRES CITROUILLES de Malika FERDJOUKH (médium, École des Loisirs)

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    Comme chaque année, la famille Coudrier se réunit au domaine de la Collinière pour fêter l’anniversaire de Papigrand, et comme chaque année tout se passe comme prévu, ou presque. En effet, Hermès et ses cousins, les jumelles Violette et Annette, ainsi que Colin-Six ans, ne s’étaient pas préparés à trouver un homme allongé entre les courges et les potirons du potager. Ce bougre-là ne bouge plus et ne semble pas être prêt à se remettre sur pied : inanimé, ses vêtements tâchés de sang, il est bel et bien mort. Hermès décide alors de le cacher sous le noisetier et d’élucider l’affaire. Qui de sa famille à bien pu faire le coup ?

    Malika Ferdjoukh nous offre ici un roman sur les relations familiales. En apparence sereines, celles des Coudrier ne sont en réalité construites que sur des artifices et des contrevérités. Lorsque les secrets honteux refont surface et que les mensonges des adultes sont révélés au grand jour, le masque tombe et les enfants découvrent leurs vrais visages, laids et terriblement décevants. Coup de cœur !

     

    C'est sûr je vais adorer, je l'achète !

     

     

     

     

     

  • VENENEUSES de Thomas GILBERT (SARBACANE)

     

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    Vénéneuses, Thomas Gilbert, Sarbacane, BD, Solène Duroch, M'Lire, Laval

    Nour et Domitille ne se quittent pas depuis leur enfance. Aujourd’hui, alors âgées de 16 ans, elles vivent leur vie à toute vitesse : soirées, alcool, drogues, drague qui dérape… Mais leurs aventures, qu’elles voudraient trépidantes, sont justes teintées de désespoir et traduisent un cruel besoin d’exister. Dom est en recherche permanente d’amour et d’attention, que ses parents n’ont pu lui donner. Elle cherche donc les regards des hommes, mais se sent sali dès que des mains la touchent. Les deux jeunes filles, inséparables, malgré les disputes et la rancœur, sont liées coûte que coûte, dans la joie comme dans la tristesse, à la vie à la mort.

    Un récit fort et troublant qui ne laisse pas indifférent. On en ressort vaguement mal à l’aise, les dernières pages ne laissant peu de doute sur le dénouement de l’histoire. Dans cet album, les couleurs vives aveuglent le lecteur, tout comme la détresse des personnages qui cherche à s'échapper des corps par tous les moyens possibles.

     

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  • IL ÉTAIT DEUX FOIS DANS L’OUEST de Séverine VIDAL (Pépix, Sarbacane)

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    La maman de Luna travaille comme maquilleuse sur les plateaux de cinéma, alors quand on lui propose de s’occuper d’une célèbre actrice sur le tournage d’un film en plein cœur de l’Arizona, elle organise un super voyage aux États-Unis avec sa fille. Luna n’est pas très emballée, car elle est séparée de son petit frère Solal et de son père pendant tout un mois (soit 33 dodos vous vous rendez compte !!). Mais arrivée dans ce désert du Grand Ouest américain, tout se passe comme dans un rêve. Elle ne peut que s’émerveiller devant ces paysages magnifiques, si différents de la Bretagne où elle a l’habitude de passer ses vacances chez ses grands-parents. Bientôt, elle fait la rencontre de Josh, un indien d’une réserve navajo, tous deux se préparant à vivre une expérience inoubliable (mais non dénuée d’imprévus et de petites frayeurs, gare aux coyotes, à « Sloppy Joe » et aux piqures de scorpions !).

    Une bonne dose d’humour et d’aventure, un brin de frissons et une belle histoire d’amour, en deux mots : à lire !!

     

    Super chouette, j'achète ce livre !

     

     

  • Les premières chroniques de Solène, nouvelle apprentie à la librairie !

     LA RÉPUBLIQUE DU CATCH de Nicolas DE CRECY (Casterman)

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     Mario est un petit homme haut comme trois pommes, qui vit seul avec son manchot et sa boutique de pianos. Il aime Bérénice, la charmante catcheuse, mais elle travaille pour le compte de son neveu diabolique et ne s’intéresse qu’aux grands hommes virils avec beaucoup de muscles. Hélas Mario ne fait pas le poids devant les monstres du catch que la belle admire… Un jour, sa famille mafieuse organise un sale coup : elle confie la mission à Mario de porter une enveloppe dans une usine désaffectée pour qu’une jeune dame la réceptionne. Mais à l’arrivée, il est attaqué par une tête folle et totalement burlesque reposant sur une espèce de chariot mécanique : le pire ennemi de ses cousins ! Prix au piège dans les dédales de la zone abandonnée, il se croit bon pour l’échafaud, mais des fantômes viennent à sa rescousse : un cycliste raté, « la perruque », et la princesse des maladies. Cette petite troupe abracadabrante va alors essayer de sortir Mario des embrouilles.

    Une bande dessinée au scénario déjanté, porté par un graphisme subtil et des personnages délirants.

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    LA PYRAMIDE DES BESOINS HUMAINS, Caroline SOLÉ, École des loisirs

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     « Si, un jour, la célébrité vous tombe dessus comme la fiente d’un pigeon sur la tête : fuyez. »

     

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      Le jour où Christopher découvre l’affiche d’un jeu intitulé La pyramide des besoins humains, inspiré de la pyramide de Maslow, le slogan « TOI AUSSI JOUE TA VIE. » l’interpelle. Il décide alors de tenter sa chance. Le principe est simple : se créer un profil sur le site du jeu et gagner en popularité par le vote du public. Ensuite, grimper les échelons de la pyramide et arriver au sommet de la célébrité. Christopher récolte quelques pièces de monnaie et entre dans la boutique informatique la plus proche pour se connecter et ouvrir un compte. Mais Christopher n’est pas un ado comme les autres. Il fait partie des paumés, des gars en marge de la société. Il crèche sur un carton dans un renfoncement de la rue Berwick Street, soit Chinatown, Londres. Son quotidien : regarder filer le temps avec son compagnon d’infortune Jimmy, fumer et boire dans son duvet bleu crasseux qu’il ne quitte plus depuis un an. Là où il dort, il ne voit pas les étoiles, mais la petite lumière rose de Suzie qui luit à sa fenêtre, « L’étoile du berger des mâles en quête de tendresse bon marché ».

     

    Christopher devient alors christopher.scott54, candidat n° 12 778. Lorsqu’il poste son premier commentaire obligatoire pour passer la première étape du jeu, les visites sur sa page se multiplient. Des amis virtuels se manifestent et l’encouragent, et Christopher franchit les niveaux sans difficultés. Il se trouve pris dans un engrenage et est confronté à la folie des internautes qui le pressent de questions : Qui est-il ? Où vit-il, et pourquoi dans la rue ? Les gens, obsédés, ne parlent plus que de ce jeu de télé-réalité, les médias s’emparent de l’affaire, et Christopher se retrouve très vite en première page des journaux. Pourtant, rivés sur leur portable, les passants ne font pas plus attention à lui qu’auparavant. Il reste anonyme, le clodo sur son carton sale.

     

     Christopher est parti à cause du paternel, de ses gnons, et de la mélancolie de sa mère. L’école, il en avait marre. Alors, il a pris le premier train et a atterri rue Berwick Street, Londres, soit Chinatown, le quartier des paumés, des gars en marge de la société. Parfois, la nostalgie le gagne, il repense à son frangin, à leurs virées dans les champs. Mais c’est le froid et la pluie qui le saisissent, et non cet air d’été qu’il vient à regretter.

     

     Un roman saisissant, qui pointe les dérives d’une société où les gens ne pensent plus que par l’image et la popularité, le besoin sans limite de s’approprier la vie privée des autres. Dans cette folie du virtuel et des réseaux sociaux où l’intime est mis à prix, Christopher nous redonne un peu d’humanité et de sensibilité.

     

    ET HOP J’ACHÈTE CE LIVRE

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    LÀ OÙ NAISSENT LES NUAGES, Annelise HEURTIER, Casterman

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     Amélia est une jeune lycéenne. Elle vit avec ses parents dans un grand appartement parisien et passe la majeure partie de ses journées entre ses cours (où elle évite de regarder sa meilleure amie mettre sa langue dans la bouche de son copain, qu’elle a toujours admiré en cachette) et sa chambre pour dévorer une tablette de chocolat (en entier). Amélia ne peut s’empêcher de s’empiffrer de gâteaux, de confiture ou de plats bien gras. Sûrement pour combler un vide, un manque de confiance en soi. Elle se trouve replète, insignifiante et trop peu intéressante face à ses parents qui inspirent tout de suite le respect et l’admiration. Sa mère, une ancienne humanitaire désormais magistrate, pleine de grâce et de féminité, et son père, un grand chirurgien. Elle, dans tout ça : une ado qui ne trouve pas bien sa place et se demande comment ses deux parents ont pu engendrer une fille aussi banale. Mais un beau matin, suite à une lettre adressée à sa mère d’une association basée en Mongolie, son père propose l’impensable : y partir tous les trois en voyage. Amélia n’a aucune envie de s’envoler vers cette terre hostile et de s’occuper de tâches ingrates, pas question pour elle d’y mettre les pieds ! Elle préfère rester tout l’été à dessiner sur ses carnets et manger des paquets de gâteaux, enfermée dans sa chambre, se languissant du temps qui passe. Seulement voilà, si elle partait là-bas, elle pourrait enfin se montrer à la hauteur de ses parents et passerait pour quelqu’un de courageux aux yeux des gens et de sa classe, on la remarquerait.

     

     Amélia est loin de se douter que ce voyage va la transformer et lui apporter les réponses dont elle a besoin pour se construire.

     

     Un très beau roman, une incitation au voyage et à la découverte de soi.

     

    C'EST VRAI QU'IL A L'AIR SUPER, J'ACHETE