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Librairie M'Lire - Page 47

  • Podlapin (Philippe Jalbert & Cécile Hudrisier) - chronique de Florian #02

    41347.jpgPodlapin

    Philippe Jalbert & Cécile Hudrisier

    éditions Thierry Magnier - 12 €

     

    Imaginez... C'est le matin, vous vous réveillez à peine quand un gland vous tombe sur la tête. La mauvaise humeur prend le dessus, la colère monte et vous envahit entièrement. Plus rien ne peut vous l'enlever. C'est exactement ce qui va se passer pour le lapin, héros de cette histoire. Pour décharger sa colère, il va s'en prendre à tous les animaux qui croiseront son chemin, de la taupe curieuse au crapaud contemplatitf, de l'hippopotame bronzant au grand dragon fumant. Et puis c'est au tour du petit oiseau qui vient lui déclarer son amour. C'en est trop pour notre lapin grognon qui libère sur lui toute sa colère. La vengeance du pauvre oiseau n'en sera que plus forte...

    Cet album se passe complètement de texte, remplaçant les injures du lapin par des pictogrammes représentant tour à tour des chaussettes, des nuages, des extra-terrestres ou autres boots poilus... Le résultat est très réussi et rend parfaitement l'aspect teigneux du personnage central. La chute nous fait rire et l'humour acide plaira autant aux grands qu'aux petits.

  • une interview de Fred Bernard et François Roca

    Voici une interview que j'ai réalisée en 2006 de Fred Bernard et François Roca à la sortie de leur ouvrage Soleil Noir (Albin Michel). Le site de Citrouille l'a remise en avant cet été. J'en profite pour la poster ici également...

     

    Rencontre avec Fred Bernard et François Roca

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    © François Roca



    Vous venez de sortir Cheval vêtu. C’est maintenant votre treizième album en commun… Eprouvez-vous toujours le même enthousiasme ? Avez-vous acquis une certaine sérénité ?
    Nous fêtons nos dix ans d’union puisque notre album La Reine des fourmis a disparu est sorti en 1996... Dix ans de vrai plaisir ! L'enthousiasme reste intact parce que nous nous sentons toujours plus proches et que les idées ne manquent pas. Le désir de faire est sans cesse croissant parce que nous avons le sentiment que tout reste à faire. Nous changeons nous-mêmes, nous sentons notre travail évoluer. L'excitation et la fébrilité accompagnent la réalisation de chaque album. Et la première difficulté réside encore et toujours dans ce fameux rapport texte-image, fragile et primordial. La deuxième difficulté va de pair avec la belle reconnaissance que nos projets ont acquis avec le temps et la jolie petite pression qui va avec… Il faut toujours réinventer! Nous rêvons toujours de faire mieux la fois prochaine, en sachant parfaitement que ce serait miraculeux de parvenir à se surpasser à chaque nouvel essai. Alors l'enthousiasme, oui. Mais la sérénité, non pas vraiment...



    Comment est né Cheval vêtu ?
    Nous nous sommes d’abord mis d'accord sur le thème suivant : « Les Indiens des plaines avant leur rencontre fatale avec l'homme blanc... ». Parce que François désirait peindre des chevaux et approfondir le thème des Indiens des plaines sans passer par le western. Nous avions l'impression d'avoir manquer un petit quelque chose avec d'un côté Ushi qui reprenait peut-être un peu trop facilement le folklore de ces peuples, et de l'autre L’Indien de la tour Eiffel où l'on passait sous silence son passé dans les plaines et son rapport à la nature.

    En quoi a consisté votre travail de préparation pour cet album ?
    Dès que nous avons décidé de placer la narration du côté des chevaux, il a fallu se pencher sur les conséquences bouleversantes de leur arrivée chez ces grands piétons depuis la nuit des temps qu'étaient les Indiens. Nous avons contacté «LE» spécialiste en la matière, Francis Geffard [libraire et directeur des collections « Terre indienne » chez Albin Michel]. Il s'est immédiatement enthousiasmé et nous a très généreusement fourni tout le matériel nécessaire, pour l'image aussi bien que pour le texte. Tout ce que nous avions lu ou vu depuis notre enfance sur les Indiens ne traitait pas vraiment de la bascule qui s'était opérée avec l'arrivée du cheval importé par les Espagnols. Comme d'habitude, nous n'avons pas utilisé le dixième des trouvailles faites en épluchant toute cette documentation. C'est finalement un travail colossal de tenir un format d’écriture assez court pour raconter une fresque qui a du souffle. La peinture de François doit prendre le relais de façon déterminante dès que le texte exige d'être élagué, raccourci.

    Dans Cheval vêtu, vous abordez des sujets plutôt inhabituels dans les livres de jeunesse : corrida, conquistadores… C’était déjà le cas dans Jésus Betz et plusieurs autres de vos albums. Vous aimez interpeller vos lecteurs ?
    Une lecture sans interpellation n'est pas très agréable… Nous aimons nous attaquer aux sujets habituels (le cirque, les pirates, les indiens...), mais sous des angles inhabituels - sans pour autant détourner ces sujets. Nous avons le même grand respect pour les « classiques » et pour les lecteurs; c'est pourquoi nous aimons les bousculer un peu les uns et les autres, mais sans malice, juste pour le plaisir. Nous essayons avant tout de nous surprendre nous-mêmes. Nous croisons les doigts pour que l’histoire et les images touchent aussi le découvreur-lecteur...

    Fred Bernard, vous possédez un ton très particulier, sans concession, qui, avec un vocabulaire riche et littéraire, offrent à vos récits une densité certaine. Dans quel état d’esprit écrivez-vous vos histoires ?
    J'ai dévoré des livres dès que j’ai pu. Je continue à le faire, toujours dans l'espoir d'être séduit et embarqué. Dans le meilleur des cas, c'est ce qui m'arrive quand j'écris, il est alors inimaginable de songer au vocabulaire, au style ou à quoi que ce soit d'autre. Une fois l'intention de départ et la documentation digérée, seuls les personnages et les situations m'importent. L'histoire m'est comme dictée, je la retravaille ensuite longuement, mais l'essentiel est là. Et ce sont les détails qui feront la différence. C'est à eux que je m'attache ensuite. À chaque mot.

    Vous mettez souvent en scène des personnages qui sont en décalage avec le milieu dans lequel ils se retrouvent (le cheval de conquistador chez les Indiens, l’Indien à Paris, l’enfant-tronc de Jesus Betz…). Est-ce une manière de mettre en marche vos scénarios ?
    Nous grandissons tous dans un monde que nous apprenons à connaître chemin faisant. Personnellement, j'ai toujours eu un mal de chien à m'y faire... Mes personnages sont comme moi, ils ont un peu l'impression d'être entourés d'extra-terrestres (alors que ce sont peut-être eux qui viennent d'ailleurs !). Finalement, ces histoires sont toutes plus ou moins autobiographiques. Elles sont le fruit de mes voyages, mes rencontres, mes réflexions. Comment décrire des sentiments et des sensations crédibles ? Ne pas désarmer, ne pas trop s’endurcir, rester sensible sans être fragile…physiquement et sentimentalement ! Pour y parvenir et maintenir l’équilibre, mes personnages sont obligés de faire des choix qui ont souvent des conséquences aventureuses. C'est le ressort de la plupart de mes histoires et c'est aussi celui de la mienne. Je suis tombé d’une falaise de 12 mètres… Je n’ai pu utiliser ni mes jambes, ni mes bras pendant trois mois… D’où le ressenti de Jésus Betz et de L’homme Bonsaï.

    François Roca, quand on regarde l’ensemble de votre production, on ressent l’affirmation d’un style fort, terriblement expressif, qui ne se situe plus dans la simple illustration mais dans une réelle recherche artistique…
    N'exagérons pas ! D’ailleurs pour moi il n'y a pas de «simple illustration». Je préfère parler d'images, ainsi on évite la classification entre «vraie peinture» et «illustration» qui d'ailleurs ne répond qu’à une question de contexte. Hopper dont personne ne met en doute qu'il est l'un des plus grands artistes peintres de ce XXème siècle, ou du moins l'un des plus connu, est aussi l'un des plus grands illustrateurs vu le nombre de couverture de roman qui sont tirées de ses peintures ! Dés qu'une image est associée à un texte ou à un titre elle devient illustrative, quelle que soit la qualité de cette image. Pour ma part j'ai toujours apprécié le réalisme en peinture, et cela à travers les siècles. C'est pour moi une mine inépuisable d'inspiration d'autant plus que nos livres nous emportent dans des époques chaque fois différentes. Je me réfère alors aux peintres de cette époque pour coller au plus près de la réalité historique. Cela influe sur mon style et me permet d'expérimenter de nouvelles choses et ainsi de continuer à avancer.

    Comment appréciez-vous l’évolution de votre technique et quelles sont vos envies, les techniques que vous aurez envie d’explorer dans vos prochains travaux?
    Mon plus grand changement technique a été l'emploi de la peinture à l'huile, pour mes illustrations à partir de 1999. Cela m'a peut-être permis de me rapprocher d'une certaine forme de peinture classique que l'on perçoit dans mes images. En tout cas cela m'a libéré de l'acrylique que je commençais à trouver contraignante. J’ai trouvé un second souffle ! Je suis loin d'avoir fait le tour de cette technique vu les possibilités qu'elle peut proposer et pour l'heure je n'envisage pas du tout d'en essayer d'autres.

    Vos deux noms sont très souvent associés. Vous avez chacun pourtant des projets personnels. Est-ce difficile pour vous d’exister en dehors de ce binôme ?
    Fred : C’est vrai, on me demande parfois de signer des livres que je n'ai pas écrits dès lors qu'ils sont illustrés par François ! L'illustration reste le fil rouge dans notre société d'images. La confusion se déplace lorsqu’on découvre que je dessine également. Pour ma part, j'ai pratiquement cessé de dessiner pour la jeunesse. Les concessions que j'y faisais m'emportaient vers des rivages trop frustrants à mon goût. La peinture réaliste de François permet également d'aborder des sujets plus particuliers. Je dessine de la bande dessinée adulte depuis trois ans et c'est l'occasion pour moi de dessiner comme j'écris, en noir et blanc, avec beaucoup de liberté. Avec ma première bande dessinée, La tendresse des crocodiles (version adulte de Jeanne et le Mokélé), je me suis aperçu à quel point le format et la distance définie par l'album m'interdisait de développer les dialogues que j'affectionne tant. Les éditeurs nous permettent de continuer notre chemin, ensemble ou séparément, c'est une chance énorme.

    François : En tant qu'illustrateur, j’ai la chance d’avoir beaucoup de propositions et de projets. Des textes que les éditeurs me soumettent et que j'accepte ou non suivant mes disponibilités et mes envies. Mais dans ces livres de commande, il me manque toujours un « je ne sais quoi ». Je n'en suis pas l'instigateur. J'ai le sentiment d'être pleinement et uniquement auteur avec les livres écrits par Fred ! Cela ne veut pas dire que j'aime moins les autres… C'est juste différent. En ce moment, je suis en train de réaliser des illustrations pour une maison d'édition américaine sur le boxeur Muhammad Ali, cela me passionne. C'est une façon de travailler différente dans un autre contexte, avec d'autres personnes. Cela me bouscule un peu et ce n'est pas plus mal d'autant que le sujet est assez mythique et excitant. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir hâte de retrouver Fred pour notre prochain livre qui sera, je l'espère, meilleur et enrichi de nos expériences personnelles.

    On ressent souvent dans vos histoires une impression de grand large, une envie de parler d'ailleurs et d'en parler différemment. Quel est votre sentiment face à une littérature plus réaliste qui se développe de plus en plus dans les albums pour enfants ? Pensez-vous un jour raconter et illustrer des histoires ancrées dans le quotidien ?
    Fred : J'adore mon quotidien, le présent en particulier et la vie en général! Le quotidien des autres, beaucoup moins... Penser, imaginer permet de s’éloigner d’une réalité, d’inventer. Mon inconscient ne me dicte pas facilement des histoires réalistes mais elles sont remplies de situations vécues, à peine déformées. Les passions humaines sont les mêmes à travers le temps, l'espace, dans le réel et dans l'imaginaire. C'est d'ailleurs assez troublant...

    Vos albums sont de véritables passerelles entre le livre pour enfants et les livres d’adultes. Aviez-vous cette ambition quand vous avez commencé votre collaboration ?
    Nous ne faisons pas de différence entre la littérature jeunesse et la «grande» puisque que l'une précède l'autre. Il y a surtout celle que l'on a oubliée et celle qui nous a marqués, nous a fait avancer. Ensuite viennent les goûts et les couleurs... Nous adorons forcément le livre qui nous semble avoir été écrit pour nous-mêmes et nous seuls. Nous essayons de penser à l'enfant que nous étions et à ce qui nous plaisait de lire à l'époque. Nous nous souvenons du petit pincement au cœur quand les images ont disparu petit à petit de nos lectures, puis au plaisir que nous avons pris très vite à nous créer nos propres images en lisant, à nous « faire notre film »! Nous voulons accompagner les enfants dans ce passage parfois périlleux et titiller le grand enfant qui sommeille encore chez leurs parents. Nous nous autocensurons parce que nos livres sont destinés à la jeunesse mais nous refusons de ne nous adresser qu'à elle. Toute notre vie nous sommes confrontés à des choses qu'on ne connaît pas, à des mots qu'on ne comprend pas. Point trop n'en faut, c'est tout. La curiosité, une des plus grandes qualités, doit être éveillée tout azimut, à tout prix.

    Pour finir, pouvez-vous nous mettre en bouche pour votre futur projet ?
    La prochaine histoire ne devrait pas sentir le souffre mais plutôt les épices…puisqu’elle se déroulera en Inde.

    Propos recueillis par Simon Roguet, librairie M’Lire

  • Haut de gamme t01 (Binet) - chronique de Florian #01

    9782205064766.gifHaut de gamme T01 Bas de gamme

    Binet

    Dargaud - 9.95 €

    Binet est passionné de musique classique et fort de son expérience dans le domaine, l'auteur de la série Bidochon signe avec ce premier tome une BD d'un humour décapant. Il nous offre une belle galerie de portraits sur le sujet, du professeur frustré aux élèves désespérément nuls ou le clarinettiste de compétition.

    Binet sait y faire et cette parfaite BD d'humour devrait satisfaire tous les amoureux de la musique classique tout autant que ceux qui aiment les Bidochons...

     

     

  • La parenthèse - Chronique de Coraline#34

    La parenthèse

    Elodie Durand

    Editions Delcourt - 14.95€


    la parenthese.gif Il y a des récits de vie qui après lecture, vous mettent à fleur de peau sans que vous puissiez réellement expliquer pourquoi. C'est exactement ce que l'on ressent lorsque l'on referme cette BD. Un sentiment d'euphorie de constater que malgrè les épreuves, et particulièrement celle de la maladie, l'on peut ressortir plus fort qu'on ne l'aurait jamais cru.

    "La mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action, sans elle nous ne sommes rien." a écrit Luis Buñuel. Que faire alors quand votre corps se comporte d'une manière étrange et que cette mémoire vous trahit en ne vous en laissant aucun souvenir ?

    Après plusieurs malaises, Judith se décide à aller voir un neurologue qui lui apprend qu'elle souffre d'épilepsie. S'ensuit alors différents traitements qui font dormir ou prendre du poids ou encore qui provoquent d'importantes chutes de cheveux. Mais pour ce médecin, "Losque les crises sont contrôlées, on peut vivre vraiment normalement". Bien-sûr, oui. Mais pourtant tout ne s'arrange pas, au contraire. S'ensuivent IRM, scanner et des examens médicaux qui révèlent un autre mal.

    Loin de s'apitoyer sur son sort, l'auteur nous bluffe car malgrè un sujet dur, cette histoire est pleine d'humour.

    Un énorme coup de coeur donc, pour cette BD et son auteur.

  • Le cuisinier-chronique de Delphine#19

    Le cui9782267020939.gifsinier

    Martin Suter

    Christian Bourgois  20#

    Jeune réfugié tamoul, Maravan travaille dans un grand restaurant en Suisse. Pour conquérir le coeur de sa collègue, il se lance dans la confection de mets délicieux, qui se révèlent être également aphrodisiaques. Pour preuve, elle tombe sous son charme, elle qui préfère les femmes.... Enchantée, elle lui propose de créer une société  de "love's diners" auprès d'une clientèle fortunée. Le succès de l'entreprise est au rendez-vous. Maravan envoie tout l'argent gagné  à sa famille. Mais un jour, il découvre que cet argent sert les sanguinaires "Tigres Tamouls".

    Un roman tout à fait savoureux...

  • Prodigieuses créatures-Chronique de Delphine#18

    Prodigieuses créatures

    Tracy Chevalier

    Quai Voltaire- 23€

     

    Début XIX ème siècle, M9782710331643.gifary Anning fait une découverte surprenante qui va remettre en question toutes les théories sur la création du monde. Face aux hostilités de la communauté scientifique essentiellement composée d'hommes, elle trouve écoute et aide auprès d'une vieille fille, Elisabeth Philpot.

    Toutes deux, aussi bien dans l'adversité que la complicité tentent de mener à bien leurs recherches et à faire valoir leur théorie scientifique.

    Une épopée singulière qui retrace l'une des plus grands découvertes du XIXème siècle.

  • Le Rayon de la mort (Daniel Clowes) - Chronique de Guillaume #35

    rayon de la mort.jpgLe Rayon de la mort

    Daniel Clowes

    Editions Cornelius

     

    Andy, un ado solitaire vit avec son grand-père malade, la seule famille qui lui reste. Sa morne vie change du tout au tout le jour où il découvre par hasard que fumer des cigarettes lui procure des super pouvoirs. Poussé par Louie, son ami non moins looser, il engage une inepte croisade à l’affût de toute manifestation du Mal, quitte à le provoquer par lui-même.

    Le Rayon de la mort s’inscrit dans la fameuse série Eightball (David Boring, Ghost World…) où Daniel Clowes nous croque avec un humour au vitriol une Amérique désenchantée et caricaturale au sein de laquelle se débattent des personnages tous plus paumés les uns que les autres. Il s’attache cette fois-ci à nous montrer une adolescence en mal d’idéaux et de sensations fortes, rêvant d’échapper à la vie ennuyeuse à mourir de leurs aînés mais n’arrivant qu’à s’échouer dans l’absurde. Clowes s’empare avec bonheur du personnage du super héros, cette indéniable allégorie de l’adolescent, en lui ajoutant sa touche acide caractéristique.

    Bref, un dessin impeccable, un scénario jouissif, du très bon Clowes…

  • L'Empoisonneuse (Meter / Yelin) - Chronique de Guillaume #34

    empoisonneuse.jpgL'Empoisonneuse

    Peer Meter / Barbara Yelin

    Actes Sud - l'An 2

     

    L’Empoisonneuse relate l’histoire authentique de Gesche Margarethe Gottfried, une brêmoise qui, sur vingt années, tua par le poison une quinzaine de personnes et en rendit malade des dizaines d’autres. La narratrice, une jeune femme écrivain venue de Londres, est entraînée dans l’euphorie malsaine qui gagne Brême du fait de l’exécution prochaine de la tueuse. A sa grande horreur, elle découvre une ville, pourtant de réputation libérale, complètement arc-boutée sur des valeurs autant misogynes que petites-bourgeoises…

    Ce célèbre fait divers allemand, mis en relief par la narration fluide de Peer Meter, spécialiste de ce fait historique, est sublimé par le dessin crayonné souple et expressif de Barbara Yelin, dont on avait pu découvrir le talent dans Le Visiteur ou Le Retard, déjà publiés en France par l’AN2.

    Un génial roman graphique qui témoigne d’une époque qui confronte idées libérales et conservatisme réactionnaire.

  • Mes seuls dieux-Chronique de Delphine #17

    Mes seuls dieuxmes seuls dieux.gif

    Anjana Appachana

    Editions Zulma

    Pleines d'inventions narratives, les nouvelles d'Anjana Appachana, parfois drôles et tendres, parfois féroces, donnent une description précise de l'Inde contemporaine du point de vue de la femme. A travers les différents âges, les différents métiers, elles nous emmènent dans le quotidien de ces femmes, tiraillées dans leur quotidien entre leur vie de femme libérée et leur vie domestique aliénée aux règles et aux traditions hindouistes.

    Mes seuls dieux est un recueil de nouvelles qui place le lecteur au coeur même de la sensibilité indienne.

     

  • quelques souvenirs du salon étonnants voyageurs à st-malo

    P1030197.JPGP1030200.JPGP1030202.JPGP1030201.JPGP1030216.JPGP1030217.JPGP1030223.JPGP1030229.JPGP1030230.JPGP1030236.JPGP1030272.JPGP1030270.JPGP1030273.JPGP1030275.JPGP1030281.JPGP1030287.JPGmerci à tous ceux qui ont participé avec nous à cette nouvelle aventure littéraire et humaine...

  • Photos de la venue de Séverine Thévenet et Mamie Violette

    Merci beaucoup Séverine pour ta venue !

    c'était vraiment super !!!

     

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  • En attendant New York -Chronique de Coraline#33

    En attendant New York

    Mitali Perkins

    Editions Thierry Magnier - 18€

    en attendant new york.jpg Lorsque son père part aux Etats-Unis pour y trouver un emploi, Asha, sa soeur Reet et leur mère se retrouvent chez leur oncle à Calcutta en attendant de le rejoindre. Asha est une jeune fille particulière, en effet, elle a été élevé comme un garçon, a pu jouer au tennis et au cricket, porter des shorts... mais sa condition féminine l'a très vite rattrapé. Ainsi du jour au lendemain, elle doit se plier aux traditions. L'arrivée chez son oncle est difficile car la famille est très traditionnaliste. Elle doit de plus, faire face à sa tante, son oncle et sa grand-mère qui voient sa soeur mariée au plus vite. Cependant Asha a juré à son père de protéger sa soeur et sa mère. Mais pourra t-elle les sauver à n'importe quel prix ?

    Mitali Perkins nous dépeint une Inde juste de l'époque de Gandhi, car l'histoire se passe en 1975. Un roman qui nous donne une image plus intime que celle que nous pouvons avoir. Un roman captivant et bouleversant, une magnifique histoire de vies.

  • Hunger Games T02 L'embrasement - Chronique de Coraline#32

    Hunger Games T02 L'embrasement

    Suzanne Collins

    Editions Pocket Jeunesse- 17.90€

    hunger games 2.gif Nous retrouvons Katniss, quelques mois à peine après sa victoire aux Hunger Games. Si sa victoire lui a permis de revenir en vie de l'arène, Katniss reste néanmoins en très grand danger. En effet, le Capitole - et particulièrement le président Snow - n'ont pas vraiment apprécié son comportement au cours des derniers Jeux. Celui-ci tient à ce que la jeune fille paye pour les idées de révolte qu'elle a su insuffler dans l'esprit des habitants des autres districts. Les Jeux de l'Expiation devraient être l'occasion idéale pour cette vengeance. Pour Katniss, les Jeux de l'arène reviennent et il semble bien qu'ils ne lui laisseront aucune chance.

    Suzanne Collins signe ici un second tome tout aussi réussi que le premier. Une suite à la hauteur de nos espérances où les adeptes des Hunger Games seront comblés. Un régal.

    L'auteur travaille en ce moment sur le script de l'adaptation au cinéma du tome 1 de sa trilogie. À paraître en 2011 !

  • On dirait le sud T01 (Cédric Rassat et Raphaêl Gauthey) - nos clients vous parlent de leurs lectures #12

    lesud-t1-couv_s.jpgOn dirait le sud T01 Une piscine pour l’été
    Cédric Rassat (Scénario)
    Raphaël Gauthey (dessin)
    Delcourt


    « On dirait le sud, le temps dure longtemps » et en effet, c’est une étrange sensation de temps suspendu qui plane sur ce premier épisode de la série de Rassat et Gauthey, « une piscine pour l’été ».Un état d’apesanteur généré par la canicule qui plombe la France de 1976. Dans un village méridional, un syndicaliste intègre et ambigu, des membres d’une famille en décomposition, patrons et ouvriers se croisent. En toile de fond, la ronde quotidienne des hélicoptères et d’inexplicables disparitions d’enfants pouvant faire écho à l’affaire Ranucci, tollé politique qui annoncera la fin de la peine de mort. Cette chronique sociale et familiale nous replonge dans une période charnière qui laisse derrière elle les illusions du système libéral et qui annonce la fin des trente glorieuses. Une atmosphère étouffante restituée par le magnifique dessin de Gauthey qui n’est pas sans rappeler le réalisme des toiles de Hopper, où les lignes fortes tendent à montrer la profondeur psychologique des sujets.

     

    chronique réalisée par Séverine Tauzia

  • onlikoinou #17 La boîte des papas

  • Maya Fox 2012 Tome 1 La prédestinée-Chronique de Coraline#31

    Maya Fox 2012, Tome 1 La prédestinée

    Silvia Brena et Iginio Straffi

    Editions Pocket Jeunesse - 16.90€

    maya fox 2012.JPG Maya est une jeune fille de dix-sept ans que la vie n'a pas épargnée. En effet, il y a trois ans, c'est elle qui a découvert le corps sans vie de son père, assassiné. Aujourd'hui, c'est une jeune fille qui a du mal à communiquer avec sa mère, Megan. Cette profiler, de grand nom, est à la recherche de Gacy, l'homme qui a assassiné son mari et qui vient de s'évader de prison. Ce psychopathe est fasciné par Megan et surtout par la théorie des Mayas qui veut que la fin du monde soit pour le 21 décembre 2012. Il enlève ainsi des jeunes filles à chaque solstice et il semblerait bien que Maya soit sa prochaine victime.

    Ce roman se bâtit sur trois narrateurs différents, les trois principaux protagonistes de l'histoire: Maya, Megan et Gacy. Entre fiction et thriller, ce roman parvient à maintenir le suspens de bout en bout. La suite, à paraître en octobre, devrait être à la hauteur du premier tome.

  • La cérémonie d'hiver (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #72

    40319.jpgLa cérémonie d’hiver

    Elise Fontenaille
    DoAdo Noir, Rouergue - 6,50 €

    Vancouver n’est pas que la ville des jeux olympiques d’hiver. C’est aussi la plus belle ville du monde. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Élise Fontenaille, l’auteur du roman La cérémonie d’hiver. On connaît tout l’attachement qu’elle porte à cette ville – elle y a vécu – qu’elle a déjà mise en scène dans son roman pour adultes Les disparues de Vancouver. Mais comme pour celui-ci, c’est une vision assez sombre de cette ville qu’elle nous transmet avec ce petit texte percutant.

    Eden est une jeune indienne qui vit dans une tour au 23e étage au milieu de la Réserve, là où vivent tous les indiens de Vancouver. Elle vit de son amour des rapaces et notamment grâce à Sky, un aigle qu’elle élève comme sa fille. Sa grand-mère Violett vient de mourir à sa sortie de prison, victime de sa liberté. Eden ne digère pas. Elle a besoin d’une vengeance, comme le veut la tradition…

    Ce texte court se révèle extrêmement percutant, comme un coup de poing venu de nulle part. L’intrigue est très bien mené et tient le lecteur en apnée jusqu’au dénouement, mystérieux et poétique. Un texte fort.

  • La vache tombée du ciel et autres faits divers (Michel Piquemal, Patrice Cartier & Bruno Salamone) - chronique de Simon #71

    9782226207111.gifLa vache tombée du ciel et autres faits divers

    Textes de Michel Piquemal & Patrice Cartier
    Illustrations de Bruno Salamone
    Albin Michel jeunesse - 7,50 €

    Pour tous ceux qui aiment les faits divers, les histoires un peu loufoques, les blagues tirées de la réalité, ce livre devrait vous plaire. Il présente de manière humoristique une petite collection des événements et faits divers les plus stupides et hallucinants. En vrac, on apprendra qu’un homme s’est retrouvé coincé plus de deux heures dans la cuvette des toilettes d’un TGV en voulant récupérer son portable, qu’un thaïlandais s’est enfermé depuis plus de trente ans dans sa chambre parce que ses parents n’ont pas voulu lui acheter une moto à 18 ans, qu’une trentaine de prisonniers kényans se sont enfuis quand un lapin a surgi dans la prison et que les gardiens ont décidé de faire une chasse improvisée…

    Autant d’informations totalement inintéressantes mais véritablement drôles qui permettront à chacun de se détendre un petit peu.

  • Agrippine la jeune (Audrey Guiller & Pénélope Paicheler) - chronique de Simon #70

    9782742787081.jpgAgrippine la jeune

    Texte de Audrey Guiller
    Illustrations de Pénélope Paicheler
    T’étais qui, toi ?, Actes sud junior - 7,80 €

    Un ton léger, des références historiques précises, des biographies décalées : voici l’objectif de cette petite collection nouvellement parue chez Actes Sud junior. Au programme des premiers volumes, Agrippine la Jeune, Charles de Gaulle et Léonard de Vinci. Cette collection dirigée par l’auteur Vincent Cuvellier permet une nouvelle approche de l’histoire par le biais de biographies romancées. Le lecteur rentre ainsi dans l’Histoire par de petites histoires… Pour cette première série, nous avons une petite préférence pour le récit de la vie d’Agrippine. Les deux auteurs Audrey Guiller (texte) et Pénélope Paicheler (dessins) nous offrent une biographie pleine d’humour et de rebondissements.

  • Sous la lune poussent les haïkus (Ryokan & Zaü) - chronique de Coraline #30

    40262.jpgSous la lune poussent les haïkus

    Haïkus de Ryokan
    Illustrations de Zaü
    Traduction Joan Titus-Carmel
    Petits géants du monde, Rue du monde - 6,50 €

    Les haïkus sont de très courts poèmes japonais. Derrière leur format codifié de manière très stricte, se cache une volonté de faire l’apologie de la nature. C’est toute une philosophie et un art de vivre qu’on découvre à travers ces textes symboliques. On connaît depuis longtemps l’engagement des éditions Rue du monde dans le domaine de la poésie et c’est dans la collection Petits Géants du Monde que sort cet extrait des haïkus de Ryokan. À chaque double page, on découvre le texte dans sa version française et la version originale en japonais. L’illustrateur Zaü répond parfaitement à ces textes avec des illustrations magnifiques à l’encre et aux pinceaux, à la manière des maîtres japonais.