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littérature française

  • L’homme qui s’envola d’Antoine Bello (Gallimard)

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    La vie de John Walker a toutes les apparences du bonheur : dans son fief d'Albuquerque (Nouveau Mexique) il est le chef d'entreprise en pleine réussite, figure de l'économie localeet forme depuis vingt ans, avec sa femme Sarah, un couple envié et admiré, parents de trois beaux enfants. En bref, Walker a tout pour être heureux. Tout, sauf ce qui est le plus précieux à ses yeux : le temps. Pour rejoindre par moment ce temps qui lui manque, Walker imagine sa fuite et une mise en scène de sa mort. Simple imagination, simple fantasme jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus…

     

    Il met alors cette mise en scène en action et tout le monde le pense mort. Par prudence, la compagnie d'assurances dépêche un enquêteur afin de s'assurer de la réalité du décès de Walker qui va leur coûter 30 millions de dollars – on peut les comprendre…

    Cet enquêteur n’est autre que Shepherd, le meilleur dans son domaine et, très vite, il devine que Walker est toujours vivant...

     

    C’est un jeu du chat et de la souris qui nous est proposé dans lequel s'affrontent deux « cerveaux ». Un duel qui laisse place à l’observation, au calcul, à l’anticipation et aux feintes dans un rythme effréné.

     

    Un duel certes, mais Antoine Bello laisse également une part importante à l’aspect psychologique : trois voix (Walker, Shepherd et Sarah), trois voix où se mêlent les doutes, les frustrations, les envies, les conceptions du bonheur et de la notion de réussite – si subjective ! …

     

    Antoine Bello signe une course poursuite haletante qu'il est difficile de lâcher !

    ***

     

    L'homme qui s'envola

    Antoine Bello

    Gallimard - 9782070197385 - 20€

     

     

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  • Aurélien Bellanger répond aux Trois Questions

  • Eden Utopie (Fabrice Humbert) - Chronique de Sarah

    Eden Utopie

    Fabrice Humbert

    Gallimard - 18.90€

     

    Plus récit que roman, Fabrice Humbert traverse le temps pour nous raconter son histoire familiale maternelle. L'histoire commence avec deux cousines, Sarah, et Madeleine, la grand-mère de Fabrice. Élevées dans la plus pure tradition proteste, ces deux femmes, qui se considèrent plus comme sœurs que cousines, vont nous livre leur histoire.

    Sarah fait un beau mariage, et ne manque de rien durant toute sa vie ; Madeleine, elle, aura moins de chance : son premier mari décède, lui laissant trois enfants à charge ; elle se remariera et de cette union naîtra deux enfants, dont Danièle, la mère de Fabrice.

    Puis l'auteur continue à remonter le temps, nous faisant vivre l’effervescence et les espoirs de mai 68, puis les désillusions, les clivages politiques, le groupe terroriste Action Directe, dont l'un des membres de la famille fera partie.

     

    Fabrice Humbert, une fois de plus, avec son écriture simple et accessible nous fait vivre un grand moment de lecture. A chaque époque son ambiance, sa façon de penser, et l'auteur arrive à nous les faire revivre de manière très juste.

     

    A lire absolument !

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  • Jacob, Jacob (Valérie Zenatti)- Chronique de Delphine

    Jacob, Jacob

    Valérie Zenatti

    Editions de l'Olivier - 16€

     

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    1944, Jacob a à peine 19 ans lorsqu'il quitte Constantine pour être enrôlé dans l'armée française. Comme des dizaines et des dizaines de jeunes algériens, il débarque sur les côtés de Provence afin de libérer le pays. Il rejoindra ensuite le front en Alsace où il perdra la vie.

    De cette guerre, les siens ne savent rien.  Ils n'ont aucune idée de l'endroit où il se trouve ni de la gravité de la situation. Sa mère, qui ne comprend pas pourquoi son fils n'est pas rentré, décide de partir de caserne en caserne à sa recherche. Très pauvre, peu instruite, elle va braver l'autorité de son mari pour essayer de retrouver celui qu'elle chérie tant.

    "A la caserne de Touggourt, on prend à peine le temps de répondre à la femme qui s'exprime moitié en français moitié en arabe, passe du vouvoiement au tutoiement de manière incohérente, appelle "mon fils" le lieutenant qui s'est arrêté un instant pour l'écouter, touché, elle lui évoque sa grand-mère corse, elle est à la recherche du sien, de fils, il est tirailleur, Jacob Melki, (....) Le lieutenant demande à Rachel la date d'incorporation de Jacob, elle ne comprend pas le mot incorporation , il explique, quel jour votre fils est-il parti à l'armée? Le 22 juin, à neuf heures il est parti, je ne l'ai pas vu depuis, je le languis beaucoup"

    Valérie Zenatti signe un magnifique roman, plein de tendresse et de force.

     

  • Le dessin des autres (Anna Dubosc) - chronique de Fabien

    LE DESSIN DES ROUTES

    Anna DUBOSC

    Rue des Promenades - 12€

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    Quoi de mieux pour l’été que de lire un super roman ?

    Arnaud est un homme blessé, physiquement depuis un accident qui lui a laissé des séquelles, mais aussi moralement. Il se laisse vivre entre un boulot qui l’ennuie et une mère qui se comporte comme une bonne copine. Arnaud vit une vie bancale, un peu à côté... Suite à un accrochage il se retrouve chez Diane, une femme célibataire qui vit seule avec son fils; elle est junkie, fugueuse, inconsciente et naturiste. Arnaud commence à s’intéresser à elle et il se crée une relation étonnante et inattendue avec Pierre, le fils de Diane.

    Un petit livre vraiment impressionnant et majestueux par l’écriture. Dans une galerie de personnages complètement exagérés, on suit le personnage d'Arnaud, témoin de sa vie et de ses rencontres. Un beau conte, manié d’une belle plume et une histoire d’amour qui n'en est pas vraiment une.

  • Terminus Belz (Emmanuel Grand) - chroniques de Delphine #41

    TERMINUS BELZ
    Emmanuel GRAND

    Editions Liana levi

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    Marko est un jeune ukrainien clandestin en cavale. Arrivé en France, il a la mafia à ses trousses et

    décide de se réfugier sur une petite île bretonne, pensant trouver là-bas le refuge idéal. Mais sur

    cette île où tout le monde se connait et où le travail se fait rare, l'arrivée d'un étranger ne passe pas

    inaperçue, surtout lorsque de curieux évènements bouleversent la communauté.

    Un premier roman mené tambour battant, mêlant mafia russe et légendes bretonnes !!

     

  • Mer agitée à très agitée (Sophie Bassignac)- Chronique de delphine#40

    MER AGITÉE À TRÈS AGITÉE

    Sophie BESSIGNAC

    éditions JC Lattès

     

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    Après des années new-yorkaises intenses et intrépides, Maryline et William Halloway s'installent sur la côte bretonne, dans un vieux manoir transformé en chambres d'hôtes. Ils sont les parents d'une ado prénommée Georgia, qui a décroché un petit boulot au syndicat d'initiative durant cette période estivale qui commence.

    Mais tout ce petit monde va être bouleversé par la découverte du cadavre d'une jeune fille sur la plage, à quelques mètres du manoir.La victime était âgée de 23 ans , elle s'appelait Elyne et était origibnaire de Laval.  Noyade accidentelle? Meurtre? Tout ce que l'on sait, c'est que la veille au soir, William est rentré dans un piteux état après une soirée entre amis. Et pour couronner le tout, l'inspecteur en charge de l'enquête est Simon Schwartz, l'ancien amant de Maryline.

    Pour son cinquième roman, Sophie Bassignac fait une nouvelle fois mouche. Elle signe ici un roman psychologique mordant, plein de vivacité et d'allant.

      

     

  • En finir avec Eddy Bellegueule (Edouard Louis)- chronique de Delphine #39

    EN FINIR AVEC EDDY BELLEGUEULE

    Edouard LOUIS

    Editions du Seuil- 17€

     

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    Eddy Bellegueule est né au début des années 90, dans un petit village du nord de la France.

    Un monde rural dur qui a gâché toute l'enfance de ce garçon.

    Car très tôt, on devine qu'Eddy est différent. Sa voix est aigüe, ses airs maniérés... Rien à voir avec la virilité dont doit faire preuve un homme, un vrai. Les crachats et les injures sont le lot quotidien dans ce monde on l'on accepte pas les différences.

    Eddy Bellegueule a aujourd'hui laissé la place à ce jeune auteur de 21 ans , Edouard Louis, qui pour se construire, a dû fuir.

    Un roman puissant sur le sujet, encore tabou, de l'homosexualité.

  • L'homme qui avait soif (Hubert Mingarelli)- Chronique de Delphine #40

    L'homme qui avait soif

    Hubert Mingarelli

    Editions Stock- 16€

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    Dans ce roman, l'auteur nous raconte avec beaucoup d'humanité, un morceau de vie se don héros, Hisao. Nous sommes en 1946 dans un Japon sous occupation américaine.  Démobilisé depuis peu, Hisao est dans un train afin de rejoindre la femme qu'il aime. Une femme (seule personnage féminin de ce roman) qu'il ne connait pas mais avec laquelle il entretient une relation épistolaire depuis très longtemps. Dans sa petite valise, il a  un précieux cadeau pour elle.

    Lors d' un arrêt du train , il descend pour boire et ne peut plus s'arrêter avant d'avoir complètement étanché sa soif. Malheureusement le train repart sans lui, avec à son bord, sa valise et le cadeau. Il décide de rejoindre à pied la ville du terminus du train, espérant ainsi récupérer ses affaires aux objets trouvés. Cette quête, ponctuée de diverses rencontres, sera pour nous, l'occasion d'en savoir un peu plus sur notre héros, l'homme qui avait soif. Les péripéties de son voyage vont être l'occasion, au gré des souvenirs et des peurs, de nous raconter comment Hisao a combattu dans les montagnes de Peleliu, combattu l'ennemi, l'incertitude, la peur, l'obscurité et la soif.

    Par de courts chapitres, Hubert Mingarelli nous plonge avec beaucoup de poésie et de pudeur dans ce grand roman.

  • PLONGER (Christophe Ono-Dit-Biot) - chronique de Fabien #16

    PLONGER

    Christophe Ono-Dit-Biot

    Gallimard - 21€

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    César raconte à son fils comment il a rencontré sa mère, comment ils sont tombés amoureux l’un de l’autre et comment leur union s'est terminée. Paz, sa mère, était artiste et lui journaliste. Chacun avec sa propre vision du monde, chacun avec son esthétique. Ils vont se fuir, se retrouver, se mentir et se détruire. Avec une écriture haletante et puissante, le narrateur nous entraîne ici au sein d’une histoire d’amour qui subit les affres du monde et de son environnement. C’est un texte poignant qui ne manque pas de mordant.


    Plonger a obtenu le Grand Prix du Roman de l'Académie Française et le Prix Renaudot des Lycéens 2013

  • LÀ OÙ LEURS MAINS SE TIENNENT (Grégory NICOLAS) - chronique de Fabien #14

    LÀ OÙ LEURS MAINS SE TIENNENT

    Grégory NICOLAS

    Rue des promenades - 14 €

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    Sous ce joli titre se cache un très beau premier roman d'un jeune auteur à suivre : Grégory Nicolas.

    Ce roman raconte l'histoire de la vie d'un garçon au destin plus qu'étonnant : Jean-Baptiste Moysan.

    Dès les première pages, on apprend qu’Isabelle, sa mère, va décèder en donnant la vie à son petit garçon. Ensuite on suit Patrick, professeur de lycée, dont  l’accomplissement de lui-même ne tient qu’à une mèche de cheveux. On va vite comprendre que Patrick rencontre Isabelle par un concours de circonstance - comme quoi la vie ne tient qu’à une mèche - et cette rencontre (très courte et mortelle pour Patrick) donnera naissance à Jean-Baptiste. Ses deux parents décédés, Jean-Baptiste sera élevé par sa grand-mère.

    Jean-Baptiste qui commencera son premier jour au collège par une petite faiblesse et une étude du livre Le parfum de Süskind, qui lui vaudront le nom de Grenouille (On peut remercier Patrick Süskind pour tous les Jean-Baptiste). Pour ses 11 ans, sa grand mère va lui offrir son premier vélo, un vieux Peugeot qu'il va s'empresser de repeindre aux couleurs de son équipe préférée… Et puis tout s'enchaîne, le petit est doué. Très doué même. Il pourrait même devenir l'une des futures stars du peloton français...

    Vous aimez le tour de France ? Moi non plus, et malgré tout, j’ai adoré ce livre ! 

    Si ce roman est essentiellement basé sur l'univers du cyclisme, du tour de France, il recelle de trouvailles et de plaisirs bien littéraires. Pour résumer ce roman est un véritable plaisir de lecture même si on n'est pas fan de sport. Pour cela, on peut y voir un vrai hommage aux chroniques d'Antonin Blondin sur le Tour de France. (à découvrir d'urgence si vous ne les connaissez pas). Oui ! le sport (et évidemment) peut aussi être le lieu d'une écriture littéraire... Avec un ton caustique, une écriture légère et simple, Grégory Nicolas réussit surtout à dresser le portrait  de personnages attachants dans une France moyenne et populaire. Il réalise ici un premier roman très prometteur...

     

  • SULAK (Philippe JAENADA) - chronique de Fabien #13

    SULAK

    Philippe JAENADA
    Julliard - 22 €
     

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    On l'attendait avec pas mal d'impatience. Voici le nouveau Jaenada qui arrive pour la rentrée littéraire. Sulak, c’est avant tout l’histoire d’un homme, Bruno Sulak, gentleman cambrioleur dans les années 1980. Doté d’une mémoire prodigieuse et doué dans toutes les disciplines, il aurait pu être promis à un grand avenir. Il a préféré trainer dans les bas-fonds de Marseille et prendre la tête d’un gang de voyous. Arrêté pour un vol de bicyclette, il s’engage dans la légion, où il bat le record du saut en parachute. Son record est refusé, il décide de faire le mur, au même moment, la légion part pour le Zaïre. Ce qui ne devait être qu'une escapade devient une désertion. C'est le début pour lui de ses exploits dans la grande délinquance…

    Qui mieux que Philippe Jaenada (La femme et l'ours, le cosmonaute) pouvait nous faire une biographie parfaite sur un personnage de caractère comme Sulak, cambrioleur de grande classe, avec une éthique forte dans un contexte subversif ? Bruno Sulak reprend vie dans le roman de Jaenada. Sur fond de la France des années 70-80, on y rencontre cet homme qui prône la non violence et l’intégrité et qui deviendra rapidement l'icône des chroniques judiciaires de l’époque.

    Avec une tendresse toute jaenadienne, un humour pince-sans-rire, des digressions magnifiques, Jaenada met tout son style, qu'il a somptueux, au service de la narration de la vie d’un personnage haut en couleur .

    C’est encore un beau roman que nous laisse Jaenada pour la rentrée littéraire de 2013. 


    Sortie prévue le 22 août.


     

  • Lucia Antonia, funambule (Daniel Morvan) - chronique de Fabien #10

    LUCIA ANTONIA, FUNAMBULE

    Daniel MORVAN

    éditions Zulma - 16,50 €

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    Lucia Antonia vient de perdre son double funambule. Rongée par la tristesse elle décide de quitter le cirque de sa famille, et se retrouve seule sur une presqu’ile radieuse, qui sent la mer et le vent.

    Sous la forme de petits textes, Lucia Antonia nous raconte ses tourments, sa tendresse, ses rencontres et ses rêves.

    Essayant tant bien que mal de faire le deuil de son double lumineux, voulant éparpiller son image et son esprit aux quatre vents, c’est une œuvre sublime, onirique et majestueuse que nous sert ici Daniel Morvan pour son premier roman aux éditions Zulma.

    Un petit bijou qui sortira pour la rentrée littéraire 2013.

     

  • Les arbres voyagent la nuit (Aude Le Corff) - chronique de Camille #03

     

    LES ARBRES VOYAGENT LA NUIT

    Aude LE CORFF

    Stock - 19€

     

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    « Manon semble lire dans ses pensées :

    - Alors, tu as emmené tes amoureuses sur la dune ?

    - Comment ? Euh, oui, certaines d'entre elles.

    - C'est mignon.

    Elle lui parle comme si c'était lui, le petit garçon.

    - Tu les as embrassées ?

    - Oui.

    - Vous aviez le vertige ?

    - Oui, pour différentes raisons !

    - Est-ce que vous pouviez toucher les nuages ?

    - Presque...

    - Les étoiles aussi, le soir ?

    - J'en ai rapporté plusieurs, dans mon sac à dos.

    Manon sourit à l'évocation de cette image. »

     

     

     

    Depuis que sa mère a quitté la maison en ne lui laissant qu'une lettre, Manon est devenue solitaire, parlant aux fourmis et aux chats, tandis que son père passe ses journées à attendre un signe de sa femme, sombrant dans la dépression et délaissant sa fille. La rencontre de la fillette avec Anatole, un professeur de français à la retraite, qui va l'apprivoiser en lui lisant Le Petit Prince va permettre à Manon de retrouver la joie de vivre et au vieillard un peu de compagnie et d'espoir. Autour de cette belle amitié se tissent les histoires de Pierre, le père de la fillette et de Sophie, sa tante. Ces quatre personnages décident alors de partir au Maroc pour retrouver Anaïs, la mère de la petite fille...

     

     

     

    Les arbres voyagent la nuit, c'est d'abord le récit d'une amitié, de deux êtres extrêmement seuls qui trouvent du réconfort et un peu de chaleur humaine en entretenant une relation simple et sincère.

     

    Grâce à tous ces existences qui s'entremêlent, Aude Le Corff aborde de nombreux thèmes dans ce premier roman : la relation enfant-vieillard bien sûr, mais aussi la dépression, la vie conjugale, tout en nous laissant voir comment la vieillesse est vécue par la société. Elle écrit sur les marginaux, les laissés pour compte. La lecture est fluide, les éléments de l'histoire se mettent en place progressivement et naturellement, tandis que le lecteur s'attache aisément aux personnages, présentés dans leur vulnérabilité, ce qui les rend plus touchants encore. Le Petit Prince fait office de guide tout au long du récit et l'histoire d'Anatole et Manon n'est pas sans rappeler celle du petit garçon et du renard.

     

     

     

    Les arbres voyagent la nuit, c'est un livre qui fait du bien ; positif et lumineux. C'est une histoire dans laquelle chacun tente de s'apprivoiser et de trouver sa place auprès des autres. Un joli roman de printemps pour les amoureux de la poésie (et les autres).

     

  • La première chose qu'on regarde (Grégoire Delacourt) - chronique de Camille #01

    LA PREMIERE CHOSE QU'ON REGARDE
    Grégoire DELACOURT
    JC Lattès, 17€

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    La première chose qu'Arthur Dreyfuss regarde, ce sont les seins des femmes.


    Arthur Dreyfuss aimait les gros seins. Il s'était d'ailleurs demandé, si d'aventure il avait été une fille, et parce que sa mère les avait eus légers, sa grand-mère lourds, du moins dans le souvenir des étreintes asphyxiantes, s'il les aurait eus gros ou petits. Il trouvait qu'une poitrine conséquente obligeait à une démarche plus cambrée, plus féminine, et c'est la grâce de ces silhouettes en délicat équilibre qui l'enchantait ; le bouleversait parfois.



    C'est ainsi que commence ce roman. Pourtant, les poitrines opulentes n'en sont pas le sujet, bien que
    cette question de la taille y revienne régulièrement. Non, ici, il s'agit d'une histoire d'amour. Arthur
    Dreyfuss a vingt ans, il est garagiste et vit dans un village perdu, dans une petite maison au bord de
    la départementale. Sa vie est tranquille, rythmée par les journées au garage de PP, quelques lectures
    et quelques séries en DVD. Jusqu'au jour où Scarlett Johansson sonne chez lui, page 24.

    La première chose qu'on regarde est une histoire d'amour, une histoire sur les faux-semblants et
    les illusions. On y trouve une réflexion subtile sur le culte de l'apparence et de la beauté. Mais, plus
    encore, on retient de ce récit un air d'Amélie Poulain, distillé par la présence de gens simples, de
    gens qui cherchent le bonheur, de gens qui tombent amoureux. On y lit la joie d'être à deux, mais
    surtout les blessures de l'enfance : un père qui a disparu, une petite sœur dévorée par un chien,
    une mère qui s'est tue et qui n'a plus jamais embrassé sa fille. Arthur et Scarlett, ce sont deux
    êtres cabossés qui se trouvent, qui tentent de se réparer, qui croient y parvenir. C'est un roman sur
    l'absence et sur deux solitudes qui se rejoignent. La première chose qu'on regarde est un livre à la
    fois léger et lourd, une histoire portée par une écriture sensible et parfois drôle qui rappelle que la
    beauté du bonheur est inhérente à sa fragilité.