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chroniques de Solène

  • entretien avec Corinne Dreyfuss

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    "Caché !" est un OVNI comme on les adore. Livre sans image, il correspond pourtant tout à fait aux plus jeunes lecteurs grâce à l'ingéniosité de son auteure. Le texte, tout d'abord, est parfaitement adapté aux plus jeunes. Le rythme est bien présent, il est très agréable à lire à voix haute et un véritable suspense s'installe au fur et à mesure de sa lecture. Mais visuellement, ce livre étonnant a également de biens jolis arguments. Si, en effet, il n'y a pas d'images, il y a en revanche une mise en page et un jeu typographique totalement maîtrisé qui est lui aussi porteur de sens. Et les enfants ne s'y trompent pas. Ils comprennent tout à fait la portée de cette mise en page et sont tenus en haleine jusqu'à la fin de la lecture. Corinne Dreyfuss, qui nous avait déjà enchantée avec le magnifique Pomme pomme pomme, Prix Sorcières 2016, confirme son talent pour nous faire faire un petit pas de côté et nous proposer des albums pour les plus jeunes différents et novateurs. Les éditions Thierry Magnier quant à elle, apportent à leur catalogue le petit frère idéal du désormais classique Tout un monde de Katy Couprie et Antonin Louchard.

     

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    Pour la revue Citrouille, nous avons rencontré son auteure Corinne Dreyfuss pour lui poser quelques questions

     

     

    Bonjour Corinne

    Pouvez-vous nous parler un peu de l'origine de ce projet un peu fou, de vos envies ? J'ai lu que ce projet remontait à plus de 15 ans ?

     

    Je me souviens très clairement du jour où j’ai eu cette idée, mon fils avait quelques mois (il a aujourd’hui15 ans et demi). Assis entre des coussins, il tenait dans ses mains un livre cartonné, il le manipulait, et puis il s’est arrêté sur une page, il est resté longtemps concentré, fasciné, je me suis alors approchée tout doucement pour voir quel dessin pouvait à ce point l’intriguer. A ma grande surprise, c’était le texte qui l’absorbait tant, il le scrutait avec une telle attention, c’était incroyable. Je me suis tout de suite dit : il faut faire un livre pour des tout-petits avec seulement du texte, j’ai tout de suite pensé que ça avait du sens. Mais je crois que je n’étais pas prête, j’ai continué à observer les tout-petits « lire le journal », regarder les mots…

    J’en ai parlé à Thierry Magnier 7 ans plus tard, il était enthousiaste, mais ce n’était encore qu’une idée, il me manquait l’essentiel : le texte. J’ai écrit des dizaines d’histoires très différentes pour ce projet, mais rien ne me convenait. Je voulais que ce soit très simple, accessible, que ça parle aux plus petits mais qu’il y ait du sens, du fond. Je cherchais LE texte qui justifiait d’être édité sans images. J’ai abandonné des dizaines de fois avant de reprendre. J’ai toujours gardé cette idée dans un coin de ma tête pendant ces 15 années.

    C’est au cours d’une résidence en crèche alors que j’étais là pour un tout autre projet que j’ai trouvé la/ma solution. D’abord les lectures avec les tout-petits m’ont confortée dans l’idée que c’est bien par le texte qu’ils rentrent dans le livre. Combien de fois j’ai lu dans un coin avec un ou deux enfants avant que d’autres qui jouaient plus loin, attirés par la lecture, par la musicalité des mots ou leur sens, rappliquent à quatre pattes ou en trottant, curieux, capturés dans les filets de l’histoire.

    Mais une autre expérience m’a beaucoup questionnée : en lisant des albums j’ai constaté qu’à chaque fois que le texte mentionnait un personnage qui n’était pas représenté sur la double page, les enfants étaient très intrigués, inquiets même. A chaque fois, les plus grands (ceux qui parlaient) demandaient : « Mais il est où ? Pourquoi il n’est pas là ?... » Cette observation m’a fait vaciller, moi qui voulais faire un livre sans images, un livre ou l’on ne représentait pas.

    Et puis cela m’a donné la solution : Caché !

    Le reste en a découlé : le jeu du coucou/caché si important et jubilatoire pour les petits, l’absence qu’il faut apprendre à apprivoiser (un enjeu pour les tout-petits et pour les grands que nous sommes) et la conviction que ce que l’on cherche dans un roman, c’est se découvrir soi-même en se glissant dans les mots d’un autre, dans la vie d’un autre, dans la peau d’un autre, dans les aventures d’un autre, dans les peurs d’un autre.

    Se chercher, se trouver, se connaître, c’est l’histoire de toute une vie, non ?

    Là est arrivée l’envie du miroir en dernière page. J’aimais beaucoup l’idée que la seule « image » de ce livre soit le reflet du lecteur, qu’il s’y trouve, qu’il puisse être au dedans et au dehors de l’histoire, tour à tour ou en même temps celui qui cherche et celui qui se cache.

    « Caché ! » c’est une histoire à trois entre un texte, celui qui lit et le tout-petit, chacun peut s’y cacher ou s’y (re)trouver.

     

    Comment avez-vous construit votre histoire ? Cela a dû être extrêmement compliqué pour que le rythme soit bon et que le lecteur soit toujours accroché ?

     

    Dans une histoire pour les tout-petits, je crois que le rythme c’est extrêmement important. Le rythme c’est la vie !

    Quand j’écris, je travaille les paroles et la musique. Les paroles ce sont les mots, l’histoire, le fond. La musique, c’est les sonorités, la musicalité, le rythme, les accélérations, les pauses, les blancs, les noirs, les refrains qui reviennent. Je pense que le rythme est aussi important que l’histoire.

    Après c’est un travail d’assemblage, je sais ce que je veux construire. J’empile les mots comme des briques, parfois ça s’écroule alors je recommence encore et encore jusqu’à ce que ça tienne même si c’est fragile, c’est bien aussi quand c’est fragile. Je travaille beaucoup à l’oral, à voix haute pour avoir les mots en bouche, je répète encore et encore. Je n’ai pas du tout l’impression que c’est un travail intellectuel, conceptuel ; les mots c’est de la matière que je façonne, j’ai besoin de faire, d’avoir les mains dans le cambouis, ou dans la farine, c’est comme vous voulez.

     

    Ensuite il fallait la mettre en forme ? Comment s'est déroulée cette étape ?

     

    Dans des précédents essais pour ce projet, j’avais tenté de travailler typo et mise en page mais je me suis vite rendue compte que ce n’était pas mon métier, alors pour cette version je me suis juste concentrée sur l’écriture du texte. C’est Camille Gautier, l’éditrice de ce projet, qui m’a proposé de travailler avec Aurélien Farina qui avait déjà collaboré au très beau « Contes au carré ». La typo à l’aérographe, la mise en page, la couverture, le design graphique, c’est Aurélien. Il a fait un travail incroyable. Il y avait beaucoup de défis à relever : intégrer et se jouer des codes liés au roman (pagination, tête de chapitres, préface, bandeau…), mettre en page et en espace les mots d’une façon qui soit attractive pour un tout-petit en ayant du sens. Le projet, ce n’était pas de faire de l’image avec les mots mais de rythmer les pages, de servir l’histoire, et puis il y avait ce jeu avec la page qui devient porte pour passer de chapitre en chapitre, j’y tenais mais cela n’a pas été si facile à mettre en œuvre. On a échangé à trois : à partir des propositions d’Aurélien, Camille et moi. C’était intéressant parce qu’on avait tous les trois une vision cohérente du projet chacun dans son domaine (designer graphique, éditrice, auteure), on n’était pas toujours d’accord mais les discussions faisaient toujours surgir une solution.

     

    Pourquoi intituler ce livre « roman pour bébé » ?

    Quand j’ai évoqué ce projet avec Thierry Magnier, je lui ai parlé d’un livre sans images, c’est lui qui m’a proposé : « Il faut faire un roman ! » D’ailleurs, je pense que cette idée m’a d’abord compliqué la tâche, d’une certaine façon cela m’a mis la pression, m’a fait m’égarer sur des pistes un peu pompeuses avant de revenir à l’essentiel. Mais cela m’a aussi fait travailler autour du concept du roman, relire, chercher, errer … ce qui a bien sûr nourri mon projet. Cela a en tout cas posé des bases solides pour la conception graphique du projet.

    C’est incroyable que personne n’ait fait un livre sans images pour les tout-petits avant, je pense vraiment que c’est une piste qui reste à explorer, j’ai d’autres idées… Rdv avant 15 ans, peut-être !

    J’espère cependant que le bandeau « Le 1er roman pour bébés », qui est aussi un clin d’œil à l’univers du roman, n’éloignera pas du livre un public un peu plus agé (les vieux jusqu’à 6 ans voir plus). Dans les témoignages des premiers lecteurs, j’ai beaucoup de parents qui me disent que les grands frères, les grandes sœurs s’approprient aussi le livre, ceux qui commencent juste à déchiffrer, qui reconnaissent les lettres, ou qui commencent à lire. On ne sait jamais finalement par qui un livre est reçu…

     

     

    Votre ouvrage fait une grande confiance aux lecteurs puisque ceux-ci doivent s'approprier les codes graphiques que vous utilisez. Pensez-vous que ce livre s'adresse à tous les types de lecteurs ?

    D’abord oui, je pense que l’on peut faire confiance aux lecteurs (petits et grands). Ils sont souvent pertinents, créatifs, ils m’ont à de nombreuses reprises fait découvrir des aspects de mes livres. Et puis une fois que le livre est paru, il est à eux, c’est eux qui le font vivre. Je ne pense pas que « Caché ! » soit difficile à lire, au contraire, mais je sais que proposer un livre sans illustrations, un roman, à des tout-petits peut paraître intimidant pour les grands lecteurs. C’est sans doute un livre qui aura besoin d’être accompagné pour que les adultes se lancent. Lors de mes premières dédicaces, la plupart des gens à qui je l’ai présenté se sont laissés embarquer parfois un peu sceptiques, pour voir… et, pour mon plus grand plaisir, j’ai eu beaucoup de messages qui me disaient : « mon petit adore, il le réclame, on le lit plusieurs fois par jour, on s’amuse bien … »

    J’ai aussi une dame qui, quand je lui ai expliqué le concept du livre, m’a dit d’un air offusqué et pas très aimable :

    « - Vous êtes sérieuse ? »

    Oui je suis sérieuse ! Enfin, pas toujours.

     

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    Vous pouvez retrouver ce titre sur notre boutique en lign. Il suffit de cliquer ici :

    Caché de Corinne Dreyfuss - éd. Thierry Magnier

     

     

     

     

     

     

  • STABAT MURDER de Sylvie Allouche (Syros)

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    Quatre jeunes pianistes disparaissent sans laisser de traces à la veille d’un tournant décisif pour leur carrière musicale. Un thriller haletant et rythmé.

     

    Pour Valentin, Matthis, Mia et Sacha, la pression commence à s’intensifier et ils doivent redoubler d’efforts pour parvenir au sommet de leur discipline, le piano. Ils préparent tous les quatre un concours national d’une grande renommée qui leur permettra d’assurer leur avenir professionnel. Ces adolescents ont très peu d’amis et passent tout leur temps libre à travailler avec acharnement, absorbés par leur passion commune. Pour rien au monde ils ne louperaient une séance d’entrainement. Alors comment expliquer leur disparition soudaine et totalement inattendue un matin où ils devaient se rendre à un de leur cours au Conservatoire national supérieur de musique classique ?

     

    Stabat Murder est un véritable page-turner, roman policier intense et psychologique. Nous sommes pris dès le début dans les filets d’une intrigue captivante où les indices sont livrés au compte-goutte et le suspense est de plus en plus tenace. La commissaire chargée de l’affaire est vite confrontée à un manque de preuves et chaque minute qui passe met la vie des adolescents en danger. Sylvie Allouche arrive à nous tenir en haleine jusqu’aux toutes dernières pages et nous offre une fin à la hauteur de nos attentes !

     

     (chronique parue dans le n°183 de la revue Page des libraires)

     

    Si vous avez follement envie de lire ce thriller, c'est par ici pour l'acheter !

     

    Stabat Murder

    De Sylvie Allouche

    Syros - 15,95 €

  • MARQUISE de Joanne Richoux (Exprim', Sarbacane)

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    Voici un premier roman décapant inscrit dans un décor à la « Marie Antoinette » et un univers décadent. Sexe, drogue et alcool, ambiance rock’n’roll garantie à Versailles ! Bienvenue dans un monde de paillettes et de faux semblants où les jeux de manipulation sont plus mesquins qu’ils n’y paraissent…

     

    Charlotte et Billy se connaissent depuis l’enfance et n’envisagent pas de vivre séparés. Ils espèrent s’échapper de leur village qui ne leur offre aucune perspective d’avenir et s’envoler vers la capitale pour vivre leur rêve de liberté. C’est alors que Billy saisit l’opportunité du siècle : postuler à un casting exceptionnel en vue d’intégrer « les Voluptueuses », une communauté entourée de mystère où de jeunes gens talentueux sont choisis pour dévoiler leurs prouesses artistiques. Ils ont la chance et l’honneur d’intégrer la cour d’un richissime aristocrate résidant dans un luxueux château isolé sur une île écossaise. Cet homme fascinant appelé « Le Marquis », connu pour son excentricité, fait vivre ses fidèles dans le raffinement et l’opulence, un univers où tous les excès sont permis tant que l’art et la création sont au rendez-vous.

     

    Dans le domaine protégé du Marquis, la jeunesse totalement coupée de la vie réelle s’abandonne dans les artifices du succès et de l’apparence sans penser que l'intimité est mise à prix. Un jeu dangereux qui risque de brûler bien des ailes… Pourtant, Billy est prêt à tout quitter et à renoncer à son passé pour vivre cette expérience inédite. Charlotte se résigne à le suivre dans cette folie qui va vite les dépasser.

     

    Marquise est un roman rafraîchissant doté d’une énergie grisante, portrait au vitriol de nos sociétés modernes. La chute, saisissante, nous fait froid dans le dos par son terrible accent de réalisme. Et si nous en arrivions vraiment là ? Une mise en garde alarmante sur les dérives de notre époque.

     

    Comme ce roman a l'air super captivant et que c'est un nouveau eXprim', je l'achète (par ici) !

    Marquise

    de Joanne Richoux

    Sarbacane, eXprim' - 15.50

  • PAX ET LE PETIT SOLDAT de Sara Pennypacker et illustré par Jon Klassen (Gallimard Jeunesse)

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    Peter et Pax sont inséparables, unis par un lien unique et privilégié depuis que le garçon a sauvé et recueilli le renardeau chez lui. Les deux amis ne pourraient imaginer vivre éloignés l’un de l’autre. Pourtant, lorsque son père s’engage dans une guerre, Peter est contraint d’abandonner Pax à l’orée d’une forêt pour aller vivre chez son grand-père. Le renard, livré à lui-même dans un milieu naturel qu’il ne connaît pas, doit subir la faim, le froid et la douleur de ne pas voir Peter réapparaître. Avec une détermination et une énergie incroyable, son garçon va tout faire pour revenir sur ses pas.

     

    Dans ce roman d’aventure passionnant, nous sommes emportés par la course effrénée de Peter (500 km à parcourir ce n’est pas rien !) prêt à braver le danger et les interdits pour retrouver son ami et mettre fin à cette séparation déchirante. Pendant ce temps, Pax découvre la vie sauvage et se confronte à ceux de son espèce, méfiants à cause de son odeur humaine. C’est avec beaucoup d’émotion que nous le voyons évoluer dans cette nature qui recèle de surprises, mais très vite menacée par la guerre et ses atrocités. Ce roman montre à quel point elle ravage les corps mais aussi les esprits, dans un monde où « les malades de guerre » détruisent des vies et brisent des destins.

     

    Pax et le petit soldat est une très belle histoire, récit initiatique bouleversant sur une amitié hors du commun et des personnages vibrant d’espoir. Le texte est sublimé par les magnifiques illustrations de Jon Klassen, qui donnent vie à des instants magiques et saisissantes par leur infinie tendresse (dommage qu’il n’y en ait pas davantage !). Un roman dyablement génial donc !

     

    Si vous aussi vous voulez tomber sous le charme de l'histoire de Peter et Pax, c'est par ici !

     

    Pax et le petit soldat

    de Sara Pennypacker

    illustré par Jon Klassen 

    Gallimard jeunesse, 13.90

  • SAMEDI 14 NOVEMBRE de Vincent Villeminot (Exprim', Sarbacane)

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    Samedi 14 novembre est un roman qui m’a prise aux tripes et profondément dérangée. J’ai dû plusieurs fois refermer le livre pour reprendre mon souffle avant de replonger dans cette tornade d’émotions violentes. Le narrateur me filait entre les doigts, m’échappait au fur et à mesure que sa folie prenait une ampleur considérable. Ce texte m’a fait mal, il m’a bousculée, révoltée, mais profondément touchée.

     

    Vendredi 13 novembre, B. et son frère Pierre sont attablés à la terrasse d’un café quand surviennent les tirs. B. est touché par une balle, tandis que Pierre git à terre, sans vie. À l’hôpital, sous le choc, B. s’enfuit sans se retourner et s’enfonce dans une nuit noire.

    « B. marchait comme un somnambule. Il se sentait comme un funambule, plutôt : en équilibre fragile au-dessus d’une douleur sans fond. »

    Dans le métro, parmi les visages hagards, B. capte le regard d’un homme et le reconnaît. Dans la voiture pendant que les autres tiraient, il était resté à contempler la scène à travers la vitre de la portière, sans bouger. Alors B. va suivre l’inconnu, guidé par son instinct. Il va suivre « son » assassin. Très vite, j’ai senti que les rôles allaient s’inverser. La victime qui devenait bourreau, et le bourreau, victime.

     

    Vincent Villeminot signe ici un roman extrêmement fort, un de ceux qui ne peuvent laisser indifférent. Un roman déroutant sur un sujet où la parole a du mal à se libérer, déstabilisant par la violence de B., ce déchaînement d’agressivité incontrôlable, qui s’éveille brusquement au contact de la haine. Je me souviens du rire de B., effrayant et malsain, ce « grand rire sauvage ». Et ses mots qui claquent, ses injures cinglantes. Puis la peur qui s’insinue dans ce petit appartement, qui suinte et oppresse. Que va-t-il faire ? Jusqu’où va-t-il aller dans sa folie ?

    Au centre du drame, Layla est la figure apaisante dans cette atmosphère étouffante et saturée. Puis B. devient Benjamin, ou redevient Benjamin. J’ai bien senti que le rire au fond de son ventre pouvait ressurgir à tout moment, mais il semblait avoir repris corps dans le jeune homme de vingt ans qu’il était, sans armes, sans son poing écorché à vif, sans cette démence insoupçonnée qui l’avait cueillie dans le hall de l’immeuble. Il retrouve son humanité, volée par la vengeance, la volonté de faire mal à celui qui brise.

     

    « À ce moment, à ce moment précis, Benjamin ne savait plus qui était l’ennemi. Ni ce qui le soulagerait - d’en finir avec l’autre ou avec lui-même. »

     

    Quand B. est Benjamin, Layla prend soin de lui, panse ses blessures. C’est comme s’ils n’étaient plus que deux, alors, dans l’appartement. Deux corps qui s’apprivoisent après la violence, deux esprits qui échangent, se confrontent. Qui se pardonnent peut-être.

    Écrire au futur est donc possible, puisqu’il y a un après, un avenir.

    « Comment tu la regardes, la mer ? La vie qui vient et reflue, nous traverse, puis se retire ? Comment tu la regardes ? Et vers où ? Vers quel horizon - quelle ligne de fuite ? »

    Prenez le temps de lire ce livre, puis de le digérer à votre manière. Parlez-en autour de vous, car il soulève un flot de questions sur un sujet douloureux où les mots ont du mal à se frayer un passage.

     

    Pour acheter ce roman, cliquez par ici

     

    SAMEDI 14 NOVEMBRE

    de Vincent Villeminot

    Sarbacane, collection eXprim', 15.50€

  • L’AMOUR, LE JAPON, LES SUSHIS ET MOI de Naïma Zimmermann (Albin Michel Jeunesse - Litt')

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    Lucrèce baigne depuis toute petite dans la culture japonaise, que ce soit à travers l’univers du manga, des séries animées et de la langue qu’elle pratique depuis le collège. Quand sa mère lui annonce qu’ils partent vivre avec son petit frère au Japon, c’est l’occasion pour elle de découvrir réellement le pays et ses traditions. Seulement voilà, être une Française en territoire nippon, cela se remarque facilement. Avec son caractère franc et sa langue bien pendue, la jeune fille se heurte à la réserve des jeunes de son âge et a du mal à se faire des amis. Mais entre un voisin musicien à démasquer, un club des amateurs de sushi à remettre sur pied et une mère surexcitée par les fêtes traditionnelles, Lucrèce n’a pas le temps de s’ennuyer !

     

    Ce roman est un vrai régal de lecture. Naïma Zimmermann nous fait voyager et découvrir le mode de vie japonais en nous livrant des anecdotes parfois surprenantes (ce que font vraiment les Japonais lors de la fête des cerisiers en fleurs !). Lucrèce nous fait beaucoup sourire, car cette jeune adolescente boute-en-train manque souvent de tact face à certains de ses camarades et à le don de se mettre dans des situations délicates plutôt cocasses ! Un récit de vie touchant qui traite de l’expatriation avec humour et sensibilité.

     

    (chronique parue dans le n°180 de la revue Page des libraires)

     

    Parce que ce livre est un coup de cœur et qu'il n'attend que vous pour le lire, venez l'acheter par ici ! 

     

    L'amour, le Japon, les sushis et moi

    de Naïma Zimmermann

    Albin Michel Jeunesse, collection Litt', 15.90 €

  • ATTENDS QU'HELEN VIENNE de Mary Downing Hahn et traduit par Valérie Dayre (Thierry Magnier)

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    Molly et son frère Michael, habitués à la vie urbaine, sont contraints de déménager en plein cœur de la campagne à Holwell, dans une ancienne église rénovée. Depuis que leur mère partage sa vie avec Dave et sa fille de sept ans Heather, leur cercle familial part à vau-l’eau. Leur nouvelle petite sœur est horripilante, manipulatrice et cherche à semer la discorde en accusant systématiquement Molly et Michael des pires vilenies, impuissants face à son attitude sournoise. Dans leur nouvelle demeure, la situation ne fait qu’empirer après la découverte d’un cimetière dans le jardin de la propriété. Heather est fascinée par une stèle abandonnée sous un grand chêne à l’écart des autres tombes. Très vite, Molly, terriblement angoissée, la surprend à y flâner la nuit en adoptant un comportement étrange. Commence alors une sombre histoire de fantôme... de préférence à lire la nuit, frissons garantis !

     

    Dans ce roman glaçant, nous nous retrouvons pris au piège avec Molly, consciente des faits inexplicables et terrifiants qui se passent sous ses yeux, sans pouvoir être prise au sérieux par les membres de sa famille. Comment faire face au danger qui rôde ? Car bientôt Helen prépare son arrivée et ses intentions sont loin d’être bienfaisantes…

     

    Vous voulez lire un roman fantastique qui fait froid dans le dos ? Cliquez ici pour l'acheter !

     

    Attends qu'Helen vienne

    de Mary Downing Hahn et traduit par Valérie Dayre

    Thierry Magnier - 14.50 €

  • L’ÉVEIL STADE 1 de Jean-Baptiste de Panafieu (Gulf Stream)

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    Laura travaille dans un laboratoire de recherche et met au point un virus apte à stimuler l’activité du cerveau. Elle le teste sur des souris blanches, loin de se douter que ses actes constitueront le point de départ d’une contamination animalière mondiale qui bouleversera la société. Lors de la fuite d’une des souris porteuse du virus dont l’intelligence a été décuplée, son contact avec les espèces animales extérieures marque le commencement de la prolifération. Nous assistons, happés par la multiplication de cas touchés par l’Éveil, à la lente prise de conscience des animaux qui semblent émerger d’un profond sommeil.

     

    Ce roman montre à quel point les humains vont être dépassés par un virus incontrôlable et que la situation, qui passe tout d’abord inaperçue, va s’étendre très rapidement au-delà des frontières. L’auteur met l’accent sur les sensations nouvelles et les pensées inhabituelles ressenties par les animaux, qui essayent tant bien que mal de les nommer par un langage qu’ils s'approprient peu à peu. Nous faisons la connaissance de Chou-K, un matou pacha et indifférent à ce phénomène perturbant, Cabosse, une chienne attendrissante et un brin bavarde, Montaigne, un perroquet gris traducteur plutôt coquasse, ou encore une corneille aveuglée par le pouvoir ! Laura et son frère Gabriel, ainsi que leurs amis Alya et Clément, sont les premiers à découvrir ces bouleversements saisissants et sont très vite confrontés aux menaces d’une grande entreprise agro-alimentaire, bien décidée à endiguer la contamination.

     

    Ce roman original et surprenant amène de nombreuses réflexions sur notre mode de vie actuel, que ce soit sur notre alimentation, sur les activités humaines dévastatrices pour l’environnement et la faune, ainsi que sur les expériences génétiques animales.

    Attention, L'éveil risque de vous rendre suspicieux envers vos petites boules de poils lorsqu'elles vous scrutent avec un drôle d’air profondément humain… !

     

    Vous êtes impatient de lire ce récit captivant ? C'est par ici pour l'acheter dans notre librairie indépendante !

     

    L'éveil Stade 1

    de Jean-Baptiste de Panafieu

    Gulf Stream - 16.50

     

  • FAIRE LE MORT de Stefan Casta (Thierry Magnier)

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    Ce roman nous fait l'effet d'une claque. L’extrait au dos de la quatrième de couverture nous prévient pourtant à l’avance de la violence des faits qui vont suivre. Et c’est pour cela que dès le début du roman nous sommes tendus, comme dans l’attente du moment crucial, événement cauchemardesque où le narrateur est déjà condamné à subir les coups. À faire le mort.

     

    Ce qui devait être une randonnée entre amis au cœur de la forêt pour observer les oiseaux et apprécier le calme paisible de la nature, va virer au drame et à l’impensable. Tous vont se liguer contre lui, celui qu’ils trouvent distant, différent, avec son béret et son écharpe étrange, sa poésie et ses drôles de questions. Au départ, cela prend l’apparence d’un jeu bête et méchant, des insultes et des humiliations, mais bientôt tout bascule et la cruauté de ces adolescents nous frappe de plein fouet. Puis la vie reprend son cours. Les bourreaux rentrent chez eux et Kim reste livré à lui-même, avec son corps meurtri, abandonné. Aucun de ces jeunes ne pourra plus jamais vivre de la même manière après « l’accident ».

     

    Un livre qui prend aux tripes, nous bouscule et nous révolte face à ces actes insensés, cette part sombre et barbare qui se réveille lorsque l’on perd le contrôle de soi-même. Comment vivre le lendemain d'un tel drame ? Cacher la vérité ou dévoiler l’horreur ? Réflexion sur la notion de pardon, de différence, d’amour, Faire le mort est un texte suédois terriblement percutant à (re)découvrir grâce à cette nouvelle édition !

     

    « Il était chaque fois question de se venger et une fois la vengeance réalisée, c’était fini. Mais la vie est différente. Il n’y a pas de fin nette. Ça continue. Nous vivons au milieu d’un fleuve de temps, de lumière, d’obscurité et d’énergie. Et c’est justement ce courant que tu sens sur ta joue un jour de vent. Je continue à lutter contre le vent. A présent, je le sens sur mon visage et je sais que je vis. »

     

    Parce qu'il ne faut pas passer à côté de ce roman et qu'il a forcément sa place sur votre table de chevet, venez par ici pour l'acheter !

     

    Faire le mort

    Stefan Casta

    Thierry Magnier - 14.00

  • LE SECRET DE GRAYSON d'AMI POLONSKY (Albin Michel Jeunesse, Litt')

     

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    Grayson aimerait se montrer tel qu’il est pour avoir l’impression d’enfin exister. C’est seulement lorsqu'il se retrouve seul dans sa chambre, devant son miroir, qu’il peut laisser son imagination prendre le dessus. Mais depuis quelques temps, il a de plus en plus de mal à visualiser ses tee-shirts larges et ses pantalons de survêtements fluo en jolies robes longues. Grayson, garçon mal dans sa peau et renfermé, doit constamment refouler ses envies et cacher le conflit identitaire qui le tourmente.

     

    Lorsque son professeur de sciences humaines monte une pièce de théâtre autour du mythe de Perséphone, Grayson est retenu pour le premier rôle. C’est l’occasion pour lui de vivre pour la première fois sans se cacher dans la peau d’un personnage féminin.

     

    Voici un texte vibrant d’émotion et de sensibilité. Ami Polonsky prend le temps d’introduire le personnage de Grayson avec beaucoup de délicatesse et de douceur. Elle nous amène à découvrir progressivement son univers, qui vacille toujours entre ombre et lumière. Nous tombons sous le charme de ce garçon à fleur de peau qui va réussir à peu à peu prendre confiance en soi et accepter d’être lui-même.

     

    « Les vraies filles portent des chemisiers, des pantalons, des jupes, des vestes, des chaussures, des vêtements normaux. Je repense aux tresses. Je ne veux pas avoir l’air d’un phénomène de foire. Je voudrais être une vraie fille. »

     

    Le secret de Grayson

    Ami Polonsky

    Albin Michel Jeunesse, collection Litt', 15.90

     

    Parce que ce livre est magnifique et qu'il vous le faut dans votre bibliothèque, n'hésitez pas à venir par ici pour l'acheter !

  • TU NE SAIS RIEN DE L’AMOUR de Mikaël Ollivier (Thierry Magnier)

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    Les amoureux. Voilà comment sont désignés Nicolas et Malina. Indissociables, toujours main dans la main, les deux adolescents partagent tout : ils vivent sous le même toit, suivent le même emploi du temps au lycée et participent aux mêmes activités. Les gens autour d’eux envient leur amour et font en sorte de ne pas les séparer pour garder cet idéal intact. 

     

    Tout chavire lorsqu’une sombre vérité éclate sous les yeux de Nicolas. Ses idéaux familiaux s’écroulent et un flot de questions l’assaillent. Déboussolé et terriblement déçu, il regarde alors d’un œil nouveau sa relation si particulière avec Malina qu’il connait depuis sa plus tendre enfance. Est-ce de l’amour ? Et qu’est véritablement l’amour au juste ? Ce récit nous amène à réfléchir en même temps que le narrateur sur les relations amoureuses, mais aussi sur la sphère familiale. 

     

    Ce personnage, prisonnier de son quotidien et de ses habitudes, va peu à peu prendre conscience de certaines réalités, difficiles à entendre et surtout à comprendre du haut de ses 16 ans et d’un amour unique. Un récit initiatique fort et émouvant dont on referme les pages avec nostalgie, ne voulant pas quitter trop vite ce jeune homme qui nous livre son histoire douloureuse mais libératrice.

     

    « On n’échappe pas aux souvenirs, à moins de devenir amnésique. On marche au présent, vers le futur, mais toujours en traînant derrière soi le boulet du passé, comme un bagnard. »

     

    TU NE SAIS RIEN DE L'AMOUR

    de Mikaël Ollivier

    Thierry Magnier - 15.90€

     

    Si vous aussi vous avez envie de découvrir Tu ne sais rien de l'amour, cliquez ici pour l'acheter !

     

     

     

  • LE CHAT D’ENOSHIMA de Romain Slocombe et Nicolas Nemeri (Lézard noir, Le Petit Lézard)

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    Voici l'histoire de Tomomi, une petite fille japonaise, et de son chat Haru, qui vivent tous deux sur l'île d'Enoshima. Un jour, son père disparaît en mer sans laisser de traces et sa famille doit déménager à Tokyo, menacée par des hommes terrifiants. Tomomi a du mal à s'habituer à la ville et préférait le calme paisible de sa maison traditionnelle près de la plage. Bientôt, son chat prend la fuite et elle part à sa recherche sans prévenir sa mère...

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    Sensible et poétique, cet album magnifique séduira autant les petits que les grands. Difficile de ne pas s’attacher au personnage rêveur et attendrissant de Tomomi et à son chat malicieux, qui prend la pose presque à chaque page.  Les illustrations aux tons pastels et aux crayonnés envoûtants participent à l’atmosphère à la fois douce et sombre de cette histoire poignante.

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    Si comme nous, vous trouvez cet album superbe, il suffit juste de cliquer ici pour l'avoir !

    Le chat d'Enoshima

    de Romain Slocombe et Nicolas Nemeri

    Lézard noir, Le Petit Lézard

  • STARDUST ACADEMIE écrit par Siobhan Rowden et illustré par Henri Fellner (Witty, Albin Michel Jeunesse)

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    Le rêve de Vip est de devenir vétérinaire, mais cette vocation n’est pas du tout au goût de ses parents, qui veulent absolument que leur fils soit célèbre ! Et pour cela, ils le poussent à intégrer contre son gré la Stardust Académie qui fera de lui une véritable star. Cette école est tenue par l’illustre Fenella Stardust, une icône du show-biz brillant de mille feux et adulée de tous. Lors de leur audition, la chatte de Vip, Olive, fait sensation auprès de la directrice et le duo intègre l’école, au grand regret du garçon.

     

    Ce roman est une petite perle d’humour, les situations décalées sont excellentes (notamment la description des parents de Vip, la mère avec son éternelle robe « ornée de chapelets de saucisses de Francfort » et le père, chanteur d’une chanson ridicule dont il se vante constamment), les jeux de mots savoureux et l’intrigue prenante ! Vip et ses petits camarades se rendent bientôt compte que magouilles et supercheries se trament dans leur dos à la Stardust Académie. Entre un régime spécialement conçu pour les chats en l’honneur d’Olive qu’ils doivent ingurgiter à la cantine, des aspirateurs à cheveux, des décapeurs d’ongles et un étrange incinérateur au sous-sol de l’école, les enfants n’ont pas fini d’avoir affaire à de drôles de consignes. Le garçon est bien décidé à percer le mystère de la Stardust Académie et montrer que toute cette histoire de célébrité ne rime à rien, l’important étant d’être soi-même et d’aimer ce que l’on fait. Un coup de cœur pour ce nouveau Witty chez Albin Michel jeunesse, qui apporte son lot de fraîcheur et de malice ! 

     

    Pour découvrir l'histoire de Vip et d'Olive à la Stardust Académie, achetez ce roman par ici !

     

    STARDUST ACADEMIE

    de Siobhan Rowden et Henri Fellner

    Witty, Albin Michel Jeunesse

  • WONDERPARK écrit par Fabrice Colin et illustré par Antoine Brivet (Nathan)

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    Jenn et Mervin sont fascinés par un mystérieux parc d’attraction laissé à l’abandon et bâti au cœur d’une forêt qui surplombe leur ville. Ils rêvent de pouvoir y pénétrer le temps d’une journée, mais aucun enfant n’a encore réussi à franchir le haut mur d’enceinte qui entoure WonderPark… Jusqu’au jour où le frère et la sœur font la connaissance d’Orage, une étrange jeune fille aux longs cheveux noirs qui semble connaître le secret de ce lieu extraordinaire. Elle leur apprend alors que des portes cachées ouvrent sur des mondes magiques mais tout aussi dangereux. S’ensuit alors une aventure trépidante et fantastique en plein cœur de Libertad où les enfants sont embarqués dans une quête périlleuse aux côtés d’une bande de pirates.

     

    Un premier tome très divertissant et rythmé où suspens, piraterie et magie sont au rendez-vous ! Laissez-vous séduire par cette invitation à l’imaginaire et au voyage à travers des univers fabuleux.

     

    Les deux premiers tomes de cette nouvelle série sont déjà sortis en librairie.

    A découvrir à partir de 8 ans.

     

    Un chouette roman à acheter ici !


    Wonderpark 

    de Fabrice Colin et Antoine Brivet

    Nathan

  • RUN BILLIE de Claire Loup (Scripto, Gallimard)

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    Billie, la chanteuse de Run Billie, disparaît le soir où son groupe de rock à succès doit donner son premier concert au Bataclan. La soirée s’annonce mémorable, récompense de tous leurs efforts. Mais juste avant de monter sur scène, la jeune fille reste introuvable. Depuis ce jour, personne ne peut dire où elle se cache. Enlèvement, fugue, suicide ? Sa disparition reste incomprise.

     

    Run Billie est un thriller très bien mené, notamment du point de vue de sa construction. Nous sommes amenés à découvrir progressivement la version des faits des membres de l’entourage de Billy par leurs témoignages en présence d’un inspecteur, tout en suivant des moments de leurs vies avant sa disparition. Peu à peu, nous découvrons Adèle (Billie est son nom de scène) à travers les yeux de ses amis, de son groupe, de sa famille, et sa personnalité nous apparaît alors dans toute sa complexité. Ceux qui la connaissent en apparence la décrivent comme une jeune fille banale qui ne paie pas de mine, petite blonde effacée en jean et basket, mais qui déborde soudain d’une énergie solaire envoûtante face au micro. Les garçons de son groupe, et notamment son petit copain Moosh, voient en elle une fille sympa, drôle, arrangeante, une fille qui ne prend pas la tête comme toute les autres, et qui leur a permis de percer enfin dans la musique grâce à sa voix extraordinaire. Mais décrite par ses deux amis d’enfance, Adèle est lumineuse, pleine de vie, profondément amoureuse et touchante.

     

    Le fait que nous ne la découvrons que par les yeux des autres donne une réelle contenance au livre et pour moi tout son intérêt. Jamais nous ne connaîtrons son histoire de son propre point de vue et cela est d’autant plus intriguant. Au fil de la lecture, les facettes multiples de la personnalité d’Adèle se dessinent et le récit en devient vraiment passionnant. Dans ce roman choral, les personnages secondaires eux aussi se dévoilent peu à peu et essayent tant bien que mal de comprendre la disparition de Billie : comment cette fille auréolée d'un succès fulgurant s'est d'un seul coup envolée ? 

     

    Run Billie est un roman young adult rythmé, prenant et au contenu multiple (auditions, correspondances, mails, paroles de chansons…) sur la quête identitaire d’une jeune fille en mal de repères qui va se perdre dans des vies parallèles… Une belle découverte !

     

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    Run Billie

    de Claire Loup

    Scripto, Gallimard

     

     

  • Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle de Hervé Giraud (Thierry Magnier)

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    Ils sont trois : sa sœur Cali, le chien Rubens et lui. Trio inséparable, les jumeaux lovés au creux du hamac tendu dans leur jardin et le chien courant après sa balle jaune. Lui est plutôt maladroit, rêveur, et elle, pleine de vie et de lumière. Mais cette flamme tapie dans les yeux de Cali s’éteint progressivement quand frappe la maladie. Puis leur vieux chien fugue et ne revient pas. Cali est envoyée à la « brique » et dans son lit d’hôpital, elle ressemble à une crevette minuscule. Pour sauver sa soeur, le narrateur (dont on ne connaîtra pas le nom), se lance à la poursuite de son chien, se persuadant qu’une fois le trio recomposé, tout ira mieux…

     

    L’histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle est un magnifique roman qui aborde la question de la maladie et de la perte de façon peu courante, porté par une écriture très singulière. Mais c’est avant tout un texte lumineux, poétique et sensible sur la quête émouvante d’un frère qui va tout faire pour voir sa sœur rentrer à la maison. Bouleversant !

     

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  • LE COMPLEXE DU PAPILLON d'Anne-Lise Heurtier (Casterman)

    Le complexe du papillon, Anne-Lise Heurtier, Casterman, littérature ado, Solène Duroch, M'Lire, Laval

     

    Après Refuges (qui est dans la sélection du prix T’aimes Lire !), voici le nouveau roman d’Anne-Lise Heurtier, Le complexe du papillon, un texte sensible et poignant sur le combat intérieur que livre une jeune fille sur son corps.

     

    Tout débute le jour de la rentrée scolaire quand Mathilde découvre la transformation physique inattendue d’une fille de son collège après les vacances. Elle commence alors à se poser des questions : pourquoi est-ce que son corps ne s'est-il pas métamorphosé lui aussi cet été ? Comment avoir la même assurance, la même grâce que Cézanne ? C’est lorsqu’elle essaiera une magnifique robe bleue qui, au lieu de la sublimer, boudine son corps et lui renvoie un reflet ridicule, que Mathilde prend une décision. Faire un régime, mais attention, un petit régime, juste histoire de perdre un peu de poids et de pouvoir revenir acheter la robe. On se doute bien que ce défi va vite prendre le dessus sur cette adolescente et l’enfermer dans une lente spirale infernale.

     

    « Je ne sais pas moi-même ce qui m’arrive, pourquoi j’ai l’impression de m’enfoncer dans la terre grasse alors qu’à l’inverse, je voulais seulement courir plus vite, décoller et voler au-dessus des cimes. » Il faut savoir que Mathilde est une sportive, une grande coureuse, fascinée par les indiens tarahumaras, elle cherche à s’envoler au-dessus des montagnes et à se sentir légère… aussi légère qu’un papillon. Très vite obsédée par l’objectif qu’elle s’est fixée, Mathilde se coupe peu à peu de sa meilleure amie et se détache de sa passion pour la course. Son repli sur elle-même s’explique aussi par le décès récent de sa grand-mère, dont les souvenirs l’assiègent et la rendent encore plus malheureuse.

     

    Anne-Lise Heurtier décrit surtout le changement de comportement destructeur de Mathilde qui l’affecte psychologiquement. On s’attache très vite à ce personnage, dont les gestes et les pensées nous ramènent parfois à notre propre adolescence. Ce roman montre aussi comment les jeunes filles cherchent à ressembler aux critères physiques que nous renvoie la société : Thigh gap et autres obsessions qui incitent à maigrir. C’est par une écriture fluide et délicate que l’auteure nous offre un récit émouvant sur le mal-être et l'anorexie. Un très beau texte éprouvant à découvrir !   

     

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  • LE DOMAINE de Jo Witek (Actes Sud)

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    Cet été, Gabriel accompagne sa mère dans un domaine de riches châtelains où elle est employée comme domestique. Il ne supporte pas de la voir travailler pour ces gens hautains aux manières surannées, mais se doit de rester cordial pour ne pas faire de vagues. Féru d’ornithologie, il décide alors de traverser la lande et les marais de l’immense propriété, carnet d’observation, longue vue et appareil photo en poche. Émerveillé par les espèces animales qui peuplent les lieux, il est bien décidé à passer plus de temps à l’extérieur qu’enfermé dans le château où il a l’impression d’être un étranger.

     

    Ses plans d’exploration vont être perturbés par l’arrivée des petits-enfants du comte et de la comtesse, et notamment de la belle Éléonore de La Guillardière. Gabriel, qui a l’habitude de se tenir à l’écart, va tenter de se rapprocher du groupe de cousins afin de la séduire. Il se rend très vite compte du fossé qui sépare son monde du leur, où faux-semblants, désir de performance et de pouvoir sont de mise. Même s’il est vu comme le fils de la domestique et le garçon original qui va divertir l’été de ces jeunes de la haute-bourgeoisie, Gabriel va tout faire pour se faire aimer par Éléonore. 

     

    Jo Witek a le don de nous embarquer dans des histoires prenantes où une tension s’installe petit à petit dans le récit jusqu’à créer un sentiment de malaise. On s’attache très vite au personnage de Gabriel et on assiste, impuissant, à son brusque changement de personnalité. Lui si calme et sensible, devient impulsif, violent, en proie à des désirs insaisissables. Son sentiment amoureux le submerge, incontrôlable et terriblement douloureux. Car la belle l’ignore et joue avec lui, sachant pertinemment l’attrait qu’elle exerce sur le jeune homme. 

     

    Le Domaine est un très grand coup de cœur, il est difficile de lâcher ce livre à l’atmosphère pesante et qui nous offre à la fin une chute tout à fait déstabilisante !

     

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  • LES PETITS ORAGES de Marie Chartres (L'école des loisirs)

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    Comme si être un ado en pleine crise d’acné et avoir un prénom à rallonge ne suffisait pas, Moses Laufer Victor Léonard a aussi une jambe qui part en vrille. Une jambe qui l’oblige à porter une béquille envahissante et qui le range dans la catégorie des « empêchés », comme a si bien l’habitude de le qualifier sa professeure d’histoire. Depuis un an, Moses étouffe dans son corps qu’il ne contrôle plus et son handicap lui rappelle constamment sa faute. Le poids de sa culpabilité est d’autant plus fort que son père ne lui adresse presque plus la parole, et sa mère, au lieu d’afficher sa souffrance, ne cesse de sourire et de faire preuve d’une bonne humeur déstabilisante.

     

    Lorsque Moses se lie avec le nouveau venu de son lycée, un Indien du nom de Ratso qui le surnomme Tige brisée, son quotidien est chamboulé. La rencontre entre ces deux personnalités opposées fait naître des dialogues et des scènes amusantes et plutôt cocasses. L’un est renfermé sur lui-même, l’autre bourru et impulsif. Ces adolescents vont peu à peu se livrer, laisser échapper leur colère incomprise, et faire route ensemble vers Pine Ridge, la réserve indienne de Ratso, où ils pourront enfin se libérer de leurs secrets. 

     

    Les Petits Orages offre une amitié touchante entre ces personnages écorchés par leur passé. Le récit est poignant, autant sur le côté initiatique du passage à l’adolescence de Moses (qui est aussi très drôle par moments !), que celui sur la honte qu’il éprouve depuis son geste irréparable le jour de l’accident. Marie Chartres explore l’ « après » du drame qui sépare une famille et fait germer un ressentiment silencieux et insidieux de la part du père et un détachement feint de la mère. Alors la rage sourde de Moses refait surface et telle une vague, vient submerger ses émotions enfouies et refoulées depuis longtemps. La fuite vers une terre inconnue sera libératrice.

     

    Venez vite découvrir ce superbe roman dont l’histoire se déroule dans le Dakota du Sud. Il vous fera voyager avec les descriptions magnifiques des paysages nord-américains, mais aussi retomber les pieds sur terre en évoquant les conditions de vie sordides et désastreuses des réserves indiennes isolées.

     

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  • SHAKER MONSTER de Mr Tan et Mathilde Domecq (Gallimard)

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    Shaker Monster c’est l’histoire de Gwen et Justin, deux enfants turbulents dont l’activité favorite est la chamaille et la bagarre ! Lorsque Justin monte au grenier déposer une boîte qui appartient à son grand-père, il ne peut s’empêcher d’y jeter un coup d’œil. Il y découvre le Shaker Monster, une sorte d’urne magique dorée très curieuse. Justin l’utilise comme cachette secrète, mais au matin, il retrouve la maison recouverte de bave gluante. Un monstre est né du shaker et il faut maintenant réussir à l’attraper avant que les parents ne rentrent !

     

    Une bande dessinée jeunesse très rigolote, dynamique, avec des monstres gluants et qui sentent mauvais !

     

    C'est décidé, cette BD à l'air vraiment très chouette, je l'achète !