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chroniques de Guillaume - Page 4

  • Le contour de toutes les peurs - chronique de Guillaume #19

    peurs.jpgLe contour de toutes les peurs

    Guillaume Guéraud
    doAdo noir, Le Rouergue - 7,50 €


    Clément Rivière, adolescent de 14 ans, rentre chez lui comme tous les soirs après ses cours, dans la maison qu’il partage avec sa mère, avocate de profession. Mais ce soir-là, à son arrivée, la porte n’est pas fermée et l’homme qu’il trouve en train de saccager le bureau de sa mère va devenir bientôt la source d’une terrible souffrance physique et morale, d’un mal insaisissable et viral.

    Guillaume Guéraud, écrivain réputé pour ses textes « coups de poing » qui mettent en scène l’humain dans ce qu’il a de plus sombre, récidive avec ce livre très dur autour d’une agression brutale et de ses conséquences directes. Il nous permet également d’appréhender avec émotion la zone dévastée, désertée par le sens pendant et après le passage de l’onde de choc dans l’esprit de la victime, dans son corps, dans son rapport à l’autre et dans son entourage lui-même. Un bouleversement d’autant plus fort qu’il agit sur une personne encore en train de construire sa personnalité.
    Un livre violent voire choquant mais non gratuit car lieu d’expérience(s). Guéraud au sommet de son art…

  • Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde - Chronique de Guillaume #18

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    Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde

    Stanislas Gros (scénario et dessin) – Laurence Croix (couleurs)

    Delcourt collection Ex-libris – 11.50 €

     

    Ex-libris, une collection récente et pourtant déjà bien étoffée regroupe de grandes œuvres littéraires adaptées en bande dessinée. Elle sert également accessoirement de tremplin pour les éditions Delcourt pour de jeunes auteurs ayant peu ou pas publié.

    Petit rappel de l’histoire : Dorian Gray, jeune dandy anglais aussi beau que narcissique, fait faire son portrait par un peintre qui va rendre à la perfection sa beauté. La réussite est telle que le tableau se met à vieillir à la place du jeune homme dont la beauté éternelle n’aura d’égale que sa laideur intérieure...

    Stanislas Gros, ayant déjà officié en reprenant Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo pour sa première bd publiée, nous livre cette fois une très bonne version bd du Portrait de Dorian Gray. Son dessin épuré, un bon travail des couleurs, les petites touches « art déco » habilement dispensées et le scénario fidèle servent parfaitement l’histoire fantastique et tragique d’Oscar Wilde.

    C’est donc décidé, on gardera un œil intéressé sur le parcours prometteur de Stanislas Gros.

  • Ghost money - Chroniques de Guillaume #17

    ghost money.jpgGhost Money


    Smolderen (scénario) - Bertail (dessin)


    Dargaud – 13 €



    20 ans après le 11 septembre, un groupe de mercenaires américains part à la recherche des fonds engrangés en bourse par Al-Qaïda immédiatement après les attentats. Parallèlement, Lindsey, une jeune londonienne, rencontre Chamza, la Dame de Dubaï, une des femmes les plus riches de la planète, qui lui fait découvrir un monde de luxe technologique qui va la fasciner. Soupçonnée par l’administration américaine néo-conservatrice d’être liée aux réseaux financiers terroristes, Chamza va, bien malgré elle, entraîner Lindsey dans un maelström politico-financier angoissant…

    Puisant dans des événements aussi nébuleux que récents pour construire une intrigue à entrées multiples, ce très très bon thriller d’anticipation politique, au dessin fin et élégant, nous entraîne subtilement dans le milieu rapace et secret des hautes sphères.

  • Kosmo bonus Bridget - chronique de guillaume #16

    9782351004340_cg.jpgKosmo bonus Bridget

     

    Nikola Witko

     

    Carabas Révolution - 15 €

     

    Cette BD, déjà parue en 2005 sous forme d'un premier tome, ressort pour cette rentrée en version complèt(é)e.

    Suite à la découverte sur une météorite d’un fossile extraterrestre et d’un minerai d’une très grande richesse énergétique, les Etats-Unis, en concurrence avec d’autres pays, décident d’envoyer quatre couples pour un voyage de dix-huit années vers cette planète. Cependant, le périple à bord de la navette affectueusement rebaptisée « Bridget » connaît quelques rebondissements des plus désagréables. Ces événements s’en ressentent particulièrement sur la cohabitation entre nos huit spationautes, cohabitation déjà mise à mal par les incompatibilités d'humeur ou les problèmes de libido…

     

    Witko nous régale de sa noire patte dans ce huis-clos drôle et féroce, où les rapports humains, soumis à des situations extrêmes, oscillent très vite entre cynisme et folie. Le scénario consistant et fort bien ficelé prend tout son relief grâce à un dessin minimaliste très efficace et à ses multiples épilogues qui concluent habilement cette dangereuse course spatiale.

     

    En bref, voilà une histoire qui vaut bien 5 étoiles.

  • La poire en deux - chronique de Guillaume #15

    9782888901921.gifLa Poire en deux

    Michel-Yves Schmitt (scénario) et Cédric Kernel (dessin & couleurs)

    Editions Paquet collection Discover - 16,50 €


    Un shérif alcoolo incapable de résoudre une bien étrange affaire de meurtres, un maire tyrannique et son fils, un beau gosse rusé et roublard, un pasteur illuminé et toute une faune digne des meilleurs tripots… Bref, tous les ingrédients sont là pour une excellente histoire (en un seul tome) menée tambour battant autour d’un serial killer façon western, le tout servi avec un super dessin (à la mode Blain/Sfar) de Cédric Kernel.

    Décidément, le western semble, ces derniers temps, un genre particulièrement bien traité en bande dessinée. Après des titres tels Billy Wild (2 tomes chez Akileos), Gus (2 tomes chez Dargaud) ou encore Big Foot (3 tomes chez Futuropolis), la Poire en deux fait bien plus honneur aux histoires du far-west que les faux Lucky Luke qui continuent de paraître.

  • Chroniques de Verral tome 1 Le Voyage d'Ombrelune - Chronique de Guillaume #14

    chronqiues verral.gifLes Chroniques de Verral tome 1 Le Voyage d’Ombrelune


    Sean McMullen


    J’ai Lu - Collection Fantasy Grand Format - 24 €


    Une arme terrifiante et fascinante, Mort d’Argent, que l’on pourrait qualifier en d’autres temps de destruction massive. Une apocalypse continentale débouchant sur un eldorado fabuleux et un chaos politique. Au milieu de tout ça, on croise, entre autres, un empereur machiavélique, des prêtresses scientifiques et un vampire adolescent dans une course poursuite infernale.


    Avant tout connu pour ses succès en science-fiction, Sean McMullen pourrait bien aussi prendre place parmi les grands de la fantasy avec ce premier tome à la fois original et prometteur au ton sarcastique à souhait (débordant parfois sur le potache, ce qui constitue le seul bémol). L’intrigue est remarquablement menée, navigant habilement entre concepts techniques novateurs et dimensions magiques vertigineuses, et ce – prouesse narrative ! – sans souci de compréhension.


    Déjà 4 tomes en Australie, le deuxième en France en novembre.

  • La première loi T01 L'éloquence de l'épée - chronique de Guillaume # 13

    51iotQGAAsL._SL500_AA240_.jpgLa première loi T01 L’éloquence de l’épée

    Joe Abercrombie

    J’ai lu - 24.90 €

     

    Un guerrier barbare légendaire au majeur manquant tombé plus bas que terre. Un jeune officier brillant et impressionnant d’arrogance se préparant pour un prestigieux tournoi d’escrime. Et, cerise sur le gâteau, un inquisiteur délicieusement sadique lui-même autrefois victime des pires sévices. Tous trois, entourés d’autres personnages non moins savoureux, évoluent simultanément dans un monde en ébullition, à la veille d’une terrible guerre, devinant chacun de leur côté l’existence de complots d’envergure sans en saisir les tenants et aboutissants.

    Premier tome d’une trilogie, ce roman de fantasy tient ses promesses tant grâce à sa fluidité narrative qu’à la richesse de ses personnages qui n’est pas sans rappeler la fameuse Compagnie Noire de Glenn Cook, (à lire absolument si ce n’est déjà fait !!!). L’histoire, dénuée de tout manichéisme, n’en est qu’à ses débuts mais l’auteur britannique, qui signe là son premier livre, nous tient en haleine avec brio tout au long du récit et nous laisse à la fin en proie à une insupportable question : quand paraîtra le second tome ??? La réponse est réjouissante : le mois prochain et ça s’appellera Avant qu’on ne les pende.  

     

    Je profite de cette chronique pour glisser trois petits conseils fantasy succinctement commentés qui enchanteront vos vacances sans coup férir :

     

    • Les Chroniques de Tramorée de Javier Negrete : 2 tomes parus à l’Atalante pour cette trilogie qui n’a pour seul défaut temporaire que celui d’être incomplète, une magnifique alchimie entre le pouvoir d’évasion propre au genre et la créativité narratrice d’un Tolkien à l’espagnole.
    • L’Assassin royal de Robin Hobb (13 tomes chez Pygmalion en grand format et J’ai lu en poche) : immense succès (mérité) pour cette longue saga grâce à la subtilité scénaristique mais aussi la plume remarquable de son auteur.
    • Jonathan Strange et Mr Norrell de Suzanna Clarke chez Robert Laffont : pavé et ovni, tout en subtilités et suggestions, tableau romantique et critique sociale, ce livre magistral parvient à construire un monde magique parallèle, d’une complexité architecturale vertigineuse, au sein de l’Angleterre victorienne.
  • Bou et les 3 zours - chronique de Guillaume #12

    1332655244.jpgBou et les 3 Zours


    Elsa Valentin- Ilya Green


    L’Atelier du poisson soluble - 15 €

    Ca commence par : « L’était une fois une petite Bou qui livait dans la forest avec maïe et son païe. Un jour elle partit caminer dans la forest pour groupir des flores… » et tout le texte s’abreuve ainsi dans le même flot de neologismes où l’on reconnaît des déformations de l’anglais, de l’espagnol ou d’argot. J’entends déjà les critiques orthodoxes sur ce joyeux esperanto qui pervertirait les dictées des chères têtes blondes et leur donnerait peut-être même quelque horrible maladie dyslexique ! Qu’aillent au diable ces tristes « bien-écrivant » ! Car quelle meilleure façon d’adopter les mots que de jouer avec eux de si belle manière ! Des mots-bijoux, vous disais-je ? Alors que dire de leur écrin ? Si ce n’est qu’il est plus qu’à la hauteur avec ses magnifiques illustrations tout aussi expressives que le texte. Et l’histoire ? Eh bien vous allez la lire et vous en réjouirez !

  • billy wild t02 - chronique de Guillaume #11

    1704883940.jpgBilly Wild  tome 2/2 Le 13ème Cavalier

    Ceka - Guillaume Griffon

    Akileos - 15 €

    On avait déjà été très impressionné en découvrant l’année dernière le premier tome de Billy Wild qui révélait au grand jour le talent hors norme de son jeune dessinateur. Ce coup de cœur est parfaitement confirmé avec cette suite et fin des aventures de l’immortel flingueur qui parachève ici son œuvre vengeresse en contrariant les machinations destructrices du maléfique Linus. Le macabre noir et blanc de Griffon est toujours aussi léché, l’histoire de Ceka diaboliquement simple et efficace. Un coup d’essai magistral donc pour ce diptyque indispensable. 

  • le sens de la vie et ses frères - chronique de Guillaume #10

    1798285239.gifLe Sens de la vie et ses frères


    Eric Veillé


    Cornélius - 12 €

    Un petit livre qui choisit, en autant de saynètes que de pages, de transcender le quotidien par l’absurde, de rajouter à l’ordinaire l’extra qui lui manque parfois cruellement. Tout ne va pas forcément bien dans le monde d’Eric Veillé, au contraire même, mais rien n’est plat, tout a ce petit relief tordu, poétique qui porte l’émotion, la larme à l’œil ou le sourire aux dents.

  • chronique de Guillaume #09

    189207496.jpgChpop le lapin

    Édouard Manceau

    La P’tite Étincelle, Frimousse - 6.40 €

    Édouard Manceau perpétue la longue et efficace tradition des livres caca prout (La petite taupe…, Victor-qui-pète…) en ajoutant un nouveau titre intitulé Chpop le Lapin à La p’tite étincelle, collection pour petits très rigolote et normalement plutôt sage. Chpop ! c’est le bruit entendu lorsque Madame Sent-bon met un bouchon dans le derrière de ce lapin pour qu’il arrête de faire des crottes ! Ah, le pipi-caca ! Tout un art de rire, ou quand une certaine défiance face à la naïveté ambiante pour les plus petits rejoint la triviale régression des plus grands !

     

     

    Léon l'étron385299021.jpg

    Killoffer

    Tête de lard Thierry Magnier - 6.50 €


    Plus subversif, dans la très éclectique collection Tête de lard de Thierry Magnier, Killofer ajoute le bête et méchant au pipi caca en signant Léon l’étron sous-titré un livre très marron en cacamaïeu. On peut y suivre avec force rimes et détails les déboires amoureux olfactifs de ce pauvre Léon, le menant irrémédiablement à la dépression puis au suicide.
    Tout ça est un peu honteux, un peu dégueu, pas très moral mais ce n’en est que plus drôle. Et quand on voit l’avalanche de livres bien roses ou bien bleus qui submergent nos rayons jeunesse, un peu de marron nous fait le plus grand bien !

     

    Guillaume Boutreux 

  • chronique de Guillaume #08

    4624d2681ff010a24554f47fcf8dc04d.jpgAdorâbles putains


    Perrine Dorin


    éditions Diantre ! - 16 €


    9782356340009


    Quatre jeunes filles belles et riches, apparemment insouciantes, défient la vie à travers la dépravation, une négation des valeurs morales, un appétit de vie pas très sain et une addiction extrême aux fringues hors de prix. Par-delà cette légèreté de façade pointent de cruels manques affectifs, des absences parentales et des drames de l’enfance.

    Perrine Dorin nous entraîne dans cette fuite en avant où un cynisme dévastateur semble la seule réponse possible au désespoir enfoui. Et elle parvient à nous montrer avec style et émotion une facette inattendue de « l’antisocial ».

     

    Guillaume 

     

     

     

     

     

     

  • chronique de Guillaume #07

    3df6f306bbadad8ebe20758d1fa6e5b3.gifUltra Heaven tome 1/2



    Keiichi Koike

    Glénat - 10,55€

    9782723459938

     

    La gamme de toutes les émotions humaines (de la plus petite contrariété au bonheur le plus intense) disponible grâce à une simple injection dans des bars spéciaux ouverts à tous à chaque coin de rue ! Il n’en faut pas plus pour que Kab, notre héros (sic !), comme des milliers d’autres hommes soient plongés dans une véritable course suicidaire à la recherche de la dernière substance pourvoyeuse de l’ultime sensation. Jusqu’au jour où son chemin croise l’ultra heaven…

    Un manga hallucinant qui n’est pas sans nous rappeler un certain Moebius. Un dessin précis et ultra léché et une mise en page éclatée retranscrivent à merveille délires psychédéliques, mises en abyme et autres contre-pieds scénaristiques.

    Dépaysement garanti. 

     

    Guillaume Boutreux

      

  • chronique de Guillaume #06

    04add1aaa89a9dff16548a571325fb25.gifAmerican Elf

    James Kochalka

    ego comme X - 39 €

    9782910946371

     

    Six années de la vie quotidienne d’un petit elfe – le double dessiné de l’auteur –  résumées en quatre cases par jour. Dans ce volumineux (pour notre plus grand plaisir !) recueil de strips, James Kochalka réussit avec brio à mettre en relief de petits détails de la vie qu’il partage avec sa femme et son chat. Quel bonheur de savourer ces instantanées, tour à tour drôles, absurdes, naïfs, a priori sans intérêt, mais qui, mis bout à bout, forment un ensemble incroyablement cohérent, puissant révélateur de la personnalité de ce dessinateur prolifique, également musicien, encore trop peu édité en France.

  • chronique de Guillaume #05

    ff366c71f2ec2f8d432626d668efc638.gifJacques le petit lézard géant

    Libon

    Dupuis - 9.20 €

     9782800140261

     

    Jacques (qui ne sait pas encore qu’il s’appelle ainsi) est un gentil petit lézard qui mène une vie tranquille de lézard, principalement occupée à manger de « gros papillons ». Un jour, alors qu’il s’apprête à en dévorer un, il est victime d’une expérience militaire nucléaire malencontreuse et acquiert d’un coup taille humaine, bipédie et parole. S’ensuivent maintes rencontres hautes en couleurs avec quelques spécimens bien choisis de l’espèce humaine…

    Voilà une excellente bande dessinée qui touchera un public jeunesse mais également un lectorat adulte de par son humour multifacettes allant du premier degré jusqu’à l’absurde avec un ton franchement décalé. En outre, sa légèreté de façade voile à peine une description au vitriol de la bêtise humaine heureusement rattrapée par la tendresse naïve d’une petite mamie…

    Bref, une lecture drôlement saine.

    Guillaume Boutreux

  • chronique de Guillaume #04

    68a51cba102cd220f96a74fd5ed03cbe.gifLégendes de la Garde - Automne 1152

    David Petersen

    Gallimard - 18,50 €

    9782070616190

     

    Les souris connaissent de nombreux prédateurs, elles ont donc créé la Garde qui les protège contre tous les dangers et préserve la liberté des cités souris. Armés de leurs épées, reconnaissables à leurs capes, les membres de la Garde protègent les territoires souris au prix de leurs vies s’il le faut. Mais quand le danger vient d’un coup de force interne, la légendaire invincibilité de la Garde se met à vaciller…

    Initialement parues aux Etats-Unis en six épisodes successifs, les Légendes de la Garde nous arrivent en une très belle édition intégrale mettant en valeur les superbes illustrations de David Petersen. Dès les premières pages, l’aventure vous entraîne, le danger est palpable et l’on est tout de suite à lutter pour la survie aux côtés de ces souris téméraires. Le côté « intemporel » de l’histoire et cette facilité avec laquelle Petersen nous permet de nous identifier à ses petits héros rend sa bande dessinée accessible à toutes les tranches d’âge avec autant de bonheur.

    Les Légendes de la Garde ont donc tout pour mériter leur nom et sonnent déjà comme un classique de la bande dessinée.

    Guillaume Boutreux, M'Lire

     

  • chronique de Guillaume #03

    755817970ce3672e2c21a78d265c50ba.jpgLà où vont nos pères

    Shaun Tan

    Long Courrier, Dargaud - 15 €

     

    MEILLEUR ALBUM 2008 DU FESTIVAL D ANGOULEME  !!!

     

    On vous l'avait déjà dit, il y a quelques temps, alors on vous le redit : cette BD est géniale et on est tous bien contents qu'elle ait eu le premier prix du Festival d'Angoulême...

     

    Pour fêter ça, on vous ressort la critique de Guillaume publiée dans la revue Citrouille il y a quelques mois...

     

    Un homme part de chez lui. Il quitte tout, sa femme et son enfant pour un pays lointain. Les adieux sont durs, le voyage est long puis c’est l’arrivée dans un pays étranger, aux codes et coutumes inconnus, qui seront lentement découverts. Quelques démarches administratives, puis il faut s’installer, trouver un logement, un travail. Les rencontres sont tantôt heureuses car vouées au partage, d’autres terribles car liées à la haine. Tout se fait petit à petit, jusqu’au magnifique passage de témoin final…

    Cette histoire sans texte, inclassable, à mi-chemin entre album et bande dessinée, est une petite merveille sur le thème du déracinement du migrant et sur sa lente et difficile intégration. Alternant pleines pages et juxtaposition de petites cases, Shaun Tan, auteur de l’Arbre Rouge paru à la Compagnie Créative, nous conte une histoire universelle, remplie d’émotion, recourant au fantastique pour exprimer la difficile appréhension d’un monde inconnu tout en conservant pourtant un ton extrêmement humain. Le dessin en crayonné sépia souligne parfaitement la lente évolution des choses et le côté atemporel de l’histoire.

    Là où vont nos pères est une œuvre importante, largement abordable, qui mérite qu’on lui consacre un temps particulier, entier, à la hauteur de sa qualité.

    Guillaume Boutreux

  • chronique de Guillaume #02

    9e29f8bfe1cd05ecbf79cc7502c2f54e.jpgLe grand livre des portraits d’animaux

    Svjetlan Junakovic

    Oqart, OQO - 18 €

    9788496788985

     

    Les éditions OQO nouvellement distribuées en France – ce pour notre plus grand bonheur étant donnée la qualité de leur jeune catalogue – nous offre un petit chef-d’œuvre avec cet album de Svjetlan Junakovic.

    Présenté non sans humour comme un recueil d’authentiques portraits animaliers, Le Grand livre des portraits d’animaux regroupe en fait des portraits d’hommes et de femmes peints à l’origine par les grands maîtres des XVème et XVIème siècle et habilement détournés par Junakovic en animaux. A chaque fois, l’animal, malicieusement choisi, met en relief une caractéristique dominante du personnage représenté initialement. Un court texte accompagne chaque portrait en installant un contexte historique factice et décrivant les intentions d’un pseudo auteur, soulignant encore un peu plus les contours de chaque personnalité représentée.

    L’exercice semble périlleux mais est magistralement exécuté et le résultat est flamboyant.

    Guillaume Boutreux

     

  • chronique de guillaume #01

    6b1ba9581016537ef153f9f3d291fbe7.jpg

     [Mu], le Feu Sacré de la Terre, Trilogie du Gardien tome 1

    David Klass

    Intervista - 14,50 €

    9782910753603

     

    Jack est un jeune homme de 18 ans étonnamment doué autant de par ses performances physiques qu’intellectuelles. Il mène une vie tout à fait normale jusqu’au jour où il devient l’objet d’une traque infernale. Commence alors une course poursuite échevelée, ponctuée de rencontres qui sortent pour le moins de l’ordinaire et de révélations terribles sur l’avenir écologique du monde…

    « Rien contre les phrases nominales, j’espère ? », nous prévient l’auteur dès le début de ce roman mené tambour battant dans un style vif, efficace, privilégiant clairement l’action. Sans doute peut-on y voir l’influence Besson et on ne sera pas surpris d’apprendre qu’une adaptation cinématographique est d’ores et déjà prévue. Même si l’intrigue principale apparaît un tantinet manichéenne – les gentils, beaux et courageux écologistes sauveurs de la Terre contre les méchants, laids et lâches pollueurs – , ce fait est largement compensé par un scénario plein de rebondissements et par les nombreuses situations loufoques – la palme revenant au chien télépathe – que l’auteur emploie non sans habileté comme autant de références aux savoureux navets de série Z.

    Un bon thriller donc, qui se dévore sans coup férir.

     

    Guillaume Boutreux