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chroniques de Simon - Page 11

  • La cérémonie d'hiver (Elise Fontenaille) - chronique de Simon #72

    40319.jpgLa cérémonie d’hiver

    Elise Fontenaille
    DoAdo Noir, Rouergue - 6,50 €

    Vancouver n’est pas que la ville des jeux olympiques d’hiver. C’est aussi la plus belle ville du monde. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Élise Fontenaille, l’auteur du roman La cérémonie d’hiver. On connaît tout l’attachement qu’elle porte à cette ville – elle y a vécu – qu’elle a déjà mise en scène dans son roman pour adultes Les disparues de Vancouver. Mais comme pour celui-ci, c’est une vision assez sombre de cette ville qu’elle nous transmet avec ce petit texte percutant.

    Eden est une jeune indienne qui vit dans une tour au 23e étage au milieu de la Réserve, là où vivent tous les indiens de Vancouver. Elle vit de son amour des rapaces et notamment grâce à Sky, un aigle qu’elle élève comme sa fille. Sa grand-mère Violett vient de mourir à sa sortie de prison, victime de sa liberté. Eden ne digère pas. Elle a besoin d’une vengeance, comme le veut la tradition…

    Ce texte court se révèle extrêmement percutant, comme un coup de poing venu de nulle part. L’intrigue est très bien mené et tient le lecteur en apnée jusqu’au dénouement, mystérieux et poétique. Un texte fort.

  • La vache tombée du ciel et autres faits divers (Michel Piquemal, Patrice Cartier & Bruno Salamone) - chronique de Simon #71

    9782226207111.gifLa vache tombée du ciel et autres faits divers

    Textes de Michel Piquemal & Patrice Cartier
    Illustrations de Bruno Salamone
    Albin Michel jeunesse - 7,50 €

    Pour tous ceux qui aiment les faits divers, les histoires un peu loufoques, les blagues tirées de la réalité, ce livre devrait vous plaire. Il présente de manière humoristique une petite collection des événements et faits divers les plus stupides et hallucinants. En vrac, on apprendra qu’un homme s’est retrouvé coincé plus de deux heures dans la cuvette des toilettes d’un TGV en voulant récupérer son portable, qu’un thaïlandais s’est enfermé depuis plus de trente ans dans sa chambre parce que ses parents n’ont pas voulu lui acheter une moto à 18 ans, qu’une trentaine de prisonniers kényans se sont enfuis quand un lapin a surgi dans la prison et que les gardiens ont décidé de faire une chasse improvisée…

    Autant d’informations totalement inintéressantes mais véritablement drôles qui permettront à chacun de se détendre un petit peu.

  • Agrippine la jeune (Audrey Guiller & Pénélope Paicheler) - chronique de Simon #70

    9782742787081.jpgAgrippine la jeune

    Texte de Audrey Guiller
    Illustrations de Pénélope Paicheler
    T’étais qui, toi ?, Actes sud junior - 7,80 €

    Un ton léger, des références historiques précises, des biographies décalées : voici l’objectif de cette petite collection nouvellement parue chez Actes Sud junior. Au programme des premiers volumes, Agrippine la Jeune, Charles de Gaulle et Léonard de Vinci. Cette collection dirigée par l’auteur Vincent Cuvellier permet une nouvelle approche de l’histoire par le biais de biographies romancées. Le lecteur rentre ainsi dans l’Histoire par de petites histoires… Pour cette première série, nous avons une petite préférence pour le récit de la vie d’Agrippine. Les deux auteurs Audrey Guiller (texte) et Pénélope Paicheler (dessins) nous offrent une biographie pleine d’humour et de rebondissements.

  • 10 petits insectes (Davide Cali & Vincent Pianina) - chronique de Simon #69

    dix_petits_insectes_couv.jpg10 petits insectes

    scénario : Davide Cali
    Illustrations : Vincent Pianina
    Sarbacane - 12,50 €

    Hommage à un grand classique de la littérature policière, bande dessinée complètement loufoque, incursion au pays des insectes débiles… cette bande dessinée est un peu tout cela à la fois.

    En prenant comme référence principale Les dix petits nègres d’Agatha Christie, les deux auteurs posent une stature littéraire à leur ouvrage. Mais très vite, ils prennent un virage radical en proposant un grand n’importe quoi exaltant et décalé qui donne toute l’originalité à cette BD. Les personnages principaux de cette histoire sont dix insectes, chacun au caractère bien tranché, qui n’ont comme point commun que de vouloir se rendre sur l’île de la Tortue. Chacun évoque une raison différente et le mystère commence. Qui les a convoqués ici ? Pourquoi disparaissent-ils les uns après les autres ? Qui est le coupable ?… toutes ces interrogations trouveront (ou pas) une réponse dans ce volume.

    dix_petits_insectes_image.jpg

    Le ton est résolument décalé, tout en humour noir et en blagues un peu bêtes réussies. Pour les fans, on retrouve vraiment l’ambiance du Commissaire Toumi d’Anouk Ricard paru chez le même éditeur. Au niveau graphique, Vincent Pianina choisit un dessin minimaliste qui colle parfaitement au scénario. Une vraie belle réussite.

  • Blog (Jean-Philippe Blondel) - chronique de Simon #68

    9782742789368.jpgBlog

    Jean-Philippe Blondel
    Romans ados, Actes sud junior - 10 €

    Décidément, l’écriture de Jean-Philippe Blondel ne se lasse pas de me prendre, me retourner et de me laisser sans voix, un peu en apesanteur. Depuis Accès direct à la plage, son premier texte publié en 2003, les textes de cet écrivain finalement assez peu connu ne cessent de me poursuivre et de me retrouver régulièrement. Le dernier ouvrage de cet ami lointain se nomme Blog et est paru dans l’excellente collection Romans ados chez Actes sud junior. Une couverture un peu racoleuse (bien qu’efficace), un début d’histoire un peu facile (un ado est dans une colère noire puisque son père a découvert le blog intime qu’il tient sur internet) puis rapidement l’écriture de Blondel reprend le dessus. Sans chichis, sans fausse poésie, sans qu’on s’en rende compte presque, on se retrouve embarqué dans cette chronique familiale. L’histoire est belle, les relations entre un père et son fils qui se renouent par l’intermédiaire de l’écriture, la distance qui s’est peu à peu installée à l’adolescence semble s’évanouir entre l’adulte qui a quitté ses rêves d’ado et l’ado qui devient jeune adulte. Ce texte est un formidable témoignage d’une vie somme toute assez banale. Peu d’actions exaltantes, pas de rebondissements explosifs, les textes de Blondel nous parlent de notre vie simplement, avec une grâce et une sincérité finalement assez rare.

  • Le worldshaker (Richard Harland) - chronique de Simon #67

    worldshakercouv1erPlan.jpgLe Worldshaker

    Richard Harland

    Hélium - 14.90 €

    Ahhhh ! Il est enfin paru... Cela faisait un bon bout de temps que je l'avais lu mais je ne pouvais en parler... Pas de critique avant parution...

     

    Qu'on se le dise tout de suite, ce roman est tout simplement excellent ! Du rythme, de l'aventure (de la vraie !), une belle écriture... tout est là pour que l'on suive avec une grande impatience les aventures du héros de cette histoire. Col Porpentine est celui-ci. Jeune garçon de 10 ans, son destin est tout tracé. Il doit succéder à son grand-père, le très impressionnant Sir Mormus à la tête du Worldshaker, le bateau-monde qui transporte depuis des lustres une communauté privilégiée. Tout en haut de ce navire, les classes aisées, dont fait partie Col : la vie tranquille et oisive, des centres d'intérêt un peu désuets (sorte de cour royale insipide) et une ambition pour chaque famille : monter le plus haut possible. Dans les cales, en dessous du niveau zéro, vivent les immondes, dans des conditions pitoyables, qui oeuvrent pour que le navire avance, dans la saleté, la chaleur et la proximité. Entre ces deux communautés, rien. Pas de passage, pas de contacts surtout. Ceux qui savent en disent rien. Surtout ne pas se mélanger. Surtout ne pas se rencontrer. Tout va changer quand Col découvre dans sa cabine Riff, venue malgre tous les dangers des Ponts Inférieurs...

    Ce texte se dévore. Se lit d'une traite sans reprendre son souffle. L'écriture est limpide et accessible aisément. Ce rythme et cette écriture m'a un peu fait penser à La déclaration de Gemma Malley. A la fois simple et efficace. On peut supposer qu'avec une telle réussite, d'autres textes de cet auteur australien à succès devraient arriver ces prochains mois. J'attendrai c'est sûr, parce que je n'ai pas le choix, mais avec impatience...

  • Cent culottes et sans papiers (Sylvain Levey) - chronique de Simon #66

    40092.jpgCent culottes et sans papiers

    Sylvain Levey
    jeunesse, éditions Théâtrales - 7 €

    Le théâtre contemporain français regorge de talents et d’auteurs – souvent méconnus du grand public – qui n’hésitent pas à écrire pour le jeune public. Le travail de certaines maisons d’édition y est sans doute pour beaucoup. C’est tout un travail de défrichage qui est effectué de très belle manière depuis des années. C’est ainsi qu’ont émergé des auteurs comme Fabrice Melquiot (éditions de l’Arche), Emmanuel Darley (Ecole des Loisirs) ou Joël Jouanneau (Heyoka) par exemple. Chez les éditions Théâtrales, on peut par exemple citer Sylvain Levey qui depuis plusieurs années déjà nous offre de très belles pièces pour enfants. Ouasmok, Alice pour le moment et quelques pièces dans des ouvrages collectifs le démontrent bien. Pour Cent culottes et sans papiers, Sylvain Levey ose une écriture plus ambitieuse, moins narrative avec un recueil de très courts textes proches de la poésie. S’appuyant sur une sorte d’inventaire des différents habits et de leur utilisation finalement assez futile, ces textes qui au début peuvent déstabiliser le lecteur prennent peu à peu sens et s’avèrent finalement éminemment politiques et sensibles. Par le biais de ce thème, Sylvain Levey traite sans aucune lourdeur de beaucoup de sujets d’actualité. On imagine déjà tout le travail qui pourra être fait avec ces textes dans des ateliers théâtre. Et quel plaisir alors de travailler sur des textes contemporains et remarquablement bien écrits.

  • Le survivant (Jeffry W. Johnston) - chronique de Simon #65

    9782844208019.jpgLe survivant

    Jeffry W. Johnston
    Traduction Jean Esch
    Editions Thierry Magnier - 11 €

    Chase est le seul rescapé d’un terrible accident de voiture. Plusieurs de ses amis y sont restés. Chase est évidemment choqué et a tout oublié de l’accident. Malgré ses efforts, sa mémoire ne veut pas revenir…

    Le scénario de base fait un peu cliché, mauvais film américain, je l’avoue. On se dit qu’il va retrouver la mémoire, qu’il commencera à oublier, que sa vie, même si elle est à jamais marquée par l’événement va finalement reprendre peu à peu. Cela aurait pu se passer comme cela. Fin de l’histoire. Heureusement ce livre est beaucoup moins simple et beaucoup plus intéressant que cela. Car au-delà de l’histoire de la mémoire, c’est le personnage lui-même de Chase qui est intéressant et fascinant. Sa relation avec ses parents, l’histoire de son frère, ses visites chez la psy, sa vie au lycée… Tout est prenant dans ce texte. Et finalement l’accident n’est pas le plus important dans l’histoire. Ce qu’il révèle est un choc. Un roman qui se lit d’une traite, sans reprendre son souffle et qui va bien au-delà de nos espérances.

  • Joyeux ornithorynque (Cécile Chartre) - chronique de Simon #63

    38691.jpgJoyeux ornithorynque

    Cécile Chartre
    Dacodac, Editions du Rouergue - 5,50 €

    Les éditions du Rouergue lance une nouvelle collection de romans qui s’adresse plutôt aux enfants qui lisent déjà bien, fin de primaire, début collège… Comme souvent chez le Rouergue, cette collection va essentiellement se constituer de créations originales en français. Parmi ces nouveaux titres, on découvre une nouvelle auteure : Cécile Chartre qui signe un premier roman réjouissant : Joyeux ornithorynque.

    Panique dans la famille. C’est le quarantième anniversaire de la mère de famille et tout le monde sait que c’est le pire jour de l’année à venir. Cette maman ne supporte pas les anniversaires et ce depuis ses quatre ans. Autant dire que la famille en a vu passer des 4 juin détestables. Pourtant, le père de la famille va une fois de plus tout tenter pour faire plaisir à sa femme. Une roue crevée plus tard et un soleil de plomb sur l’aire d’autoroute vide et tout annonce la catastrophe imminente. Mais Bilal et son vieux Combi passe par là et va offrir à la famille une aventure inespérée et réjouissante…

    Cécile Chartre signe un très beau premier roman, plein d’humour et de chaleur humaine. L’ouverture vers l’autre, le rapport à la famille, la différence sont autant de thèmes que l’on croise dans ce roman écrit avec beaucoup de finesse et de simplicité. Un très bel ouvrage pour une tranche d’âge qui ne regorge pas de textes en français très intéressants…

  • collection Tothème (gallimard jeunesse) - chronique de Simon #64

    21060274284.GIFLe Moyen Age

    Dimitri Casali, Antoine Auger

    collection Tothème - Gallimard jeunesse - 13,90 €

    Gallimard jeunesse est reconnu depuis de nombreuses années pour son travail autour des documentaires pour la jeunesse. Que ce soient pour ses coéditions internationales ou dans de vrais créations, cette édition fait office de référence dans ce domaine. Tothème est le nom de sa nouvelle collection et elle devrait prendre de l’importance assez rapidement car c’est assurément l’une des collections les plus modernes qui existent sur le marché et cela pour plusieurs raisons : L’iconographie est très variée et mélange des documents d’archive, des dessins mais aussi des images plus vivantes (extraits de jeux vidéos, de dessins animés) qui vont toucher plus directement le jeune public. La structure même du documentaire est aussi intéressante. Composé en familles (dates, lieux, chefs d’œuvre, rôle, …) chaque petit chapitre permet des lectures croisées et complémentaires. On peut lire ce documentaire par un système de renvois (comme un livre dont vous êtes le héros), on peut le lire sujet par sujet (grâce à l’index qui – bonne idée – se déploie en deuxième rabat) et on peut le lire également de manière plus linéaire et alternant les différents sujets… De quelque manière choisie, la lecture est très agréable et facilitée par des textes courts et simples. Ici, l’idée n’est pas de faire une thèse sur un sujet mais de proposer des repères efficaces pour l’enfant tout en gardant un aspect ludique. Les 4 premiers titres sortis ne sont pas si classiques que cela même si l’on reste sur des domaines bien souvent demandés (Moyen-Age, automobile, religions, environnement) et la collection devrait ensuite croître régulièrement.

    À l’heure du tout internet, cette collection prouve l’intérêt encore primordial du documentaire papier et devrait ravir bon nombre d’enfants et parents.

  • La vie commence de Stefan Casta (éditions Thierry Magnier) - chronique de Simon #62

    44880568_p.jpgLa vie commence

    Stefan Casta
    Traduction Agneta Segol
    éditions Thierry Magnier - 16 €

    Après Faire le mort, j’étais plus qu’impatient de voir à quoi ressemblerait le nouveau roman de Stefan Casta : La vie commence. Et je ne fus pas déçu. Cet auteur suédois, qui a reçu de multiples récompenses en Suède mérite une entière reconnaissance en France et de vrais succès en librairie.

    Tout comme dans son précédent roman, Casta décrit un moment de vie, un instant en suspens qui soudain va faire basculer la vie des personnages principaux. Dans Faire le mort, c’était la mise à tabac d’un jeune ado. Dans La vie commence, c’est l’arrivée d’une fille, étrange, décalée dans la vie du héros qui va tout changer…

    Véritable maître du « il se passe pas grand chose mais c’est super beau », Stefan Casta est un auteur qui parvient à décrire les sentiments et les relations humaines avec une grande précision, tout en retenue et en petites choses de la vie. Dans La vie commence, Victor habite dans une ferme paumée au fin fond de la Suède. Vivent avec lui, ses parents adoptifs, Brigitte l’ancienne cantatrice devenue une taiseuse, son père d’origine italienne mais plus suédois qu’un vrai suédois et Picco son chien, l’éternel compagnon de ses escapades. Puis arrive, cette fille, Esméralda, Louise, Alice ou peut-être Caroline – on ne sait pas bien comment elle s’appelle, qui va bouleverser le quotidien de cette famille. Avec sa folie, sa façon d’être et de vivre, ses douleurs et ses peurs, elle va retourner cette famille qui se croyait immuable. Pas grand chose de plus à raconter au niveau de l’histoire, l’intérêt de ce livre se trouve ailleurs : dans la qualité d’écriture, dans le cheminement lent mais important des personnages. Chaque détail est important, chaque petit moment incroyablement bien décrit. Une vraie belle performance d’écriture.

    Ce roman, pour ados et adultes, saura vous toucher comme il m’a touché je l’espère et vous faire découvrir ce très bon écrivain.

  • Popville de J. Sorman, A. Boisrobert et L. Rigaud (éditions Hélium) - chronique de Simon #61

    Popville2Blog.jpgPopville

    Joy Sorman, Anouck Boisrobert
    Illustrations : Louis Rigaud
    Hélium - 14,90 €

    Un premier livre, c’est souvent inachevé, intéressant mais un peu bancal, des fois à améliorer…

    Popville, créé et réalisé par Anouck Boisrobert et Louis Rigaud n’appartient pas du tout à cette catégorie. Ce livre animé (ou pop-up) est admirable de classe et de précision. Partant d’un simple église et de quelques arbres, les auteurs nous proposent un voyage dans le temps où, peu à peu, à force de travaux et de constructions architecturales, se construit la ville. Le principe est simple et la réalisation graphique est parfaite. Avec le relief du pop-up, la ville surgit page après page et donne parfaitement l’illusion de la densité et du foisonnement de la vie urbaine. L’illustration est très épurée et ne s’appuie que sur des teintes délicates au crayon de couleur. Toute la place est ainsi donnée aux reliefs qui sont créés par les animations. La ville gagne en hauteur et s’étend sur le territoire environnant. Rapidement tout l’espace du livre est rempli et l’on peut imaginer que ce n’est que le début.

    Tout autant que la surprise et l’émerveillement visuels procurés par le travail en relief, cette vision de la ville tentaculaire est vraiment intéressante et novatrice. Popville est un très bel ouvrage à découvrir au plus vite.

  • L'encyclo dingo de Klutz (éditions Tourbillon) - chronique de Simon #60

    couv-19-300x345.gifL’Encyclo dingo

    Klutz
    Traduction Nouannipha Simon
    Tourbillon - 19,95 €

    Vous avez toujours rêvé de lire l’avenir dans une chaussure, d’apprendre à siffler avec vos doigts ou de maintenir une balle de ping–pong en lévitation… Ce livre est donc pour vous. Dans ce dernier, on ne trouve pas d’apprentissages sérieux, pas d’histoire, ni de géographie, pas de sciences ni de sport, on apprend juste des choses sans importance, des trucs pour épater les copains ou pour faire de belles bêtises. Cette encyclopédie, qui s’apparente ainsi plus à un livre d’activités, sera donc le présent idéal pour tous ceux qui détestent l’Universalis…

  • Cinq mille kilomètres par seconde (Manuele Fior) - chronique de Simon #59

    cinq_mille_couv.jpgCinq mille kilomètres par seconde

    Manuele Fior

    éditions Atrabile - 19 €

     

    J'avais déjà beaucoup aimé Mademoiselle Else (éditions Delcourt) mais je dois avouer qu'avec sa nouvelle BD Cinq mille kilomètres par seconde, Manuele Fior rentre direct dans mon petit panthéon bédéesque. Sans aucun doute plus personnel, ce roman graphique nous emmène dans l'histoire intime de trois personnages. Au début du récit, Piero et Nicola sont deux ados aux destinées contraires. L'un est discret, doué à l'école, timide avec les filles, l'autre est dragueur, grande gueule et sans ambition. Les deux sont tout de même tout le temps collés ensemble et ils s'ennuient plus ou moins dans leur ville natale. C'est à cet instant qu'arrive dans leur vie Lucia une jeune voisine qui leur fera tourner la tête...

    Au fil de l'album, nous retrouvons ces trois personnages à différents moments de leurs vies. Leur destin va se croiser et leurs chemins irrémédiablement se retrouver... Plus qu'une histoire traditionnelle, Fior réalise ici une chronique de trois vies, pas forcément palpitantes, juste trois vies communes. Il trouve et décrit avec beaucoup de justesse les mots et les images qui évoquent les regrets d'une vie pas vraiment réussie, de rêves pas pleinement accomplis.

    Manuele Fior signe là une bande dessinée forte, intimiste et émouvante, où son dessin prend toute son envergure. A découvrir d'urgence !

  • Lou T05 Laser Ninja - chronique de Simon #58

    677083.jpgLou T05 Laser Ninja

    Julien Neel
    Tchô, Glénat - 9,40 €
    Elles sont rares les bandes dessinées qui font à ce point l’unanimité. Critiques, parents, enfants, libraires, petits et grands… tout le monde s’accorde à relever la qualité de la série Lou créée par Julien Neel. Poursuivant depuis cinq albums le récit des aventures de Lou, de sa mère et de son compagnon Richard, Julien Neel a su poser une ambiance, un style qui se reconnaît dès les premières pages. Drôle, sensible et juste, ce sont des qualitatifs qui pourraient tout à fait convenir pour définir ces cinq volumes. Tome après tome, Lou grandit et dans ce cinquième opus, elle est maintenant devenue une ado de 14 ans. On peut dire que ce passage est un peu brutal : appartement qui prend feu, petit frère qui pointe le bout de son nez, rupture et questionnements amoureux… tout serait là pour une bonne petite crise. Mais Lou n’est pas comme cela, cela a toujours été une jeune fille responsable. Elle va plutôt se tourner vers ses origines et découvrir le parcours de sa mère dans son journal intime. De quoi mieux comprendre certaines choses…

    Comme toujours, Julien Neel touche juste dans son récit et dans la manière qu’il choisit de le traiter. La relation entre Lou et sa mère est particulièrement bien rendu. Son dessin et ses couleurs, tout en douceur ne font que renforcer ce côté cocon familial, qu’on aime plus que tout

  • Bon anniversaire princesse - chronique de Simon #57

    9782070626847.gifBon anniversaire princesse

    Chamo

    Gallimard jeunesse Giboulées - 15.50 €

    Sous des apparences très gentillettes (couleurs acidulées, jolie petite histoire d’une mignonne et jolie princesse) se cache en fait un véritable petit trésor d’histoire ignoble. Pourtant en feuilletant rapidement les pages de cet album, on désespère un peu de cette histoire un peu nunuche. La contrée est ravissante, la princesse gracieuse à la chevelure soyeuse. C’est son anniversaire et son gentil papa fait un super bal où toute la gentille aristocratie est conviée. Elle va recevoir le plus beau des cadeaux… On applaudit et tout le monde est content.

    Heureusement l’histoire ne se résume pas à cela. La jeune illustratrice réussit à renverser le sens de cette histoire tout en conservant son imagerie rose acidulée. Le principe est simple et efficace. En créant des fenêtres cartonnées à soulever aussi bien dans le texte que dans l’illustration, Chamo parvient à créer une deuxième histoire beaucoup plus succulente. Loin des livres à fenêtres classiques pour les tout-petits, Bon anniversaire Princesse met un peu de fraîcheur dégoutante dans les livres pour jeunes filles bien éduquées. Quelle bonne idée…

  • onlikoinou #15 Déroute sauvage (Guillaume Guéraud)

    Découvre cette vidéo : Onlikoinou 15 Déroute sauvage - Guillaume Guéraud

  • La crinière de Monsieur Lion - chroniques de Simon #56

    9782226183460m.jpgLa crinière de Monsieur Lion

    texte : Nordine Bouguerine
    Illustrations : Juliette Boulard
    Albin Michel jeunesse - 12,90 €

    Monsieur Lion a bien besoin d’un petit fortifiant. Depuis peu, il perd sa belle crinière et il sera bientôt la risée de tous. Vite, il file chez Monsieur Frissotti, le coiffeur élégant, qui trouvera bien une solution à son souci. Mais cela ne se fera pas sans une certaine pagaille dans le salon…

    Voilà une petite histoire pour les plus jeunes pleine de surprises et de rebondissements. Les auteurs jouent sur la découverte de la pilosité extravagante de Monsieur Lion, de son énervement et des jeux de cache avec les fenêtres que l’on ouvre et referme. Le ton est amusant et rythmé. On retrouve avec beaucoup de plaisir l’illustration de Juliette Boulard, l’illustratrice de La Maternelle chez le même éditeur. Comme dans ces précédents livres, elle s’amuse à cacher, un peu à la manière d’un Marc Boutavant (Mouk), une multitude de petits détails amusants à chercher et apprécier. L’histoire se conclue sur une belle note romantique.

  • Le pompier de Lilliputia - chronique de Simon #55

    9782226193292_1_75.jpgLe pompier de Lilliputia

    Texte : Fred Bernard
    Illustrations : François Roca
    Albin Michel jeunesse - 14,90 €

    Henry Mac Queen est un héros. Malconnu c’est vrai mais c’est un vrai héros, de ceux qui méritent leur statue, aussi petite soit-elle. Petite car Henry Mac Queen est un nain. D’ailleurs il vit à Lilliputia, le quartier des nains à Coney Island à New York dans le plus grand parc d’attractions du monde. Fils d’un politicien important, Henry décide de quitter sa famille et de venir s’installer à cet endroit où il pourra vivre avec les siens et ne faire honte à personne. Il faut dire que l’histoire se passe à la fin du XIXe siècle et on l’ambiance ressemble plus à Freaks qu’à Disneyland… À sa place, Henry est heureux. Il a même créé une petite compagnie de pompiers qui fait le plaisir des spectateurs et dans laquelle il s’épanouit totalement… jusqu’au jour dramatique où Coney Island s’enflamme.

    Encore une fois, Fred Bernard signe une histoire atypique, une épopée fabuleuse que seul son imaginaire débordant peut fournir en littérature de jeunesse. On quitte un peu les fresques historiques pour retrouver cette fois un peu de l’esprit de Jesus Betz dans la narration et la psychologie des personnages. Henry Mac Queen a une revanche à prendre sur le monde et son courage va surgir au grand jour de manière éclatante… La grande nouveauté pourtant de ce nouvel album du duo magique Roca/Bernard se situe dans le travail de François Roca qui sort cette fois de l’ultra réalisme pour proposer un graphisme plus rond et plus jeunesse. On retrouve un peu de l’illustration qu’il avait utilisée pour son album Suzanne paru au Seuil. et il faut dire que ce style lui va particulièrement bien. Avec des décors de New York et plus précisément de Coney Island somptueux, ses personnages sont particulièrement touchants et c’est sans aucun doute l’un de ses albums les plus attachants.

  • Dans la cour de mon école - chronique de Simon #54

    9782844207814.gifDans la cour de mon école

    Sylvain Victor

    Editions Thierry Magnier - 13,30 €

    Dans la cour de cette école, il y a Valentin, il y a Pierre, et puis Soulémane. Il y a aussi Gunnel, Sabine et Kahina… Il y a tout un tas d’enfants dans cette école. Des enfants de toutes origines, de tous les caractères aussi puisque chaque enfant est différent. Et puis il y a Mona et Manu, deux enfants parmi les autres. Ce sont les deux narrateurs de ce récit. Ce sont eux qui vont nous présenter les enfants, chacun à sa manière, chacun avec ses affinités, sa vision des autres. Ils vont tous les deux nous faire un portrait d’une dizaine de leurs camarades en quelques mots.

    Et là notre regard change d’un coup. A la fin de la lecture de cet album, un sentiment étrange nous parvient. Chaque enfant peut être perçu différemment et cette double vision des deux personnages pourtant très proches (ils sont amoureux) permet de vite prendre une distance avec les portraits qu’ils dressent. Ils sont pourtant sincères tous les deux. On les croit autant l’un que l’autre mais selon le lien qui existe, la façon de penser ou la distance, on voit bien comment le jugement sur l’autre se fait. C’est assez impressionnant. Que retenir de cet ouvrage ? un peu de distance sur notre jugement, un catalogue sans cliché de portraits d’enfants, une promotion de la diversité, un dessin épuré, un jeu graphique impeccable de l’auteur… La liste pourrait être longue. En tout cas, cet album est une vraie réussite à découvrir.